22 novembre 2025

Mad Men

Découverte
par le biais d'un ami blogueur, d’une succulente série américaine au titre évocateur : Mad Men
Elle ne comporte pas moins de 92 épisodes répartis sur 7 saisons, diffusés originellement entre 2007 et 2015.
Arte propose de voir ou de revoir la série en intégralité jusqu'en mars 2026 (sur son site ou bien sur Youtube).

L'histoire s’inscrit dans la fabuleuse décennie des sixties dont on perçoit en filigrane les événements marquants. Elle décrit les péripéties et les mésaventures d'une agence new-yorkaise de publicité et de ses membres.
Il y a des intrigues sentimentales, de l'amour, de l'amitié, des rivalités, et naturellement du sexe (plus suggéré que montré). Le tout est émaillé d'humour, de fantaisie, mais aussi de drames, de passés inavouables, de trahisons, d'infidélités, de secrets plus ou moins enfouis.
A travers les fumées des cigarettes et les vapeurs de whisky et de vodka omniprésentes, l'entreprise vibrionne. Il y a les créatifs, les commerciaux, les financiers et de pimpantes secrétaires. Au bureau, on travaille mais on boit, on fait la fête, on y dort parfois et il arrive même qu’on y fornique. On est embauché sans formalité ni délai mais on peut être viré dans les mêmes conditions… En dehors des heures de bureau, chacun a sa vie privée, plus ou moins familiale, plus ou moins dissolue et ses soucis personnels mais on s’attache à cette galerie de personnages car au-delà de leurs ambitions, de leurs mérites et de leurs bassesses, il y a du romanesque et un dosage subtil de superficialité et de profondeur.
L’époque est à la liberté, à la prospérité et à l'insouciance. Les progrès techniques apportent un confort matériel grandissant, même si les téléphones restent filaires, les télévisions noir et blanc aux écrans globuleux, et les premiers ordinateurs aussi encombrants et bruyants qu'inutiles.

Les situations sont parfois outrées, mais elles restent toutefois crédibles et bien à l’image des années soixante débridées, sorte d'apothéose des trente glorieuses. Les allusions politiques ou sociétales sont dénuées de manichéisme et d'engagement politique. On y parle de Kennedy, de Nixon, de Martin Luther King, du racisme, des droits civiques, du Vietnam, de la conquête spatiale, de la révolution des mœurs, de Bob Dylan, des Beatles, des Rolling Stones, des beatniks, des hippies, et on goûte même au cannabis et au LSD. Ces évènements qui ponctuent l’évolution du microcosme sociétal sont évoqués sans parti pris quoique à certaines allusions, on devine que New York, de moins en moins sûre, est proche de basculer dans le laisser aller gauchisant, porteur de désordre, de violence et d'anarchie.

Les décors très soignés suggèrent avec une fidélité confondante l’ambiance de ces années dorées dans lesquelles le spectateur se trouve littéralement immergé, du premier au dernier épisode, grâce au talent et au charisme du créateur-producteur Matthew Weiner. Les comédiens sont tous bluffants, incarnant avec beaucoup d’intensité et de magnétisme leurs personnages.
Parmi les principaux, Don Draper (Jon Hamm) est l'âme de la boite et du récit. Sa belle et impériale silhouette de commandeur s'impose autant que son inventivité pour pondre les slogans les plus percutants. Avec sa femme Betty (January Jones), qui peut être aussi gracieuse et distinguée que parfois glaciale, ils forment un couple idéal qui force l'admiration mais fait des envieux et cache une part plus sombre. Draper est un homme à femmes, rongé par un passé qu’il voudrait oublier mais qui revient sans cesse hanter ses pensées. Betty l’apprendra à ses dépens, ainsi que Megan (Jessica Paré), la seconde épouse, qui se rêve en actrice de cinéma.
A la tête de l'entreprise, on trouve Bert Cooper (Robert Morse), le vieux sage en chaussettes, pétri de bon sens et de pragmatisme qui cite sans complexe Ayn Rand. A ses côtés, Roger Sterling (John Slattery), héritier du fondateur est un touche-à-tout volage et désinvolte mais que le flair et l'humour irrésistible rendent indispensable au quotidien et précieux pour désamorcer les conflits.
Auprès de ces figures de proue, la vie n'est pas toujours facile pour les collègues au sein desquels Pete Campbell (Vincent Kartheiser) tente de se faire une place à part entière. Mais si le jeune loup en veut, il peine à faire rayonner son aura.
La gent féminine souffre également de se voir souvent traitée avec condescendance si ce n'est mépris. Peggy Olson (Elisabeth Moss), secrétaire de base, va toutefois s’affirmer comme une femme de caractère, aussi déterminée qu’ambitieuse dans son métier qu’elle est malheureuse en amour. Joan Harris (Christina Hendricks) incarne quant à elle une pulpeuse et aguichante secrétaire dont le rôle assumé et respecté de superviseuse sûre d'elle, cache une certaine fragilité et la capacité à se sacrifier dans l'intérêt de l'agence, pourvu que cela serve également le sien...

Tout cela compose un savoureux cocktail auquel on s’habitue très vite et dont on reprend avec gourmandise une lichée à chaque épisode. Cette chronique sociétale ciselée avec maestria fait parfois penser à Ozu, notamment lors des 7 et 8ᵉ épisodes de la quatrième saison mettant en scène la confrontation des héros avec une délégation japonaise portant les intérêts de la firme Honda…

13 novembre 2025

Libre !

Libre enfin pourrait-on dire.
Après un emprisonnement d’une année pour un délit d’opinion Boualem Sansal est sorti de sa geôle par le truchement du président de la république allemand, Frank-Walter Steinmeier. Grâce lui soit rendue d’être parvenu à ce résultat qui comble de joie tout amoureux de la liberté, qui répare une injustice et restaure à l’écrivain martyrisé tous ses droits.
La France est humiliée. Le moins qu’on puisse dire est qu’elle n’a guère agi pour prendre la défense d’un de ses ressortissants les plus honorables. C’est à se demander si elle souhaitait sa libération ! L’échec est en tout cas cuisant pour sa diplomatie et son influence sur l’Algérie semble proche du néant, en dépit des accommodements et des compromissions qu’elle crut bon de s’abaisser à faire pour amadouer un régime sans scrupule. La faiblesse engendre rarement le respect et l’aura de notre pays paraît désormais sévèrement ternie par ce camouflet. Faisant profil bas, le premier ministre remercie le président algérien “d’avoir gracié” le grand homme. De facto, il reconnaît la condamnation et son ignominie. Quelle tristesse d’en être arrivé là…

On ne peut s’étonner de voir à l’Assemblée Nationale le même premier ministre, son gouvernement et ses affidés, reculer devant les exigences stupides de médiocres politiciens et abandonner en rase campagne la seule réforme significative des deux mandats présidentiels d'Emmanuel Macron. Tout fout le camp en quelque sorte.

Il faut espérer que Boualem Sansal ait encore assez de force et de santé pour continuer à s’exprimer et porter envers et contre tout une parole libre et clairvoyante dans ces temps confus.

06 novembre 2025

Bad News, Good News

Quand on atteint le fond du fond, nos gouvernants nous apprennent qu'on peut encore forer !
Tandis qu'à l'Assemblée Nationale les élus s'échinent dans une pagaille indescriptible à creuser toujours plus profondément la tombe de notre beau pays, à coup d’impôts, de taxes et de lois absurdes, les citoyens écœurés détournent les yeux.
On nous répète que tout cela n'est pas grave. Il ne s’agit que d’un jeu à somme nulle nous dit-on, puisque l'avalanche de propositions, d'amendements de sous-amendements n'a aucune chance de former au bout du compte un budget susceptible de pouvoir être voté.
La seule finalité de cette éprouvante mascarade est de prolonger la survie d'un gouvernement sans tête et surtout de procurer un sursis à la chambre basse du Parlement.
Basse, elle n'a jamais mieux mérité ce qualificatif. Ces gens, comme des larrons en foire, prennent plaisir à multiplier les vils petits calculs démagogiques et les ententes éphémères de circonstance pour retarder l'échéance électorale qui semble les effrayer. Certains appellent encore ça une démocratie

Pendant ce temps, le monde continue de tourner. D'autres sont à l'œuvre avec un peu plus de courage, de pragmatisme d'intelligence et de détermination. Dans le microcosme franchouillard on les présente le plus souvent comme des incapables, des fous, ou pire encore, comme des suppôts du fascisme.
Peu importe. Les imbéciles aboient, la caravane passe...
En Amérique, Trump avance au bulldozer. Il est sur tous les fronts, remue ciel et terre, tant chez lui qu'à l'étranger. Moins d'un an après son élection, l'Amérique n'a jamais autant rayonné, au grand dam des grincheux qui espèrent depuis si longtemps son déclin. Ces derniers se réjouissent de l'élection à la mairie de New York d'un turlupin qui s'affiche comme anti-Trump, musulman et socialiste ! C'est peut-être un désaveu pour le Président mais c'est surtout un échec pour le parti Démocrate en voie d'implosion, miné par des courants radicaux mortifères. C'est surtout fâcheux pour la Grosse Pomme qui en l'occurrence ressemble plutôt à une poire ! Car le plus navrant dans l'histoire est qu'autant de gens continuent de croire au Père Noël. Selon le nouvel édile, tout ou presque sera désormais gratuit à New York, grâce aux taxes prises sur les riches ! La rengaine est tellement éculée qu'on aurait pu la croire rangée définitivement au musée des horreurs. Nullement, en fait. Les raconteurs de fariboles auront toujours de l'emprise sur les gogos, surtout s'ils sont amnésiques. New York, frappée en plein cœur par l'islamisme et sinistrée par le progressisme de gauche des années 70-80, devrait en savoir quelque chose mais la connaissance du passé manque manifestement à beaucoup de ses habitants. La route de la perdition s'ouvre sur de belles promesses et de bonnes intentions mais elle est pavée de douloureuses désillusions. Les mêmes causes produisant en général les mêmes effets, les résultats ne se feront pas attendre…

En Italie, Georgia Meloni continue son petit bonhomme de chemin. Celle qu'on présentait comme une pasionaria mussolinienne, est devenue, sans peine il est vrai, la personnalité la plus charismatique des dirigeants européens. Elle a procuré la stabilité à son pays et le réforme en douceur mais en profondeur. Elle a réussi l'impossible union des droites et discrédité le socialisme. Pourvu que ça dure...
En Argentine, après une élection surprise et un début de mandat en fanfare et à la tronçonneuse, Javier Milei, qu’on qualifiait de fou dangereux, vient d'engranger un nouveau succès électoral qui conforte sa politique audacieuse. En quelques mois, il est parvenu à assainir spectaculairement la situation financière de son pays. Les Argentins souffrent évidemment de ce retour brutal à la réalité, car on ne sort pas de la faillite sans peine. Mais en lui réaffirmant leur confiance, ils montrent qu’ils ont compris qu’il fallait en finir avec la scorie socialiste.
Au Japon, Sanae Takaichi, devenue tout récemment premier ministre, inscrit sans vergogne sa politique dans le sillage de Margaret Thatcher et ne fait pas mystère de sa sympathie pour celle menée par Donald Trump. Reste à voir ce dont elle est capable mais ses actions passées hardies et engagées sont de bon augure.
Sur ces quatre chefs d'État, on compte deux femmes. Jolie parité qui ne doit rien à la discrimination positive mais tout au talent. Peu de bien pensants saluent cette vraie petite révolution démocratique…

04 novembre 2025

Automnale


A travers les averses d'automne
Au bord humide de l'horizon
Le soleil darde un dernier rayon
Dans une grisaille monotone

L'espace d'un instant tout frissonne
Faisant même oublier la saison
Tout devient illumination
Tandis qu'une cloche au clocher sonne

Mais Novembre hélas revient bientôt
Emplissant le ciel de lourds nuages
Comme autant de ténébreux présages

Et bien qu'il soit encore très tôt
Le jour perd vite de sa lumière
Dans un clair-obscur de cimetière