




Une fois encore les mots de Shakespeare s'avèrent les plus à propos. Tout ce bruit pour rien ou presque. Si encore toutes ces gesticulations affolantes faisaient un peu de vent dans les éoliennes...
En tout cas, ce grand barnum (pour reprendre les mots de Nicolas Hulot) a donné l'occasion de relever un certain nombre de sentences et de contradictions qui méritent de rester dans le bêtisier universel de la politique.
Tout d'abord naturellement, l'endroit et le moment choisis pour parler du réchauffement climatique : Copenhague, à l'orée de l'hiver, au moment même où, comme pour narguer les experts et les chefs d'états réunis dans les salons feutrés du Bella Center, on annonçait une vague de froid sur l'Europe et les Etats-Unis, (jusqu'à -33°C en Allemagne !), les premiers blocages sur les routes, sur les voies ferrées, les pannes gigantesques d'électricité, et les premiers morts...
Et puis, les pitreries involontaires de certains responsables imbus de leur mission au point d'oublier la triviale réalité. Madame Duflot par exemple, qui s'embarque pour le Danemark en train (15 heures de voyage), sous les flashes des journalistes, avec à la bouche des mots dignes de Tartarin : "Vous ne me verrez jamais dans un avion lorsqu'il m'est possible de prendre le train"... et qui revient discrètement... en jet, pour ne pas manquer d'autres caméras, sur le plateau de France 2...
La comédie grinçante d'autres dirigeants, beaucoup moins drôles assurément. Les déclarations d'Ahmadinejad, président en exercice de l'Iran, classé troisième plus gros vendeur de pétrole au monde, vantant « l'énergie verte » de l'uranium, tandis qu'il prépare au vu et su de tous, la fabrication de bombes atomiques.
Les leçons arrogantes de Chavez, à la tête d'un abject régime marxiste, assis sur les royalties de l'or noir dont son pays regorge, et qui réclame sans rire d'en limiter de manière drastique la consommation. Tout en ânonant son sinistre couplet néo-stalinien : « Le capitalisme, ce modèle de développement destructeur, est en train d’en finir avec la vie, il menace de détruire définitivement l’espèce humaine.../... Cette planète est régie par une dictature impériale, et depuis cette tribune, nous continuons de le dénoncer. A bas la dictature impériale, et vivent les peuples, la démocratie et l’égalité sur cette planète! »
Lula, le Brésilien ne vaut guère mieux lorsqu'il juge « inacceptable que les nations les moins responsables du changement climatique en soient les premières victimes ». Son pays est en effet le champion de la déforestation depuis des années, laquelle serait responsable de 18 à 20% des émissions de gaz à effet de serre. Dans le même temps, s'il s'avère assez rentable, le fameux pétrole vert qui est produit à partir de la canne à sucre sur les terres débarrassées des arbres, n'a pas fait la preuve d'un quelconque bénéfice en terme de pollution.
Nicolas Sarkozy enfin, accouru à la fin du sommet, n'a pas lésiné dans la surenchère, en annonçant ni plus ni moins, la fin du monde : "L'échec de Copenhague serait catastrophique pour chacun d'entre nous", "Nous sommes la dernière génération à pouvoir faire quelque chose. On ne pourrait plus ensuite, arrêter le processus de destruction complet".
Quelle mouche a donc piqué le président pour qu'il se laisse aller à de si noires prédictions ? Comment prendre au sérieux ces politiciens qui ont tant de mal à anticiper les crises économiques ou à contrôler les dépenses publiques, et qui prétendent pouvoir maîtriser la météo et parvenir à en réglementer les caprices à coup de taxes et de normes bureaucratiques ? Tel un sublime Don Quichotte des temps modernes, N. Sarkozy martèle qu'il faut absolument « Réduire de moitié la production de CO2 avant 2050 », en espérant ainsi « limiter la hausse des températures à 2° dans le siècle qui vient, sinon c'est la catastrophe absolue ».
Evidemment, il ne risquait pas grand chose à s'avancer avec tant de témérité. Tout au plus, d'apparaître comme un des plus sincères défenseurs de l'environnement, seul ou presque contre tous... Il a peut-être aussi quelques arrières pensées pratiques, à quelques semaines des élections régionales. Sans doute se sentirait-il mieux s'il parvenait par exemple enfin, à désolidariser les Ecologistes des Socialistes qui exercent on ne sait trop pourquoi sur eux un si fort magnétisme...
Nicolas Sarkozy est rituellement taxé d'ultra-libéral. Non seulement cette critique est inopportune, mais elle relève le plus souvent de la mauvaise foi.
Que fait-il donc de si libéral ? Certes il tente de contenir un peu la pression fiscale énorme qui pèse sur le pays, mais pour le reste, on le voit surtout pratiquer le bon vieux culte du centralisme étatique si en vogue chez nous depuis Louis XIV.
Pour s'attaquer à la Crise, c'est on ne peut plus clair : il utilise en la circonstance des recettes beaucoup plus proches de celles de la social-démocratie que des théories de Hayek, Mises ou Friedman.
La vérité est que sur une voie étroite, le Président cherche à l'évidence à naviguer sans casse entre les écueils de l'actualité, avec la hantise d'une crise sociale de grande ampleur. De ce point de vue, prétendre comme on l'entend si fréquemment, qu'il a des dogmes apparaît particulièrement exagéré. Il montre tous les jours qu'il est capable d'adapter sa politique aux faits. Cela ne contribue d'ailleurs pas peu à altérer la lisibilité de sa stratégie.
S'agissant par exemple du "paquet fiscal", qu'on agite comme un épouvantail, mais qui figurait dans le programme sur lequel il fut élu, il s'agit d'un ensemble de mesures loin d'être destinées uniquement aux "plus riches". Détaxer un peu le travail par le biais des heures supplémentaires, réduire les droits de succession, et protéger les contribuables contre l'appétit illimité du fisc semblent des mesures de salubrité publique, même si le recours par l'Etat à un "bouclier", destiné à protéger ses victimes de sa propre avidité, peut paraître surréaliste (il faut rappeler cependant, que l'inventeur du concept fut Dominique de Villepin). En réalité, pour les classes les plus aisées, Nicolas Sarkozy s'est contenté de pondérer quelque peu l'ISF tout en le compliquant encore un peu plus, alors que tous les autres pays l'ont purement et simplement supprimé...
La diminution de la TVA sur les restaurants, qui était une promesse électorale, relève du simple bon sens et avait été réclamée à corps et à cris par nombre de gens peu suspects d'être liés à je ne sais quel lobby ultra-libéral.
La suppression de la taxe professionnelle se heurte quant à elle à un vrai tir de barrage des élus locaux, y compris au sein de l'UMP. Pourtant chacun sait l'impact désastreux de cette ponction sur le chiffre d'affaires des entreprises, qui freine leur dynamisme et leurs investissements, tandis qu'elle encourage le gaspillage au niveau des Collectivités Territoriales. Un récent reportage du magazine télévisé Capital (15/11/09) objectivait clairement les excès, et les redondances qui caractérisent la gestion prodigue de ces assemblées. Dans un des derniers numéros du Point, on rappelait que La France avec son fameux mille-feuilles géographico-administratif entretient plus de 6000 conseillers régionaux et généraux aux fonctions mal définies, et recrute plus de 36.000 nouveaux fonctionnaires par an ! Enfin, chacun peut constater la surenchère parfois délirante à laquelle se livrent villes et villages en matière de voirie ou d'installations socio-culturelles dont l'utilité paraît le plus souvent, rien moins qu'évidente.
Les Collectivités Territoriales ont hérité certes de quelques tâches autrefois dévolues au Gouvernement mais, outre l'accroissement parfois sidérant de la fiscalité locale, les dotations de l'Etat sont elles-mêmes en augmentation constante : plus de 51% entre 2004 et 2008 pour les régions, et plus 12,3% pour les départements.
La simplification proposée est susceptible d'améliorer le fonctionnement de cette formidable machine, tout en produisant de substantielles économies. Mais s'il faut "compenser" la disparition de la taxe professionnelle, comme certains le réclament, une bonne partie de l'effet escompté s'envolera, et il faudra trouver d'autres cochons de payeurs pour éponger cette gabegie.
Au plan de la stratégie générale, notamment vis à vis de la Crise financière, Nicolas Sarkozy insiste depuis plusieurs mois sur le rôle bienfaiteur de l'Etat et la nécessité de renforcer les régulations. La logique voudrait sur ce point, qu'il trouve au moins un début d'approbation du côté des Socio-Démocrates et un certain désaccord de la part des Libéraux dignes de ce nom. Paradoxalement, il semble que cela soit quasi l'inverse !
Pour un Libéral, rien ne prouve que la crise soit l'effet d'un manque de régulations. Vu leur nombre ahurissant, en croissance perpétuelle, on serait tenté d'affirmer le contraire, tout en déplorant qu'elles sont de toute manière à l'évidence fort mal faites, et cela, même aux Etats-Unis. Comment se fait-il notamment que les organismes mis en place à grands frais pour contrôler les marchés (SEC, COB..) aient été bernés si longtemps par Madoff and Co ?
Quant au rôle bénéfique de l'Etat, il est permis d'en douter lorsqu'on mesure sans a priori l'ampleur vertigineuse des déficits de tous les budgets dont il a la charge en France. Il est d'ailleurs cocasse de constater que ceux-là mêmes qui attribuent l'essentiel de la Crise à l'excès de crédit et à l'endettement incontrôlé, encouragent résolument l'Etat à s'engager toujours plus loin sur cette pente scabreuse. Soulignons enfin que si la plupart des systèmes sous responsabilité étatique sont profondément déficitaires, leur fonctionnement n'a rien de modèles. Justice, Education, Recherche, Protection Sociale, Prisons et même Hôpitaux, le malaise est partout, depuis maintenant des années, en dépit (ou à cause) de la folie réformatrice qui les ensevelit chaque années sous de nouvelles lois et réglementations.
En réalité, un certain nombre de mesures proposées par le Gouvernement actuel pourraient être susceptibles d'apporter une bouffée d'air frais (au moins pour un Libéral), mais elles sont noyées dans des schémas législatifs très complexes, et souvent pondérées pour faire bonne mesure par des contre-feux « socialement corrects ». Leur impact s'en trouve ainsi émoussé avant même leur application. Au point qu'on se demande parfois si elles ont bien été entérinées...
On évalue mal pour l'heure, l'incidence pratique de prétendues ruptures, qu'on agite comme des chiffons rouges :
-Service minimum dans la réforme de la Fonction Publique,
-Ouverture des commerces le dimanche dans celle du Code du Travail
-Suppression de la carte scolaire et autonomie des Universités dans celle de l'Enseignement
-Simplification du système ANPE/ASSEDIC au sein du Pôle Emploi
-Suppression du juge d'Instruction dans la réforme de la Justice
-Taxe carbone dans la politique fiscale et le nébuleux Grenelle de l'environnement
-Rôle accru du Parlement dans la réforme de la Constitution
-Suppression de la publicité sur la TV d'Etat, dans le cadre de la modernisation de l'audio-visuel...
Sont-ce les balises d'une vraie révolution, ou bien des leurres dispersés dans un océan sans vrai horizon ?
D'une manière générale les projets de lois de l'ère Sarkozy peinent à s'extraire de la logique bureaucratique qui prévaut dans l'Administration française. Plusieurs « paquets » législatifs restent d'une grande opacité et font la part belle à la centralisation et à la tutelle de l'Etat-Providence si honnies par les Libéraux, notamment d'inspiration jeffersonienne ou tocquevillienne. Il en est ainsi de la loi HADOPI qui met en place une sorte de soviet mou censé réguler les téléchargements sur l'internet. Et plus encore de la loi HPST en matière de santé publique qui transforme les Agences Régionales de l'Hospitalisation du funeste Plan Juppé, en Agences Régionales de Santé, mastodontes administratifs encore plus pléthoriques, tout en pérennisant le règne des calamiteux plans quinquennaux (Schémas Régionaux d'Organisation Sanitaire) !
Au total, du point de vue libéral, la présidence de Nicolas Sarkozy se révèle à ce jour assez largement à côté de la plaque. A mesure que le temps passe, elle paraît même s'inscrire de plus en plus dans le médiocre conformisme socialisant auquel nous ont habitué ses prédécesseurs. Rien de bien significatif en matière fiscale, impuissance face au poids démesuré des Services Publics, conservatisme en matière d'organisation de la protection sociale, pérennisation du centralisme bureaucratique, généralisation du principe de précaution...
En matière d'identité nationale enfin, dernier "débat" à la mode, l'alternative reste envers et contre tout désespérante, n'offrant en pratique au pays que le nationalisme borné d'une part, ou la dissolution dans le communautarisme de l'autre...
De timides espérances persistent quand même, fondées sur un discours qui reste volontariste même s'il a été édulcoré, et quelques principes d'action dénués de tabou.
Le plus étonnant demeure la nature et la violence de la plupart des critiques dont le Président est la cible. Même si chacun a sa vérité, les outrances qui s'adressent à sa personne et à sa politique sont vraiment indignes de gens se réclamant de la démocratie.
Car enfin, quoiqu'on en dise il n'a pas démérité de cette dernière, et ne peut être considéré à l'évidence, ni comme ultra-libéral, ni comme dictatorial, ni comme aucun des qualificatifs insultants et contradictoires dont on le gratifie à longueur de jours...
Aux Etats-Unis à mi mandat, la légitimité du Président de la République est soumise à l'épreuve des élections du mid-term, qui conduisent à renouveler rien moins que l'ensemble de la Chambre des Représentants (435 députés) et un tiers du Sénat (33 des 100 sièges).
Rien de tel en France. Pour jauger l'opinion publique, il faut se contenter des sondages dont on connait la fiabilité assez médiocre.
Si l'on en croit l'étude LH2 récemment publiée par le Nouvel Observateur, 58% des Français seraient déçus par l'action du Président.
L'idée me vient de tenter une petite rétrospective personnelle, que certains trouveront sans doute subjective mais qui veut s'inspirer de faits tangibles. Le débat en France est si souvent passionnel ou idéologique qu'il néglige souvent la réalité ou bien au contraire l'exagère, ce qui confine au manichéisme. La moindre petite phrase devient sujet de polémique stérile. Et en matière de réflexion, il est difficile d'y trouver quelque substance, autant dans les rangs de la majorité présidentielle, que dans ceux de l'Opposition. Exemple, le Chef de l'Etat parvient à maintenir une assez forte cohésion dans les rangs de sa propre majorité, ce qui s'apparente parfois à une sorte de navrant monolithisme. Mais lorsqu'un sujet fait question, c'est au détour de mésaventures foireuses qu'on apprend les dissidences (votes sur la loi Hadopi, sur la taxation des banques, coups de gueule stériles d'Alain Juppé, de Rama Yade... ) Pendant ce temps dans l'opposition, on se répand en controverses qui tiennent davantage de l'a priori ou de l'invective que de la critique constructive.
Il est difficile de nier que le Président soit un homme actif. En deux ans et demi c'est même un peu l'impression de tournis qui domine. Peut-être est-ce du à la multiplicité des chantiers entrepris, mais aussi probablement à la ligne stratégique un peu confuse qui les sous-tend, et à certains revirements ou reculades.
SUR LA FORME
La présidence de Nicolas Sarkozy est marquée par une vraie rupture avec les manières de ses prédécesseurs. La gestuelle débridée et dénuée de protocole, l'expression directe et sans fioriture, particulièrement en début de mandat, n'était pas personnellement pour me déplaire, même si elle révélait une tendance hâbleuse voire parfois un certain mauvais goût. On avait tant vu par le passé, d'hypocrisies, de lâchetés, d'incurie dissimulées derrière le rite amidonné du Pouvoir !
Hélas, l'incompréhension et la violence des réactions manifestées par celles et ceux qu'il faut bien qualifier de vieilles cocottes républicaines, a eu raison de cette liberté de ton. On a vu à cette occasion avec effarement, comment la plupart des médias, des partis politiques, de l'opinion publique, et même des humoristes, restaient en définitive très largement attachés aux traditions compassées de l'ancien régime...
S'agissant de l'action elle-même, sa caractéristique principale et assez inattendue, fut d'emblée de s'inscrire dans une franche et large ouverture à des anciens adversaires politiques. Elle surprit par son ampleur, surtout qu'on avait catalogué un peu vite sans doute, Nicolas Sarkozy comme l'homme d'un clan. Loin d'être réduite à une médiocre manœuvre politicienne sans lendemain, l'ouverture révéla une indéniable largesse d'esprit en même temps qu'une belle habileté politique. La voie de la réforme étant en France tellement étroite et pavée de chausses-trappes, c'était en somme une nécessité que de faire appel à des bonnes volontés d'horizons divers. Encore fallait-il oser, et l'intelligence du Chef de l'Etat a consisté à ne pas lésiner, et à confier aux personnes sollicitées, de vraies responsabilités. Rien à voir avec les éphémères combines de Mitterand dans les années 80 (Tapie, Soisson, Schwartzenberg...), ni avec la simagrée des « juppettes » de Chirac.
En la matière, l'option la plus culottée fut l'appel à Eric Besson. Cet homme qui faisait figure d'obscur apparatchik, partisan jusqu'à la caricature, s'est mué en un vrai homme d'Etat, s'attelant à des tâches ingrates avec détermination et apparente conviction.
Pour autant, l'ouverture aussi audacieuse soit-elle, ne suffit pas à faire une vraie politique. Aussi faut-il juger aux actes concrets. Il n'en manque pas assurément depuis deux ans et demi, même s'ils n'emportent pas tous la conviction. On peut voir de vraies avancées, mais on peut également s'interroger sur le bien fondé ou la logique de certaines mesures. Le principal reproche d'ensemble qu'on pourrait faire à Nicolas Sarkozy, est de pratiquer une stratégie plus velléitaire et ambitieuse que déterminée et pragmatique.
POLITIQUE ETRANGERE
Une des meilleures initiatives fut sans conteste à mon sens, de relancer la dynamique européenne. On peut certes émettre de sérieuses réserves sur la nature du traité de Lisbonne, guère moins absconse que celle du Projet de Constitution, mais le fait est là : on est sorti de l'impasse. L'Europe reste à l'évidence encore bien floue et beaucoup trop technocratique mais elle se remet à bouger, c'est là l'essentiel.
Dans le même ordre d'idées, le rapprochement avec les Etats-Unis fut une saine décision. Là encore, eu égard à l'ahurissant consensus hostile qui sévissait en France, Nicolas Sarkozy a fait preuve d'un certain courage dès le début de son mandat, et notamment sans attendre le changement de président aux Etats-Unis.
Le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN relève de la même politique et il faut vraiment avoir une idée étroite et artificielle de notre pays pour regretter le superbe et tragique isolement dans lequel Jacques Chirac et ses prédécesseurs le maintenaient. Cette alliance n'empêche pas l'actuel président de dire sans détour son fait à son homologue américain, à propos de l'Iran par exemple. Sans acrimonie, sans mépris, mais avec sincérité.
Les gesticulations sarkoziennes lors de l'intervention russe en Georgie, furent moins convaincantes, même s'il faut bien reconnaître qu'il était difficile d'opposer davantage que des mots à la force de frappe de Moscou.
Enfin, le projet d'Union de la Méditerranée, pour intéressant qu'il soit, révèle bien des lacunes, et une bonne dose de naïveté. S'agissant du Proche Orient, l'attitude du chef de l'Etat reste ambiguë. Il cherche astucieusement à resserrer les liens avec certains pays (Arabie, Emirats) mais reste farouchement opposé à le faire avec la Turquie. Dans le conflit israelo-palestinien, il reste prudent ce qui est sans doute sage. Enfin son discours fort vis à vis de l'Iran est assez convaincant, mais sa portée paraît affaiblie par l'indulgence qu'il manifeste à l'égard de la Libye, voire de la Syrie..