Au décours des élections législatives, on apprend que 77% des Français sont inquiets de la situation politique actuelle et 70% se disent mécontents du résultat du vote. De deux choses l’une, soit notre démocratie a un vrai problème, soit les électeurs sont bêtes à bouffer du foin.
Sans doute y a-t-il un peu des deux, ce qui n'est guère réconfortant……
Le fait est que le blocage apparaît désormais complet et l'impasse totale. Le pays, déjà très affaibli, se trouve dans un épais brouillard, sans boussole, sans gouvernail et sans capitaine.
Emmanuel Macron s’accroche aux commandes, mais plus rien ne répond. A ses ministres démissionnaires et aux partisans qui lui restent fidèles, il ordonne de trouver une "coalition majoritaire" et un "large pacte législatif pour gouverner", dans le champ de ruines et de dissensions qu’est devenu le paysage politique, en grande partie par sa faute. Autrement dit, “débrouillez vous pour vous organiser et je choisirai des gens pour vous remplacer, selon mon bon plaisir”.
A partir d'aujourd'hui, les ministres sont aux abonnés absents, supposés, pour un temps indéterminé, ”expédier les affaires courantes” tout en siégeant, comme si de rien n'était, à l’Assemblée Nationale. Aucun nom de nouveau premier ministre n’émerge de cette navrante bataille de chiffonniers. Y en aurait-il un d’ailleurs, qu’il serait renversé l’instant d’après, ou au mieux, réduit à l'impuissance. Les partis politiques se morcellent à l'image d'une armée mexicaine. Ils se haïssent et s’excluent les uns les autres tout en se clivant à l’intérieur d’eux-mêmes. Le Président de la République désavoué reste en place. Le Premier Ministre démissionnaire reste en fonction. La Présidente de l'Assemblée Nationale, représentant le parti ayant le plus perdu d'électeurs, est reconduite au Perchoir dans un climat de tripatouillage général. On est véritablement dans la pantalonnade.
Le pays est en roue libre.
Les cigales chantent tandis que le spectre du déficit budgétaire et de la dette se profile en arrière-plan, risquant sous peu d’étrangler le pays.
Bruno Lemaire, ex-ministre des Finances, qui a laissé filer sans compter les dépenses durant 7 ans, et alors qu’il s’apprête à quitter sa sinécure de Bercy annonce benoîtement qu’il faut faire non pas 20 mais 25 milliards d’euros d’économies avant la fin de l’année !
Pour l’heure, aucun programme connu n’envisage la moindre restriction budgétaire ni la plus petite mesure d’économie. Il n'y a que des dépenses nouvelles, des taxes et des impôts.
La Cour des Comptes, qui semble ignorer le contexte dans lequel se trouve le pays, étrille la gestion du gouvernement, souligne que la trajectoire budgétaire envisagée est irréaliste et relève des hausses non documentées de prélévements obligatoires.
On ignore combien de temps la trêve estivale durera, mais les perspectives de rentrée sont d’ores et déjà prometteuses…
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