11 septembre 2024

Le doux parfum du Grand Barnier

Au terme de plus de 50 jours de manège post-électoral, Michel Barnier a donc fini par décrocher le pompon, à l’étonnement de tous.

Après avoir bourlingué par le passé (sans laisser beaucoup de traces) dans de nombreux ministères, aussi variés que l’agriculture, les affaires étrangères, les affaires européennes, et l’environnement, pour finir négociateur en chef du Brexit, il paraissait quelque peu rangé des voitures.

La Gauche ayant refusé la pâle mais pourtant consensuelle figure de Bernard Cazeneuve, c'est donc au fin fond de la droite molle qu'Emmanuel Macron a déniché l'homme providentiel. Il semble que Michel Barnier soit encore membre du parti Les Républicains, mais on ne sait plus trop ce que recouvre cette formation. Ses scores électoraux nationaux sont devenus étiques, ses projets sont nébuleux si ce n'est contradictoires, à l'image de l'incohérence de ses dirigeants. Tantôt récalcitrants, ils démissionnent, tantôt opportunistes ils reviennent.
Le parti, réduit à sa plus simple expression reste victime d'incessants clivages, de schismes et de ruptures. Au sein de ces atermoiements, le discours qu’on entend se confond souvent avec celui émanant du Rassemblement National, mais tous clament haut et fort qu'ils ne saurait être question du moindre rapprochement avec ce dernier, à l'exception d'Eric Ciotti.

Voici donc le grand Barnier qui hérite d’un tour gratuit au gouvernement, et pas à la moindre des places. S’il est probable que la fonction de Premier Ministre soit son bâton de maréchal qui sait ce qui se passera dans les semaines à venir et à fortiori d’ici 3 ans ?
Le défi est périlleux et paraît même perdu d’avance, car sans ligne politique claire, sans programme, et sans majorité parlementaire, au service d’un président de la république désavoué, on ne voit pas bien ce qui pourrait sortir du gouvernement que le nouveau Premier Ministre va devoir s’échiner à constituer. Pour l’heure, on espère que cela prendra moins de temps qu’il en fallut au Président pour le désigner.

Michel Barnier, dont les manières sont policées peut-il faire illusion à défaut d’agir ? Il a toujours su ménager la chèvre et le chou et a renouvelé sa volonté de respecter tous les partis. Vu l'intransigeance hostile de la Gauche, il se voit contraint, pour éviter la motion de censure qui pend au dessus de sa tête, de faire les yeux doux à Marine le Pen et à ses amis tout en ratissant soigneusement les jardins des partis de la droite dite républicaine, modérée, molle, voire centrale. Par une cocasse ironie du sort, tout se passe en somme, comme si la fameuse et mythique union des droites était en train de se réaliser en douceur.
Avec quelles chances de succès ? Pour quoi faire ? Pour combien de temps ? Suite au prochain épisode…

09 septembre 2024

Immigration - Xénophobie - Racisme

Les émeutes qui ont éclaté au Royaume Uni suite au carnage commis dans une école par un tout jeune homme d'origine rwandaise ont révélé de manière fulgurante la faillite d'une politique immigrationniste hors de contrôle. 

On peut s'interroger à cette occasion sur le traitement de l'information qui fut délivrée par la plupart des médias et la réaction des Pouvoirs Publics. 

Le contexte de survenue de ce drame fut occulté et les manifestations qui s'ensuivirent furent quasi unanimement et sans nuance, rapportées à l’extrême droite dont le moins qu’on puisse dire est qu’on ignorait qu’elle fut aussi implantée et influente outre-manche.


A l’évidence, la source de ce mécontentement populaire est beaucoup plus profonde et il faut avoir de la m…. dans les yeux pour l’ignorer. Pire, cette amblyopie des Pouvoirs Publics et des médias est le signe de l’usure et même de la faillite progressive du modèle de société démocratique “à l’occidentale” et à terme peut-être de la Liberté et de la prospérité. 

En réalité, ces événements devraient contraindre à voir (sauf les aveugles, ça va de soi…) le désastre auquel a conduit la politique de l’autruche pratiquée un peu partout en Europe et ailleurs. A force d’avoir sous-estimé les périls, d’avoir occulté les dangers, d’avoir évité de regarder en face la réalité, et même d’avoir mal nommé les choses, on a fait “qu’ajouter au malheur du monde”. La tragédie des migrants noyés en mer ou de ceux qui échouent dans des ghettos sordides, les attentats et les accès de violence qui parsèment l'actualité résultent de l’inconséquence et de la lâcheté du monde politique, en dépit de ses bonnes intentions et des fortes paroles dans lesquelles il se drape .


Avant toute chose, est-il nécessaire de préciser que l’immigration n’est pas un mal en soi ? Elle peut être bénéfique comme en témoigne l’essor des États-Unis d’Amérique. Elle a nourri la France au fil des siècles en lui apportant nombre de talents, et beaucoup de sang neuf dont elle peut s’enorgueillir.

Depuis des millénaires, les mouvements de populations font d’ailleurs partie de la nature des choses si l’on peut dire. Il n’est de frontière que dans les esprits et de contrainte que de murs et d’armes, car au plan géographique c’est un vain mot. Lorsqu’il ne s’agit pas d’invasion guerrière, la libre circulation des êtres humains est généralement bien acceptée par les populations autochtones pour peu que les nouveaux arrivants ne soient que de passage ou bien qu’ils manifestent le désir de s’intégrer au pays d’accueil en exprimant à son égard de l’amitié et en respectant ses coutumes et ses usages et mieux encore en les adoptant.

En contrepartie des exigences qu’on est en droit de demander aux immigrants, le bon sens voudrait qu’on leur réserve le meilleur accueil possible. Si l’on ne reçoit pas n’importe qui chez soi, la politesse impose de faire tout pour que ses invités se sentent à l’aise.


Mais comme en beaucoup de circonstances, c’est l’excès qui  est néfaste. Trop d’immigration tue l’immigration en quelque sorte. On connaît les méfaits du tourisme de masse, on imagine logiquement les conséquences du chaos migratoire.

Force est de constater que les règles élémentaires, relevant de la simple bienséance, ne sont plus en vigueur.

L’immigration a totalement changé de nature, elle est devenue anarchique, déborde largement les capacités d’accueil des pays concernés et ne répond plus à aucun objectif pragmatique. On assiste à une ruée frénétique vers une prospérité de plus en plus illusoire, mêlée bien souvent d’exigences revanchardes, idéologiques ou religieuses.


Après la France, l’Allemagne à son tour, paye dans les urnes son laxisme en la matière. L’extrême droite rafle la mise en recueillant des suffrages de plus en plus nombreux, car elle est la seule à laisser un espoir au peuple excédé, que la problématique soit enfin prise en considération.

En excluant de “l’arc républicain” les partis qui expriment cette lassitude teintée de colère, en s'opposant à toute négociation,  tout compromis avec eux et même en refusant de serrer la main à leurs élus, on ne fait qu’aggraver les choses et radicaliser un peu plus les esprits.


Du refus de l’immigration excessive à la xénophobie il n’y a qu’un pas et de cette dernière au racisme, l'enchaînement est aussi tragique qu’irrémédiable. Les fauteurs de trouble sont souvent ceux qui dénoncent les effets de ce dont ils chérissent les causes….

La Gauche qui ne vit que des haines (lutte des classes, guerre des sexes, des religions…) minimise à dessein le péril d’une immigration hors de contrôle et manifeste une générosité factice. Cela lui ouvre en grand le champ des luttes inter-ethniques qu’elle cultive en prétendant s’opposer au racisme…