14 août 2024
Paris 2024 sous cloche
05 août 2024
Le Voyant d'Etampes
Il s'agit de donner à titre posthume la notoriété qu'il mérite à un paria emblématique, resté dans l'ombre, de son vivant.
Derrière cette fiction faisant d'un certain Robert Willow, un écrivain et poète qu’on pourrait situer quelque part entre Richard Wright et Albert Camus, se profile en réalité le vrai sujet, à savoir, l'éternel combat idéologique des anciens contre les modernes, le tout se déroulant au sein du peuple bien pensant, dit "de gauche". Auteur de l'essai dans le roman, Jean Roscoff, l'universitaire en question incarne l'arrière-garde du socialisme des années Mitterrand. Son principal titre de gloire, dont il aime se targuer, est d'avoir pris part au mouvement et au combat de SOS racisme !
Les modernes, ce sont les nouveaux gauchistes à dominante woke, racialistes, écologistes, féministes et autres istes, tous plus haineux et sectaires les uns que les autres, qui après avoir épuisé le filon marxiste, cherchent par tous les moyens à recycler le mythe de la lutte des classes.
Le nœud du problème réside dans le fait que, pour son malheur, le biographe, occupé avant tout à déchiffrer l'itinéraire poétique de son sujet, négligea quelque peu la négritude de Willow et surtout ne jugea pas nécessaire d'en faire la victime de sa condition. Hélas, trois fois hélas !
L'ouvrage, a priori destiné à un public averti, est remarqué dès sa publication, par un enragé de la cancel-gauche, à l'affût de tout ce qui peut déclencher une polémique.
C'est alors une redoutable mécanique inquisitoriale qui se met en marche, qui n'a de cesse de poursuivre, de harceler et d'accuser le malheureux Roscoff, lequel ne comprend rien à ce qui lui arrive et à l'injustice qui le frappe. A l’instar du pilori, une célébrité aussi soudaine et imprévue que destructrice, lui échoit, dont il se serait bien passé.
Portrait au vitriol d'une époque dont les excès idéologiques sont devenus quotidiens, ce roman est un vrai pavé dans la mare. Il est pour tout dire, d'une actualité brûlante.
Mais son style est également celui du temps présent. L'écriture est plate et sale, à la manière de Houellebecq. Les personnages ont peu de densité et l'analyse psychologique reste au ras du sol. L’essentiel est dans la guerre intellectuelle et dans la mise en scène de ses douteux et fallacieux combats.
Il y a beaucoup de vrai dans ce tableau de l'époque contemporaine. C'est audacieux, louable et même édifiant, mais le récit, qui devrait faire du bien à l'esprit, laisse une sensation de malaise, voire de désespérance. On ne sait plus trop à la fin s'il s'agit de la critique d'une illusion perdue ou bien celle d'une intolérance en marche. On ne sait plus s’il reste encore quelque espoir de revenir à la raison. Peut-être en somme, parce que la réalité se confond avec la fiction...
26 juillet 2024
The Mists of Time
En 2002, il enregistre quelques très belles pistes inédites avec ses born-again Blues Breakers comprenant notamment l'excellent guitariste texan Buddy Whittington. Parmi les perles, captées lors de ces sessions parues sous le nom de Stories, figure la bouleversante élégie The Mists of Time. Avec sa voix si caractéristique, de gorge, chaleureuse et haut perchée, il laisse un legs splendide aux amateurs de Blues…
19 juillet 2024
Danse sur un Volcan
16 juillet 2024
Une Vie de Héros
Quoiqu’il arrive désormais, il aura marqué son temps. Que peuvent dire tous les haineux, les revanchards, les pisse-vinaigre, les culs-bénis de la bien-pensance, les ignares bêtes et méchants, et les incapables de voir au-delà du bout de leur nez, qui tous voulaient sa perte ?
Encore un petit effort. Ils pourraient peut-être bientôt reconnaître que Donald ne ferait pas un si mauvais président. Ils vont peut-être même découvrir qu'il l'a déjà été et que l'Amérique ne s'en est pas plus mal porté qu'avec Joe. Plutôt mieux même...
09 juillet 2024
Le Principe du Tiers Exclu
Les Républicains (LR), dont le nombre est stable, ont perdu leur position d’arbitre, et pour coopérer avec le pouvoir, devraient accepter une collusion contre nature avec une partie de la gauche.
Cette dernière, si tant est qu'elle soit unifiée, ne pèse en effet que 180 sièges, desquels il faut logiquement retirer les quelque 70 attribués à La France Insoumise (LFI). Mais ce faisant, l’alliance du Nouveau Front Populaire se fracasse et son programme de gouvernement tombe à l’eau.
En définitive, si ces élections ont donné lieu à beaucoup de magouilles politiciennes abjectes, il faut bien convenir que les Français leur ont donné corps en suivant docilement les consignes les plus insanes. Résultat des courses, la France se retrouve dans la pire des situations imaginables, celle d’un pays ingouvernable.
04 juillet 2024
Toute honte bue
30 juin 2024
Du Mensonge en Politique
22 juin 2024
Naufrage en Musique
20 juin 2024
Dindons et Chapeaux à Plumes
12 juin 2024
Comment te dire Adieu
L’inflexion des voix chères qui se sont tues (Verlaine)…
10 juin 2024
Deus Ex Machina
Face à cette défaite cuisante, le Chef de l'Etat a pris tout le monde au dépourvu en annonçant très vite la dissolution de l'Assemblée Nationale.
Cette décision, en apparence précipitée, peut paraître étrange. On ne voit pas en effet le rapport entre un scrutin européen et la chambre des députés nationaux, renouvelée il y a deux ans à peine. Ce d'autant plus que la poussée des partis de droite conservatrice et nationaliste n'est pas spécifiquement française. Elle touche la quasi-totalité des pays concernés par cette échéance électorale.
06 juin 2024
D-DAY 6/6/44
03 juin 2024
Raggedy Man
L'action se déroule en 1944, dans l'atmosphère confinée d'une petite ville du Texas, bien loin de la guerre qui s'achève, mais durement éprouvée tout de même par la décimation de sa jeunesse.
Débutant en mélodrame ciselé à vif comme du Steinbeck, il se termine en thriller haletant, quasi hitchcockien. On suit les déboires sentimentaux et les mésaventures d'une jeune mère de famille, divorcée d'un mari volage, élevant seule deux garçonnets, tout en menant un job peu gratifiant de standardiste téléphonique.
La mise en scène sobre mais efficace n'est pas sans évoquer Terrence Malick dont le réalisateur Jack Fisk fut le directeur artistique. Sissi Spacek autour de laquelle s'articule tout le film, incarne avec un charme irrésistible et beaucoup de sensibilité cette femme à la fois forte et fragile, confrontée à un environnement défiant, voire franchement hostile.
Les personnages secondaires sont également très convaincants, y compris les deux gamins turbulents et malicieux. A noter la présence de Eric Roberts, frère ainé de Julia, dans le rôle d'un séduisant matelot au coeur tendre.
Ce récit intense et poignant n'a pas trouvé le public ni la reconnaissance qu'il méritait. Après deux ou trois autres demi-échecs similaires, Jack Fisk en tira les conséquences et revint à son métier initial d'assistant, hélas...
Il reste heureusement la récente édition en Bluray pour réparer cette injustice et en juger avec un peu de recul, en toute sérénité.
29 mai 2024
Soixante-Dix s'efface
On songe avec dépit à la fugacité
De son destin qui n'est au fond qu'avoir été
Et l’on sait qu'il faudra que tout ça disparaisse
Ce n’est pas avouer sa peur ni sa faiblesse
Que de s’imaginer seul et dépossédé
De jour en jour de soi, c’est la réalité
Qui s'impose, la mort est l’ultime maîtresse
Il faut donc sans relâche à partir du grand âge
Prendre soin de son âme et l’espérance en main
En vue, sait-on jamais, d'un autre lendemain
Vieillir devient alors un rite de passage
On doit abandonner avec sérénité
Le rêve de la vie pour voir l’éternité
27 mai 2024
Apologie de Kant
Dessillent les yeux malvoyants
Invitant à voir au dedans
De soi les vérités premières
Réprimer les idées reçues
Lier morale et liberté
Révélaient la maturité
Pour lui des âmes bien conçues
Il vit l'avenir de la Paix
Dans la concorde et le respect
De nations enfin fédérées
Il n’est pas d’autre fait marquant
En la vie du glorieux Kant
Que ses critiques éclairées…
24 mai 2024
Le Fantôme de la Liberté
De partout on voit se lever Des ombres porteuses d’orages, Dans un ciel noirci de nuages L’époque n’est plus à rêver Le vent d’Ouest clair et sauvage S’emplit de flatuosité Et l’indomptable Liberté Perd sa Victoire en plein naufrage Du souvenir de Samothrace Il ne reste qu’une carcasse Que viennent ronger des vautours Pour affronter cette tempête Des ailes, elle en a toujours Mais elle est privée de sa tête…
19 mai 2024
En lisant en écrivant
30 avril 2024
Le Mois Ozu 11
1956 Noir et Blanc avec Ryo Ikebe, Chukage Awashima, Keiko Kishi,
28 avril 2024
Le Mois Ozu 10
On trouve ici la retenue, la pudeur, l'élégance et l'humour qui sont la marque de son œuvre. Tous les personnages sont très attachants, même lorsqu'ils se disputent ou qu'ils pratiquent de doux mensonges pour se ménager quelque jardin secret.
1952 Noir et Blanc Shin Saburi, Koji Tsuruta, Chishu Ryu, Keiko Tsushima
27 avril 2024
Le Mois Ozu 9
Sous un même toit, c'est toute une famille, et trois générations, qui semblent liées par un solide ciment affectif. Des grands-parents empreints de sagesse jusqu'aux aux petits enfants quelque peu turbulents, tout ce petit monde vit en bonne intelligence.
Tous les ressorts classiques de l'épopée domestique, dont Ozu est devenu le chantre, sont présents, pour le plus grand bonheur du spectateur.
1951 Noir et Blanc, avec Setsuko Hara, Chishu Ryu, Chikage Awashima, Zen Murase
25 avril 2024
Le Mois Ozu 8
1957 Noir et Blanc, avec Chishu Ryu, Setsuko Hara, Ineko Arima
24 avril 2024
Le Mois Ozu 7
Il en est à peu près de même pour l'homme vieillissant que tous les gestes et toutes les nécessités du quotidien rattachent à sa fille.
Par la force des choses, la raison gagnera et le déchirement s'accomplira, non sans peine.
Ozu dépeint cette confusion des sentiments avec un lyrisme aussi poignant qu'épuré. Il n'y a rien de trop dans ce récit d'une grande sensibilité et lorsque la fin du film approche, les plans fixes sur les extatiques jardins japonais, sur les intérieurs vides impeccablement rangés, et sur le mouvement répétitif des vagues au bord d'une plage, font ressentir la vanité des choses et l'éternité de l'amour, tout à la fois...
1949 Noir et Blanc avec Setsuko Hara et Chishu Ryu
21 avril 2024
Le Mois Ozu 6
1962, Couleurs avec Chishu Riyu, Keiji Sada, Shima Iwashita, Mariko Okada
19 avril 2024
Le Mois Ozu 5
Elle apparaît profondément unie, mais se trouve confrontée aux mutations de la société, évoluant entre tradition et modernité.
Cet opus, filmé pour la première fois en couleurs, décrit les difficultés de compréhension inter générationnelles. On y voit s'amender le schéma patriarcal classique, et l'homme contraint de s'incliner peu à peu devant la douce et parfois malicieuse mais inflexible volonté des femmes. On y perçoit également, à travers le conflit opposant un père à sa fille, puis leur réconciliation, l'irrépressible émancipation de la jeunesse, vue par une lorgnette résolument optimiste.
Comme toujours, le récit est lent et minimaliste mais à condition d'avoir la patience de rentrer dedans, on peut savourer la sérénité, l'élégance et même l'humour distancié dont il est imprégné.
17 avril 2024
Le Mois Ozu 4
Au prétexte d’une banale histoire de mariages arrangés, la caméra explore avec grâce et sérénité, les tréfonds de l’esprit humain et la relativité des sentiments et notamment des bonnes intentions. Des vues intérieures cadrées avec un art savant de la géométrie, aux tenues élégantes et soignées des personnages, en passant par leur jeu tout en retenue polie et sourires affables, tout est ordonné, clair et calme, quasi intemporel. Il y a de la gravité, de la finesse dans ces petits drames du quotidien, ce qui n’exclut pas, comme à l'accoutumée, une touche subtile d’humour.