29 septembre 2022

Rupture à l'italienne

C’est fait ! Un petit bout de femme, Giorgia Meloni, a raflé la mise politique en Italie ! Au terme d’une brillante ascension, et à force de détermination, de courage et d’habileté tacticienne, elle se hisse donc au pouvoir envers et contre tous les a priori.
Son programme est frappé au coin du bon sens et foin d’idéologie, s’attaque avant tout aux réalités quotidiennes auxquelles ses compatriotes sont confrontés.
Fasse le ciel qu’elle réussisse là où tant de ses prédécesseurs ont échoué. Son pays est en fâcheuse posture, comme beaucoup d'autres en Europe. La léthargie, la couardise, la démagogie, et l’impuissance des dirigeants passés et présents les ont conduits dans l’impasse.

Honte aux beaux esprits, cuits et recuits dans une haine primaire inepte, qui vomissent leurs quolibets et leurs insultes ignobles pour qualifier ce succès électoral. On a tout entendu pour discréditer par avance le futur gouvernement italien. Les épithètes de “post-fasciste” ou “d’extrême-droite”, ont résumé la teneur à sens unique, pour ne pas dire bornée des analyses et des commentaires. Pas une belle âme n’a même évoqué l’accession historique d’une femme au poste de premier ministre. Au plus haut niveau, les réactions ont été indignes. Quelques jours avant les élections, madame Von Der Leyen, la calamiteuse présidente de la grosse commission de Bruxelles, s’était permise de déclarer que "si les choses devaient aller dans une direction difficile" en Italie avec l'élection de Giorgia Meloni, elle avait "des instruments" de pression, comme cela a été le cas pour la Pologne et la Hongrie.
Rarissimes furent les félicitations saluant la victoire de la coalition menée par madame Meloni. M. Macron est pour sa part resté silencieux. En guise de gentillesse, la première ministre Élisabeth Borne, bien insignifiante au demeurant, a cru bon de préciser que “La France sera attentive au respect des droits humains et de l'avortement en Italie…”

C’est précisément cette condescendance pour ne pas dire ce mépris, qui fait le lit du sentiment anti-européen progressant un peu partout dans les esprits. Venant de gens incapables de gérer les affaires de leur propre pays, malléables à toutes les lubies du moment, et inertes devant la montée des vrais périls, c’est absolument intolérable ! Pour tout adepte de l’idée de nation européenne, il ne reste que les larmes devant un tel désastre…

27 septembre 2022

Martyres en terre d'islam

A l’heure où,
dans notre pays, des femmes arborent de manière provocante  le voile islamique “au nom de leur liberté” et que le président de la république lui-même, jamais avare d’un contresens, saluait récemment l’une d’entre d’elles comme étant l’incarnation du féminisme, d’autres malheureuses se font massacrer ailleurs parce que précisément, elles refusent de se voiler.

C’est ainsi qu’est morte à Téhéran Mahsa Amini, alors qu’elle avait été arrêtée par l’archaïque “police des mœurs”,, pour avoir seulement "mal porté" le hijab.
Peu de voix se sont élevées parmi les habituels donneurs de leçons qui se gargarisent à longueur d’année du mythe de l’égalité hommes-femmes. La Gauche des droits de l’homme reste bien timorée face à cette horreur et face à cette religion délirante et sectaire qui fait de plus en plus d’émules dans le monde et notamment en France. Aujourd’hui, force est de considérer que la complaisance avec laquelle on feint de ne pas voir le péril, voisine avec le crime.

Une fois encore, la révolte a éclaté en Iran, réprimée comme à chaque fois dans le sang. Plusieurs dizaines de manifestants sont morts en quelques jours sous les yeux indifférents du monde “libre”. Après la disparition de Mahsa, une autre jeune femme, Hadis Nafaji, est devenue la figure emblématique de la rébellion. Mais cette nouvelle “Liberté guidant le peuple”, cheveux au vent, est tombée sous les balles de monstres, aux ordres d’ayatollahs sanguinaires.

Les mots manquent pour dire le drame qui se joue en ce moment, mais que résume sans équivoque et avec courage l’écrivain Boualem Sansal, interrogé ce 25 septembre sur la chaîne CNews : “L'islam a totalisé le monde, personne n'ose le combattre. L'islam n'a peur de rien. En face, il n'y a pas la même détermination. En face il n'y a rien.../... L'islamisme est marginal, le problème c'est l'islam…"
 


 

22 septembre 2022

Psychose Climatique

Selon les psychiatres, la psychose est "une affection médicale de l'esprit impliquant une perte de contact avec la réalité". Lorsque l'affection touche plusieurs individus, voire une foule, simultanément, il s’agit alors d’une “obsession collective provoquée par un traumatisme d'origine sociale ou politique” (Larousse). La psychose de la guerre en est l’exemple le plus connu.
Ce trouble peut s’appliquer à l’évidence au spectre du dérèglement climatique qui hante les esprits et qui est devenu de nos jours le sujet de terreur numéro 1. Pas un jour en effet sans que ne soit évoqué ce péril réel ou imaginaire, mais de toute manière devenu obsédant au point de perdre la raison.

Au chapitre des délires contemporains, on apprenait récemment que des journalistes venaient de proposer une charte "pour un traitement médiatique à la hauteur de l'urgence écologique" ! Sans doute trouvent-ils qu’on ne parle pas encore assez du problème pour qu’ils éprouvent le besoin d’en faire une thématique quasi exclusive, jusqu’à monopoliser par principe l’actualité, donc à la biaiser !
A ce stade, on en vient à se demander comment arrêter cette folie qui s’est emparée du monde, consistant à tourner en apocalypse une simple hypothèse reposant sur des prédictions théoriques. A travers ce prisme déformant, le moindre écart météorologique est rapporté au fléau supposé. Il fait chaud c’est l’expression du dérèglement climatique, il fait froid c’est encore lui, il pleut à torrent, c’est toujours lui, il ne pleut plus c’est évidemment lui…
Forts de ces certitudes, les nouveaux prophètes de la fin du monde exigent qu’on sacrifie illico notre prospérité, notre bien-être et tout progrès technique sur l’autel de l’écologie. Ils ont la prétention insensée de vouloir changer le climat pour “sauver la planète”.

Les dirigeants eux-mêmes sont pris de panique. En dépit de leur haut niveau intellectuel, et de leurs responsabilités, ils en viennent à oublier la maxime de sagesse censée guider leur action, consistant à “savoir raison garder”.
Ainsi, madame Pannier Runacher, ministre de la transition énergétique, exhorte la population à la “sobriété” sous peine d’un possible rationnement de gaz et d’électricité, sans remettre en cause un seul instant la folle politique suivie par le gouvernement ayant conduit le pays dans l’impasse. En bonne techno de l'ENA elle n'est pas gênée d'acheter du gaz de schiste et même du charbon à l'étranger, mais elle se refuse “à contribuer au réchauffement climatique en créant de nouveaux puits en France”, alors que le sous-sol regorge paraît-il de ressources !
Et pour répondre à une récente polémique, elle trouve toutes sortes d'excuses, plus foireuses les unes que les autres, pour expliquer pourquoi les bureaux de son ministère restent allumés la nuit…

Dans ce nouvel âge obscurantiste, quelques voix s’élèvent toutefois pour tenter de conjurer cette fuite en avant suicidaire. Nicolas Vanier, le coureur de pôles et de banquises, authentique écologiste s’il en est, fustige "ces écolos radicaux des villes qui ne connaissent rien à la nature" (RTL). L’économiste non conformiste Philippe Herlin dresse le constat du désastre agricole, industriel et économique auquel expose le chambardement normatif imposé au nom de "l'urgence climatique".
Et pour ramener à la raison et au pragmatisme avec humour, quoi de mieux que de citer le fameux auteur de maximes américain William-Arthur Ward: “Le pessimiste se plaint du vent, l'optimiste espère qu'il va changer, le réaliste ajuste ses voiles…”

* Illustration: L'anxiété par Edvard Munch

09 septembre 2022

Papillonnage


Un papillon posé sur ma jambe
Pousse mes rêves vers le passé
Semblant méditer, embarrassé
Tel un poète cherchant l'ïambe

D'un battement de son aile ingambe
Il taquine avec agilité
L'air immobile et chaud de l'été
Indifférent au soleil qui flambe

Plus rien dès lors n'est très important
Ni le cours fatal du temps qui passe
Et qui veut qu'à la fin tout trépasse

Ni la peur d'un futur inquiétant
Tout cela s'enfuit là où commencent
L'azur, l'insouciance et l'abondance...

03 septembre 2022

Rire pour ne pas pleurer

A voir l’évolution des événements, jour après jour, telle que la dépeignent les médias, on ne sait plus trop comment réagir.
Le ridicule de certains quiproquos impliquant les Pouvoirs Publics prête à sourire. Mais la succession ininterrompue des mauvaises nouvelles, la cascade d'erreurs, jamais reconnues, résultant souvent de prévisions et de planifications faites par des experts d'autant plus dogmatiques et péremptoires qu'ils sont moins fiables, ramènent sans cesse au tragique.

Au sein de la chronique lancinante de l’insécurité et de la dérive communautaire pour ne pas dire sectaire de notre société, émerge ces derniers jours, le feuilleton à rebondissement de l’imam marocain. S’il s’agissait d’une fiction, on la jugerait peu vraisemblable. Malheureusement, c’est la réalité !
Le ministre de l'intérieur qui cherche désespérément à asseoir sa crédibilité en matière de maintien de “l'ordre républicain” se faisait fort d'expulser à grand fracas un dignitaire musulman, prosélyte affiché d'un islam violent, rétrograde, anti-sémite et misogyne. Il avait même obtenu l'accord du Maroc pour reprendre l'importun.
Las! Après des mois de procédures, le Conseil d’État se met en travers et suspend tout dans l'attente d'un avis circonstancié. Dans les salons feutrés, on tergiverse, on ergote, on pèse le pour et le contre, et au terme de moult débats, la docte assemblée donne enfin son feu vert !
L'ennui, c'est que l'oiseau n'a pas attendu. Les gendarmes venus le cueillir chez lui, constatent qu'il s'est envolé ! On avait juste oublié de le surveiller de près…
Pour masquer le fiasco, on jure qu’on va le retrouver sous peu, et on affirme qu’il s’est mis cette fois en infraction caractérisée pour s'être soustrait à la loi. Mais dès le lendemain, le préfet retire cette accusation au motif que le fugitif, passé paraît-il en Belgique, aurait de facto exécuté lui-même l'arrêt d'expulsion !
On est donc incapable de localiser précisément l’individu mais on connaît sa trajectoire, c'est quasi quantique ! Pour peu, on en viendrait presque à le féliciter d'avoir obtempéré à l'injonction des Pouvoirs Publics, et on pousse un ouf de soulagement, d'autant plus que le Maroc est revenu, on ne sait trop pourquoi, sur la délivrance promise d'un laissez-passer consulaire. Pas sûr que nos amis belges, qui apparaissent dès lors comme les dindons de cette farce grotesque, apprécient… Suite au prochain épisode...

Ce fait divers rocambolesque (abracadabantesque dirait Chirac...) est à l'image du chaos décisionnel dans lequel patauge l’État.
M. Macron, en dépit d’une belle assurance toujours affichée avec décontraction, est à la godille pour ne pas dire à la ramasse, pour faire avancer le lourd char de l’État. Pour tout dire, il n’y a plus de direction...
Passons sur l’épisode lamentable du voyage en Algérie. Nul ne sait ce que le Président est allé faire là bas ni ce qu’il a obtenu, hormis un vague accord de “partenariat renouvelé”, comprenant notamment la création “d’une commission mixte d'historiens français et algériens” pour "regarder en face l'ensemble de la période de la colonisation, sans tabou". Pas de quoi pavoiser la casbah ni donner plus de gaz pour cet hiver…

De retour en France, il s’attelle à l’installation de son nébuleux Conseil National de la Refondation. On ne sait pas quelles sont les perspectives concrètes attendues d’une telle assemblée, d’autant qu’elle est boycottée par avance par la totalité des partis d’opposition. Même Edouard Philippe se défile ! Il ne reste que M. Bayrou, exécuteur dévoué des basses œuvres, pour accepter d’en assurer la présidence. Sans doute n’en sortira-t-il pas grand chose de plus que du Commissariat au Plan, du Grand Débat, de la Concertation Citoyenne sur le Climat et autres exutoires à l’impuissance étatique.

Le conseil de défense énergétique, dernier avatar d’une longue série de commissions Potemkine s’est réuni quant à lui ce 2 septembre, pour la première fois. L'heure est grave nous dit-on, mais face au risque de défaillance dans la fourniture de gaz ou d'électricité, on entérine les évidences : “La clé, pour passer l’hiver, c’est la mobilisation générale”. On appelle à la “responsabilité collective” pour éviter “des mesures contraignantes.” Propos incompréhensibles quand dans le même temps on promet le bon fonctionnement de tous les réacteurs nucléaires pour l’hiver, qu’on se vante d’avoir diversifié les sources d’approvisionnement en produits pétroliers et qu’on affirme que les stocks de gaz ont été reconstitués avec 2 mois d'avance !
Aucun regret ne se fait jour au sujet de la politique ahurissante menée sous la pression du lobby écologiste, qui a conduit à délaisser l’entretien des centrales nucléaires et même à les fermer comme à Fessenheim. Résultat, à cette heure, 32 des 58 réacteurs français sont à l’arrêt et notre pays qui était exportateur d’électricité est devenu importateur !
Pas un mot non plus sur les effets pervers des sanctions économiques infligées à la Russie, sans aucun effet favorable sur le cours de la guerre, mais à l’impact catastrophique sur les livraisons et le prix du gaz.
Enfin, rien sur le soutien ruineux aux énergies renouvelables dont le résultat s’avère très décevant et qui a découragé tout investissement et tout développement dans l’industrie pétrolière, ce qui a contribué à raréfier et à renchérir la ressource.
Vu l’absence d’alternative réelle, cette stratégie destructrice se traduit par un accroissement totalement illogique des aides que les pays riches, dont la France évidemment, ont apportées à la consommation d’énergies fossiles en 2021 (Les Echos)!
Contre toute attente, on rouvre les centrales à charbon et les grands groupes pétroliers engrangent des “super profits”. Enfin, dernier acte de cette ligne absurde, on subventionne le carburant à la pompe après avoir augmenté de manière insensée les taxes pour en freiner la consommation. Comprenne qui pourra…
 
PS : mon conseil, dans ce contexte, écouter le magnifique album bluesy figurant en illustration et qui donne son titre au billet...

31 août 2022

In memoriam Mikhaïl Gorbatchev

A l’annonce de la disparition du dernier président de l’Union Soviétique Mikhaïl Gorbatchev (1931-2022), les hommages pleuvent. Mais on entend nombre de commentateurs évoquer surtout son impopularité en Russie. Loin de vanter les mérites du défunt, ils déplorent l’échec de sa politique de démantèlement de l’URSS qui conduisit au chaos et ouvrit la voie à “l’ultra-lbéralisme”. Certains vont même jusqu’à prétendre que la plupart des Russes lui préfèrent Staline ! L’ivresse joyeuse entourant la destruction symbolique du mur de la honte est bien loin…
Le bon sens étant de nos jours en déroute, il est devenu possible d’affirmer n’importe quoi et même des énormités pourvu qu’elles ne heurtent pas la doxa régnante. Lorsqu’il animait l’émission télévisée "Tout le Monde En Parle", Thierry Ardisson se plaisait à poser à ses invités des questions aussi absurdes qu’incontournables, dont celle-ci : “préférez-vous Hitler ou Staline ?” Il est à peine utile de préciser qu'après avoir cherché vainement à se défiler, la plupart répondaient évidemment “Staline !”. Ardisson leur demandait alors malicieusement si c’était parce qu’il avait fait plus de morts…

Gorbatchev n’eut sans doute guère d’alternative stratégique, eu égard à l’état de décrépitude avancé du monstrueux bloc totalitaire dont il hérita en tant que serviteur zélé de la révolution. La faillite du modèle socialiste était irrémédiable, il était bien placé pour le savoir.
Vu  l'épouvantable arsenal militaire, que l'empire communiste avait accumulé, il fallait que sa chute fut déclenchée de l’intérieur, et  Gorbatchev en toute connaissance de cause décida de s'atteler à la tâche. Il eut l’immense mérite d’opérer une transition, quasi sans effusion de sang, dès 1985 avec la Glasnost et la Perestroïka, dont il ne tira aucun bénéfice personnel hormis un prix Nobel de la paix  bien mérité. 
Une fois ouverte, la boîte de Pandore de la Liberté était devenue incontrôlable. Toutes les pièces de l’édifice insensé s’effondrèrent à tour de rôle et l’artisan de cette déconfiture n’eut d’autre choix que de démissionner à la fin des fins, en 1991.
Son action restera toutefois indissociable d'un tournant historique majeur au bon sens du terme, sans comparaison évidemment, avec l’abominable révolution de 1917 qui enferma durant plus de 70 ans nombre de peuples derrière le rideau de fer. 
Après une telle mésaventure, le travail colossal de reconstruction ne pouvait s’inscrire dans la mission d’un seul homme et on ne saurait faire grief à Gorbatchev de n’avoir pas pu réaliser l’impossible. Il redonna l’envie d’être libres à des millions de gens et leur permit de recouvrer enfin l’espoir. C’est un vrai titre de gloire même s’il fut grandement aidé par deux partenaires exceptionnels, Ronald Reagan et Jean-Paul II (on pourrait citer également Margaret Thatcher). Ils accompagnèrent sa démarche avec tact et intelligence. Autre époque, autres dirigeants, mais combien plus inspirés que quantité de médiocres gouvernants actuels…

 

27 août 2022

Flagrants délires

Soudain M. Macron semble s'apercevoir que la conjoncture se détériore ! En un très long et filandreux préambule au premier conseil des ministres de la rentrée, il brosse d’un ton badin le sombre tableau des mois à venir et annonce benoîtement la fin de l’abondance et de l’insouciance.
Qu’a-t-il voulu dire par là, nul ne le sait vraiment, tant le style du président de la république est alambiqué, nébuleux et contradictoire.
Après nous avoir chanté les vertus de l’Etat Providence, n’hésitant pas à affirmer qu’il irait jusqu’à dépenser "quoi qu’il en coûte" pour protéger les citoyens, il proclame aujourd’hui, au détour d’une phrase, “la fin des liquidités sans coût”. On pourrait croire à une plaisanterie si le sujet n’était pas si grave et si le rôle de chef de l’État relevait du registre comique.

Car la fin de l’abondance à laquelle on assiste, c’est très largement le résultat des politiques gouvernementales et l'œuvre des politiciens en général. Où qu’on se tourne, on voit hélas la catastrophe suivre des stratégies aussi dirigistes qu’absurdes, souvent inspirées par des experts, bien davantage doctrinaires que réalistes.
L’effondrement de l’euro, la montée irrésistible de l’inflation, les déficits budgétaires itératifs, aboutissant au gouffre abyssal de la dette nationale, tout cela est le fruit de la prodigalité et de l'inconséquence insensées du gouvernement depuis des décennies. M. Macron n’en est certes pas le seul responsable, mais il perpétue cette spirale infernale par faiblesse et démagogie.

Partout, les pénuries qu’on voit s’installer inexorablement, apparaissent comme littéralement organisées par la bureaucratie administrative.
Le système de santé français est à genoux. Depuis l’élection de M. Macron en 2017, on ne compte pas moins de cinq plans successifs pour remédier à la crise ! Ils n’ont fait que l’accompagner si ce n’est l’aggraver. Le déluge de moyens financiers déversés sur les hôpitaux, la véritable gabegie des dépenses médico-sociales ont paradoxalement contribué à alimenter le désastre. Et plus le remède s’avère inefficace, plus on augmente la posologie, au mépris de toute logique. Aujourd’hui on entend que le manque ressenti de médecins et de soignants serait le résultat du système de tarification à l’activité dont l’ambition (jamais satisfaite hélas) était d’allouer équitablement les ressources en fonction des soins réalisés !
Aujourd’hui le pauvre Docteur Braun, qui a hérité du portefeuille de la santé, en est réduit à constater l’échec, comme tous ses prédécesseurs, et à proposer une énième concertation dont on peut déjà prévoir l’issue puisqu’il n’y a aucune chance que les dogmes soient remis en question.
Au ministère de l’Education c’est la même panade. Face au glacis administratif et à l’idéologie asphyxiante, le déluge de moyens n’a évidemment été d’aucune aide pour enrayer la baisse régulière de la qualité de l’enseignement et aujourd’hui on en vient à déplorer la pénurie de professeurs sur le terrain, et même de chauffeurs de bus pour emmener les enfants à l’école !
On peut décliner le diagnostic tous azimuts. Police, justice, agriculture, hotellerie-restauration, partout les ressources humaines se raréfient par démotivation, écœurement, lassitude, découragement des bonnes volontés.

S’agissant des ressources naturelles et de l’énergie, c’est pire encore sans doute. On a réussi à provoquer une vraie disette alors que nous avions un impressionnant parc de centrales nucléaires dispensant l’électricité à faible prix et que les ressources pétrolières n’ont jamais été aussi abondantes. La folie réglementaire est allée jusqu'à interdire de chercher à savoir si le sous-sol de notre pays contient quelques gaz de schistes, qu’on est réduit à importer à prix d’or…
Grâce au calamiteux lobby écologiste, toute cette abondance s’est dissipée et on en arrive à rouvrir de vieilles centrales à charbon (qu'on importe puisque les mines sont fermées) !
A cause de réglementations aussi rigides que stupides, le secteur automobile traverse quant à lui une crise existentielle très grave, et ce dernier fleuron de l’industrie française risque d’être sinistré sous peu.
Le secteur immobilier est, si l'on peut dire, logé est à la même enseigne. On a planifié la rareté des biens à acquérir ou à louer en compliquant à loisir les réglementations, dont l’aboutissement est l’augmentation déraisonnable des prix.
Le secteur agricole qui était une des richesses de la France a été presque complètement dévasté, à coups d’interdits ubuesques pondus par des gens qui n’ont jamais rien vu de la nature que des images d’Épinal obsolètes. Tous les progrès techniques ont été freinés ou empêchés par principe de précaution. OGM, pesticides, insecticides, engrais, tout ce qui permettait aux agriculteurs de vivre, à la population de manger et au pays de bénéficier de fructueuses exportations, tout cela a été cassé. S'agissant du fameux glyphosate, les études scientifiques, les agences dûment accréditées, ont beau insister sur une balance bénéfice/risque très positive, rien n’y fait. Partout l’obscurantisme triomphe, causant déclin et paupérisation.
Aujourd’hui ce sont les jets privés, les piscines qui sont clouées au pilori du diktat climatique. Les écologistes et autres insoumis sectaires que le peuple a eu la folie de propulser à l’Assemblée Nationale, se plaisent à cultiver l’outrance. Ils encouragent les actes de désobéissance civile, invitant les nervis de leur clique à détériorer les réserves d’eau destinées à pallier les effets des périodes de sécheresse.
Le vieux fond rance d’anti-capitalisme alimente la névrose obsessionnelle d’une gauche plus ringarde que jamais, repeinte en vert écolo, mais peuplée de nostalgiques aigris des théories de l’affreux père Marx. C’est au nom de cette idéologie mortifère qu’on tue de nos jours la prospérité et la tranquillité du peuple, qui valent bien mieux que les foutues abondance et insouciance de M. Macron. Et selon la bonne vieille habitude, on désigne des boucs émissaires : émissions de CO2, guerre, crise, surpopulation… S’agissant de cette dernière avec laquelle on nous bassinés durant des décennies, on apprend que ce qu’on redoute désormais, c'est le choc inverse. Certains experts vont jusqu’à prédire que la population mondiale risque de diminuer de moitié d'ici à 2100 ! Si l’on pouvait encore rire, il faudrait, à l’instar de la célèbre émission, prôner l’instauration d’un tribunal des flagrants délires pour juger tous les prévisionnistes, qui, tels le joueur de flûte de Hameln, amènent au son du pipeau le bon peuple sur des chemins de perdition !

19 août 2022

Physique et Philosophie

Le langage scientifique moderne a tellement gagné en complexité qu'il est devenu quasi inaccessible aux béotiens. Heureusement, certains savants ont cherché à exprimer de manière plus simple les choses. Le physicien Werner Heisenberg (1901-1976) fait partie d’entre eux et à travers une série de conférences données au cours des années 1955-66, opportunément rééditées, il propose une ouverture passionnante des nouvelles théories scientifiques à la philosophie.

Le père du principe d'indétermination livre son analyse des constats de la mécanique quantique et de la relativité restreinte qui ont bouleversé le monde intellectuel à l’orée du vingtième siècle.
Il commence par rappeler que la géométrie euclidienne et la physique newtonienne auxquelles nous étions habitués, s’avèrent des approximations satisfaisantes pour décrire les phénomènes observables à l'œil nu peuplant notre univers quotidien. Malheureusement  elles ne rendent plus compte fidèlement de ceux, relevant de l’infiniment grand ou de l’infiniment petit, entrevus grâce aux instruments modernes d’investigation. Parallèlement, le raisonnement intellectuel a ouvert des brèches ébranlant les postulats qu’on croyait acquis, et fragilisé nombre d’échafaudages philosophiques et spirituels.
Ainsi la théorie de la relativité restreinte, proposée par Einstein, a révélé que le temps et l'espace étaient indissociablement liés et que rien n’était immuable hormis la vitesse de la lumière. Le temps comme l'espace peut se dilater ou se contracter. Entre autres exemples, deux événements simultanés pour un observateur peuvent ne pas l'être pour un autre en mouvement par rapport au premier !
Grâce aux découvertes de Max Planck, la mécanique quantique est née quant à elle sur un principe contre-intuitif, qui stipule que masse et énergie ne sont qu’une seule et même substance, et qu’à l'échelon microscopique, les particules sont de deux natures, a priori contradictoires, tantôt corpusculaire, tantôt ondulatoire.
Plus étrange encore, la succession des phénomènes ne semble plus soumise au lien de causalité et le comportement des atomes ne peut être analysé que de manière probabiliste, à l’image de la désintégration à la fois prévisible et aléatoire des corps radio-actifs. Le principe d’indétermination empêche pour sa part, d’observer le comportement des photons dans les fameuses fentes de Young et toute tentative de “passer du possible au réel” aboutit à ce qu’on appelle la “réduction du paquet d’ondes”. Tout se passe comme si l’on figeait, rien qu’en la regardant, la trajectoire incertaine des grains de lumière.

A cette incertitude fondamentale, s’ajoutent les limites des instruments de mesure dont la nature même, interfère avec les phénomènes observés. La physique classique était “une idéalisation du monde, considéré comme séparé de nous”. Mais quand on approche la matière de très près, force est de constater qu’on est partie prenante d’elle. En d’autres termes, “dans la tragédie de l'existence, nous sommes à la fois acteurs et spectateurs…”
Ces contraintes représentent une sorte de catastrophe, car elles paraissent incontournables et font dire au savant que “ce que nous observons ce n'est pas la nature en soi mais la nature exposée à notre méthode d'investigation”

C’est à ce moment que la physique rejoint la philosophie, et qu’elle permet notamment d’infirmer nombre d’hypothèses émises sans fondement solide. Heisenberg remet en cause la logique cartésienne, qui sépare abruptement la res extensa de la res cogitans, autrement dit la matière de l’esprit, et il rejette un trop grand déterminisme qui nie l’aléatoire et le libre arbitre. Il n’est pas moins dubitatif avec l’empirisme de Locke et de Hume lesquels supposent que tout est explicable par l’expérience. Il se montre également circonspect avec l’a priori kantien selon lequel certaines connaissances et certains jugements synthétiques relèvent de l’intuition. Enfin, il s'élève contre toute logique fondée exclusivement sur le lien de causalité.
Il se rapproche toutefois de la conception du maître de Königberg lorsqu’elle pose qu’il est impossible de connaître les choses “en soi”.

Heisenberg termine son propos par des interrogations sur la manière d’exprimer par le langage une réalité qui relève de plus en plus de l’indicible et sur la complexité croissante du monde confronté aux évolutions majeures mais très troublantes du progrès. Il s’inquiète des conséquences que fait peser la science sur l’être humain, considéré comme un apprenti sorcier, et met en garde sur les risques qui pèsent de plus en plus lourdement sur l’évolution des sociétés avancées. Il constate avec fatalisme que “les changements de conditions de vie induits par la civilisation ont échappé aux forces humaines”. Il évoque la réticence de la science vis à vis des religions dont les écrits fondateurs sont l'œuvre de l'homme, contrairement au livre ouvert de la Nature, dont les lois s’imposent sans intermédiaire. Mais il s’interroge sur le risque de radicalisation de communautés saisies par la peur de voir les dogmes, les vérités révélées, et la foi battre en retraite devant les avancées scientifiques.
Pour le savant, les sociétés humaines tendent vers un processus d'unification, qui se heurtera nécessairement à des croyances, des coutumes, des traditions. Se voulant résolument optimiste, il espère toutefois que la physique moderne parvienne à montrer les dangers du progrès, ouvrant une perspective dans laquelle, malgré leurs différences, les communautés puissent "vivre côte à côte pendant cette phase d'unification" et trouvent "un nouveau genre d'équilibre entre la pensée et l'action, entre l'activité et la méditation"…
Puisse l’avenir lui donner raison, même si rien n’est gagné…

13 août 2022

La chasse au Trump est ouverte

Alors que les élections de mid-term se profilent déjà aux États-Unis, que le maigre crédit dont jouissaiit l’administration Biden fond comme neige au soleil, et que les turbulences de plus en plus vives menacent la paix du monde, la stature imposante quasi impériale de Donald Trump émerge à nouveau.
Les candidats qu’il soutient pour le prochain renouvellement de la Chambre des Représentants ont le vent en poupe et lui-même apparaît plus que jamais comme le meilleur postulant à l’élection présidentielle, au moins pour les sympathisants républicains. 69% d’entre eux le soutiennent alors qu’ils ne seraient que 30% dans le camp démocrate à souhaiter voter pour Joe lors des primaires.
Le moment est donc venu pour les adversaires de l’ancien président, de relancer les attaques contre lui. Après la procédure laborieuse et pour l’instant improductive, mise en œuvre pour tenter de lui faire porter la responsabilité de l’épisode tragi-comique de l’invasion du Capitole, nombre de procureurs fédéraux connotés démocrates, le ministère de la justice et même le FBI, relancent les poursuites tous azimuts destinées à fatiguer l’animal. On ne sait plus trop bien ce qu’on lui reproche tant les accusations sont nombreuses, variées et incohérentes. Un jour c’est celle de fraude fiscale (bien qu'il ait choisi de reverser intégralement au Trésor ses émoluments de Président durant son mandat), le lendemain ce sont des soupçons de vol et recel de documents officiels classifiés, qui lui valent une perquisition à son domicile, et qui selon le Washington Post, pourraient concerner les armes nucléaires ! On va jusqu’à supposer qu’il aurait fait disparaître des documents compromettants en les jetant dans les toilettes ! On est chez les Pieds-Nickelés…

Tout est bon pour terrasser le gibier, mais il est coriace. On se rappelle qu’avant même d’accéder à la Maison Blanche, il fut accusé, sans succès, de connivence avec la Russie. A peine élu, on le menaça d'impeachment. La procédure fut interminable, minant une bonne partie de son mandat, mais elle n’aboutit à rien, tandis qu’on détournait les yeux des sombres magouilles de la famille Biden en Ukraine. Son action fut sans cesse entravée par ses ennemis qui n’avaient pas digéré son époustouflant succès électoral. Il fut même éjecté comme un malpropre des réseaux dits sociaux par les petits censeurs zélés de la bien-pensance qui font mine de les gérer.
Poursuivi sans relâche par une propagande hostile, il finit par perdre le pouvoir suite à la pantalonnade électorale qui conduisit à porter à la présidence un vieillard ennuyeux, aux facultés intellectuelles déclinantes. Le résultat n’est évidemment pas brillant, chacun peut s’en rendre compte. L’Amérique n’est plus que l’ombre d’elle-même. Hormis, pour l’heure, sur le front de l’emploi, la situation intérieure ne cesse de se dégrader autant au plan social qu’économique, et on assiste à un vrai désastre à l’international.

Donald, de son côté, n’a pas dit son dernier mot. Il est toujours là, et rugit de plus belle. Peut-il revenir ? C’est une question qui inquiète manifestement beaucoup de monde. En France, sans surprise, à lire les titres de la presse délicieusement partisans, on espère ardemment que non.
Pourtant, la vraie interrogation serait plutôt de comparer à peu près objectivement les politiques respectives menées par les administrations Trump et Biden. Il n’y a pas photo, comme on dit. Dans tous les domaines où Biden est en train d’échouer, Trump faisait mieux. Non seulement il mit au service de son pays un feeling incomparable en matière économique, mais il s’est révélé bien plus habile négociateur que son rival, notamment lors des confrontations avec Poutine et Xi Ji Ping, mais également pour aborder les problématiques complexes du Proche-Orient. Il s’est montré enfin dans l’action, bien plus inspiré et dynamique que Biden, notamment face à l’Iran ou l’Afghanistan. Même pour l’Europe, il était un partenaire plus constructif.
Tout reste possible, mais l’irrationnel dominant hélas trop souvent en matière politique, l’avenir de l’Amérique et par voie de conséquence du Monde, sont pour l’heure bien incertains…

09 août 2022

Dans la chaleur de l'été

C'est entendu, nous sommes foutus ! Rien ne va plus en ce trop bel été. Trop chaud, trop bleu, trop sec. Tout se conjugue pour faire de l’éden estival tant attendu un enfer. Hormis pour les vacanciers insouciants, l’avenir est sombre.
Si nous échappons à l’anéantissement nucléaire, qu'un simple malentendu pourrait provoquer, selon le secrétaire général de l’ONU, nous devrons bientôt à coup sûr faire face à la catastrophe climatique qui menace l'humanité d'extinction si l’on en croit les experts du GIEC et à leur suite nombre d’aréopages de savants.
Entre le marteau et l’enclume, et pour celles et ceux qui ne croient pas encore tout à fait à la fin du monde, il y a bien d’autres périls qui nous menacent au quotidien.
Les tensions internationales sont telles que la simple escale d’une vieille députée américaine à Taïwan déclenche un tsunami médiatico-militaire en extrême-orient. C’est un nouveau conflit qui semble s’amorcer là bas, alors que la guerre en Ukraine n’en finit pas de faire rage ! On ne sait d'ailleurs plus du tout ce qui se passe et il devient de plus en plus difficile de démêler le vrai du faux lorsqu’on entend les gens d’Amnesty International, peu suspects de sympathie pro-russe, affirmer que les Ukrainiens installent des bases militaires dans les hôpitaux et les écoles ! Qui donc bombarde qui ? Qui joue avec le feu nucléaire en tirant des missiles en direction de la centrale de Zaporijia ?

Il y a bien des mystères insondables. Chez nous, les incendies ravagent des dizaines de milliers d’hectares sans qu’on sache, sauf exception, comment le feu naît. Sans doute par génération spontanée. Deux choses sont sûres, le climat a bon dos et les vrais coupables de bonnes planques. Pendant ce temps, on apprend un peu par hasard que les écolos, si bien intentionnés, s’opposent régulièrement par esprit de système, à tout projet de retenue d'eau destiné à pallier les effets des sécheresses et refusent les coupes d'arbres dans les forêts, qui permettraient pourtant de ménager des couloirs d'accès pour les pompiers et de stopper la progression des flammes.
Par un curieux retournement du fameux slogan soixante-huitard selon lequel il était interdit d’interdire, les auto-prétendus défenseurs de l’environnement se font les champions des taxes et des ukases réglementaires. Grâce à ces derniers on assiste à une pénurie inédite de moutarde et bientôt de colza, donc d'huile et de biocarburant…
Des contraintes similaires sont en train de détruire méthodiquement le secteur de la construction automobile et de faire courir le risque de carence énergétique. Ironie du sort, l'industrie pétrolière engrange des bénéfices records ! On imagine sans peine l’envie monstrueuse qui doit démanger tous les petits saints verts et besogneux de taxer ces super-profits ! Le gouvernement quant à lui ne sait plus où donner de la tête. Après s’être institué chef d’orchestre de l’inflation par ses distributions d’argent magique, il ne trouve rien de mieux à faire que de subventionner par des chèques et des ristournes la consommation de carburant !
On vit vraiment une époque formidable comme disait l’autre.

Faute de pouvoir intervenir, on se console comme on peut en ces temps de folie. On entend qu’il s’agit de l’été le plus chaud depuis 1959, mais on se souvient que l’an dernier c’était le plus humide et pluvieux depuis la même date. On attend donc sans impatience extrême le retour de la froidure et du mauvais temps.
On se lamente de voir l’État incapable de sanctionner un imam affilié en paroles si ce n'est en actes au terrorisme et coupable de malversations en tous genres, mais on se rassure en voyant la première des ministres nommer un ambassadeur aux droits LGBT+.
Et puis on regarde avec un certain émerveillement les Rolling Stones achever à Berlin leur tournée triomphale européenne marquant les soixante ans de leur carrière de rockers, même si elle a un parfum d’apothéose et de décadence…
It’s only rock n roll (but I like it) !

24 juillet 2022

Paolo is back !

En 2007, à l’occasion d’une émission d’Arte relative au festival pop de l'Île de Wight, j’avais repéré parmi les artistes de ce méga concert un chanteur débordant de fougue juvénile, dont la voix à la fois éraillée et caressante était pour tout dire irrésistible.
Paolo Nutini, alors un tout jeune homme d’à peine 20 ans, avait déjà une présence magnétique sur scène. De fait, il n’avait pas grand chose à envier à la star rayonnante qu’était alors Amy Winehouse et n’était manifestement pas intimidé de côtoyer les mythiques Rolling Stones.
Bonne pioche en quelque sorte car le débutant allait rapidement faire des étincelles. En trois albums, il acquit une stature internationale et imposa dans le monde la pop music une personnalité très originale. These Streets, Sunny Side Up, Caustic Love regorgent de pépites dont le style est fait d’un savant mélange de soul, de rock, de funk et de folk, émaillés par le grain superbe de sa voix, chaude et rauque dans les graves, impérieuse et déchirante dans les aigus.

Son génie avait semble-t-il déjà atteint son firmament en 2014, et personnellement je fus définitivement conquis par la très belle prestation qu’il donna cette année-là pour le festival i-Tunes à Londres. Dans un cadre intimiste, magnifiquement entouré par des musiciens hors pair, il y délivra une succession de hits dans lesquels il est bien difficile de rejeter quoi que ce soit. Les racines soul de son inspiration s’imposaient en majesté dans une reprise de Let Me Down Easy, titre autrefois chanté par la lumineuse Bettye Lavette. Suivit une composition personnelle, Coming Up Easy, dans la même veine, bercée par une rythmique torride, arrosée de cuivres juteux que n'aurait pas désavoué Otis Redding. Better Man était un exemple poignant de l’ensorcelant slow burner qui était devenu sa marque de fabrique. On retrouvait cette puissance émotionnelle dans le vibrant hymne à la liberté qu’est Iron Sky. Enfin, l'hypocoristique ballade Candy sonnait comme une sorte d’apothéose de cette période illuminée d’un artiste arrivant à maturité.

Hélas, après cette date, Paolo Nutini, peut-être un peu déstabilisé et fatigué par cette ascension vertigineuse autant qu’éprouvante, rentra dans une retraite créative dont il ne sortit qu’à l’occasion d’une ou deux apparitions publiques. On eût pu le croire perdu comme tant de vedettes météoriques, sitôt apparues, sitôt disparues…
C’est donc avec un mélange de joie et d’appréhension qu’on assiste à son retour en 2022 avec un nouvel opus, Last Night In Bittersweet.
Heureusement, dès la première écoute, le doute n’est plus permis: le filon n’est pas épuisé et la verve est intacte !
Pas moins de 16 nouvelles compositions témoignent de la richesse inventive d’un artiste revenu encore un peu plus mûr, plus assuré, plus sophistiqué également dans les arrangements musicaux. On retrouve dans ces chansons l’élégance, l’évidence, la force émotionnelle qui ancrent son style dans la constellation du rock.
A l’occasion de la sortie de ce tout récent album, Nutini est parti pour une vaste tournée dont on peut juger de la qualité par la performance réalisée à Glasgow pour le festival TRNSMT (prononcer transmit) le 8 juillet dernier. Plus que jamais, il impressionne par sa présence sur scène, ne serait-ce que par l'enthousiasme communicatif qu’il déclenche parmi le jeune public féminin. Les effusions de ces fans sont particulièrement touchantes, lorsqu’elles reprennent en chœur et à tue-tête le refrain entêtant de Through The Echoes. Porté par cette communion extatique, l’artiste est aux anges. Il enquille avec jubilation ses classiques et quelques inédits parmi lesquels on retient notamment Acid Eyes, ballade délicieusement écorchée, Radio, un rock à la pulsation très “prog”, le superbe et planant Everywhere, et pour finir, Shine A light, complainte térébrante qui monte au dessus de la foule en liesse vers le ciel tandis que le chanteur les yeux mi-clos savoure son succès, bien mérité…

 

14 juillet 2022

Un oeil vers l'Infini


En écoutant le jazz de Chet Baker,
et en regardant les premières images du télescope spatial James Webb:
 

Dans le cœur de la nuit s'élève une trompette
Qui chemine alanguie sur un fil de fumée
Tandis que se diluent dans l'onde parfumée
Les échos assourdis d'une ancienne tempête

Vers l'abîme étoilé qui danse sur nos têtes
Un œil nouveau regarde au fond du noir céleste
Voulant voir au delà d'un horizon funeste
L'aube et la fin du monde à l'instar des prophètes

Pointé vers les confins cet œil est un miroir
Un creuset flamboyant où s’allume l’espoir
Un diamant dans lequel le cosmos se condense

Et les yeux éblouis admirant grands ouverts
Ce tumulte inouï donnent à l'univers
Sinon sa raison d'être au moins son existence
 

 

10 juillet 2022

Lettre Ouverte aux Maires de France

Supplique adressée au président de l'Association des Maires de France, en forme de bouteille, jetée à la mer:

Permettez-moi d’attirer votre attention en tant que citoyen désemparé, sur quelques problèmes relevant du quotidien, mais dont la gestion paraît régulièrement se détériorer.

- Le premier concerne le ramassage des ordures ménagères et le tri des déchets domestiques. La raréfaction observée un peu partout des tournées des éboueurs devient préoccupante.
Outre le désagrément visuel lié au débordement régulier des poubelles sur la voie publique, cette raréfaction du service public pose des questions évidentes d’hygiène et de dégradation de l’environnement. Ajoutons à cela que pour les résidents séjournant brièvement dans leur domicile et autres personnes de passage, il devient parfois quasi impossible d'évacuer leurs ordures ménagères, sauf à les abandonner sur la voie publique. Peu de communes offrent des containers en libre service et les poubelles situées sur les aires et les parkings en bordure de route sont trop souvent sous-dimensionnées. A l'heure de la protection de l'environnement, serait-il envisageable d'améliorer les choses ? S'agissant de la question du tri, bien légitime au demeurant, elle nécessite une clarification, tant les consignes apparaissent changeantes, floues et parfois contradictoires en fonction du temps et de l'endroit.

- Autre constat troublant, celui de l’extinction nocturne de l’éclairage public. Parfois dès 22H00, dans de nombreuses villes, les rues sont plongées dans l’obscurité totale pour des raisons qu’il est difficile de comprendre à l’heure des LEDs et autres luminaires peu consommateurs d’électricité. Sans parler des risques liés à l’accroissement de la délinquance, ces ténèbres plongent un nombre croissant de cités dans la tristesse et l’insécurité (ne serait-ce que pour éviter les obstacles, trous, travaux, chausses-trappes et autres pièges menaçant les piétons). La France ressemblera-t-elle prochainement à la Corée du Nord, vue du ciel nocturne ?

- Un sujet non moins préoccupant, est celui de la circulation automobile.
On sait que beaucoup de communes ont décrété la guerre aux voitures. Pour les dissuader de circuler, l’imagination des Pouvoirs Publics semble sans limite. Parmi les dispositions les plus désastreuses, figurent les horribles chicanes qu'on voit de plus en plus souvent en travers des rues, supposées contraindre les véhicules à ralentir, mais qui en pratique interrompent purement et simplement la circulation. Autant les radars, dos d’ânes et autres ralentisseurs apparaissent légitimes, autant ces monstruosités s’avèrent non seulement inutiles mais dangereuses. Il faudrait également pouvoir citer les innombrables obstacles au stationnement qui contribuent à déserter les centres villes en faisant fuir les rares clients qui osaient encore s’y aventurer pour faire leurs courses.

- Nous voyons enfin de folles végétations croître régulièrement et enlaidir nos cités. En raison de l'interdiction d'utiliser des produits efficaces, les mauvaises herbes poussent et essaiment un peu partout, abîment parfois la chaussée, et rendent de plus en plus difficile la circulation des piétons, des poussettes, déambulateurs et divers chariots de courses. Au moment où toutes les agences réputées indépendantes font et refont le constat de l'innocuité du glyphosate, le calamiteux et irrationnel principe de précaution continue de sévir envers et contre celui de réalité. Les mêmes diktats prétendus écologiques qui nous privent aujourd’hui de moutarde, faute de pouvoir lutter contre les redoutables insectes altises, transforment peu à peu les paysages urbains en terrains vagues.

- Il faudrait enfin évoquer les contraintes croissantes, souvent mal comprises, qui pèsent sur les habitants des campagnes. Notamment les réglementations ubuesques concernant l’assainissement individuel, qui oblige certaines installations de foyers modestes à refaire à grand frais entièrement des fosses septiques et puisards parfaitement fonctionnels et bien entretenus, alors que dans le même temps les pouvoirs publics sont incapables d’offrir la possibilité d'accéder au tout-à-l’égout et parfois même de respecter leurs propres réglementations et injonctions. Pareillement l’interdiction des chaudières à fioul qui est entrée en vigueur ce 1er juillet, paraît choquante lorsqu’on voit les États recourir à nouveau au charbon un peu partout en Europe, et nombre de trains TER circuler au diesel alors qu’ils sont équipés pour rouler à l'électricité. Tout ceci contrevient au bon sens et pèse parfois lourdement sur les budgets déjà soumis à rude épreuve par l’inflation. Les propriétaires de résidence secondaires quant à eux, se voient punis et sont contraints de payer plein pot les impôts et taxes locales, tout en étant exclus par principe de toutes les aides à la rénovation !

Il y aurait hélas beaucoup d'autres sujets à évoquer, parfois des plus triviaux, telle la raréfaction des toilettes publiques, qui relèvent pourtant d'un besoin de base, mais il faut bien s'arrêter.
Il est évident que les maires ne peuvent pas tout résoudre et qu'un certain nombre de problèmes exposés ci-dessus ne relèvent qu'en partie de leur responsabilité. Mais à qui s'adresser tant les instances de l'État sont nombreuses et tant les prérogatives de chacune apparaissent complexes? Comment faire remonter les raisons d'un mécontentement diffus et croissant, face à des réglementations de plus en plus draconiennes, confinant parfois à l'absurde ?
Espérant que ce courrier retiendra votre attention, je vous prie madame monsieur, d'agréer l'expression de ma considération distinguée.

05 juillet 2022

Dieu, la Science, les Preuves ?

Les questions relatives à l’origine de l’univers, à l’apparition de la vie, à l’existence de Dieu et d’une manière générale toutes celles touchant à la métaphysique ont toujours passionné l’être humain. Nul ne peut s’en exonérer tant elles sont consubstantielles à sa conscience, révélant de manière irrépressible l’angoisse existentielle que chacun ressent tôt ou tard. “Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie”, avouait Blaise Pascal.
Pour conjurer cet effroi, la croyance en Dieu rassure autant qu’elle inquiète car le dessein de cet être suprême reste sujet à controverses et à interrogations. Les religions dont les dignitaires prétendent connaître le message et la volonté divines ont trop souvent fait régner la terreur. De son côté, la science, à mesure qu’elle progresse, met à jour les rouages qui sous-tendent le monde. Ses découvertes contribuent à rendre plus douce la vie en même temps qu’elles font reculer les croyances, mais n’abuse-t-elle pas de son pouvoir lorsqu’elle prétend pouvoir tout expliquer, renvoyant dans le néant toute entité d’essence suprasensible ?

Cet ouvrage tente, à partir des plus récentes données scientifiques, d’établir rationnellement la preuve de l’existence de Dieu et précise même un peu plus sa nature en revisitant l’histoire des religions, notamment la Bible, et celle de la philosophie, tout particulièrement sa branche métaphysique. Le défi est tellement énorme qu’il induit d’emblée le scepticisme, en dépit de l’enthousiasme des auteurs dans leurs efforts pour rallier le lecteur à leur stupéfiante hypothèse.
 
Le mérite essentiel de cet ouvrage est d’offrir au lecteur une mise à jour à la fois très détaillée et très accessible des derniers développements scientifiques.
La notion de Big Bang est évidemment la clé de voûte de la démonstration. Bien connue du grand public, cette fabuleuse explosion initiale de la matière offre un fondement solide au créationnisme.
Alors que le grand Albert Einstein était convaincu de l’immuabilité de l’univers, c’est à partir des théories de la relativité que le physicien russe Friedmann émit en 1922 l’idée que le cosmos était animé d’un mouvement d’expansion. L’hypothèse fut reprise et affinée par l’abbé Lemaître, avant de trouver un début de confirmation grâce aux observations de Hubble en 1929. Le décalage vers le rouge du spectre lumineux des étoiles apparait comme le signe irréfutable qu’elles s’éloignent les unes des autres. L’enregistrement sous forme d’onde électromagnétique du rayonnement fossile du Big Bang par Wilson et Penzias en 1964 apporta une preuve supplémentaire, mais il fallut encore attendre 2015 pour obtenir la cartographie précise de ce rayonnement, telle qu’elle fut enregistrée par le satellite Planck.
A partir de ces constats, il fut possible d'établir la chronologie de l’univers et de déduire qu’il eut un début, en remontant le temps jusqu’à 13,6 milliards d’années en arrière. L’expansion allant en s’accélérant, il semble plus que probable que notre monde aura une fin, qualifiée de mort thermique.
Parallèlement à ces découvertes majeures, il est désormais objectivé que l’harmonie de l’univers, la cohérence du monde matériel et les conditions nécessaires à l’apparition de la vie reposent sur une série de réglages d’une précision hallucinante, rendant quasi impossible d’imaginer que tout cela ne soit dû qu’au hasard.
Une des forces de l’ouvrage est de montrer comment il fut difficile d’imposer les notions tendant à rejeter le jeu du hasard et de la nécessité, imposé par nombre de savants éminents, et plus encore celles sous-tendant l’existence d’un principe créateur et d’un dessein intelligent. Aujourd’hui encore, le créationnisme a mauvaise réputation, mais est-il pour autant possible de prouver l’existence de Dieu comme en sont convaincus les deux auteurs émerveillés ?

Cette certitude est sans doute la faiblesse du livre car les preuves fournies ont beau s’accumuler, le doute persiste. On peut même remettre en cause l’affirmation figurant p 539 selon laquelle “en logique une seule preuve valable suffit à valider une thèse, et qu’à l’inverse, pour démontrer qu’une thèse est fausse (celle de l’existence de Dieu), il est nécessaire de prouver que toutes les preuves sont fausses.” En réalité, Karl Popper a bien montré qu’en matière de science tout n’est que conjectures et réfutations. Même en grand nombre, les preuves ne peuvent démontrer d'une manière définitive la vérité d’une théorie, tandis qu’une seule réfutation suffit à l’invalider.
S'il s’avère impossible de manière générale de prouver que quelque chose n’existe pas, l’essence divine relevant de la métaphysique, elle échappe par nature aux capacités démonstratives du raisonnement humain, comme l’a bien expliqué Kant en son temps. On peut à ce sujet critiquer la relégation expéditive par les auteurs du père de la critique de la raison pure, alors qu'ils se servent un peu abusivement du théorème de Gödel à leur avantage. Selon ce dernier, il existe toujours au moins une proposition non démontrable ou indécidable dans tout système de logique formelle. Dans un tel cas, il faut nécessairement sortir de ce système pour trouver la solution. Il est donc paradoxal que les auteurs en fassent un argument à l’appui de leur thèse, alors qu’ils reconnaissent explicitement p530 que “les facultés de Dieu tel qu’on doit l’imaginer, dépassent l’entendement humain”. Comment prouver l’existence d’une entité dépassant l'entendement humain ?

Dans sa seconde partie, l’ouvrage a tendance à s’égarer quelque peu lorsqu’il s’appuie sur l’histoire des religions dites “du Livre” pour placer au rang de preuves des concepts qui relèvent de la croyance ou de la foi et amener au seul Dieu possible, à savoir celui des Chrétiens...
Comme c'est le cas avec les textes qualifiés de sacrés, il y a en effet beaucoup de subjectivité dans l’interprétation de la bible, beaucoup de mystères entourant la vie de Jésus et plus encore concernant les miracles. Entre autres exemples édifiants, l’apparition de la Vierge à Fatima en 1917, abondamment décrite ici, bien qu’elle soit impressionnante, ne saurait entrer dans une démonstration prétendument objective de l’existence de Dieu.
D’autres allégations paraissent franchement fantaisistes, comme celle voulant que Dieu nous ait créés “car il est débordant d’amour …/… et voulait que “d’autres êtres puissent partager son bonheur…” (p530)
Pareillement, on s’étonne de voir abandonnée par les auteurs l’existence de l’enfer au motif que le scepticisme quant à son existence “a gagné toutes les couches de la société” (p532). De manière un peu contradictoire, on apprend d’ailleurs quelques lignes plus loin que “finalement l’existence d’un enfer éternel n’est pas la preuve de l’inexistence de Dieu, mais de la liberté et de l’immortalité de l’homme dont la destinée éternelle devra bien être scellée à un moment donné (p533)…” Autre antinomie relevée dans le cours de la démonstration: si comme l’affirment les auteurs, “Dieu voulant des êtres libres, il fallait que le monde ne soit pas déterminé d’avance”, comment comprendre les nombreuses prophéties et prédictions dont la Bible est émaillée, tendant à laisser penser que les évènements sont écrits par avance…

En définitive, il y a dans ce pavé beaucoup de révélations passionnantes mais également beaucoup de répétitions, de périphrases qui débouchent à la fin des fins sur un genre de boucle ontologique ressemblant à la bonne vieille preuve du même nom de l’existence de Dieu: puisqu’Il a toutes les qualités par essence, il a donc nécessairement celle d’exister…
Cela dit, il reste possible d’imaginer qu’à côté de la Foi, du Doute, et de l’Athéisme, une autre voie existe, celle de l’Espérance. Même sans preuve définitive, il apparaît en effet plus intéressant de faire sienne l’hypothèse fondée sur l’existence de Dieu car elle est plus stimulante, plus optimiste et plus ouverte que l’inverse. Il s’agit en quelque sorte de s’inscrire dans le fameux pari de Pascal, ou bien encore d’adhérer au pragmatisme éclairé de William James. Les progrès de la science sont les bienvenus sur ce difficile chemin. Ils sont susceptibles d’élever l’esprit, d’améliorer les conditions de notre existence, de procurer une meilleure compréhension du monde et peut-être de lui donner un sens…

30 juin 2022

Le gouvernement est dans l'escalier

Entre les ministres battus aux dernières élections et donc poussés vers la sortie, ceux qui sont accusés d’agressions sexuelles, dont le sort est en suspens, ceux nommés à l’issue du scrutin présidentiel, sans programme ni objectif, celle qui vient de se faire "historiquement" élire au perchoir de l’Assemblée et donc démissionnaire de ses fonctions gouvernementales, et enfin madame Borne, promue cheftaine d'équipe, mais dont la légitimité est contestée de toute part, on se demande où est le fameux gouvernement "d'action" annoncé par le chef de l'État.

Cette vacance dure peu ou prou depuis la réélection triomphale au goût d’eau de boudin d’Emmanuel Macron. Déjà plus de 2 mois…
Ce n’est pourtant ni le travail ni les défis à relever qui manquent.
Mais le président semble plus que jamais hors sol. Il est vrai qu'il plane souvent entre 2 réunions internationales. Il vient de clôturer la présidence française du Conseil Européen, qui pour paraphraser Pierre Dac, est partie de quasi rien pour arriver à pas grand chose. Certes la crise ukrainienne a été mise à profit pour consolider un peu les liens unissant les 27, mais peu de progrès ont été obtenus sur la ligne de front et la cohésion économique et politique du conglomérat reste des plus fragiles. Cela n’a pas empêché les grands de ce continent de se congratuler pour le travail “colossal” (selon le mot d'Ursula Von Der Leyen), réalisé par le président français.
Ce dernier est aussitôt reparti pour le sommet conjoint du G7 et de l’OTAN dont il ne sort pas non plus grand-chose de concret hormis le
s habituels vœux pieux en faveur de l’Ukraine et un durcissement des sanctions contre la Russie. Pour détendre l’atmosphère, les chefs d’États se sont livrés aux traditionnelles photos de famille et ont cru bon de plaisanter sur la virilité de Vladimir Poutine.
Cela n’affecte hélas en rien le cours des événements. Les bombes pleuvent plus que jamais sur l’Ukraine et le président russe, qu’on disait malade et affaibli, se paie le luxe de réunir un sommet parallèle de nations ouvertement hostiles au monde occidental. Sous l'appellation de BRICS, ce sont la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud qui montent au créneau pour soutenir Moscou et contrer les sanctions du G7… Ça commence à faire beaucoup !

Le COVID profite de ces guéguerres diplomatiques pour repartir à l'assaut. Un peu partout, les nouveaux variants BA.4 et BA.5 passent à l’attaque. Une fois encore, les Pouvoirs Publics semblent dépassés. On ne sait plus trop s’il y a encore quelqu'un au ministère de la santé. Pas de ligne directrice claire donc, mais quelques vagues conseils. On recommande mollement de se remettre à porter le masque et à faire un nouveau rappel vaccinal, sachant que les produits actuels démontrent chaque jour un peu plus, leur inefficacité. De nouveaux ARN messagers sont certes entrevus, mais pas avant la fin de l'année, lorsque la 7è vague sera passée !

Au chapitre économique et social l'inflation galope et on parle beaucoup du projet de loi pour le Pouvoir d'achat. On promet l'indexation sur la hausse des prix de nombreuses prestations sociales, salaires et pensions. Bonne nouvelle, pour peu qu'elle se concrétise et qu'on trouve le financement à budget constant. Cela n'empêche pas les menaces de grèves et de blocages de se multiplier, et on s'attend à une surenchère démagogique sur les bancs des députés de tous bords.
Alors que l'angoisse populaire monte et que l'attente mine le moral des ménages, les représentants du peuple n'ont rien trouvé de plus urgent que de "graver dans le marbre constitutionnel" le droit à l'avortement, rare sujet qui n'était l'objet d'aucune contestation et d'aucune menace !

Cela dit, on avance en saison et la trêve estivale approche, peu propice à l'action hormis celle consistant à augmenter les impôts, les taxes et les tarifs. A vrai dire, si le gouvernement est dans l'escalier, on ne sait pas bien s’il est en train de monter ou bien de descendre…