C’est toujours un grand sujet d’étonnement que de voir l’émergence d’avis radicalement opposés au sujet d’une même réalité. Entendre ou lire tout et son contraire témoigne de la subjectivité des raisonnements, et laisse parfois rêveur tant chacun est persuadé d’avoir raison et tant les divergences sont parfois tranchées.
La situation actuelle inquiétante en Irak et par extension au Proche Orient, est une illustration édifiante de ces contradictions.
L’état de ce pays est en train de se dégrader brutalement sous la pression croissante de hordes furieuses détruisant tout sur leur passage, notamment les libertés, au nom d’Allah. Personne ne nie la réalité de cette évolution dramatique, mais l’interprétation qu’on en fait est pour le moins contrastée !
L’opinion qui semble la plus répandue, notamment en France, reprend comme par réflexe conditionnel, la rhétorique manichéenne de 2003, faisant de l’intervention pilotée par les Etats-Unis pour renverser Saddam Hussein, la cause de cette explosion de violence. Figure de proue emblématique de ce courant de pensée, Dominique de Villepin s’est empressé de livrer un article au Figaro, rappelant que les Etats-Unis ont échoué en Irak, et voyant dans les évènements actuels la preuve qu’on ne peut imposer par les armes la démocratie. Au passage et implicitement, il s’envoie quelques lauriers pour avoir été si visionnaire à l’époque en prônant l’inaction…
Le choix qu’il fit n’était certes pas sans fondement même s’il était permis de ne pas le partager. Qu’importe, plus de dix ans ont passé, le contexte a changé, et aujourd’hui, il convient d’en tenir compte. M. Villepin semble oublier que l’Irak avait acquis, certes fragilement, le statut d’une démocratie, avec des élections libres. Il occulte également le désengagement américain, et par voie de conséquence international, voulu par le président Obama, qui a laissé l’Irak en position vulnérable, eu égard aux tensions alentour. Il ne fait d’ailleurs des révolutions qui agitent les pays voisins depuis quelques années qu’une analyse très sommaire et fait preuve d’une certaine légèreté en laissant entendre que si Saddam Hussein était resté en place, de tels troubles n’auraient pu éclater en Irak… Au surplus, considérer comme il le fait que ce dernier représentait un facteur de stabilité dans la région est plus qu’abusif quand on songe aux exactions, aux violences, aux crimes et aux guerres, dont il fut responsable et qui firent au bas mot 2 millions de mort en quelques 25 ans de pouvoir socialiste autocratique.
Enfin et surtout, M. Villepin s’exonère un peu facilement de sa propre resonsabilité et des efforts qu’il fit en 2003 et après, pour faire obstacle à l’intervention américaine, pour la décrédibiliser aux yeux du monde (on se souvient de son discours à l’ONU), et in fine pour la faire échouer...
Il est évidemment légitime de s’interroger sur la stratégie qui prévalut lors de la réorganisation du pays, qui a abouti à faire table rase de toutes les infrastructures de l’ancien régime baassiste sitôt l’intervention militaire achevée. Il est non moins logique de se poser des questions sur ce que la Communauté Internationale aurait du ou pu faire pour éviter que certains pays voisins ne sombrent dans la guerre civile ouvrant la voie à l’avènement d’un horrible obscurantisme religieux.
Avec Myriam Benraad qui en fit une description terrifiante (C dans l’Air du 17/06/14), on peut s’inquiéter de la progression d’un arc islamiste aux portes de l’Europe, au sein duquel émergent des factions de plus en plus radicales dont le déjà tristement célèbre EIIL.
On peut s’inquiéter de l’absence de toute stratégie occidentale notamment européenne, face à cette nouvelle montée des périls. Car l’incapacité de la Communauté Internationale en Syrie, en Lybie et à nouveau en Irak n’augure rien de bon.
On risque de payer très cher ces atermoiements. Jusqu’au 11 Septembre 2001, on a gravement sous estimé l’emprise des Talibans en Afghanistan dont les camps d’entraînement et les actes barbares étaient pourtant connus du monde entier. Il a fallu des années de négligence pour que se constitue cette machine infernale qui a conduit aux attentats du WTC.
C’est pourquoi le refrain lénifiant répété par ceux qui prétendent que ces troubles ne nous concernent pas, et qu’il n’existe de menace que dans les esprits, ce refrain relève de la politique de l’autruche. Et c’est pourquoi on ne peut balayer du revers de la main les dénégations et les avertissements récents de Tony Blair. L’ancien premier ministre britannique, assure “qu’il n’essaie de persuader personne sur les décisions prises en 2003”, mais rejette fermement l’assimilation qui est faite entre celles-ci et la montée en puissance des islamistes. Il maintient qu’il est impossible de s’abstraire de ces désordres et qu’aujourd’hui comme hier, “ne pas intervenir est aussi une décision qui a des conséquences”.
En dépit de la pondération de ses arguments, certains n’hésitent pourtant pas à le traiter de fou, comme le maire de Londres Boris Johnson : est-ce bien raisonnable ?
La situation actuelle inquiétante en Irak et par extension au Proche Orient, est une illustration édifiante de ces contradictions.
L’état de ce pays est en train de se dégrader brutalement sous la pression croissante de hordes furieuses détruisant tout sur leur passage, notamment les libertés, au nom d’Allah. Personne ne nie la réalité de cette évolution dramatique, mais l’interprétation qu’on en fait est pour le moins contrastée !
L’opinion qui semble la plus répandue, notamment en France, reprend comme par réflexe conditionnel, la rhétorique manichéenne de 2003, faisant de l’intervention pilotée par les Etats-Unis pour renverser Saddam Hussein, la cause de cette explosion de violence. Figure de proue emblématique de ce courant de pensée, Dominique de Villepin s’est empressé de livrer un article au Figaro, rappelant que les Etats-Unis ont échoué en Irak, et voyant dans les évènements actuels la preuve qu’on ne peut imposer par les armes la démocratie. Au passage et implicitement, il s’envoie quelques lauriers pour avoir été si visionnaire à l’époque en prônant l’inaction…
Le choix qu’il fit n’était certes pas sans fondement même s’il était permis de ne pas le partager. Qu’importe, plus de dix ans ont passé, le contexte a changé, et aujourd’hui, il convient d’en tenir compte. M. Villepin semble oublier que l’Irak avait acquis, certes fragilement, le statut d’une démocratie, avec des élections libres. Il occulte également le désengagement américain, et par voie de conséquence international, voulu par le président Obama, qui a laissé l’Irak en position vulnérable, eu égard aux tensions alentour. Il ne fait d’ailleurs des révolutions qui agitent les pays voisins depuis quelques années qu’une analyse très sommaire et fait preuve d’une certaine légèreté en laissant entendre que si Saddam Hussein était resté en place, de tels troubles n’auraient pu éclater en Irak… Au surplus, considérer comme il le fait que ce dernier représentait un facteur de stabilité dans la région est plus qu’abusif quand on songe aux exactions, aux violences, aux crimes et aux guerres, dont il fut responsable et qui firent au bas mot 2 millions de mort en quelques 25 ans de pouvoir socialiste autocratique.
Enfin et surtout, M. Villepin s’exonère un peu facilement de sa propre resonsabilité et des efforts qu’il fit en 2003 et après, pour faire obstacle à l’intervention américaine, pour la décrédibiliser aux yeux du monde (on se souvient de son discours à l’ONU), et in fine pour la faire échouer...
Il est évidemment légitime de s’interroger sur la stratégie qui prévalut lors de la réorganisation du pays, qui a abouti à faire table rase de toutes les infrastructures de l’ancien régime baassiste sitôt l’intervention militaire achevée. Il est non moins logique de se poser des questions sur ce que la Communauté Internationale aurait du ou pu faire pour éviter que certains pays voisins ne sombrent dans la guerre civile ouvrant la voie à l’avènement d’un horrible obscurantisme religieux.
Avec Myriam Benraad qui en fit une description terrifiante (C dans l’Air du 17/06/14), on peut s’inquiéter de la progression d’un arc islamiste aux portes de l’Europe, au sein duquel émergent des factions de plus en plus radicales dont le déjà tristement célèbre EIIL.
On peut s’inquiéter de l’absence de toute stratégie occidentale notamment européenne, face à cette nouvelle montée des périls. Car l’incapacité de la Communauté Internationale en Syrie, en Lybie et à nouveau en Irak n’augure rien de bon.
On risque de payer très cher ces atermoiements. Jusqu’au 11 Septembre 2001, on a gravement sous estimé l’emprise des Talibans en Afghanistan dont les camps d’entraînement et les actes barbares étaient pourtant connus du monde entier. Il a fallu des années de négligence pour que se constitue cette machine infernale qui a conduit aux attentats du WTC.
C’est pourquoi le refrain lénifiant répété par ceux qui prétendent que ces troubles ne nous concernent pas, et qu’il n’existe de menace que dans les esprits, ce refrain relève de la politique de l’autruche. Et c’est pourquoi on ne peut balayer du revers de la main les dénégations et les avertissements récents de Tony Blair. L’ancien premier ministre britannique, assure “qu’il n’essaie de persuader personne sur les décisions prises en 2003”, mais rejette fermement l’assimilation qui est faite entre celles-ci et la montée en puissance des islamistes. Il maintient qu’il est impossible de s’abstraire de ces désordres et qu’aujourd’hui comme hier, “ne pas intervenir est aussi une décision qui a des conséquences”.
En dépit de la pondération de ses arguments, certains n’hésitent pourtant pas à le traiter de fou, comme le maire de Londres Boris Johnson : est-ce bien raisonnable ?
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