En 2025, le communisme vit toujours de beaux jours en France. Il continue envers et contre tout de disperser à tous vents ses leçons vérolées, disposant non seulement d’un parti ayant pignon sur rue, mais de puissants relais médiatiques, Humanité et Libération en tête, quasi exclusivement subventionnés par l’impôt. Pire, les néo bolchéviques de La France (prétendue) Insoumise (LFI) appellent impunément à une révolution violente, et pratiquent un antisémitisme arrogant à des fins électoralistes sordides.
Sous l’influence de ces crécelles grinçantes et opiniâtres se réclamant peu ou prou du socialisme, l’égalitarisme fait rage, et la liberté d’expression est toujours plus contrainte. Le paquebot France s’enfonce doucement dans le collectivisme, mais pour l’heure, il reste encore à flot. Notre pays serait-il le seul où le communisme a réussi comme le prétendait, non sans humour, Mikhail Gorbatchev (1931-2022) ?
Pourtant, pour celui qui veut voir la réalité abjecte du socialisme, il y a mille façons de faire. L'une d'elles est de lire le petit ouvrage visionnaire, qu'écrivit Léon Chestov (1866-1938) : Qu'est-ce que le Bolchévisme ?.
Natif de Kiev, cet intellectuel russe était dans sa jeunesse acquis aux idées socialistes et notamment aux principes du marxisme. Pour preuve, en 1889, la censure refusa la soutenance de sa thèse de doctorat, consacrée à la législation ouvrière, au contenu qualifié de révolutionnaire.
Il vécut dans sa chair la Révolution de 1917 dans les prémices de laquelle il perdit son fils Sergueï Listopadov, au combat.
Dégoûté de la tournure que prenaient les événements et aspirant à une carrière d'écrivain et de philosophe, il émigra en Europe et s'établit à Paris, non sans avoir dit tout ce qu'il savait de l'aventure bolchévique.
Écrit en 1920 mais jamais réédité en français avant 2015 (!), “Qu'est-ce que le bolchévisme” est un témoignage édifiant qui disait déjà tout de l'horreur du régime communiste qui allait se mettre en place sous l'impulsion de révolutionnaires très minoritaires mais totalement déterminés.
Le plus simple sans doute, pour s'en faire une idée, est de citer quelques extraits de l'ouvrage dont l'introduction se fait sans détour : “Parler calmement de ce qui se passe à l’heure actuelle en Russie est difficile ou même impossible. Quant à en parler impartialement, j’y parviendrai peut-être…/… Ce qui se passe en Russie est pire que la guerre. Là-bas, des hommes tuent, non seulement des hommes, mais leur pays, sans même soupçonner ce qu’ils font.”
Cela conduit l’auteur un peu plus loin à affirmer que “si le régime de Nicolas Ier, comme celui de la majorité de ses prédécesseurs et de ses successeurs, mérite en toute justice le nom de despotisme ignorant, c’est avec plus de justice encore qu’on peut caractériser par ce mot le régime des Bolchéviks”.
S'ensuivent alors toute une série d'appréciations qui témoignent d’un sens aigu de l’observation de ce que recouvrait cette aventure socialiste, dont la nature perverse mettra tant de temps à apparaître au grand jour.
On peut décliner ces constats en grandes thématiques :
Le refus de la réalité
Selon Chestov, le primum movens du bolchévisme, entendu comme avatar révolutionnaire du socialisme, c'est le refus du monde tel qu'il est au profit d'un monde tel qu'on voudrait qu'il soit. “Si étrange que ce soit, les Bolchéviks, fervents du matérialisme, apparaissent en réalité comme les idéalistes les plus naïfs. Pour eux, les conditions réelles de la vie humaine n’existent pas. Ils sont convaincus que le verbe possède une puissance surnaturelle.”
Si cela s'apparente au départ à une lubie bien intentionnée, un rêve ou une utopie, la réalisation vire très vite à la calamité.
La haine de la liberté
Pour s'implanter, l'idéologie radicale des Bolchéviks se heurte à des oppositions virulentes qu'ils cherchent à faire taire quitte à recourir à la contrainte et bien vite à la dictature. “Le mot liberté devient pour eux le mot le plus haïssable.”
Pour eux, c’est radical, l’alternance n’est pas envisageable, pas plus que les élections : “Un gouvernement, un pouvoir fort, c’est ce qu’il faut au peuple pour son bien, et moins on consultera le peuple, plus grand et plus solide sera son bonheur.”
“Sous les tsars on s’exprimait dans ce que nous appelions la langue d’Ésope, mais l’on pouvait tout de même parler sans risquer la liberté et même la vie. Quant à se taire, cela n’était défendu à personne. Maintenant il est défendu même de se taire.”
Une idéologie stérile et perverse
Le constat fait par Chestov est implacable : “le bolchévisme n’a rien su créer et il ne crée rien.”
L'essentiel de son programme repose sur la culpabilisation de tous ceux qui possèdent quelque richesse, conduisant rapidement à l’abolition de la propriété privée et à la collectivisation des biens par l’État.
La conséquence quasi immédiate est l’inversion des valeurs et la généralisation de la cupidité. “Possédera celui qui aura pris, et l’on prenait sans la moindre gêne. Le pillage était suivi d’assassinats et de supplices.”
De fait, “peu de gens songeaient à travailler. À quoi bon se livrer à un travail pénible, quand il est si facile de s’enrichir sans peine ?”
Mais “si l’ouvrier ne veut pas donner son travail, ni le paysan son pain”, comment faire ?
“Il ne reste qu’une seule issue : il doit y avoir, d’un côté, des classes privilégiées qui ne travaillent pas et forcent les autres par des mesures terribles, impitoyables à travailler au-dessus de leurs forces, et, de l’autre, des hommes sans privilèges, sans droits, qui, sans épargner leur santé et même leur vie, doivent fournir leur travail au profit du tout.”
“Il va sans dire que Marx ne reconnaîtrait pas ses disciples ni ses partisans dans les hommes qui ont formulé un tel programme…”
A suivre…
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