Les
événements violents qui embrasent le Proche-Orient pourraient bien
constituer le révélateur d'une grave faiblesse du contre-pouvoir
légitime et nécessaire de la Communauté Internationale.
L'ONU
est aux abonnés absents. Rarement son inutilité n'a été aussi
manifeste. Si la démission au cours de l'été de Kofi Annan,
l'envoyé spécial conjoint pour la Syrie est un symptôme en
apparence banal de cette navrante impuissance, les raisons invoquées
par le secrétaire général de l'Organisation ne laissent pas
d'inquiéter : il a en effet qualifié à cette occasion, « les
divisions persistantes au sein du Conseil de Sécurité, d'obstacle à
la diplomatie ».
On
ne saurait mieux rendre compte de la faillite désespérante d'un
système...
L'attitude
de la Chine et de la Russie explique certes une partie de l'inertie,
mais elle n'empêcha pas des actions par le passé, et tout porte à
croire que l'opposition « de principe » pourrait être
contournée si le reste du monde était suffisamment déterminé.
Mais de détermination, il n'y a point, tant ces nations manquent de
dessein commun.
L'Europe,
qui peine à réunir ses forces décaties pour surmonter la crise
économique, est bien loin de représenter un ensemble cohérent sur
la scène internationale. On se souvient que disposant de 2 sièges
au Conseil de Sécurité, elle trouva le moyen en 2003, d'émettre
deux avis contradictoires lors du problème irakien... La France qui
par les initiatives de son leader dynamique s'efforçait d'apporter un peu de punch à cette communauté hétéroclite, a décidé un jour de
pluie de mai 2012, de s'arrêter au bord de la route pour contempler
le paysage...
Mais
plus grave encore que tout cela, est l'apparente léthargie
américaine.
Si
la politique du président américain n'est - même pour ses fans -
guère convaincante dans son aspect « domestique », son
versant tourné sur l'extérieur semble tout simplement inexistant.
Hormis
l'élimination de Ben Laden, dont pouvait penser qu'elle couronna des
efforts entrepris bien avant son accession au pouvoir, aucun fait
marquant n'est à porter à son crédit. La démilitarisation de
l'Afghanistan dont il avait fait un argument de campagne, s'avère
assez désastreuse. Plus lente que promis, elle n'en donne pas moins
l'impression d'ouvrir
progressivement un boulevard aux extrémistes. L'Iran dont on parle assez
peu par les temps qui courent, représente un péril plus que jamais
imminent. Or ni dans les actes, ni même dans les discours dont il
est pourtant friand, le président américain n'a tenté grand chose
pour enrayer l'implacable montée de la menace.
Face
à tous les foyers qui s'allument un peu partout, L'Amérique paraît
en panne. Elle fut absente des révolutions dont elle avait tout lieu
d'espérer une tournure avantageuse pour la démocratie. De nouveaux
chaudrons propices à l'éclosion du terrorisme et de l'intolérance
sont en ébullition un peu partout. Or ni au Mali, ni en Libye, ni en
Syrie, les Etats-Unis ne font preuve d'une réelle détermination, ni
même d'un quelconque intérêt. Bilan affligeant, comme on pouvait le craindre, en dépit de son
attitude lénifiante, voire complaisante, Barack Obama n'a en rien
diminué la
haine anti-américaine
des foules fanatisées.
Tout
se passe comme si la flamme de la liberté venue de l'Ouest était en
voie d'extinction.
Or,
lorsque l'Amérique s'éteint, le destin du monde s'assombrit...
Elle
vient d'être frappée durement par l'ignoble attentat de Benghazi,
qui a coûté la vie à l'ambassadeur et à une partie de son équipe.
En la circonstance, la montée en épingle par les médias, d'un bout
de film parodique sur Mahomet, est vraiment grotesque. Comme si des
musulmans dignes de ce nom pouvaient justifier des crimes aussi
ignobles et un tel déchaînement de malveillance par un pamphlet aussi
dérisoire ! A l'heure où en Occident, on range au niveau de
l'art la photo d'un crucifix plongé dans l'urine, le contraste est
saisissant en même temps qu'effrayant.
Il
n'est pas besoin d'être grand clerc pour faire le constat que la
montée des violences vient de loin, et que, même si elle ne répond
qu'aux menées d'une minorité de gens, ceux-ci sont diablement bien
organisés. Sans police, ce désordre a toutes les chances de
croître.
Y
aura-t-il un sursaut ? That is the question...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire