08 août 2018

Benalla par-ci Benalla par-là

Le retentissement donné à l’affaire Benalla peut paraître extravagant.
Quoi, la France qui a une si longue tradition de polices parallèles et de barbouzes s’offusquerait tout à coup qu’un supplétif affecté à la protection du chef de l’Etat prête main forte au très officiel Groupe de Sécurité de la Présidence de la République (GSPR) voire aux CRS ?

Tempête dans un verre d’eau, l’affaire a pourtant occupé le champ médiatique durant tout le début de l’été. Benalla par-ci Benalla par-là, il fut impossible d’échapper à ce nouveau micro scandale monté en épingle. Rien de mieux en tout cas pour souder les oppositions au pouvoir en place, en mal d’inspiration (en l’occurrence le pouvoir comme l’opposition d’ailleurs….). On vit ainsi toute la classe politique se lever comme un seul homme pour déposer solennellement une grotesque et vaine motion de censure à l'Assemblée. Echec garanti...

Pendant ce temps, c'est à peine si on parla des incendies meurtriers en Grèce, d'origine humaine comme toujours, faisant plusieurs dizaines de victimes. On parla encore moins des plus de 130 disparus, emportés par les eaux d'un barrage rompu au Laos.
On évoqua comme un fait divers anodin l'attentat revendiqué par les Islamistes faisant 2 morts dont une enfant de 10 ans et 13 blessés à Toronto. Il est vrai qu'il ne s'agissait parait-il que d'un acte commis par un déséquilibré...
Une fois encore, les ravages du terrorisme obéissent au trop classique "2 poids, 2 mesures”, notamment s'ils ont lieu loin de chez nous. Qui fit vraiment attention aux quelques 250 morts en Syrie causés fin juillet par les enragés du Prophète ? Qui remarqua la série d'attentats survenus en Afghanistan et au Pakistan dont le plus sanglant tua pas moins de 149 personnes le 14 juillet à Mastung au Balouchistan ?
Tout ça est bien peu de chose face à la petite vidéo de quelques dizaines de secondes passée en boucle des jours durant, où l’on voit le fameux Alexandre Benalla, conseiller spécial affecté à la sécurité du président, rudoyer deux manifestants, alors que ces derniers exprimaient paisiblement leur “haine du système” en jetant des bouteilles sur les gendarmes.
Derrière les mines surprises, contrites ou plus ou moins embarrassées des membres du gouvernement, il est possible également qu’on se frotte les mains. Pendant qu’on glose sur cette dérisoire histoire, on occulte les vrais problèmes et les mauvais indicateurs qui continuent de tomber comme vache qui pisse : croissance en berne, chômage en hausse, prisons passoires, déroute chronique des chemins de fer …
Cela dit, Benalla n’aura qu’un temps. Sitôt loin des caméras sitôt oublié...
Heureusement est venue la canicule estivale, annonciatrice à n’en pas douter, d'après les journalistes, de l'emballement climatique qui va peut-être nous tuer presque tous d’ici 2100…

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