21 mars 2019

Grand Débat : Démocratie et Citoyenneté

Au moment où est publié, sous l'égide de Jérôme Fourquet, le constat accablant de la décomposition de notre société, sous le titre évocateur de l'Archipel Français, il semble bien temps de se préoccuper de ses valeurs cardinales que sont la démocratie et la citoyenneté.
Le sous-titre de l'ouvrage donne la mesure du désastre, en qualifiant notre pays de "nation multiple et divisée".
Les citoyens se regroupent désormais en tribus de plus en plus indifférentes les unes aux autres quand elles ne se vouent pas une franche détestation réciproque. Il n'y a plus guère de dessein commun et la démocratie elle-même s'effrite au gré des combats et revendications communautaires.
Au nom d'une vaine égalité, la liberté est chaque jour un peu plus rognée, et l’État plus lâche et indéterminé que jamais, fait peser toujours plus sur le pays son emprise à la fois molle, contraignante et stérilisante...
Le questionnaire proposé par les Pouvoir Publics peut donc paraître assez éloigné de la réalité et les réponses ne peuvent être que bridées, telles celles qui sont relatées ci-dessous :

VIE INSTITUTIONNELLE ET DÉMOCRATIQUE

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?

Je ne sais pas trop tant j'ai l'impression que l'idéal d'une démocratie libre et responsable ne cesse de s'éloigner. Je ne me sens proche d'aucun programme politique. Même l'échelon local est loin des préoccupations de terrain, miné qu'il est par les réglementations, la peur du risque, l'irresponsabilité et la bureaucratie

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Oui aux syndicats sous réserve qu'ils ne vivent pas des subsides de l’État ce qui est indécent, qu'ils soient indépendants des partis et des idéologies politiques et qu'ils prennent en compte l'intérêt des salariés avec plus de pragmatisme. Même remarque pour les associations et les lobbies de tout poil...

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Que les élus se montrent moins démagogues et qu'ils mettent vraiment en œuvre leurs programmes. Qu'ils fassent preuve de plus de conviction et de détermination dans leur politique et qu'ils veillent à apprendre aux citoyens à se passer peu à peu de l’État, comme le préconisait Tocqueville. Qu'ils soient plus économes des deniers publics et qu'ils réduisent la bureaucratie administrative et réglementaire.

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Je ne sais pas...

Pourquoi ?
Ce n'est pas tant le cumul qui paraît néfaste que les véritables rentes de situations dont semblent bénéficier à vie les politiciens, restant toujours très éloignés de la société civile. En somme il faudrait des mandats moins longs et sans trop de renouvellement.

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Il eut mieux valu ne pas ostraciser le Front National depuis des décennies, ce qui a fini par poser un vrai problème de représentation démocratique. J'ai eu honte que le candidat élu à la présidence de la république soit élu avec 82% des voix en 2002, alors qu'il n'avait fait que 19% au premier tour. La même remarque pourrait s'adresser à Emmanuel Macron, vainqueur sans surprise en 2017, même si le score final était moins "soviétique"... A ce jour le paysage politique est totalement dispersé et peu crédible à l'exception du Rassemblement national qui fait un bloc portant les idées d'un tiers des Français sans qu'il lui soit possible de gagner un scrutin national. Quoique peu enclin à partager ses idées, je trouve cet état de fait désolant et grave pour notre république.

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
Les députés pourraient être moins nombreux (300 suffiraient amplement), les sénateurs également (100 tout au plus), à condition de rééquilibrer les poids respectifs des 2 chambres. Il faudrait également faire un grand ménage dans les collectivités territoriales pléthoriques, mais leur donner en contrepartie plus de pouvoir.

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?Elle est nécessaire au bon fonctionnement d'une démocratie, pour peu qu'on redonne du sens au jeu politique, ce qui découle de tout ce qui est dit plus haut.

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Non, ce n'est qu'un marqueur navrant de la désaffection des citoyens pour le jeu démocratique.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Faire plus confiance au terrain. En France tout descend de Paris, mais rien n'y remonte ou quasi. Le principe de subsidiarité est excellent, qui veut qu'on parte de l'échelon local et qu'on ne confie à celui au dessus que ce qui ne peut être traité. Dans cette perspective, les consultations et/ou les référendums locaux sont souhaitables, comme en Suisse.

Faut-il faciliter le déclenchement du Référendum d'Initiative Partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Non, si cela s'entend à l'échelon national
. C'est un leurre, irréalisable en pratique, qui n'aboutit qu'à déstabiliser le pouvoir ou à générer des frustrations dans la population.

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l’État et les collectivités ?
Inverser le sens des communications, qui doivent pouvoir remonter du terrain et non descendre du haut de la pyramide comme des certitudes intangibles. Il faudrait que les Pouvoirs Publics soient plus à l'écoute de ce qui se passe dans les villes et dans les campagnes et qu'ils soient mus par des impératifs pragmatiques plus que par des principes idéologiques.

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Le Sénat doit accroitre son poids tout en réduisant ses effectifs et son train de vie à l'instar de ce qui se fait aux États-Unis. Il doit jouer le rôle de contrepoids à l'Assemblée. Le Conseil Économique et Social pourrait tout bonnement être supprimé (tout comme nombre d'autres instances...) Il n'y a pas un Français sur dix qui sait à quoi il sert... Ou plutôt, la plupart pensent qu'il s'agit d'une des nombreuses officines de l’État, qui servent à recaser les politiciens sur le carreau...

Faut-il les transformer ?
Oui

Si oui, comment ?
En réduisant les effectifs du Sénat (un ou deux sénateurs par département par exemple) et lui donner plus de pouvoir législatif. Supprimer le Conseil Économique est Social et Environnemental...


VIE CITOYENNE


Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l’État et les religions de notre pays ?

Au point où nous sommes rendus, la situation est quasi désespérée... L'Islam est conquérant et les Pouvoirs Publics sont impuissants pour enrayer cette progression qui grignote peu à peu leur emprise. Les autres religions ne sont pas sources de tant de problèmes.

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Par le respect des lois. Des lois moins nombreuses mais plus fermement appliquées ! Le recours à la jurisprudence chaque fois que possible. Une justice plus impartiale et plus indépendante de l’État et des idéologies politiques.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Faire comprendre aux citoyens que la liberté implique la responsabilité et que l’État ne peut pas tout...

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Le plus urgent serait sans doute de sanctionner vraiment toutes les incivilités du quotidien.

Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Désengager l’État de notre quotidien dans lequel il s'immisce à tout moment.

Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Les dégradations du bien commun (déjections canines, tags, casse...) Bruit (vélomoteurs), manifestations violentes, consommation ostensible de boissons alcoolisées, tension latente (mendicité, chiens)

Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Être plus ferme dans l'application des lois et dans les sanctions pour leur violation...

Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Se montrer soi-même bon citoyen.

Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Aucune, personnellement, fort heureusement. Les vraies discriminations sont de nos jours auto-infligées par des communautés revendiquant haut et fort leur "différence" et rejetant à ce titre les autres...

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Vaste programme...

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Le respect des objectifs pour lesquels ses aides sont faites, le comportement citoyen, l'irréprochabilité vis à vis des lois....


IMMIGRATION ET INTÉGRATION


Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?

Le sentiment qui domine est que l'immigration n'est pas maitrisée et que par voie de conséquence, elle se solde par un accueil assez déplorable de la part de notre pays, et un communautarisme arrogant et in fine, peu de volonté d'intégration de la part des migrants...

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Oui à condition de définir clairement quelles sont les "obligations d'asile", trop souvent galvaudées.

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Difficile en quelques lignes de proposer des solutions concrètes s'opposant au laisser aller navrant auquel on assiste depuis tant de temps.

Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Être plus exigeant sur les engagements des migrants à s'intégrer et à respecter les lois françaises. En contrepartie, leur faciliter certaines démarches et leur montrer plus d'empathie


En définitive, à l'issue de ce questionnaire, l'avenir s'inscrit dans l'interrogation-titre de l'ouvrage de Jérôme Fourquet : "Où allons nous ?"

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