On sait ce que valent les vœux et les belles résolutions. Il n’y a rien de plus illusoire. C’est beau comme de la neige au soleil, mais il n’en reste bientôt pas davantage qu’un scintillant souvenir…
M. Macron, dans son parcours obligé, sème à tout vent ses paroles lénifiantes.
Les soignants ont eu droit à ses attentions d’un jour et ont pu découvrir à cette occasion son nouveau plan destiné à remettre sur pied le système de santé.
Comme on pouvait hélas s’y attendre, rien ce qu’on pouvait redouter ne fut évité. M. Macron comme souvent passa très très loin du sujet.
Tout d’abord, la fameuse tarification à l’activité, symbole du libéralisme honni, et pourtant seul moyen équitable d'allouer les ressources, fut pointée sévèrement et même promise à une fin prochaine. A la place, une nouvelle machinerie est annoncée, ouvrant la voie nébuleuse à une «rémunération basée sur des objectifs de santé publique». Autrement dit, la porte est ouverte à de nouveaux outils de planification et de nouvelles strates administratives vont s'ajouter au monstre gestionnaire. Car comme le président de la république l’affirme avec son délicieux penchant pour tout et son contraire, il n’est pas question de délaisser "une part de rémunération à l'activité qui est tout à fait légitime"...
Le poids de l’administration n’est donc pas près de s’alléger. Pour preuve supplémentaire, plutôt que de raboter la chape bureaucratique qui asphyxie les cabinets médicaux de ville, les laboratoires, et les pharmacies, le chef de l’Etat veut simplement renforcer le dispositif absurde des assistants médicaux créé par lui-même il y a quelques mois et qui s’apparente un fiasco ! Ici encore, point de simplification en vue mais de nouvelles dépenses insensées à couvrir par l’Assurance Maladie…
Comme d’autres avant lui, M. Macron promet de s’attaquer à la calamiteuse Réduction du Temps de Travail et promet “une remise à plat de l’hyper-rigidité des 35H et des heures supplémentaires” avant le mois de juin. Belle promesse que dès le lendemain, son ministre de la santé s’est empressé de démentir en affirmant qu’il n’était pas question de revenir sur les 35h et que l'alambic des heures supplémentaires défiscalisées, loin d’être abandonné, serait dopé !
Pour donner un peu d’air et plus d’autonomie aux hôpitaux, le président propose un “tandem administratif-médecin”, mais sans remettre en cause à aucun moment l’imbroglio dantesque des pôles, départements, commissions, sous-commissions, ARS qui verrouillent toute initiative locale, et les empêchent ne serait-ce que de germer…
Alors que les déserts médicaux s’accroissent, que les délais pour obtenir le moindre rendez-vous médical deviennent monstrueux, M. Macron propose gentiment à “chacune et chacun” des 600.000 malades chroniques, rien moins ”qu’une équipe traitante” à leurs petits soins. Il n’est pas précisé d’où proviendront ces renforts… Il n’est pas davantage dit comment on trouvera les milliers d’infirmières supposées pourvoir les postes qui seront prochainement mis au recrutement un peu partout.
Quant aux rémunérations, dont l’insuffisance provoque en ce moment même la grogne des médecins qui défilent dans la rue, elles vont être soumises «à un chantier sur la rémunération du travail de nuit»...
Pour être honnête et complet, il faut préciser que M. Macron a certes évoqué le renforcement des délégations d’actes du quotidien, “afin de décharger les médecins déjà trop sollicités”. Elles restent hélas à l’état embryonnaire, se limitant “à certaines vaccinations, certains certificats ou le renouvellement d’ordonnances pour des maladies chroniques”.
M. Macron a enfin abordé le problème de l’irresponsabilité des patients notamment lorsqu’ils n’honorent pas leurs rendez-vous. Sans remettre en cause un seul instant toutes les mesures qui ont conduit à cet état de fait, le Président de la République annonce qu’un «travail» va donc être lancé avec l’Assurance-maladie pour «mettre fin à cette irresponsabilité». Autrement dit, les vraies causes seront éludées et le tiers payant et le leurre de la gratuité des soins ont encore de beaux jours devant eux, et les files d’attente n’ont pas fini de s’allonger !
Les plans et réformes, à l’instar de ce qu’on connaît depuis des décennies, vont donc continuer de se succéder au rythme de leurs échecs, sur la même voie désastreuse de la centralisation bureaucratique, pilotée par l’Etat Providence. On peut même craindre le pire en entendant le Chef de l’Etat dire que cela ira “beaucoup plus vite et beaucoup plus fort” ! Lorsqu’un traitement est inefficace, l’augmentation des doses n’a jamais guéri un patient.
Les réactions à ces annonces sont plus que mitigées. Interrogé à la suite de la prestation présidentielle, un professeur de chirurgie marseillais a résumé la situation : "On n'est même pas au niveau de la rustine !"
Les Gilets Jaunes promettent de leur côté une nouvelle offensive. Les années passent, tout change pour que rien ne change, comme s’exclamait le fougueux et vain Tancrède dans le Guépard du regretté Visconti…
M. Macron, dans son parcours obligé, sème à tout vent ses paroles lénifiantes.
Les soignants ont eu droit à ses attentions d’un jour et ont pu découvrir à cette occasion son nouveau plan destiné à remettre sur pied le système de santé.
Comme on pouvait hélas s’y attendre, rien ce qu’on pouvait redouter ne fut évité. M. Macron comme souvent passa très très loin du sujet.
Tout d’abord, la fameuse tarification à l’activité, symbole du libéralisme honni, et pourtant seul moyen équitable d'allouer les ressources, fut pointée sévèrement et même promise à une fin prochaine. A la place, une nouvelle machinerie est annoncée, ouvrant la voie nébuleuse à une «rémunération basée sur des objectifs de santé publique». Autrement dit, la porte est ouverte à de nouveaux outils de planification et de nouvelles strates administratives vont s'ajouter au monstre gestionnaire. Car comme le président de la république l’affirme avec son délicieux penchant pour tout et son contraire, il n’est pas question de délaisser "une part de rémunération à l'activité qui est tout à fait légitime"...
Le poids de l’administration n’est donc pas près de s’alléger. Pour preuve supplémentaire, plutôt que de raboter la chape bureaucratique qui asphyxie les cabinets médicaux de ville, les laboratoires, et les pharmacies, le chef de l’Etat veut simplement renforcer le dispositif absurde des assistants médicaux créé par lui-même il y a quelques mois et qui s’apparente un fiasco ! Ici encore, point de simplification en vue mais de nouvelles dépenses insensées à couvrir par l’Assurance Maladie…
Comme d’autres avant lui, M. Macron promet de s’attaquer à la calamiteuse Réduction du Temps de Travail et promet “une remise à plat de l’hyper-rigidité des 35H et des heures supplémentaires” avant le mois de juin. Belle promesse que dès le lendemain, son ministre de la santé s’est empressé de démentir en affirmant qu’il n’était pas question de revenir sur les 35h et que l'alambic des heures supplémentaires défiscalisées, loin d’être abandonné, serait dopé !
Pour donner un peu d’air et plus d’autonomie aux hôpitaux, le président propose un “tandem administratif-médecin”, mais sans remettre en cause à aucun moment l’imbroglio dantesque des pôles, départements, commissions, sous-commissions, ARS qui verrouillent toute initiative locale, et les empêchent ne serait-ce que de germer…
Alors que les déserts médicaux s’accroissent, que les délais pour obtenir le moindre rendez-vous médical deviennent monstrueux, M. Macron propose gentiment à “chacune et chacun” des 600.000 malades chroniques, rien moins ”qu’une équipe traitante” à leurs petits soins. Il n’est pas précisé d’où proviendront ces renforts… Il n’est pas davantage dit comment on trouvera les milliers d’infirmières supposées pourvoir les postes qui seront prochainement mis au recrutement un peu partout.
Quant aux rémunérations, dont l’insuffisance provoque en ce moment même la grogne des médecins qui défilent dans la rue, elles vont être soumises «à un chantier sur la rémunération du travail de nuit»...
Pour être honnête et complet, il faut préciser que M. Macron a certes évoqué le renforcement des délégations d’actes du quotidien, “afin de décharger les médecins déjà trop sollicités”. Elles restent hélas à l’état embryonnaire, se limitant “à certaines vaccinations, certains certificats ou le renouvellement d’ordonnances pour des maladies chroniques”.
M. Macron a enfin abordé le problème de l’irresponsabilité des patients notamment lorsqu’ils n’honorent pas leurs rendez-vous. Sans remettre en cause un seul instant toutes les mesures qui ont conduit à cet état de fait, le Président de la République annonce qu’un «travail» va donc être lancé avec l’Assurance-maladie pour «mettre fin à cette irresponsabilité». Autrement dit, les vraies causes seront éludées et le tiers payant et le leurre de la gratuité des soins ont encore de beaux jours devant eux, et les files d’attente n’ont pas fini de s’allonger !
Les plans et réformes, à l’instar de ce qu’on connaît depuis des décennies, vont donc continuer de se succéder au rythme de leurs échecs, sur la même voie désastreuse de la centralisation bureaucratique, pilotée par l’Etat Providence. On peut même craindre le pire en entendant le Chef de l’Etat dire que cela ira “beaucoup plus vite et beaucoup plus fort” ! Lorsqu’un traitement est inefficace, l’augmentation des doses n’a jamais guéri un patient.
Les réactions à ces annonces sont plus que mitigées. Interrogé à la suite de la prestation présidentielle, un professeur de chirurgie marseillais a résumé la situation : "On n'est même pas au niveau de la rustine !"
Les Gilets Jaunes promettent de leur côté une nouvelle offensive. Les années passent, tout change pour que rien ne change, comme s’exclamait le fougueux et vain Tancrède dans le Guépard du regretté Visconti…