18 août 2006

La France prise à son jeu

La France a cherché à jouer un rôle de premier plan dans le conflit qui vient de ravager le Liban.
Elle a, comme le rappelle le Figaro, « largement contribué à rédiger » la résolution 1701 de l'ONU, qui a permis de mettre fin aux hostilités et qui promettait le déploiement d'une force internationale d'interposition d'au moins 15000 hommes.
Aujourd'hui elle reproche à ce texte son caractère évasif et revoit à la baisse les effectifs qu'elle compte incorporer à la FINUL. Au lieu des 3000 hommes vaguement promis, elle propose désormais d'en envoyer 200, ce qui ne l'empêche pas de revendiquer le commandement de ces troupes...
Au vrai, tout se passe comme si les belligérants avaient pris les négociateurs à leur propre jeu, tant le scénario qu'on voit se dérouler ces derniers jours paraît irréel :
-la fin aussi abrupte des combats, au jour dit, à l'heure dite.
-le déploiement subit de l'armée libanaise – pas moins de 60.000 hommes tout de même – On se demande bien d'où ils peuvent sortir « après 40 ans d'absence au Sud-Liban » et plusieurs semaines d'affrontements meurtriers sans qu'on parle un seul instant d'eux.
-Le renforcement enfin de la FINUL. Une semaine après le cessez-le-feu, on ne sait toujours pas à quoi elle va servir, de combien d'effectifs elle va disposer, et sous quel commandement elle va être placée. Il faut rappeler que la « Force Intérimaire des Nations Unies pour le Liban » compte à ce jour 2000 hommes, dont 200 Français. Elle est en place depuis plus de 20 ans, sans possibilité de faire usage de ses armes. Pour quelle efficacité ?

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