La publication du dernier “roman” de Yann Moix* a donné lieu à de virulentes polémiques. Il faut dire que l’ouvrage, en forme d’autobiographie, est plus qu'explicite à l’égard des parents de l’auteur, décrits comme véritables bourreaux d’enfants.
Ce n’est pas la première fois que Yann Moix évoque les maltraitances dont il aurait été victime, mais cette fois il est allé tellement loin que ses progéniteurs ont vivement réagi par presse interposée, contestant formellement les sévices auxquels il fait allusion. Le frère cadet de l’auteur en a rajouté, affirmant que le véritable tortionnaire en l’occurrence c’était Yann en personne, et décrivant les atrocités qu’il lui aurait fait subir par pure jalousie. On ne lave bien son linge sale qu’en famille si l’on en croit le dicton…
Là où l’affaire se corse, c’est lorsqu’on apprend que le dit frère aîné se serait également rendu coupable dans sa jeunesse, de publications à contenu violemment antisémite et négationniste. La cabale sort du champ familial et touche aux tabous sociétaux les plus sensibles. Les faits sont d’autant plus troublants que Yann Moix revendique aujourd’hui une profonde sympathie pour le peuple juif et l'état d'Israël et se veut le contempteur intransigeant de tous ceux qui émettraient la moindre contradiction sur le sujet.
Peu importe dès lors les qualités littéraires supposées de l’ouvrage, peu importe même le fond de la sordide histoire familiale ainsi étalée en public. Ce qui choque le plus, c’est la réaction de “l’écrivain”, dans son rôle d’arroseur arrosé.
D’abord il ment comme un politicien, niant tout en bloc. C’est seulement lorsqu’il est confondu par d’irréfutables pièces à convictions qu’il rend les armes et qu’il avoue ses forfaits, mais en plusieurs fois, au fil des révélations.
Le censeur qui se plaisait à distribuer les bons et les mauvais points lors de ses laborieuses et sentencieuses chroniques télévisées, se trouve brutalement pris en défaut, de la pire manière.
Tout en reconnaissant à grand peine les faits qui lui sont reprochés, il contre-attaque en traitant son frère de “balance”, agissant par pur esprit de vengeance. Un peu fort de café pour quelqu’un qui déballe avec force détails, sans que personne ne le lui demande, et avec beaucoup de retard, des accusations terribles contre ses parents.
Mais là ne s’arrêtent pas les objections qu’on peut opposer à Yann Moix.
S’il a menti, d’abord par omission, puis par dénégation au sujet de ses peu reluisants écrits de jeunesse, comment savoir s’il dit la vérité au sujet des conditions dans lesquelles il vécut son enfance ?
S’il se dit soulagé d’un poids dont il n’était pas parvenu à se délivrer lui-même, n’ajoute-t-il pas à ses tares la lâcheté ? Il sait bien que faute avouée est à demi pardonnée, surtout lorsque l’aveu est spontané....
Et si après avoir tout avoué il fait acte de contrition, sa repentance est tellement outrée qu’elle n’est guère crédible mais plutôt risible. C’est en effet lui-même à présent qui se qualifie de “raté”, “d’être méprisé et méprisable”. “J’ai le dégoût de moi-même” affirme-t-il.
Trop c’est trop, d’autant plus que ces larmes de crocodiles ne l’empêchent pas d’affirmer comme pour se dédouaner, que s’il a bien commis des dessins et des écrits antisémites, il n’est pas antisémite pour autant. Pire, il se croit autorisé à affirmer selon la bonne vieille méthode des procès en sorcellerie que “ces révélations sont téléguidées par l'extrême droite”. Comprenne qui pourra...
En dernière ligne de défense, M. Moix invoque sa jeunesse lors des faits: “'l’âge de 20 ans, c'est fait pour se tromper.../… à l’époque avec trois ou quatre cons, on était des types complètement paumés.”
Mais à cet âge, faut-il rappeler qu’on est majeur, qu’on peut voter et même mourir pour la patrie. L’excuse n’est donc pas recevable et fait surtout penser en définitive à Brassens: “Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est con, on est con…”
Ce n’est pas la première fois que Yann Moix évoque les maltraitances dont il aurait été victime, mais cette fois il est allé tellement loin que ses progéniteurs ont vivement réagi par presse interposée, contestant formellement les sévices auxquels il fait allusion. Le frère cadet de l’auteur en a rajouté, affirmant que le véritable tortionnaire en l’occurrence c’était Yann en personne, et décrivant les atrocités qu’il lui aurait fait subir par pure jalousie. On ne lave bien son linge sale qu’en famille si l’on en croit le dicton…
Là où l’affaire se corse, c’est lorsqu’on apprend que le dit frère aîné se serait également rendu coupable dans sa jeunesse, de publications à contenu violemment antisémite et négationniste. La cabale sort du champ familial et touche aux tabous sociétaux les plus sensibles. Les faits sont d’autant plus troublants que Yann Moix revendique aujourd’hui une profonde sympathie pour le peuple juif et l'état d'Israël et se veut le contempteur intransigeant de tous ceux qui émettraient la moindre contradiction sur le sujet.
Peu importe dès lors les qualités littéraires supposées de l’ouvrage, peu importe même le fond de la sordide histoire familiale ainsi étalée en public. Ce qui choque le plus, c’est la réaction de “l’écrivain”, dans son rôle d’arroseur arrosé.
D’abord il ment comme un politicien, niant tout en bloc. C’est seulement lorsqu’il est confondu par d’irréfutables pièces à convictions qu’il rend les armes et qu’il avoue ses forfaits, mais en plusieurs fois, au fil des révélations.
Le censeur qui se plaisait à distribuer les bons et les mauvais points lors de ses laborieuses et sentencieuses chroniques télévisées, se trouve brutalement pris en défaut, de la pire manière.
Tout en reconnaissant à grand peine les faits qui lui sont reprochés, il contre-attaque en traitant son frère de “balance”, agissant par pur esprit de vengeance. Un peu fort de café pour quelqu’un qui déballe avec force détails, sans que personne ne le lui demande, et avec beaucoup de retard, des accusations terribles contre ses parents.
Mais là ne s’arrêtent pas les objections qu’on peut opposer à Yann Moix.
S’il a menti, d’abord par omission, puis par dénégation au sujet de ses peu reluisants écrits de jeunesse, comment savoir s’il dit la vérité au sujet des conditions dans lesquelles il vécut son enfance ?
S’il se dit soulagé d’un poids dont il n’était pas parvenu à se délivrer lui-même, n’ajoute-t-il pas à ses tares la lâcheté ? Il sait bien que faute avouée est à demi pardonnée, surtout lorsque l’aveu est spontané....
Et si après avoir tout avoué il fait acte de contrition, sa repentance est tellement outrée qu’elle n’est guère crédible mais plutôt risible. C’est en effet lui-même à présent qui se qualifie de “raté”, “d’être méprisé et méprisable”. “J’ai le dégoût de moi-même” affirme-t-il.
Trop c’est trop, d’autant plus que ces larmes de crocodiles ne l’empêchent pas d’affirmer comme pour se dédouaner, que s’il a bien commis des dessins et des écrits antisémites, il n’est pas antisémite pour autant. Pire, il se croit autorisé à affirmer selon la bonne vieille méthode des procès en sorcellerie que “ces révélations sont téléguidées par l'extrême droite”. Comprenne qui pourra...
En dernière ligne de défense, M. Moix invoque sa jeunesse lors des faits: “'l’âge de 20 ans, c'est fait pour se tromper.../… à l’époque avec trois ou quatre cons, on était des types complètement paumés.”
Mais à cet âge, faut-il rappeler qu’on est majeur, qu’on peut voter et même mourir pour la patrie. L’excuse n’est donc pas recevable et fait surtout penser en définitive à Brassens: “Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est con, on est con…”
* Orléans. Yann Moix 2019 Grasset.