En médecine, il est difficile de garantir les résultats des traitements qu’on entreprend. En psychiatrie c’est encore plus difficile.
Le principe de précaution - et le simple bon sens - obligent donc à rester modeste et à savoir remettre en cause à tout moment sa démarche diagnostique et thérapeutique.
Ce n’est pourtant pas ce qu’on a pu observer au cours de deux affaires récentes, très médiatisées.
Il y a quelque mois, un délinquant sexuel multi-récidiviste était libéré de prison, emportant avec lui une ordonnance de Viagra délivrée par un médecin du Centre Pénitentiaire. Coïncidence fâcheuse, quelques jours après sa sortie, l’individu commettait une nouvelle agression sur un enfant et retournait illico en prison.
De cette incroyable histoire, que tira-t-on comme conséquence ? Qu’il fallait procéder d’urgence à la création d’hôpitaux fermés ! Mais que pourraient apporter de telles structures quand on mesure en la circonstance, l’irresponsabilité dont fit preuve le corps médical ? Non seulement l’initiative fut immédiatement critiquée, mais elle s’accompagna d’un flot de mauvaise foi assez stupéfiante.
Le Dr Sylvie Ballanger praticien hospitalier à la Prison de la Santé, interrogée par le Figaro (10/08/07) s’exclama sans rire qu’une telle proposition reviendrait à « recréer le bagne de Cayenne » et que cela « n’empêcherait nullement les pédophiles d’agir ».
Dans le même temps elle refusa de reconnaître la moindre responsabilité au médecin prescripteur qui selon elle avait agi « sans avoir accès au contenu de la fiche pénale du patient et qui donc n’était pas au courant de la dangerosité du détenu ». Vraiment respectueux du secret le toubib… Allant encore plus loin, elle affirma benoîtement que le Viagra ne créait « pas de pulsions, ni de désir sexuel », et simplement « qu’il favorisait l’acte sexuel », « sans en être à l’origine ».
Et elle termina son argumentation sur cette perle inouïe : « il n’y a d’ailleurs pas de contre-indication pour les pédophiles… »
Un tel niveau d’inconséquence, de légèreté et de négationnisme fait frémir… On pense à l’histoire de la dame qui pour sécher le poil de son chat, passa carrément l’animal au four à micro-ondes et qui au vu du résultat plutôt « cuisant », poursuivit le fabricant au motif qu’il n’avait pas averti du danger d’une telle utilisation de l’appareil !
Il y a quelques semaines, à Lormont, près de Bordeaux, une autre affaire défraya la chronique.
Un déséquilibré mental en permission tuait sa mère à l’arme blanche avant de la découper en morceaux qu’il entreprit de jeter du haut de l’immeuble où la malheureuse habitait.
Encore une fois, aucun regret, aucun questionnement de la part des gens qui avaient remis en liberté la veille un tel individu. Les médecins se bornèrent à dire que son état était pour eux « stabilisé », qu'il ne manifestait aucune agressivité, et se dédouanèrent en rappelant que la psychiatrie « n’était pas une science exacte »... Merci pour l’information, on est en effet bien avancé !
Il faut mentionner que le forcené avait trucidé quelques années plus tôt un co-détenu dans la prison où il séjournait après avoir agressé des policiers et qu'il avait à l’époque bénéficié d’un non lieu « psychiatrique ».
Il faudrait tout de même savoir. Si l’on affirme de quelqu’un qu’il est dans un état stabilisé, c’est donc qu’il est au moins un peu responsable de ses actes, sinon, ce sont les médecins qui portent eux le poids d'erreurs fatales, et qui devraient pour le moins se poser des questions.
On peut tout de même difficilement se satisfaire en guise de consolation, du propos lénifiant d’un des médecins : "seulement 5% des homicides sont causés par des malades mentaux"…
Est-on d'ailleurs si sûr que les 95% restants sont des gens parfaitement normaux ? Et qu'est-ce donc en fin de compte que la "normalité" dans de tels cas de figures ?
Le principe de précaution - et le simple bon sens - obligent donc à rester modeste et à savoir remettre en cause à tout moment sa démarche diagnostique et thérapeutique.
Ce n’est pourtant pas ce qu’on a pu observer au cours de deux affaires récentes, très médiatisées.
Il y a quelque mois, un délinquant sexuel multi-récidiviste était libéré de prison, emportant avec lui une ordonnance de Viagra délivrée par un médecin du Centre Pénitentiaire. Coïncidence fâcheuse, quelques jours après sa sortie, l’individu commettait une nouvelle agression sur un enfant et retournait illico en prison.
De cette incroyable histoire, que tira-t-on comme conséquence ? Qu’il fallait procéder d’urgence à la création d’hôpitaux fermés ! Mais que pourraient apporter de telles structures quand on mesure en la circonstance, l’irresponsabilité dont fit preuve le corps médical ? Non seulement l’initiative fut immédiatement critiquée, mais elle s’accompagna d’un flot de mauvaise foi assez stupéfiante.
Le Dr Sylvie Ballanger praticien hospitalier à la Prison de la Santé, interrogée par le Figaro (10/08/07) s’exclama sans rire qu’une telle proposition reviendrait à « recréer le bagne de Cayenne » et que cela « n’empêcherait nullement les pédophiles d’agir ».
Dans le même temps elle refusa de reconnaître la moindre responsabilité au médecin prescripteur qui selon elle avait agi « sans avoir accès au contenu de la fiche pénale du patient et qui donc n’était pas au courant de la dangerosité du détenu ». Vraiment respectueux du secret le toubib… Allant encore plus loin, elle affirma benoîtement que le Viagra ne créait « pas de pulsions, ni de désir sexuel », et simplement « qu’il favorisait l’acte sexuel », « sans en être à l’origine ».
Et elle termina son argumentation sur cette perle inouïe : « il n’y a d’ailleurs pas de contre-indication pour les pédophiles… »
Un tel niveau d’inconséquence, de légèreté et de négationnisme fait frémir… On pense à l’histoire de la dame qui pour sécher le poil de son chat, passa carrément l’animal au four à micro-ondes et qui au vu du résultat plutôt « cuisant », poursuivit le fabricant au motif qu’il n’avait pas averti du danger d’une telle utilisation de l’appareil !
Il y a quelques semaines, à Lormont, près de Bordeaux, une autre affaire défraya la chronique.
Un déséquilibré mental en permission tuait sa mère à l’arme blanche avant de la découper en morceaux qu’il entreprit de jeter du haut de l’immeuble où la malheureuse habitait.
Encore une fois, aucun regret, aucun questionnement de la part des gens qui avaient remis en liberté la veille un tel individu. Les médecins se bornèrent à dire que son état était pour eux « stabilisé », qu'il ne manifestait aucune agressivité, et se dédouanèrent en rappelant que la psychiatrie « n’était pas une science exacte »... Merci pour l’information, on est en effet bien avancé !
Il faut mentionner que le forcené avait trucidé quelques années plus tôt un co-détenu dans la prison où il séjournait après avoir agressé des policiers et qu'il avait à l’époque bénéficié d’un non lieu « psychiatrique ».
Il faudrait tout de même savoir. Si l’on affirme de quelqu’un qu’il est dans un état stabilisé, c’est donc qu’il est au moins un peu responsable de ses actes, sinon, ce sont les médecins qui portent eux le poids d'erreurs fatales, et qui devraient pour le moins se poser des questions.
On peut tout de même difficilement se satisfaire en guise de consolation, du propos lénifiant d’un des médecins : "seulement 5% des homicides sont causés par des malades mentaux"…
Est-on d'ailleurs si sûr que les 95% restants sont des gens parfaitement normaux ? Et qu'est-ce donc en fin de compte que la "normalité" dans de tels cas de figures ?
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