30 septembre 2025

Le libéralisme selon Mankiw

Peu voire inconnu en France où l'on nous bassine avec les théories fallacieuses des charlatans de l'économie que sont Piketty, Zucman, Alternatives Economiques et consorts néo-marxistes, Gregory Mankiw jouit d'une grande renommée internationale.

Je l'ai découvert pour ma part au cours de l'excellente émission de Marc Fiorentino, C'est Votre Argent.
Professeur à l'université d'Harvard et auteur de quelques ouvrages pédagogiques qui sont des références mondiales, on pourrait le classer au rang des chantres du libéralisme, tel qu'on l'entend (fort mal) dans notre pays. Aux Etats Unis, il apparaît comme un défenseur assidu du capitalisme et de l'économie de marché.
Il se targue de représenter un courant de pensée baptisé nouveau keynésianisme, en ce sens qu'il admet le bien fondé de certaines interventions de l'État tout en prônant l'initiative individuelle, la liberté du commerce et le libre échange.

Son livre le plus populaire, écrit avec Mark P. Taylor, s'intitule tout simplement Principes de l’Economie.  S'il est difficile de résumer en quelques lignes cette somme de plus de 1000 pages, on peut évoquer les 10 règles sur lesquelles repose selon lui toute science économique. La plupart s'inscrivent dans l'observation des réalités tangibles et relèvent du bon sens, dont se sont prévalus les économistes classiques tels que Turgot, Say, Bastiat, ou  Adam Smith en Angleterre. 

Ainsi, il stipule en premier lieu, qu'il est nécessaire en toute circonstance de faire des arbitrages. On n'a rien sans rien et un choix se fait toujours au détriment d'un autre. Autrement dit, on ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre.
Lors de tout échange, ce que l'on acquiert a plus de valeur que ce qu'on cède, sinon on y renoncerait.
Les gens réagissent aux incitations. Ils cherchent ce qui sera le moins coûteux. Ils sont sensibles aux promotions et leur comportement est influencé par les mesures gouvernementales incitatives ou dissuasives.
D'une manière générale, les échanges améliorent le bien-être de tous. A condition d’être libres, ils ont une tendance naturelle à faire baisser les prix et à stimuler l’innovation. Les prix véhiculent une information essentielle sur la rareté et permettent à l’offre et à la demande de s’équilibrer avec la meilleure allocation des ressources possible.
Le gouvernement quant à lui améliore parfois les solutions du marché, en luttant contre les monopoles, les abus de position dominante. Il peut corriger certaines lacunes du marché, mais il peut aussi se tromper.
Fait capital, le niveau de vie d’un pays dépend de sa capacité à produire des biens et des services. Le PIB par habitant est une mesure du niveau de vie très simple mais utile car elle nous indique la production moyenne d’une économie. Il ne peut progresser que par la productivité : en améliorant le rapport entre la production et la quantité de travail utilisée.  Enfin, comme on le constate régulièrement depuis des lustres, les prix augmentent lorsque la banque centrale imprime trop de monnaie. De facto, la société fait face à court terme à un arbitrage entre l’inflation et le chômage.

Ces notions qui relèvent d'une mécanique incontournable sont encore trop souvent ignorées voire niées en France. Combien de temps durera cet aveuglement, that is the question…

26 septembre 2025

Ils tuent la Liberté 2

On peut le dire en vers ou bien en prose. On peut l'exprimer sur tous les tons. On peut être serein, indifférent ou en colère, le fait est là : la Liberté va mal en France. Elle se réduit comme la fameuse peau de chagrin (qu’elle n’aille pas mieux ailleurs n’est pas une consolation…).
Chacun croit encore être libre, et dans les débats, on se gargarise du mot, mis à toutes les sauces. Mais comme l'air qu'on respire, il faut se sentir asphyxié pour s'apercevoir qu'on en manque, et tant qu'il ne s'agit que de celle des autres on s'en moque ou quasi. La Liberté des uns s'arrête où commence celle des autres, dit-on. Mais lorsqu'on dénie à cette dernière la légitimité de s'exprimer, alors commence le totalitarisme.
La fermeture arbitraire de deux chaînes de télévision par une ARCOM qui n’a d’indépendante que le nom s’inscrit dans cet engrenage fatidique. On peut en rapprocher les déclarations arrogantes de la directrice de France Télévision, qualifiant avec mépris d’extrême droite les opinions divergeant de la doxa partisane régnant dans le holding de service public féodal qu’elle dirige. Qu’un ancien ministre de la justice reprenne la même antienne montre le niveau d’intolérance atteint dans notre pays.

Même si les lois sont de plus en plus coercitives à l'égard des libertés individuelles, la restriction n'est pas encore vraiment ressentie dans les esprits. Pourtant le mal est là pour qui veut le voir et ses symptômes sont manifestes. Lorsque l'irresponsabilité, l'intolérance et l'ignorance montent en puissance, c'est la Liberté qui s'étiole.
La liberté totale, confinant à l’anarchie reste à ce jour une utopie. Qu'on se rassure, avec l'Etat Providence on s'en éloigne chaque jour davantage et c’est plutôt de la privation de liberté dont on souffre. Même si la contrainte se pare de bonnes intentions, ses conséquences néfastes sont légions.

Sous la tutelle asphyxiante de l’Etat, on assiste à de véritables désastres organisés :
Les déserts médicaux résultent d’une politique apparentée au centralisme bureaucratique, menée sous la férule des calamiteuses Agences Régionales de Santé, qui prive les établissements de santé et les praticiens de leur autonomie, les décourage et les pousse à la concentration au nom de principes théoriques.
La pénurie inquiétante de médicaments est largement causée par le blocage artificieux des prix par L’Etat, faussant le marché et la concurrence. Les boucs émissaires désignés sont les laboratoires pharmaceutiques. L’évidence est pourtant qu’à force d’être contraints, ils ont dû céder leurs brevets chèrement acquis, délocaliser leur production et qu’à la fin, ils rechignent à la vendre à bas prix.
La crise du logement est créée et entretenue par l’accumulation de réglementations de plus en plus absurdes, touchant à la construction, à la location, auxquelles s’ajoutent la pression fiscale et les diktats écologiques.
L’épuisement progressif de la production de fruits, de légumes, de volailles est organisé à coup de surrèglementations agricoles, de surtranspositions de règles européennes. Ce constat est affligeant pour un pays autrefois auto-suffisant ou exportateur, qui aujourd’hui se voit obligé d’importer 60% de ses poulets (vs 20% il y a quelques années). Moutarde, betteraves, cerises, blé, colza, les ressources s’amenuisent pareillement.
Le désastre du système éducatif est en très grande partie le fait de directives ubuesques, bourrées de bonnes intentions mais ignorantes des réalités de terrain, dont les effets délétères ne sont jamais contrecarrés ni même évalués.
La casse du marché automobile à laquelle on assiste est une fois encore le résultat de réglementations édictées au nom de l’idéologie, qui varient sans cesse, ne cessent de se durcir et sont assorties de taxes et de malus extravagants. En dépit des progrès techniques dont elle a bénéficié, la bagnole qui était le symbole roulant de la liberté devient un fardeau voire une aliénation.

On pourrait multiplier les exemples de ce terrible assèchement, qui se voit sans arrêt aggravé par l’irresponsabilité politique, l’intolérance idéologique de lobbies influents, et l’ignorance populaire souvent encline à croire les rumeurs plutôt que les faits.

L’intolérance confine à l’injustice lorsqu’elle édicte des lois partisanes ou qu’elle juge non sur des faits mais sur des suppositions, des hypothèses ou bien des intentions, comme on vient de le voir encore avec le procès Sarkozy, sur un supposé financement de campagne en provenance de la Libye.
Dernier épisode de la désastreuse politique internationale conduite par le Président Emmanuel Macron, il reconnaît l'existence de la Palestine sans en référer ni au Peuple ni à ses représentants. On pourrait gloser sur la naïveté et l’indignité de la mesure, de son inutilité, et de ses probables répercussions fâcheuses. Mais, sachant qu'il n'a plus guère que 15% d'opinions favorables, deux seules questions s'imposent : où est la légitimité de sa décision ? Où est la liberté de choix du Peuple ?

22 septembre 2025

Ils tuent la Liberté 1


Quand tout semble foutu
Et que cessant de croire
A tout même à l’Histoire
On est perdu

Quand rien ne vaut la peine
Et que croît le néant
Comme un gouffre béant
Rempli de haine

Quand le mal est partout
Nourrissant ses chimères
De rancunes amères
En cassant tout

Quand l’Etat agonise
Sous les coups de boutoirs
De forbans de trottoirs
Fous de bêtise

Quand on fait des gros mots
De l’ordre et la justice
Qu’on charge la police
De tous les maux

Quand au nom de la Gauche
On tue la Liberté
Et que l’égalité
Devient débauche

Quand la réalité
Contrariée s’efface
Et que le faux remplace
La vérité

Quand le bon sens critique
Découragé s’enfuit
S’égarant dans la nuit
Démocratique

Quand s’éteint la Raison
Et qu’on voit la folie
De l’idéologie
À l’horizon

Alors l’Espoir s’affale
La résignation
Gagne une nation
Anencéphale

Alors tout un pays
Veut rappeler ses Pères
Et les anciens repères
Souvent trahis

Trop tard ! Ce n’est plus l’heure
D’une réaction
Face à l’extinction
Le Peuple pleure.

06 septembre 2025

Démocratie en berne

Il y a une paie que le concept de démocratie a perdu l'essentiel de sa signification en France.
Pour preuve, nous sommes rendus au point où
90% des Français jugent inefficace l'ensemble de la classe politique et huit sur dix trouvent navrante la séquence politique actuelle.. Nous touchons donc le fond du fond.

A l'heure où le pays est confronté à une crise économique et sociétale grave, et à des enjeux politiques majeurs, tous les ressorts semblent usés.
Le mécontentement est général mais le pays est profondément divisé, morcelé pourrait-on dire. Eparpillé façon puzzle, pour reprendre l'expression fameuse.
Bien qu’on entende surtout les sempiternels refrains de la gauche la plus ringarde et la plus radicale, la France est paraît-il majoritairement à droite. L'ennui, c'est qu'à force de galvauder le sens des mots, on ne sait plus bien ce qu'est la droite, pas davantage où elle se situe sur l'échiquier, et encore moins quelles seraient ses propositions, à défaut de programme.
Comment peut-on espérer dans ces conditions, concrétiser cette chimérique “union des droites”, que beaucoup appellent de leurs vœux ?

La perspective de voir se former cette coalition, magistralement mise sur pied en Italie, s'éloigne de plus en plus.
Laurent Wauquiez, héraut prétendu “d’une droite qui soit de droite”, ennemi juré des impôts et de l'assistanat, mais qui n'en est plus à une contradiction près, annonce qu'il voterait la confiance à un gouvernement confié au Parti Socialiste ! Quant à Bruno Retailleau, ministre de l'intérieur et leader proclamé des Républicains, il a tellement tergiversé avant de s'extraire de la cagade gouvernementale, qu'il se trouve grillé avant l'heure. Il en est réduit à voter la confiance à François Bayrou, c'est-à-dire à lier son sort au perdant, et à rester sur le rafiot pourri en train de sombrer. Pitoyable spectacle...
Au total, la situation semble quasi désespérée, quoiqu'il arrive. Enième changement de premier ministre, dissolution de l'assemblée ou démission du président, rien ne permet d'espérer des jours meilleurs.
Nous entrons dans une période critique et une fois encore, on se demande avec inquiétude ce qui va en sortir.

Pendant ce temps Emmanuel Macron fanfaronne à l'international, enchaînant à un rythme effréné les bourdes grandiloquentes, les monumentales erreurs de jugement, les abandons piteux, les coups d'épée dans l'eau, et les vœux pieux en forme de déclarations martiales grotesques. Il paraît totalement indifférent à son impopularité massive (85% de mécontents) et plus déconnecté que jamais des réalités de son pays. Comment cela va-t-il finir ?
Bon, restons zen. On a vu pire en 1789, en 1815, en 1848, en 1870, ou en 1940...