Lorsque la guerre éclate et que la
Grèce tombe aux mains des Allemands en 1940, Lawrence Durrell doit
quitter son doux asile ionien, pour rejoindre l'Egypte via la Crète. Avec Nancy, il venait d'avoir une
fille, Penelope.
Ce
nouvel exil, qu'il découvre tout d'abord par Le Caire, avant de
s'établir à Alexandrie, va susciter en lui des sentiments complexes
et contradictoires. Source d'inspiration de son chef-d'oeuvre (cf un précédent billet),
ils expriment au départ une sorte de dégoût pour cet univers à la
fois envoûtant et maléfique.
L'Alexandrie
qu'il découvre, comme «ressortissant réfugié», est plutôt
repoussante : « suffocante cuvette de sable avec ses
tombeaux et ses minarets ridiculement hideux. Quel pays !
Infirmes, difformités, ophtalmies, goitres, amputations, poux,
mouches ! Dans les rues vous voyez des chevaux coupés en deux
par des conducteurs insoucieux ou d'obscènes cadavres noirs sur les
plaies desquels les mouches forment un rideau, entourés par une
foule qu'attire une curiosité morbide. La poussière qui flotte dans
l'air contient tous les miasmes, fièvres, virus, toxines. Au bord de
ce Nil lent et pollué, on ne peut rien écrire, sinon par a-coups
fébriles ; et l'on se sent lentement écrasé par le pas des
éléphants... »
Pourtant,
si l'ambiance de la ville est délétère, elle garde la luxuriance
indicible d'un passé glorieux. Elle charrie les pestilences, mais
aussi le scintillement des cultures qui s'interpellent comme des
miroirs sous le soleil. « A Alexandrie, j'étais à la source
d'où avait jailli toute notre civilisation, les racines de toutes
les théologies, celles des mathématiques et de la physique avaient
poussé ici. »
Au
fil des années, Alexandrie s'impose donc dans l'esprit de l'auteur
comme le lieu où devait se dérouler la fresque splendide
qu'il portait en lui. Ce monde cosmopolite, plongé par la guerre
dans les conspirations et les intrigues, avait quelque chose
d'inquiétant et de fascinant, propice au roman. Dans cette société interlope aux parfums lascifs, les sortilèges et les mystères pouvaient
s'exprimer de manière profuse, comme les reflets moirés d'une
étoffe chatoyante.
Alexandrie,
« grand pressoir de l'amour », « capitale de la
mémoire », allait devenir sous la plume de l'écrivain la
pierre de touche idéale des sentiments humains, le point focal de
toutes les passions et la ligne de mire de leur étrange relativité.
De là l'idée novatrice de faire raconter quatre fois la même
intrigue, par des narrateurs différents. Quatre angles de vue
magnifiant le spectacle !
La
genèse du Quatuor prendra plusieurs années et c'est bien après
avoir quitté l'Egypte, que dans les années cinquante, Durrell
s'attellera vraiment à l'écriture de cette somme (le premier volet,
Justine, sera publié en 1957). Il s'appela un temps le livre des
morts...
Après
la guerre en 1945 il retourne en Grèce, et séjourne deux ans à
Rhodes (alors italienne), dont il tirera un ouvrage très émouvant,
au commentaire duquel j'ai consacré un ancien billet
(Venus
et la Mer). De son propre aveu, il y passa les deux
meilleures années de sa vie...
En
1947 il part pour l'Argentine après s'être marié avec Eve Cohen,
rencontrée en Egypte, qui lui inspira le personnage de Justine. Une
fille Sappho Jane, naîtra de cette union, en 1951.
L'Amérique
du Sud ne sera pas sa tasse de thé si l'on peut dire, même si en débarquant à Rio, il ressent un vrai choc : « Rio
est d'une blancheur aveuglante. Elle dresse comme dans un rêve une
forêt de gratte-ciel sur l'arrière-plan d'une chaine de montagne
prodigieuse surmontée par une immense croix barbare qui soutient un
Christ à demi caché dans les nuages. Le tableau d'ensemble évoque
un orgue gigantesque : les collines étant les tuyaux flûtés,
et la ville, le clavier blanc."
Mais "l'Argentine
est un vaste pays plat et mélancolique, d'aspect assez frappant, où
l'air est vicié, les sierras imprécises, et où les hommes
d'affaires boivent du Coca-Cola. On y mange du bœuf sans arrêt, et
l'on s'y ennuie à hurler. C'est le climat le plus propice à la
paresse que j'ai jamais connu.../... Ici on se noie dans un morne
laisser-aller et un terrible ennui.../...C'est un pays absolument
inouï, mais c'est aussi le cas du continent tout entier. Ce qui
m'intéresse, c'est l'étrange légèreté de l'atmosphère
spirituelle : on se sent léger, irresponsable, comme un ballon
gonflé à l'hydrogène. On se rend compte aussi que le type européen
d'homme « personnel », vivant, n'a pas sa place ici..."
L'Europe
centrale vers laquelle il part en 1948 ne le séduit pas davantage. De
la Yougoslavie dont il connut surtout Belgrade, sous la férule de
Tito, il retient l'impression d'un monde figé, à moitié mort. D'où
une aversion définitive pour le communisme, décrit en quelques mots
: « une courte visite ici suffit a vous convaincre que le
capitalisme vaut qu'on lutte pour lui. Si noir qu'il soit, avec tous
ses stigmates sanglants,il est moins sinistre, aride et désespéré
que cet Etat policier inerte et terrifiant.../... Le communisme est
encore plus horrible que vous ne pourriez le soupçonner :
corruption morale et spirituelle systématique et par tous les
moyens. Perversion de la vérité au nom de l'efficacité et de la
commodité. Mais vu de près le communisme vous ferait dresser les
cheveux sur la tête. Et la coopération docile des intellectuels
n'est pas moins horrible ! On les a payés pour se taire et ils
se taisent !
Le
moyen de lutter ? En tout cas, les Etats-Unis et l'Angleterre
sont des havres de paix à côté de ce pays – ce sont les seuls
espoirs pour l'avenir, s'il reste des espoirs... »
En
1952, nouveau retour vers la méditerranée. C'est à Chypre qu'il
échoit. Il y débarque seul avec sa fille Sappho Jane.
Eve, très dépressive, est restée en Angleterre.
Il exerce tout d'abord la profession d'enseignant, tout en commençant d'écrire son ouvrage sur Alexandrie. La vie lui paraît dure. S'occuper d'un bébé dans ces conditions n'est pas facile...
Il exerce tout d'abord la profession d'enseignant, tout en commençant d'écrire son ouvrage sur Alexandrie. La vie lui paraît dure. S'occuper d'un bébé dans ces conditions n'est pas facile...
Peu
à peu, il s'acclimate à ses nouvelles pénates, se fait des amis,
lit beaucoup, et écrit même l'essentiel du premier volet du Quatuor, Justine. Au début
Chypre était à ses yeux un microcosme « étrange et
maléfique », qui « ne ressemble pas du tout aux ïles
grecques... ». En définitive, elle restera pourtant dans ses
souvenirs comme « la plus grecque des iles grecques, dont la
langue contient les formes doriques les plus anciennes, et où, à
Paphos, naquit Aphrodite... ». Il tirera de cette aventure
mouvementée un livre, Citrons Acides.
Son
séjour fut toutefois perturbé par la grande agitation politique qui
régnait à l'époque. Après avoir été ottomane jusqu'en 1864,
l'île était devenue une colonie anglaise qui se montrait de plus en
plus rétive à cette vassalisation, hésitant entre l'indépendance
et le rattachement à la Grèce. Autour de l'écrivain, les désordres
tournent parfois à l'émeute et aux actes terroristes, même dans
les écoles où il est professeur.
Durrell,
quitte l'enseignement pour se faire engager au Foreign office. Mais
ses opinions ne sont pas toujours à l'unisson de son pays, et il se
voit contraint de demander la cessation de son contrat et de rentrer
en Angleterre. A la même époque, sa relation tumultueuse avec Eve
prend fin et il divorce en 1955.
C'est
en 1957 qu'il découvre vraiment la France.
Des
Français, il n'avait pas une haute idée lors de la montée des
périls précédant la seconde guerre mondiale, notamment au moment
de l'abandon de la Pologne : « ils sont au dessous de tout
mépris, tant comme voisins que comme alliés : mesquins,
cupides, serviles... »
Toute
autre est l'impression quand il découvre la Provence et qu'il
s'installe dans le Languedoc, mettant ainsi fin à sa vie de nomade,
pour se consacrer à l'écriture : « en France,
l'atmosphère morale est juste ce qu'il faut, même ici dans ces
provinces reculées. Et les Français sont sages et spirituels et ne
viennent pas nous ennuyer comme les Italiens, et les Grecs qui sont
des sentimentaux comme des épagneuls... »
Il
ne ménage pas ses efforts pour décrire à son vieil ami Henry Miller les
charmes de son nouvel exil : « Une bouteille de
Chateauneuf du Pape de 1952. Comme si on buvait de l'or en fusion, et
juste après, la peau d'une femme, et ensuite un long moment aux
chandelles. Aujourd'hui, le mistral hurle, les premières pluies
d'hiver arrivent, avec d'énormes nuages noirs comme des raisins.
Mais nous avons une bonne flambée dans le poêle, une brandade à
l'ail sur le feu et une bouteille de Tavel... Ne tardez pas. C'est
ici que la vie est bonne... »
Une
fois établi à Sommières, dans une grande maison dont émane "une élégante laideur", il n'en
bouge quasi plus, savourant durant près de trente-cinq ans la vie
en Provence, dont il raconte l'histoire et l'atmosphère dans son
dernier et magnifique ouvrage L'ombre Infinie de César :
"Je suis si heureux dans cette délicieuse ville aux murailles
romaines, avec sa rivière calme et ses vignes, et tous les
personnages de Clochemerle pour interlocuteurs que je voudrais
quitter la France pour rien au monde. Je vais d'ailleurs payer cette
année mes impôts en France et prendre la qualité de « résident »
- savez-vous que les impôts ici sont trois fois moins élevés
qu'aux USA ou en Angleterre ?"
Durant
ces années, il vit une nouvelle grande histoire d'amour avec
Claude-Marie Vincendon, épousée en 1961. Le bonheur sera de courte durée. Il est terriblement
atteint lorsque celle-ci meurt en 1967 d'un cancer. Autre terrible
drame, le suicide de sa fille qu'il appelait affectueusement Sapphy, en 1985.
A
plusieurs reprises il retourne à Corfou, l'île de sa jeunesse. Il
trouve le réconfort auprès de Gyslaine de Boysson épousée en
1973 mais dont il se sépare en 1979 .
Françoise
Kestsman est la compagne de ses dernières années et la traductrice
de son dernier ouvrage.
Ainsi
Lawrence Durrell a beaucoup voyagé et surtout enchanté par sa
prose lumineuse, les nombreux pays qu'il visita.
Si le monde méditerranéen est évidemment la clé de voûte de toute sa littérature, la Grèce restera à tout jamais comme la source magique de son inspiration.
Si le monde méditerranéen est évidemment la clé de voûte de toute sa littérature, la Grèce restera à tout jamais comme la source magique de son inspiration.
Cette
Grèce paraît à des années lumières de celle qu'on connaît
aujourd'hui et qui fait trop souvent les gros titres d'une triste
actualité. Pourtant ce n'est pas un pays riche ou prospère qu'il
dépeignit et qu'il portait au coeur. Au contraire, c'est la vie
simple des insulaires qui le séduisit : « C'est en partie
la pauvreté qui fait le bonheur des Grecs, leur sobriété et leur
harmonie avec le monde... » écrivait-il dans son ouvrage
consacré aux Iles Grecques, l'austérité même ne le rebutait pas :
« Une vie de Grec c'est une vie de loup décharné, n'offrant
aucune sécurité, aucun avantage matériel » (Citrons acides).
Il
faut dire que Durrell avait un certain mépris pour « une
époque qui apprécie la richesse matérielle plus que la beauté ».
Il y avait quelque chose de dépouillé chez cet homme qui toujours, a
fui les honneurs. Il y avait quelque chose d'indicible dans ce
personnage souriant mais quelque peu énigmatique.
Dans un de ses derniers ouvrages, il évoqua malicieusement la philosophie bouddhiste, pour laquelle il avait des affinités : "Le mot Tao évoque pour moi différentes attitudes (toute vérité étant relative), un état de disponibilité totale et de total abandon, une conscience totale, exhaustive et sans réserve de cet instant ou la certitude pointe le nez, tel un poisson au bout de l'hameçon. C'est alors que l'esprit est en parfait accord avec la grande métaphore du monde - celle du TAO." (Le sourire du Tao)
Dans un de ses derniers ouvrages, il évoqua malicieusement la philosophie bouddhiste, pour laquelle il avait des affinités : "Le mot Tao évoque pour moi différentes attitudes (toute vérité étant relative), un état de disponibilité totale et de total abandon, une conscience totale, exhaustive et sans réserve de cet instant ou la certitude pointe le nez, tel un poisson au bout de l'hameçon. C'est alors que l'esprit est en parfait accord avec la grande métaphore du monde - celle du TAO." (Le sourire du Tao)
En
définitive ce qui pourrait vraiment caractériser cet écrivain
unique, c'est ce fameux « esprit des lieux » qu'il sut si
bien exprimer et faire chanter.
Notamment lorsqu'il
évoquait bien sûr le monde chimérique d'Alexandrie, ou bien les trois paradis sur terre qui lui furent si
chers: Corfou, Rhodes et la Crète.
Mais
également en décrivant d'un mot, quelques petites pépites
étincelantes: Poros, dans les îles saroniques : « c'est
l'endroit le plus heureux que j'aie jamais connu », Ios, dans
les Cyclades : « l'île la plus belle et la plus poétique
de sa taille dans cette partie de la mer Egée », ou encore
Santorin: « la réalité de l'île est tellement inouïe que la
prose ou la poésie qui tentent de s'y mesurer, si brillantes
soient-elles, resteront toujours en deçà... »
Pour
finir, un dernier salut, avec un poème terminant son ultime
livre, alliant une brûlante nostalgie à un délicieux hermétisme :
Explosion
du soleil couchant
Dans
la vieille forteresse de Bénarès,
Le
sanglot solitaire d'un clairon sonne le rappel
Le
naphte embrase les embarcations sur le fleuve
Corps
dérivant vers le ciel
Le
pouce objet de culte des gnomes inanimés
Avec
leurs fracas immenses
D'eau
d'herbe et de lumière
Avec
la nuit durant les morts sur le qui-vive
L'absolue
vérité ensevelie par le dépit amoureux
Les
poussettes de la conscience vissées à fond.
Pour
quelle raison la fille aux neuf matrices
Blâme-t-elle
votre solitude passée ?
Aujourd'hui
ils viennent me jauger pour un cercueil,
Ainsi
la mort venant et la jeunesse retrouvée devient-on somnambule.
Finalement
seul, le temps se dépouille :
La
lune des vendanges préside bienveillante,
Opportune,
et semble saisir nos cœurs en gage,
De
nos incertitudes perdure la genèse
D'anciennes
caresses tourmentent une carotide
Les
caresses du silence.
Alors
que jeune et riche de mes poèmes
Enlacé
par une muse solaire
Aux
capricieuses inclinations, je rusais avec l'amour,
Ou
me baladais tel le dieu des grenouilles géantes
Troublantes
exhortations de mon ego.
Petites
amies satisfaites d'un soupir,
Ou
par le Kodak croustillant né du cerveau du bourreau
Sans
considération de plaisir ou de peine,
Un dernier au revoir sans espoir,
Un dernier au revoir sans espoir,
Goodbye....
(L'ombre
infinie de César.)
A noter la possibilité d'entendre ou de voir Lawrence Durrell, via les Archives de l'INA :
En 1982, dans l'émission radioscopie de Jacques Chancel
En 1985 chez Bernard Pivot (Apostrophes)
A noter la possibilité d'entendre ou de voir Lawrence Durrell, via les Archives de l'INA :
En 1982, dans l'émission radioscopie de Jacques Chancel
En 1985 chez Bernard Pivot (Apostrophes)
6 commentaires:
merci de ce savant , généreux et vibrant hommage à Laurence Durell, dont le monde méditéranéen, riche , foisonnant ,chaleureux ,subtil et coloré continue à faire le bonheur, l'admiration et les délices de tant d ' enthousiastes lecteurs
Au programme de l'agrégation de lettres 2016, l'"Ombre infinie du César" est déjà pointée par son contenu franchement antisémite.
Qu'en pensez-vous ?
Lawrence Durrell anti-sémite ? On aura vraiment tout vu !
Cela fait un petit bout de temps que je n'ai pas relu l'ombre infinie de César, mais je crois pouvoir affirmer que l'accusation relève du fantasme pur.
Dans son dernier ouvrage Durrell livre un portrait enchanteur de la Provence. Emaillé de quantité de réflexions érudites et de poésie, ce livre est un vrai trésor pour tout amateur d'histoire et de culture.
Tout au plus pourrait-on y trouver, quelques annotations révélant une certaine aversion pour les religions monothéistes, dont l'avènement signe pour lui la fin de la civilisation gréco-romaine. De ce point de vue, sans doute peut-on voir en Durrell un penseur néo-voltairien (il est vrai que le pauvre Arouet est également taxé d'anti-sémitisme par le nouveau conformisme intellectuel).
Lorsque Durrell, à l'appui de son propos cite Tacite qui voyait dans les Chrétiens "les ennemis du genre humain", quoi de choquant, surtout qu'il explique que ce dernier pensait à "leur rejet catégorique de ce qui aux yeux des Romains, représentait la vérité dans un sens quasi scientifique..."
Avec les religions révélées, Durrell se désole également de l'émergence de concepts nouveaux tels que "l'expiation", le "péché originel", la "culpabilité", le "repentir". Dans le même état d'esprit il marque sa réprobation vis à vis des mutilations religieuses au premier rangs desquelles figure évidemment la circoncision. Et alors ?
Rien d'étonnant ni de répréhensible enfin dans le fait qu'il célèbre le règne de Julien l'Apostat, qui prôna le retour au polythéisme, ou même qu'il cite Celse connu pour ses positions acerbes vis à vis du christianisme.
Tout cela n'est en somme que l'expression d'un amour immodéré pour cette civilisation antique à laquelle on doit tant...
merci en tout cas de m'avoir donné l'occasion de préciser cela.
On voit que l'eau a coulé depuis les ponts depuis votre dernière lecture de l'OIC. Ou que vous utilisez des lunettes d'un type particulier.
Une oeuvre assez pitoyable intellectuement au demeurant. Je n'ai pas lu ce qui précède.
Un agrégatif travaillant sur cette oeuvre au programme.
Merci de votre commentaire, mais il faudrait nous en dire un peu plus pour être convaincant... En relisant récemment cette oeuvre, j'ai pour ma part retrouvé intacte toute sa magie envoûtante et son style si attachant, et si original.
Quelques citations, glanées dans l'édition au programme de l'agreg (édition Folio)
Pagination entre parenthèses
« En effet […] Les Sémites, docteurs en théologie […] tels des serpents, se faufilèrent sous le couvert des broussailles du Verbe [le buisson ardent ?] érigeant avec énergie une doctrine nouvelle et repoussante fondée sur la culpabilité et le repentir […] et enfin l’automutilation. » (118)
les Juifs dont parle Durrell, « assoiffés du pouvoir dont l’or est le symbole » (203)
la métaphore des « jolies femmes au crâne rasé », appliquée au paysage provençal, comme dans un vers obscur d’un poème de Durrell, « Nîmes sous les eaux », retranscrit dans cet essai : « Telle la mère d’Hitler, épinglée sur son poitrail. » (Durrell, p.181.)
« les juifs — fanatiques intrigants, assoiffés du pouvoir dont l’or était le symbole », avec leur « goût infaillible pour l’artifice partout où il était facteur de gain : le moulin à sous de l’esprit juif supplantant le moulin à prières des chrétiens » (203)
« puissance sémite » (120). Cette puissance « entraîne ainsi par sa violence la faillite de la pensée européenne », victime de la « lugubre faculté » du « principe luciférien du judaïsme »
Voilà pour la "magie envoûtante" m. Thoreux
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