Quel pays étrange que le Japon !
Rarement à la une de l’actualité, il semble si lointain, qu’on le dirait presque sur une autre planète.
Son insularité y est peut-être pour quelque chose, mais le fait est qu’il ne fait rien comme les autres.
Champion de la modernité technique, il a su préserver une ardente et intemporelle personnalité et l’esprit national y semble intact, inscrit dans le panache impérial d’une histoire millénaire, à fois statique et très évolutive.
Sévèrement éprouvé par les évènements naturels, dus autant aux intempéries climatiques violentes qu’à l’instabilité sismique de la région, il fut également victime de la folie humaine. Même s’il fut largement responsable de la survenue de ce désastre, il reste le seul peuple à avoir connu dans sa chair, les affres de la guerre nucléaire.
Non seulement il a supporté vaillamment ces terribles calamités, mais à l’instar de la fameuse citation nietzschéenne selon laquelle ce qui ne tue pas rend plus fort, il reste envers et contre tout une nation qui compte, et sur les ruines il a su reconstruire, toujours plus ambitieusement.
Converti bon gré, mal gré, au modèle démocratique occidental, on dirait qu’aucun des périls auxquels sont confrontés les autres ne l’atteint.
Au plan économique, bien que sa croissance ait beaucoup molli depuis quelque temps, il reste la troisième puissance mondiale, en apparence fermée mais pourtant très ouverte aux échanges puisqu’il est au troisième rang mondial en termes d’exportations et au sixième pour les importations.
L’immigration est quasi inexistante. Est-ce une conséquence, sans doute en partie, le pays ne connaît pas la plaie du chômage, dont le chiffre se maintient au taux incroyablement bas de 3,4% !
En matière de santé publique, il affiche les meilleurs indicateurs au monde. L’espérance de vie y est la plus longue (plus de 87 ans pour les femmes et plus de 83 pour les hommes) et le taux de mortalité périnatale n’est que de 2,1 pour mille. L’image boursouflée des lutteurs sumo, ne s’applique pas à la population générale, qui s’alimente sainement et qui ne compte que 3,7% de personnes obèses.
La protection sociale, très ancienne puisqu’elle couvrait 70% de la population juste avant la seconde guerre mondiale, s’étend aujourd’hui à 99,9% des Japonais. Fondée en grande partie sur un système public, elle laisse toutefois la part belle à plus de 3500 compagnies d’assurances.
Quelques ombres obèrent certes un peu ce tableau séraphique. le Japon qu’on pensait guetté par la surpopulation, a vu s’effondrer son taux de natalité, ce qui constitue une vraie menace sur le renouvellement des générations et plus prosaïquement sur l’avenir des retraites. A ce jour l’âge légal de fin d’activité est flexible, entre 55 et 65 ans, tendant progressivement vers la limité haute de la fourchette. Le financement est complexe, basé en partie sur un système de “répartition provisionnée”, géré par l’Etat, et par l’ouverture croissante à la capitalisation. De fait, les Japonais sont des épargnants ce dont profite paradoxalement l’Etat, un des plus endettés au monde (autour de 240% du PIB !), mais en circuit fermé si l’on peut dire, et quasi indépendant de créanciers étrangers…
Le Japon qui a su conserver une bonne partie de ses traditions séculaires reste donc un îlot de sérénité et de prospérité au sein d'un monde tourbillonnant, en proie à la perte de tous les repères.
Mais peut-il devenir à son tour un modèle ?
Et combien de temps ses 127 millions d’habitants pourront-ils encore jouir de l’ivresse du progrès technique, dans le cadre embaumé et rassurant d’une civilisation hors d’âge ?
Sources : Wikipedia, Les Echos, OECD, New England Journal Of Medicine, Le Monde
Rarement à la une de l’actualité, il semble si lointain, qu’on le dirait presque sur une autre planète.
Son insularité y est peut-être pour quelque chose, mais le fait est qu’il ne fait rien comme les autres.
Champion de la modernité technique, il a su préserver une ardente et intemporelle personnalité et l’esprit national y semble intact, inscrit dans le panache impérial d’une histoire millénaire, à fois statique et très évolutive.
Sévèrement éprouvé par les évènements naturels, dus autant aux intempéries climatiques violentes qu’à l’instabilité sismique de la région, il fut également victime de la folie humaine. Même s’il fut largement responsable de la survenue de ce désastre, il reste le seul peuple à avoir connu dans sa chair, les affres de la guerre nucléaire.
Non seulement il a supporté vaillamment ces terribles calamités, mais à l’instar de la fameuse citation nietzschéenne selon laquelle ce qui ne tue pas rend plus fort, il reste envers et contre tout une nation qui compte, et sur les ruines il a su reconstruire, toujours plus ambitieusement.
Converti bon gré, mal gré, au modèle démocratique occidental, on dirait qu’aucun des périls auxquels sont confrontés les autres ne l’atteint.
Au plan économique, bien que sa croissance ait beaucoup molli depuis quelque temps, il reste la troisième puissance mondiale, en apparence fermée mais pourtant très ouverte aux échanges puisqu’il est au troisième rang mondial en termes d’exportations et au sixième pour les importations.
L’immigration est quasi inexistante. Est-ce une conséquence, sans doute en partie, le pays ne connaît pas la plaie du chômage, dont le chiffre se maintient au taux incroyablement bas de 3,4% !
En matière de santé publique, il affiche les meilleurs indicateurs au monde. L’espérance de vie y est la plus longue (plus de 87 ans pour les femmes et plus de 83 pour les hommes) et le taux de mortalité périnatale n’est que de 2,1 pour mille. L’image boursouflée des lutteurs sumo, ne s’applique pas à la population générale, qui s’alimente sainement et qui ne compte que 3,7% de personnes obèses.
La protection sociale, très ancienne puisqu’elle couvrait 70% de la population juste avant la seconde guerre mondiale, s’étend aujourd’hui à 99,9% des Japonais. Fondée en grande partie sur un système public, elle laisse toutefois la part belle à plus de 3500 compagnies d’assurances.
Quelques ombres obèrent certes un peu ce tableau séraphique. le Japon qu’on pensait guetté par la surpopulation, a vu s’effondrer son taux de natalité, ce qui constitue une vraie menace sur le renouvellement des générations et plus prosaïquement sur l’avenir des retraites. A ce jour l’âge légal de fin d’activité est flexible, entre 55 et 65 ans, tendant progressivement vers la limité haute de la fourchette. Le financement est complexe, basé en partie sur un système de “répartition provisionnée”, géré par l’Etat, et par l’ouverture croissante à la capitalisation. De fait, les Japonais sont des épargnants ce dont profite paradoxalement l’Etat, un des plus endettés au monde (autour de 240% du PIB !), mais en circuit fermé si l’on peut dire, et quasi indépendant de créanciers étrangers…
Le Japon qui a su conserver une bonne partie de ses traditions séculaires reste donc un îlot de sérénité et de prospérité au sein d'un monde tourbillonnant, en proie à la perte de tous les repères.
Mais peut-il devenir à son tour un modèle ?
Et combien de temps ses 127 millions d’habitants pourront-ils encore jouir de l’ivresse du progrès technique, dans le cadre embaumé et rassurant d’une civilisation hors d’âge ?
Sources : Wikipedia, Les Echos, OECD, New England Journal Of Medicine, Le Monde