12 août 2023

Le mois le plus chaud

Il faudrait parvenir à se détacher de ce genre d'actualité mais l'antienne lancinante revient sans cesse, où qu'on se tourne. Le réchauffement climatique est partout et l'on meurt paraît-il, par anticipation, de ses ravages supposés ! Selon les derniers échos de ce refrain entêtant, répercutés par l'ensemble de la Presse, Juillet 2023 fut le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre. L'été sera chaud dans les tee shirts dans les maillots n'est donc plus une chanson en forme de plaisanterie, c'est tout simplement le signe avant-coureur de la fin du monde !

Autre titre, même sujet, les incendies gigantesques qui ont embrasé le Canada ne sont pas encore totalement éteints, qu'ils auraient déjà produit 3,5 fois les émissions annuelles de CO2 de la France.
Voilà certes l'expression la plus directe et la plus évidente de la responsabilité humaine dans la dégradation de l'environnement. Par quels bougres de couillons ces feux dantesques ont-ils été allumés ? Quoique essentielle, la question ne semble préoccuper personne. Pourtant, à qui profite le crime, sinon aux écologistes les plus fanatiques qui trouvent avec ces calamités une magnifique occasion d'enfoncer un peu plus le clou de leurs théories ? Une telle supposition n'est pas plus absurde après tout que celle du pompier pyromane. D'aucuns diront que je suis mauvaise langue, voire dangereusement déviant. Tant pis. On ne me prendra pas ma liberté de penser comme dirait l'autre.

Heureux en tout cas de ne pas être journaliste à une telle époque. Répétées ad nauseam sans une once de recul, et sans nuance aucune, avec un grégarisme consternant, ces slogans abrutissants ne font pas honneur à la profession. Tout débat, toute réflexion en sont exclus. Inutile d'argumenter sur l'histoire du climat durant les quelque 5 milliards d'années écoulées avant l'apparition de l'Homme, ni même sur les millénaires qui ont précédé l'invention du thermomètre. La cause est entendue, la Terre est en ébullition (même l'ONU l’affirme) et c'est la faute à la civilisation industrielle. Conséquence logique quoique délirante, pour re-régler le climat, il faut arrêter de croître et de prospérer et puis c'est tout.

Parmi les inepties planant au-dessus de nos pauvres têtes, certaines sont moins extrêmes et seraient même presque amusantes. On nous rappelle par exemple qu'à compter du 1er août, l'impression des tickets de caisse en magasin sera proscrite. Ainsi en ont décidé les satrapes du bureau central de la protection de la planète. A la manière de l'Etat prodigue, envoyons au diable la trace de nos dépenses. Action parfaitement inutile, mais Ô combien symbolique…

Hier sur France 2 devenue la nouvelle Pravda en matière de climatologie, on eut droit à un mini reportage sur les répercussions climatiques des traînées de condensation laissées dans le ciel par les avions. Un savant du CNRS ou bien de je ne sais quel Haut Comité pour le Climat a expliqué doctement que ces nuages artificiels étaient néfastes car ils piégeaient les infra rouges émis par la Terre. Mais dans le même temps, il ajoutait qu'ils augmentaient la réflexion des rayons solaires donc l'albedo, bénéfique comme chacun sait. Ouf ! Un coup pour rien, mais qui n'exonère en rien le kérosène de ses effets désastreux… Merdre alors , comme dirait Père Ubu !

30 juillet 2023

Visions de Joshua

C’est en flânant sur le quai du musée maritime de La Rochelle que j’ai éprouvé le choc. Derrière nombre de ketchs, de cotres, superbes régatiers d’aujourd’hui et d’autrefois, jouxtant le flanc énorme, d’un blanc éblouissant, de l’ancien navire météorologique NMS France 1, j’aperçois un petit bout de coque rouge, trois hublots rectangulaires, caractéristiques d’une cabine en forme de casemate, et surtout la banderole latérale indiquant en grand : JOSHUA !
J’en crois à peine mes yeux. C’est évidemment le bateau de Bernard Moitessier (1925-1994), celui qui fit avec lui la fameuse Longue Route, ce périple de légende, presque deux fois le tour du monde en solitaire et sans escale en 1968 !
Cette aventure m’a toujours fait rêver. Bien que je sois descendant d’une longue lignée de marins bretons, je n’ai jamais vraiment navigué qu’en songe.
Tel le poète Jean de la Ville de Mirmont, j’ai une fascination pour les navigateurs et je pourrais faire miens ses vers écrits à leur intention :
"Le souffle qui vous grise emplit mon cœur d’effroi,
Mais votre appel, au fond des soirs, me désespère,
Car j’ai de grands départs inassouvis en moi...”


Parfois j’ai l’impression, dans une bien modeste mesure, de voyager moi aussi, seul, sur l’immense océan virtuel du Web. Je mène en toute liberté ma petite barque en forme de blog, sans autre but que le plaisir d’écrire et d'écrire ce qui me plait. Parfois un commentaire me signale une présence proche. Pas nécessairement en phase avec mes digressions solitaires mais qu'importe. Cette rencontre me délivre de l'esseulement. J'aime dialoguer avec les internautes qui croisent mon chemin, même si nous suivons des routes différentes, j'y vois le signe que tout n'est pas qu'indifférence...

A la fin des années soixante, bien au-dessus de nos têtes, les astronautes exploraient l’univers proche et partaient à la conquête de la Lune, emportés par des fusées bourrées de carburant, de progrès techniques et de savants calculs. Ici bas, des héros solitaires flirtaient avec l’immensité des océans sur de dérisoires embarcations, avec pour seul moteur, le vent.
Ils étaient souvent animés par l’esprit de compétition et d’innovation, comme Eric Tabarly et bien d’autres à sa suite. Moitessier était d’une autre espèce. Point de course ni de record pour lui, mais l’attrait irrésistible du grand large et de la liberté qu’on y savoure au bord des horizons bleus, et qu'on respire à pleins poumons. Sans doute tenait-il un peu de son illustre prédécesseur Alain Gerbault (1893-1941), être asocial s’il en fut mais sublime coureur d’océans.
Écrivains tous deux, ils relatèrent leurs périples dans des livres magiques, intemporels, indémodables, emplis d’une poésie sauvage.

C’est peu dire que je me suis régalé de ces récits dont je ne trouvais d'autres équivalents sur terre qu’à travers le cheminement éperdu de Jack Kerouac et des beatniks errant dans l’immensité sauvage du continent américain.

Dès les premières lignes de La Grande Route, j’étais emporté par le lyrisme limpide mais puissant qui en émanait : “Le sillage s'étire, blanc et dense de vie le jour, lumineux la nuit comme une longue chevelure de rêve et d'étoiles. L'eau court sur la carène et gronde ou chante ou bruisse, selon le vent, selon le ciel, selon que le couchant était rouge ou gris. Il est rouge depuis plusieurs jours et le vent chantonne dans le gréement, fait battre une drisse parfois contre le mât, passe comme une caresse sur les voiles et poursuit sa course vers l'ouest, vers Madère, tandis que Joshua descend vers le sud à 7 nœuds dans l'Alizé…”

Bien qu’étant peu enclin aux régates et aux concours, Bernard Moitessier accepta la proposition du Sunday Times de s’engager dans un tour du monde en solitaire sans escale, première odyssée du genre à l’époque. Il déclina toutefois l’offre des organisateurs de doter son bateau d’un émetteur radio qui lui aurait permis de donner régulièrement des nouvelles. Il préférait le système simple et archaïque du lance-pierres avec lequel il balançait ses messages sur les bateaux de rencontre !

Bien que plusieurs concurrents fussent inscrits à l’épreuve, dotée de prix pour le plus rapide, Moitessier n’en avait cure. Il n’avait qu’un besoin, celui de “retrouver le souffle de la haute mer”.
Comme il l’écrivit sans détour, “il n’y avait que Joshua et moi au monde, le reste n’existait pas, n’avait jamais existé. On ne demande pas à une mouette apprivoisée pourquoi elle éprouve le besoin de disparaître de temps en temps vers la pleine mer. Elle y va, c’est tout, et c’est aussi simple qu’un rayon de soleil, aussi normal que le bleu du ciel.”

Au terme du périple, après avoir dépassé le Cap Horn, alors qu’il était en passe de remporter haut la main le challenge, il fut pris d’une crise de conscience. Revenir sur la terre ferme lui semblait décidément impossible. Il envoya un message au dernier navire qu’il croisa : “Je continue sans escale vers les îles du Pacifique, parce que je suis heureux en mer, et peut-être aussi pour sauver mon âme .”

Tout était dit. Moitessier le coureur d’horizons avait rompu avec le style de vie du commun des mortels. Il n’y avait plus que “Vent, Mer, Bateau et Voiles, un tout compact et diffus, sans commencement ni fin, partie de tout de l'univers, mon univers à moi, bien à moi…”
Désormais son existence sera lointaine, des plus simples, des plus maritimes, suivant en cela à la lettre le précepte de Baudelaire: “Homme libre, toujours tu chériras la mer !”
Le temps qui s’écoule n’aura plus vraiment d’importance. Il pourra chanter in petto, sans se lasser : “J'écoute la mer, j'écoute le vent, j'écoute les voiles qui parlent avec la pluie et les étoiles dans les bruits de la mer et je n'ai pas sommeil.”, car, en somme, “Le bateau c'est la liberté, pas seulement le moyen d'atteindre un but…”

 

28 juillet 2023

Climat, la part d'incertitude

On assène régulièrement qu’un consensus écrasant de savants et d’experts aurait définitivement tranché au sujet du réchauffement climatique (ou du dérèglement si l’on préfère). D’après ces gens, le réchauffement de l’atmosphère est réel, dû à la concentration croissante de CO2 dans l’air, et pour eux c'est une certitude, il est causé par l’activité humaine. Il annonce sans nul doute des catastrophes si rien n’est fait pour en réduire drastiquement les émissions. Le message est clair. Les béotiens que nous sommes sont priés de s’aligner sur ce constat dont on affirme, contrairement à l’ouverture d’esprit qui devrait caractériser toute démarche scientifique, qu’il n'admet ni controverse ni contestation. Dans ce monde où la grégarité fait loi, tout contrevenant est qualifié de dangereux climatosceptique, de réactionnaire, de complotiste, pour ne pas dire de fasciste.

Pourtant, des voix s’élèvent régulièrement pour nuancer si ce n’est contredire les postulats d’une science décrétée à la majorité, devenue parole d’évangile.
Les récalcitrants n’ont guère voix au chapitre et sont en général éloignés des grands courants du mainstream médiatique. Leur discours fait néanmoins son chemin, hors des sentiers battus, pour les esprits un peu curieux, qui voudraient, selon les conseils du bon Kant, se faire une idée par eux-mêmes, tels des adultes responsables.

Il y a sans doute des hurluberlus de tous bords, mais Stephen E. Koonin qui fait partie des voix discordantes, n’est pas ce qu’on pourrait appeler un fantaisiste. Membre de l’Académie des Sciences des États-Unis, il fut conseiller auprès de la Maison Blanche du temps de Barack Obama.
Le titre de son dernier ouvrage dit la teneur de sa thèse : Climat, la part d’incertitude.

L’objectif est  selon lui de commencer par relativiser les slogans à sensation et à sens unique que les médias niais et les ONG prétendues écologistes balancent à tour de bras et à longueur d’années. On ne fait pas selon lui avancer une cause de cette manière, sauf lorsqu’on y est déjà acquis et qu’on cherche à s’affranchir de la réalité lorsqu’elle dérange.
En second lieu, il affirme tranquillement qu’il n’y a pas de dérèglement climatique pour la bonne raison qu’il n’y a jamais eu de règlement. Les références de 1850, rituellement citées, n’ont pas valeur d’absolu. L’histoire du climat au cours des millénaires nous apprend qu’il s’agit d’une notion complexe chargée de beaucoup d’imprévisibilité.

Le bouquin de M. Koonin n’est pas avare de chiffres, de courbes, et de statistiques, puisées aux sources les plus officielles. Sa lecture en devient même parfois un peu ardue et fatigante, mais n’en reste pas moins digne d'intérêt. Les rapports sacro-saints du GIEC sont méthodiquement épluchés et l’institution est prise plusieurs fois en flagrante contradiction. L’auteur montre que ses conclusions vont parfois à l’inverse de ses constats. Est-ce si étonnant ? Non car ses membres n’ont pas pour mission d’enquêter sur le climat mais de faire des supputations et des prédictions à partir d’un fait considéré comme acquis.
D’où le sens unique des déclarations en forme de slogans qui en sortent et, paradoxe troublant, dont les médias se font un écho irréfléchi, à la manière de moutons de Panurge. Les journalistes n’ont-ils pas abandonné tout esprit critique et même toute éthique en se ralliant massivement à une “charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique” qui les contraint de facto à présenter les faits de manière biaisée ?

Ainsi, cette thématique figure de manière univoque à la une de la plupart des grands titres de l’actualité.
On évoque par exemple les dizaines de milliers de morts causées par la chaleur, tout en occultant le nombre des vies sauvées par la diminution des grands froids.
On rapporte rituellement les grands feux de forêts au réchauffement climatique, sans préciser qu’en matière de responsabilité humaine, elle est surtout le fait des idiots ou des criminels qui les allument. On occulte au passage l’objectivation par la surveillance satellitaire de la diminution d’environ 25% des surfaces ayant brûlé chaque année entre 1998 et 2015. On oublie également de préciser qu’en dépit des incendies spectaculaires de 2020, cette année-là figure parmi les moins actives depuis l’an 2000.
On alerte le bon peuple sur une montée des eaux de plus de 15 mètres en quelques décennies alors que le rythme actuel (commencé bien avant la révolution industrielle) est de 3 mm/an, ce qui porte l’échéance, si l’avancée se poursuit au même rythme, a plus de 1500 ans ! Les historiens du climat ont montré d’autre part que le niveau des océans à fluctué de plus de 120 mètres au cours des millénaires passés. La Méditerranée elle-même fut quasi totalement asséchée durant 650.000 ans il y a quelques millions d’années…
On prédit des catastrophes à venir sur le monde agricole, causées par le réchauffement climatique, en oubliant de dire que c’est tout le contraire qu’on observe à ce jour. Encore faudrait-il préciser que l'accroissement de la teneur en CO2 de l’atmosphère favorise la croissance végétale et que si certaines terres pourraient devenir arides, d’autres au contraire aujourd’hui stériles, pourraient devenir propices à l’agriculture.

Bref, l’ouvrage fourmille de notations argumentées, tendant à démontrer que rien n’est joué, et que le pire est somme toute peu probable. Pour l’heure les désastres sont surtout l'œuvre des lobbies écologistes qui ont fait pression pour diminuer le recours à l’énergie nucléaire, obligeant les gouvernements peu inspirés à recourir de plus belle au gaz et même au charbon !
Les carences de production agricole qui se font jour sont favorisées par des politiques absurdes conduisant à interdire de manière irrationnelle l’emploi d’engrais, de pesticides, d’OGM (moutarde, colza, betteraves, cerises, la liste s’allonge des pénuries organisées au nom du climat et de l’environnement). Sans compter le vandalisme d’enragés radicalisés qui détruisent au mépris des lois les cultures jugées déviantes par eux, qui sabotent les efforts pour mieux gérer l'eau et les forêts.
L’exemple du glyphosate, victime d’une interdiction d’usage totalement arbitraire, est de ce point de vue édifiant. Après nombre d’études et d’enquêtes, il est enfin reconnu peu toxique et hautement bénéfique par les experts et les agences sanitaires réputés indépendantes. C’est du bout des lèvres qu’on annonce ces avis favorables. Il en a fallu du temps pour rétablir une vérité connue depuis longtemps ! Mais à coup sûr, il en faudra encore beaucoup hélas pour convaincre les esprits endoctrinés qui ont abandonné la raison au profit des croyances.

En conclusion, si Steven E. Koonin ne nie pas le changement climatique actuel, ni même la responsabilité de l’activité humaine, il relativise les choses et alerte sur le fait que bien d’autres phénomènes jouent sur le climat et qu’à ce jour aucun modèle théorique ne permet d’en prédire l’évolution et les répercussions. A trop focaliser sur un point relevant largement de l’idéologie, on néglige les autres. Le livre souligne enfin que la stratégie du bouc émissaire est une manière facile et simpliste de tout expliquer par une seule cause. C'est rarement payant et en tapant fort mais à côté de la plaque, on peut faire de grosses erreurs et provoquer des calamités économiques et sociales bien plus désastreuses que les fléaux qu'on prétend combattre. On l'a vu maintes fois par le passé. Pourrait-on enfin en tirer quelque enseignement ?

23 juillet 2023

Ministères Amers


Au gouvernement, il est des postes à usure rapide.
Il en est ainsi de ceux dédiés à la santé et à l'éducation. Messieurs François Braun et Pap NDiaye n'ont fait qu'y passer. Inconnus ils étaient, inconnus ils seront, au terme de leur parcours météorique.

Un an à peine pour convaincre, dans un système verrouillé, ce n'est pas une sinécure ! Autant dire, mission impossible.

C'est avec un brin de compassion qu'on put entendre lors de sa passation de pouvoir, le ministre de la santé en partance faire le bilan de son bref passage avenue de Ségur en forme de déconfiture : "Je me demande encore ce qui a poussé un urgentiste de province à s'embarquer dans cette aventure."
Il avança bien quelques explications mais on ne le sentait pas trop convaincu lui-même.

De toute manière le Président de la République, grand maître des horloges (à défaut de mieux), mais toujours très satisfait de lui après ses fameux "100 jours" au goût de Berezina, n'a rien de tangible à proposer aux nouveaux impétrants, hormis d'être "exemplaires", d'agir "avec la "plus grande dignité" et d'éviter "les comportements inappropriés".
Voilà donc l'État dans lequel erre la République ! On ne saurait mieux résumer le pavé sartrien oscillant entre l'Être et le Néant...

Si l'on peut craindre que le sémillant Gabriel Attal se brûle les ailes en pénétrant dans le chaudron infernal de l'éducation, il n'est pas interdit de garder un infime espoir qu'il fasse moins pire que ses prédécesseurs.
On ne se fait aucune illusion en revanche sur les capacités d'Aurélien Rousseau à la santé. Haut fonctionnaire formé dans le moule de l'ENA, son passé est celui d'un apparatchik socialiste pur jus. Engagé au PCF, il dériva par opportunisme vers le PS, avant de rejoindre le grand courant macroniste.
Son expérience en matière de santé se résume grosso modo à la direction de l'ARS d'Ile de France durant 3 petites années. Aucun espoir donc qu'il puisse se défaire des œillères idéologiques bornant par avance son chemin entre les limites étroites du centralisme bureaucratique dans lequel s'enlise irrémédiablement notre pays...

20 juillet 2023

Inégalités vs Pauveté

On entend souvent certaines âmes prétendument bien intentionnées et certains économistes à la petite semaine, se désespérer de l’accroissement incessant des inégalités dans le monde. Derrière ces lamentations surgit en général assez rapidement la critique acerbe du capitalisme et du libéralisme accusés de faire régner la loi de la jungle.
Cette optique grossièrement déformante, permet facilement de faire passer et repasser le message lancinant affirmant que “les riches deviennent chaque jour un peu plus riches tandis que les pauvres sont de plus en plus pauvres”.
Comme tous les slogans, il est fallacieux mais par un étrange paradoxe il fait mouche auprès des gogos qui le prennent au pied de la lettre sans chercher la moindre confirmation un tant soit peu étayée.
Les inégalités si tant qu’elles existent et qu’elles s’accroissent, n’ont qu’un rapport trompeur avec la pauvreté, qui elle-même n’est pas à confondre avec la misère.
Que m’importe après tout qu’il y ait des gens immensément plus riches que moi, si ce que je possède suffit à mon bonheur ? Et pour aller plus loin, serais-je plus heureux si les ultra-riches étaient tout à coup appauvris par je ne sais quelle baguette pas du tout magique ?

Une récente étude parue dans le Wall Street Journal (WSJ) montre que les Européens deviennent de plus en plus pauvres, alors que les inégalités de revenus se réduisent régulièrement (notamment en France). Parallèlement, les Américains deviennent eux de plus en plus riches, nonobstant les inégalités faramineuses existant dans cet antre du capitalisme honni.
Cette enquête révèle également que les salaires sont en baisse régulière en Europe, tandis qu’ils ne cessent d’augmenter aux USA. Depuis 2019 ils ont ainsi baissé de 3,5% en Italie et jusqu’à 6% en Grèce tandis qu’ils grimpaient de 6% outre-atlantique (après lissage de l’inflation).
En 2019 précisément, une autre étude, émanant de la Foudation for Economic Education (FEE) avait montré que les 20% les plus pauvres aux Etats-Unis avaient un pouvoir d’achat supérieur à celui de la moyenne des autres pays de l’OCDE ! Autrement dit, si ces Américains les plus pauvres formaient une nation, elle serait encore l’une des plus riches du monde !
Face à ces constats, le WSJ enfonce le clou là où ça fait mal, en expliquant que les Européens ont privilégié le temps libre et la sécurité de l’emploi. Le malaise socio-économique ressenti sur le vieux continent relève donc de l’adage qui stipule qu’on ne peut avoir à la fois le beurre et l’argent du beurre.
Parmi les causes de l’appauvrissement européen, il faut prendre également en considération, selon ces études, les dépenses astronomiques occasionnées par la transition écologique, le très haut niveau des taxes et le coût faramineux de la protection sociale, des aides, des allocations, des primes qui découragent le travail et plombent les salaires. Résultat, en Europe où l’on devrait vivre heureux grâce aux bienfaits de l’État-Providence, on est pauvre et morose. En Amérique où les citoyens doivent avant tout compter sur eux-mêmes, ils sont désespérément prospères et optimistes.

La mesure abrupte des inégalités ne vaut donc pas grand-chose et à tout prendre, contrairement aux allégations ineptes de l’écolo-cheffe Marine Tondelier, il vaut mieux quelques ultra-riches au sein d’une population aux revenus confortables que des millions de pauvres, sans inégalité mais également sans espoir. Sans doute est-ce la même logique qui veut qu’il n’y ait qu’un très gros gagnant au loto, empochant des dizaines de millions, plutôt que des millions à récolter des clopinettes… Ce qui n'empêche que 100% des gagnants ont tenté leur chance !
Le taux de pauvreté au sein d’une population ne donne qu’une idée limitée voire biaisée de la prospérité et du bien être général puisque ce n’est jamais que la proportion de gens gagnant moins de la moitié du revenu médian de ladite population. Surtout elle perd tout son sens lorsqu’on compare des pays dont les niveaux de vie sont très différents, puisqu’on ne parle plus alors de la même pauvreté. On est toujours le pauvre de quelqu’un en somme. Mais là encore, les slogans sont pris en défaut. Contrairement à une idée reçue très tenace, l'extrême pauvreté recule dans le monde. Il y a certes encore des progrès à faire, mais une chose est sûre, contrairement à la vieille rengaine socialiste, ce n’est pas en appauvrissant les riches qu’on enrichira les pauvres…

30 juin 2023

Fallait-il en arriver là ?

Une fois encore la violence urbaine défraie la chronique et offre une triste image de notre pays.
L’inversion des valeurs qui devient hélas la règle d’une société sans repère vient d’atteindre un paroxysme : à la suite d’un banal contrôle routier, un policier se trouve en prison pour avoir tenté de faire respecter l’ordre public tandis que les hommages pleuvent, y compris du plus haut de l’État, pour honorer la mémoire d’un voyou, mort pour avoir refusé d’obtempérer.
Le premier avait semble-t-il un parcours exemplaire, distingué à maintes reprises pour son efficacité et son courage. Le second, âgé d’à peine 17 ans, était déjà “connu défavorablement”, comme on dit, des services de polices pour de multiples voies de fait. refus d’obtempérer, trafic de stupéfiant, provocation, conduite de voiture de sport sans permis…

Le déferlement insensé de violence dans toute le pays, qui fait suite à cet évènement était malheureusement prévisible. On peut dire qu’il s’inscrit dans une spirale tragique relevant de la fatalité. A force de repousser une réalité dérangeante, à force de ne pas vouloir faire de vague, on affronte la tempête qu’on n’a pas voulu voir venir.
La responsabilité des politiques apparaît aujourd’hui écrasante et ce ne sont pas leurs lamentations au sujet des victimes, leurs appels au calme, ni même leurs condamnations fermes d’actes injustifiables qui peut les exonérer du poids qui pèse sur leurs épaules malingres. On est en droit de juger sévèrement l’inertie, la couardise de nombre de dirigeants, mais que dire de ceux qui dans la position confortable d’opposants aboient leur haine et incitent délibérément à la révolte et aux dégradations, en appelant clairement au renversement par la révolution, de l'ordre établi démocratiquement.
La responsabilité des parents est tout aussi évidente. Aujourd’hui on voit la mère du “malheureux Nahel”, exiger que la justice abatte ses foudres sur le policier et prendre la tête d’une marche blanche en mémoire de son fils. On ne peut rester insensible au chagrin d’une mère, mais n’y avait-il pas pour les parents aimants, des questions à se poser sur le comportement de son enfant, et des mesures éducatives à prendre avant d’en arriver à cette funeste extrémité ?
Que dire enfin du désarroi de la population confrontée à des actes de vandalisme répétitifs et toujours plus destructeurs, mais toujours impunis. Et comment occulter le probable désarroi des policiers, toujours sur la sellette, soit en raison de leur inaction, soit au contraire pour avoir trop agi, et lâchés dans ces circonstances par leur hiérarchie et par des gouvernants apeurés par la vindicte de la populace ?

Aujourd’hui un drame est arrivé, préludant selon toute probabilité à d’autres car les Pouvoirs Publics paraissent s’obstiner à nier ou à sous-estimer le problème. Jusqu’où ira cette montée des périls que rien ne semble pouvoir stopper, telle est la question angoissante qui se pose désormais aux citoyens, déjà courbés sous le fardeau de crises incessantes. La moins préoccupante est sans doute celle hypothétique, touchant au climat. C’est curieusement aussi celle pour laquelle le gouvernement déploie le plus d’énergie, de taxes et de réglementations. C’est doublement navrant car il sera toujours accusé de n’en faire pas assez et une chose au moins est certaine : tout cela n’aura aucun effet sur le réchauffement...

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Bonaparte, lorsqu’il assiste à la première prise des Tuileries le 20 juin 1792, voit une troupe forte de cinq à six mille hommes. « Ils étaient, raconte son ami Bourrienne, déguenillés et burlesquement armés, vociférant, hurlant les plus grossières provocations…C’était, certes, ce que la population des faubourgs avait de plus vil et de plus abject. »
Au spectacle de Louis XVI, incapable d’autorité, et contraint d’arborer le bonnet phrygien rouge orné de la cocarde tricolore le futur Napoléon s’exclame: « Che coglione Quel couillon ! Comment a-t-on pu laisser entrer cette canaille ! Il fallait en balayer quatre ou cinq cents avec du canon, et le reste courrait encore !
Trois ans plus tard, lors de l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire, chargé d’obtenir la dispersion de la foule, il accepte à condition qu’on le laisse agir avec fermeté. Avant d’utiliser les grands moyens il avertit toutefois la foule :” que les honnêtes gens se retirent, je ne tire que sur la canaille”. Cela ne l’empêchera pas de faire feu sur les récalcitrants, faisant au moins 300 victimes. Le succès de l’opération lui vaudra toutefois d’être cité et applaudi pour la première fois à l'assemblée de la Convention, et de rester dans la mémoire populaire comme le “général Vendémiaire”.

Autre temps, autres mœurs, et on objectera que Bonaparte était loin d’être acquis à la démocratie…
N’empêche, à force de ne pas agir tant qu’il est temps, on risque bien de devoir un jour prendre des décisions terribles. Comme le disait Pascal, L'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête…

29 juin 2023

Ecologie à la brésilienne

M. Lula, président de la république brésilienne, est la coqueluche de tout le gratin peuplant le cénacle béni de la bien-pensance. Et tandis qu’on accuse son prédécesseur M. Bolsonaro de tous les méfaits de la terre, on pardonne bien volontiers les turpitudes, délits de corruption et autres petites incartades dont s’est rendu coupable l’actuel tenant du titre.

Accroché au pouvoir comme une sangsue, après avoir été sorti avec perte et fracas par la porte, il est parvenu à revenir par la fenêtre, ouverte par des juges complaisants.
Ce qui lui permet de pérorer urbi et orbi et de distribuer les leçons de vertu.

Il y a quelques jours, il s'est fait applaudir au pied de la Tour Eiffel, lors du concert "Power Our Planet", organisé le 22 juin dernier à l’initiative de l'ONG Global Citizen. Devant un parterre de gogos, bobos, et autres écolos nourris au lait du capitalisme occidental, il s’est livré à une violente diatribe contre les pays incarnant ce modèle, dont la France, en les accusant d’avoir “pollué la planète ces 200 dernières années” à cause de leur révolution industrielle. Sans la moindre once de gêne, il les met aujourd’hui en demeure de “payer la dette historique qu’ils doivent à la planète Terre”. Et les idiots incriminés, futurs payeurs quelque peu écervelés, de "faire du bruit" enthousiaste pour la star du moment !

Le lendemain, après avoir salué gracieusement son ami Mélenchon, chantre de l’idéologie socialiste la plus matérialiste et salissante, il assiste au pompeux “sommet pour un nouveau pacte financier”, et face à M. Macron, éberlué, il fait preuve de la même violence pour rejeter l’accord MERCOSUR de libre échange international, au motif qu’il est impossible pour son pays de se conformer aux nouvelles clauses obligeant à respecter les normes drastiques en matière de protection de l’environnement imposées par l’Europe.

Si l’on peut comprendre son exaspération face aux réglementations ubuesques du vieux monde, le bougre ne manque pas de culot.
Lui que certains encensent comme un apôtre de l’écologie prouve en la circonstance qu'il se moque de cette dernière comme de l’an quarante ! Pas question donc pour lui de renoncer aux engrais, pesticides et autres produits phytosanitaires destinés à doper la production.
Et d'ailleurs, n’a-t-il pas hésité il y a quelques mois à faire couler le vieux porte-avions Foch, bourré de déchets toxiques, en plein milieu de l’Atlantique ?
Et qu’a donc fait M. Lula, président de 2002 à 2010 pour défendre la planète ? Rien, comme l’attestent entre autres la joyeuse valse des taux de déforestation en Amazonie durant ses deux mandats successifs, culminant même à plus de 27000 kilomètres carrés par an entre 2002 et 2004…
Peu importe au fond puisque pour un homme réputé “de gauche”, tous les péchés sont, par principe et pour la bonne cause, absous…

22 juin 2023

Capitalisme Flamboyant

Elon Musk
est l’incarnation même du capitalisme flamboyant. Il associe esprit d’entreprise, innovation, et, last but not least, fortune.
Son parcours n’est pas exempt d’échecs, de revers et d’erreurs. Comme le capitalisme, il évolue par crises, mais il les surmonte avec vigueur et sort en règle vainqueur. Son imagination, son dynamisme et son enthousiasme semblent sans limite.

Aussi, il est assez jouissif, pour un vieux libéral, de le suivre, au sommet de sa réussite, parcourant le monde, et de voir à chacune de ses étapes les chefs d’États et leurs plus hauts représentants le recevoir en grande pompe sur le tapis rouge.
Aujourd’hui c’est en Inde qu’il rencontre le Premier Ministre Narendra Modi après son passage à Paris, où il fut reçu par notre cher président Emmanuel Macron.
Quel régal ce fut de voir ce dernier se contorsionner en flagorneries devant le grand patron yankee pour tenter de le convaincre d’investir “massivement” en France.

Il fallait oser, car il faut dire que le dirigeant de Tesla sait à quoi s’en tenir avec notre pays qui n’a de cesse de vouloir tout taxer, de s’opposer par des réglementations hypocrites à l'impérialisme américain, et de s’ériger en censeur universel de la bien-pensance.
Elon Musk n’a sans doute pas oublié les remontrances ineptes, en forme de menaces, du commissaire européen Thierry Breton à propos de Twitter, que les bureaucrates de Bruxelles n’ont de cesse de vouloir censurer : " Il fera ce qu'on lui demandera de faire s'il veut continuer à opérer sur le territoire européen" avait-il sermonné ex-cathedra. Vantant sans vergogne la censure étatique, il avait ajouté sentencieux qu’il attendait "davantage de progrès vers le plein respect du DSA (Digital Services Act)".
On sait ce que valent ces réglementations ubuesques dont on a déjà connu la lourdeur paralysante avec le calamiteux RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), qui pénalise l’usage d’internet en l’asphyxiant sous les contraintes, sans avoir la moindre efficacité en matière de sécurité.
Imperturbable, et usant d’une politesse obséquieuse, le turbulent entrepreneur américain répondit à son hôte élyséen par de vagues promesses, comme s’il s’amusait à singer les simagrées des politiciens lorgnant les voix des électeurs. Il annonça benoîtement “qu’il est probable que Tesla fasse quelque chose de très important en France dans les années à venir…”
Autrement dit, cause toujours, tu m’intéresses !

Lors de son escale parisienne, Elon Musk se prêta de bonne grâce au jeu de l’interview spéciale du journal de 20 heures. Face à l’interrogatoire à charge d’Anne-Sophie Lapix, journaliste de service public manifestant autant d’esprit critique qu’une bonne-sœur évoquant le Saint-Père, il resta d’une sérénité impériale. Il la débouta de toutes les torves accusations qu’elle lui débita avec un sourire angélique, un rien crispé. Comme s’il reprenait une élève inattentive, il affirma et réaffirma non sans une pointe d’irritation : “Oui, je l'ai déjà dit ! Twitter respectera la réglementation… C'est la quatrième fois que je le dis…”
Pesant ses mots, il s'empressa d'ajouter qu’il se gardera bien d’aller au-delà, considérant qu’il n’est pas sain d’être plus royaliste que le roi !

Il est certain que tout être doué d’un peu de bon sens devrait préférer le parler vrai et pragmatique de ce génial entrepreneur à celui, pompeux mais creux et sans lendemain, de celles et ceux qui sont supposés gouverner le peuple. Le premier peut certes se tromper mais il le paie cher et doit en permanence tirer les conséquences de ses actes, contrairement aux satrapes irresponsables qui pullulent et palabrent en vain sous les ors des Palais de la République.

Pour notre malheur, notre continent vieillissant, à cours d’inspiration et totalement assujetti aux billevesées de l’État-Providence, ne songe plus qu’à taxer et à réguler tandis qu’aux USA, on invente, on innove, on rayonne…
C‘est, encore pour un temps, la force du Nouveau Monde de pouvoir se renouveler, et ce, même avec des dirigeants aussi désespérants que ce pauvre Joe Biden. Entre mille exemples, ce dernier crut bon de traiter Xi Jinping de dictateur, alors que son Secrétaire d’État Anthony Blinken revenait juste d'une délicate mission visant à rabibocher Chine et États-Unis, …

17 juin 2023

La Honte

La Presse, les médias ont abondamment relaté un nouvel épisode dramatique de l’immigration incontrôlée, en Méditerranée, survenu au large des côtes grecques.

Une fois encore l’émotion, les regrets, les minutes de silence, et les hommages aux victimes ont fait office de pis aller dérisoire à l’absence de solution.
A défaut de résoudre ce problème terrible, les responsabilités mêmes sont éludées.

On accuse évidemment en premier lieu les passeurs cupides qui organisent ces exodes épouvantables en s’enrichissant sur le dos des malheureux à qui ils promettent, moyennant finance, un avenir radieux.
On évoque parfois, mais à mots feutrés, les Organisations Non Gouvernementales qui sont les alliés de facto des brigands et contribuent à entretenir l’image illusoire de l’El Dorado occidental.
On est beaucoup plus évasif pour évoquer la responsabilité des pouvoirs publics et des gouvernements qui se renvoient la balle par-dessus le filet percé des belles paroles et des vœux pieux européens.

En réalité, les passeurs font leur métier de brigands sans foi ni loi. Ils ne sont que les intermédiaires opportunistes, profitant de la crise.
Les ONG font leur métier d'idiots utiles, pétris de belles intentions et d’une bonne dose de pharisaïsme. Ils n’ont pas non plus créé le problème mais tirent de lui leur raison d’exister. Tout au plus sont-ils complices de facto des passeurs.
Les vrais responsables sont les Gouvernements. Eux ne font pas leur métier et n’assument pas leurs responsabilités. Ils ont le pouvoir et les moyens de s’opposer à ce désastre humain, mais par couardise, indétermination et souvent angélisme, n’en font rien ou quasi. On voit notamment qu’à Mayotte, ils ne parviennent même pas à surveiller un bras de mer par lequel transitent les dizaines de milliers de migrants en provenance des Comores ! Obsédés par le désir de tout réguler et de s’immiscer dans nos vies, ils s’avèrent incapables d’enrayer le chaos migratoire, invoquant toutes sortes de raisons foireuses pour tenter d’excuser leur inaction. Pire que tout peut-être, ils financent sur le dos de leurs contribuables les ONG racolant les candidats à l’émigration qui financent les passeurs. La boucle est bouclée de ce cercle vicieux de la honte…

08 juin 2023

Climato-Réalisme

Chaque incendie de forêt donne lieu à une nouvelle louchée d’informations à sens unique, accusant encore et toujours ce fameux dérèglement climatique, mis à toutes les sauces pour expliquer tout et n’importe quoi, sans une once d’esprit critique ni même le moindre recul que la prudence élémentaire exigerait pourtant. On glose ad nauseam sur les feux gigantesques observés un peu partout mais on ne s’interroge guère sur les causes immédiates de ces sinistres effrayants. Sauf erreur le climat n’a jamais allumé tout seul la moindre flamme, mais qu’importe, il a bon dos pour servir de bouc émissaire.

Dans le même temps, on assène à longueur de journée, qu’il existe un consensus scientifique incontournable et définitif au sujet du réchauffement climatique et de ses causes, impliquant paraît-il la responsabilité humaine, et sous-entendant généralement celle du capitalisme et du libéralisme.
Pourtant des voix, et pas des moindres, s’élèvent pour proposer un point de vue différent de la doxa et pour proposer des solutions moins destructrices que la tabula rasa des prêcheurs d’apocalypse. John Clauser prix Nobel de physique en 2022 s’est exprimé sans détour sur le sujet, apportant un peu d’eau fraîche au moulin du climato-réalisme. Ses propos, rejoignant ceux de son co-lauréat Alain Aspect, n’en sont pas moins alarmants : “Le discours populaire sur le changement climatique reflète une dangereuse corruption de la science qui menace l’économie mondiale et le bien-être de milliards de personnes. Une science climatique erronée s’est métastasée en une pseudoscience journalistique de choc.”

Hélas on entend peu ce discours de raison, étouffé qu’il est par le bruit assourdissant des moutons de la pensée unique.
Plusieurs livres sortis récemment vont dans le même sens. Notamment celui de Steven E Koonin, qui fut conseiller scientifique à la Maison Blanche du temps du président Obama. Le titre à lui seul est explicite: “Climat, La part d'incertitude”. Il méritera sans doute une analyse à venir dans ce blog. Tout comme l’ouvrage Sapiens et le climat, d’Olivier Postel-Vinay, ancien rédacteur en chef de la revue La Recherche, qui fait œuvre de paléo-climatologue en analysant sans idéologie préconçue, l’évolution chaotique du climat depuis des millénaires.

Pendant ce temps, le gouvernement persévère dans les contradictions et le non-sens. Elisabeth Borne était toute fière d'annoncer il y a deux ans à peine la fermeture de la centrale de Fessenheim, au nom de la transition énergétique. Aujourd’hui, elle fait sien le programme de renucléarisation massif du Président de la République.
Cela ne l’empêche pas d’annoncer des propositions à venir pour accélérer la réduction des émissions de CO2 dans une perspective catastrophiste de "+4⁰C à l'horizon 2100". Le coût de ces mesures dont l'efficacité serait évidemment négligeable, dépasserait allègrement les 300 milliards d’euros et de toute évidence aurait des conséquences désastreuses sur l’industrie qu’elle affirme vouloir doper…
Décidément, le gouvernement, plus irrationnel et inconséquent que jamais, est en passe de devenir un asile psychiatrique…

31 mai 2023

L'impôt en questions

Une fois n'est pas coutume, le Trésor Public s'intéresse, ou fait semblant de s'intéresser, au ressenti du contribuable.
Profitant du moment exquis de la déclaration de revenus, et tandis qu'il nous promet une chasse accrue et plus impitoyable que jamais aux fraudeurs et aux évadés fiscaux, une gentille enquête de satisfaction est proposée aux citoyens (Consultation en avoir pour mes impôts).
Il est écrit qu’à travers ce questionnaire, "tous les Français sont invités à donner leur avis sur les impôts et l'utilisation qui en est faite dans les différents domaines d'intervention de l'État et des autres administrations publiques. Les réponses permettront de tirer des enseignements pour les prochains budgets."
On n'en croit bien sûr pas un mot, pas davantage en tout cas que le gros pschiiit qui résulta du fameux Grand Débat lors de la crise des Gilets Jaunes.
Quelle est d'ailleurs la valeur d'un questionnaire anonyme, qui ne précise pas la position du répondant face à l'impôt, et qui n'exclut pas qu'une personne puisse envoyer plusieurs réponses ? Il ne s’agit ni d’un vote, ni même d’un sondage en somme.

N'empêche, on peut s'épancher et rêver d'être entendu. Ça ne coûte rien et ça soulage un peu...
On peut déplorer par exemple que tant et plus d'argent soit dépensé pour la santé et l'éducation et que la qualité du service public soit si médiocre et en constante dégradation.
On peut demander, vu l'inefficacité des politiques publiques, que soient revue la gestion de ces domaines et qu'on les ouvre davantage aux initiatives privées.
On peut exprimer son mécontentement devant des dépenses choquantes, notamment les subventions publiques à la Presse, aux syndicats et aux associations non, voire anti-gouvernementales.
On peut réclamer une baisse drastique des frais de fonctionnement, énormes et maintes fois épinglés par la Cour des Comptes, des trop nombreux haut comités, agences étatiques, et instances publiques de tout poil (départements, régions...).
On peut déplorer l'augmentation continue des déficits et donc de la dette du pays, inacceptables à ce niveau, eu égard aux taux d'imposition très élevés.
On peut enfin regretter que l’État soit contraint d’emprunter pour couvrir des dépenses sociales, reconductibles sans fin, contrairement à celles d'investissement.

Mais imaginer que ces opinions, relevant du simple bon sens, puissent impacter la stratégie fiscale, relève hélas d’une douce illusion…

29 mai 2023

Des Insoumis, des vrais

Quel pourrait être le point commun reliant deux artistes qui viennent de disparaître ? Hormis le fait de chanter, sans doute d'être des insoumis, au vrai sens du terme. Pas comme ces guignols sinistres qui font de la démagogie la plus vile leur seule politique, et de la nostalgie du Grand Soir l'exutoire de leur haine de classe...

Jean-Louis Murat (1952-2023) et Tina Turner (1939-2023) se sont dressés de toutes leurs forces contre un destin contraire et, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, ont puisé leur énergie dans les épreuves. Par amour propre ils n’hésitèrent pas à sortir des chemins balisés, à se priver de toute facilité, et refusèrent tout assujettissement.
Résultat, leurs parcours furent quelque peu chaotiques mais chacun  à sa manière, a laissé dans son sillage quelques pépites inoubliables qui doivent tout à leur talent et à leur énergie.

Tina Turner donna un nouveau souffle puissant, décapant, au Rhythm 'n Blues. Point n’est besoin de trop insister sur cette carrière qui atteignit les cimes de la notoriété internationale.
Il sera ici davantage question de celle de Jean-Louis Murat, beaucoup plus confidentielle.
On peut certes expliquer cette discrétion par la volonté de l’artiste de fuir les sunlights et les grands médias, pire, de manifester des mouvements d’humeur homériques à l’encontre des grands circuits de production et de se livrer parfois à de violentes critiques ad hominem.
Le fait est que contrairement à beaucoup d’artistes prétendument engagés, Murat sut éviter tout embrigadement politique : "Je n’ai jamais été de gauche une seule minute dans ma vie, mais je n’ai jamais été de droite non plus", affirmait-il.
S’agissant de la protection de l’environnement, à laquelle sa nature paysanne était très attachée, il s’insurgeait toutefois de voir la cause dévoyée par “les nullards” ultra médiatisés aux discours bien éloignés des actes.
N'hésitant pas à braver le consensus politiquement correct, il ne dédaignait pas de jeter quelques pavés dans la mare: "Je suis très pro américain, un peu pour la provoc. Je fais partie des 3% de Français qui étaient pour l’intervention en Irak…"

Derrière les éclats de voix, et les controverses tonitruantes, Jean-Louis Murat était néanmoins un artiste très sensible, dont les chansons révélaient une âme à fleur de peau, un talent poétique rare à notre époque, le tout magnifié par une musicalité exquise et une voix suave aux accents frissonnants quoiq'un peu désabusés.

Pour ma part, au sein d’une production pléthorique, qui mériterait d’être mieux connue, je retiens comme un petit trésor son album Le Manteau de Pluie qui m’avait séduit lors de sa sortie il y a déjà bien longtemps. Je ne me lasse pas des mélopées sensuelles qu'il recèle: Sentiment Nouveau, Col de la Croix-Morand , l’Ephémère, Cours Dire aux Hommes Faibles, L'Infidèle, le Lien Défait...
En somme, jamais Jean-Louis Murat ne sera pour moi un artiste maudit. Et après tout, quelqu’un qui aime l’Amérique, le Blues et Baudelaire ne peut être foncièrement mauvais...


18 mai 2023

En Roue Libre

En roue libre, à la dérive, à la ramasse, en vrille, à la va-comme-j’te-pousse, à la godille, autant de qualificatifs pour décrire l’action gouvernementale.
L’actualité fourmille hélas de ces contretemps, bévues, manœuvres dilatoires, atermoiements, errements, contradictions qui rendent chaque jour un peu plus illisible la stratégie de nos dirigeants. En ont-ils une, c’est bien la question ?
On a vu la sérénité trompeuse d’un ministre de la santé, masquant mal le fait qu’il semble complètement dépassé par les évènements.
On a vu la démagogie à la petite semaine du titulaire du portefeuille des Comptes Publics pointant d’un doigt accusateur les gros patrimoines, supposés par nature, frauder le fisc.

Aujourd’hui, c’est le jour du satrape régnant à “l'Économie et aux Finances et à la souveraineté industrielle et numérique” (moins elle a de sens, plus la liste des titres ministériels s’allonge). M. Lemaire, grand chef à Bercy, infatué “comme jamais”, fait la leçon aux “multinationales” du secteur agro-alimentaires. Il les tient pour directement responsables de l’inflation du coût du panier de la ménagère et les menace de les désigner à la vindicte populaire, c’est-à-dire leur faire subir le supplice du Name and Shame, s’ils n’obtempèrent pas illico à ses injonctions à réduire leurs marges bénéficiaires. Il argue du fait qu’elles profiteraient honteusement de l'inflation. Il oublie seulement que la grande responsable de la montée des prix, c’est la dévaluation de l’argent induite par l’injection massive de monnaies, ordonnée au sommet de l’Etat. Le “consommateur” paie ainsi aujourd’hui un peu de la note du “quoi qu’il en coûte”. Il occulte également la manne providentielle qui revient au Trésor Public sous forme de taxes, dont il n’a pas fait mine de baisser les taux pour soulager la dite ménagère en période d’inflation ! Il pousse même le cynisme jusqu’à prétendre qu’elles servent à financer les boucliers tarifaires et chèques d’aide qu’il a mis en place. Autrement dit, lui peut continuer à pomper le contribuable puisque c’est pour son bien et donner d’une main ce qu’il reprend de l’autre ! La ficelle est un peu grosse, d’autant qu’il arrose plus qu’il ne reçoit ce qui le conduit à toujours plus endetter le peuple. Paradoxe amusant, il y a peu de temps le ministre de l’économie fustigeait les enseignes qui offraient à leur clientèle de trop fortes promotions. Il pondit même la loi egalim pour encadrer et contraindre ces rabais (qui ne servit au demeurant à rien d’autre qu’à renchérir les denrées concernées…). Quant à la rigueur budgétaire, elle est annoncée régulièrement comme les promesses du barbier, mais sont toujours repoussées sine die…

Le triste épisode de St Brévin ravive le débat sur la politique, quasi inexistante, de contrôle de l'immigration et fait se contredire Élisabeth Borne, chef du gouvernement. Après avoir annoncé un report de la n-ième loi sur le sujet, “faute de majorité”, elle fait un virage à 180 degrés, affirmant que la dite loi sera présentée en début d’été… Pendant ce temps, Dominique Faure, ministre inconnue des collectivités territoriales, se ridiculise en affirmant après l’attentat, dans un tweet pathétique, que le maire avait reçu une protection rapprochée face aux menaces dont il faisait l’objet ! Efficace la protection, pourrait-on ironiser... Comme les carabiniers, elle est juste arrivée un peu tard… Pour se racheter, elle annonce quelques jours plus tard un “plan alarme élus”, dont on peut prédire qu’il sera à peu près aussi efficace qu’un cautère sur une jambe de bois !

M. Macron tente de son côté de faire oublier le tapage ayant accompagné la promulgation de sa loi sur les retraites. Il se déplace en province, multiplie les prises de paroles et les nouveaux engagements, en vain jusqu’à présent. Il faut dire que lui aussi patauge dans les contre-pieds et les apories. Après avoir contribué à l’action des gouvernements ayant désindustrialisé la France, il prêche l’inverse. Après avoir personnellement revendiqué la stratégie de démantèlement de la filière nucléaire, et fermé la centrale de Fessenheim, il voudrait désormais en ouvrir de nouvelles un peu partout ! Malheureusement, les vœux pieux sont souvent lettres mortes. La réindustrialisation ne se décrète pas.
Et comme on l’a vu précédemment, la nouvelle traque fiscale, annoncée par le ministre des comptes publics n’est pas de nature à rassurer les grands groupes industriels…

Sur le radeau de la méduse de l’éducation nationale, en perdition, le ministre Pap N'Diaye n’a qu’une obsession, celle de favoriser “la mixité sociale”. Comme le chef de l’État, il prend ses désirs pour la réalité, imaginant qu’un coup de baguette magique bureaucratique permettra d’atteindre l’objectif. Plutôt que de se préoccuper de la baisse de niveau régulière, devenue alarmante, de l'éducation dans notre pays, il attaque le secteur privé qui surnageait encore, et entend y mettre le bordel de sa lubie égalitaire…

Enfin, M. Darmanin, à la moustache adolescente mais fort en gueule et coutumier des coups de mentons martiaux, se croit autorisé à stigmatiser la politique de Georgia Meloni, qui tente en Italie d’enrayer le chaos migratoire. Il n’hésite pas à l’insulter, lui qui s’avère incapable de remédier aux effets désastreux de la passoire française, et dont la politique n’est que belles paroles et expédients inoffensifs. Plus fort encore, il critique l’impuissance du gouvernement italien alors qu’il ne manquait pas de s’insurger lorsque celui-ci prenait de vraies mesures, notamment lors de l’affaire de l’Ocean Viking en 2022 et plus anciennement contre l’action déterminée de Matteo Salvini. Quel est donc l’intérêt de se fâcher avec un pays ami et voisin avec lequel nous aurions tout intérêt à collaborer ? Rien sinon essayer de faire oublier sa propre incurie…

10 mai 2023

Traque Fiscale

C’est une évidence. Il y a un acharnement féroce et opiniâtre à punir par l’impôt ceux qu’il est convenu d’appeler “les Riches”, dans notre pays confit dans le socialisme revanchard.

La toute récente actualité en fournit encore un exemple édifiant.

Gabriel Attal, ministre délégué chargé des Comptes Publics a indiqué mardi 9 mai sur France Inter vouloir augmenter de 25% les contrôles ciblés "notamment sur les plus gros patrimoines". Il veut également créer "une sanction d'indignité fiscale et civique".

Espère-t-il combler par cette mesure l'abîme déficitaire public creusé par les dirigeants de son espèce, bien intentionnés mais incurablement prodigues des deniers d’autrui ? Ou bien imagine-t-il pouvoir calmer l’ardeur insurrectionnelle des factions braillardes réclamant toujours plus de justice sociale et d’égalité ?
Peu importe, car il n’obtiendra sans doute ni l’un ni l’autre.
 
Cet effet d'annonce ne convaincra personne parmi les opposants au gouvernement actuel. Nul doute en revanche que sa tonalité accusatrice sera de nature à pousser encore un peu plus les gens fortunés à quitter notre pays et à dissuader les entreprises profitables d'y installer leur siège social. Quant à boucher le trou budgétaire, il faudrait bien davantage qu’une manne hypothétique…

La France, qui détient le triste record de pression fiscale, reste donc obsédée par l’argent et accrochée aux croyances stupides selon lesquelles il suffirait d’appauvrir les riches pour enrichir les pauvres. Si c’était vrai, tout serait si simple !

En attendant, on entendra longtemps encore parler d’évasion fiscale, ce qui laisse supposer qu’il y a une prison du même nom. On n’a pas fini d’entendre blâmer les paradis fiscaux, qui démontrent a contrario l’existence d’enfers homonymes. On continuera même de flétrir l’optimisation fiscale. C’est pourtant un sport national pratiqué par tout un chacun à son niveau, ne serait-ce que pour profiter au mieux des niches aménagées dans l'invraisemblable labyrinthe fiscal…

30 avril 2023

La méthode Coué du docteur Braun

Le bon docteur Braun, ci-devant ministre de la Santé, pratiquait, dans une vie antérieure, les traitements intensifs et les soins d’urgence.
Il semble être devenu dans ses nouvelles fonctions politiques, adepte de la bonne vieille méthode Coué.

Chacun connaît l’état de plus en plus calamiteux de notre système de santé, qui coûte très cher (un des 4 ou 5 plus onéreux au monde) et qui perd paradoxalement dans le même temps son efficacité.
Les problématiques non résolues sont légions et malgré une pléthore de lois depuis quelques décennies et 5 ou 6 “plans” de redressement depuis l’ère Macron, le mal ne fait qu’empirer. A croire que les remèdes proposés aggravent les choses…

Face à ce marasme, M. Braun reste impassible pour ne pas dire serein, et plutôt que d’annoncer encore de vastes et définitives réformes, tout se passe comme s’il avait choisi de minimiser voire de nier la dure réalité au profit de chimères lénifiantes. Au coup par coup, il répond sur l’air “du tout ira très bien”.
Quelques sujets tirés de l’actualité permettent d’en juger.

Face au fléau de la désertification médicale, quasi organisée par les pouvoirs publics via une planification aveugle et obtuse, M. Braun affirme benoîtement que chaque patient chronique sans médecin traitant sera contacté avant l’été. Par qui et pour quoi faire, la chanson ne le dit pas.

Confronté au problème de l'intérim médical qui n’est lui aussi qu’une des conséquences de la même planification, le ministre bloque les rémunérations paraît-il extravagantes des "mercenaires" auxquels les hôpitaux sont contraints de faire appel pour pallier dans l’urgence les défections. Résultat, ces mêmes établissements se retrouvent sans médecin dans de nombreuses disciplines. Monsieur le ministre ne voit manifestement pas la pénurie qui se fait jour et déclare avec une tranquille assurance, qu’aucun service ne fermera en avril. Par quel coup de baguette magique, nul ne sait…

Pour apaiser la colère des médecins de ville qui réclament depuis des années à grands cris une revalorisation de leurs actes, il fait mine d'accéder à leur demande, en accordant royalement une augmentation du tarif des consultations de 1,5€, passant ainsi de 25 à 26,5€ (la moyenne européenne étant plus du double...). Dans le même temps, il reconnaît la revendication juste des internes hospitaliers en grève, et fait porter la responsabilité du malaise aux établissements, occultant celle, écrasante, du gouvernement…

Pour résoudre la problématique des défaillances grandissantes de l’approvisionnement des médicaments, causée en grande partie par la politique étatique de sous-tarification et d’obligation absurde de recourir systématiquement aux produits génériques, M. Braun propose un grand plan nébuleux portant sur “les médicaments essentiels”, supposé on ne sait pas bien comment, éviter les ruptures de stocks.

Enfin, pour remédier enfin à l’exclusion arbitraire des soignants non vaccinés contre le COVID-19, le ministre annonce leur réintégration, mais sur le terrain, on attend toujours la concrétisation de cette mesure, si tant est que les personnes concernées n’aient pas trouvé par elles-mêmes des solutions alternatives.

Parler et ne rien faire, tel semble donc résumer le programme de ce ministre discret, mais totalement dépassé par une situation qui prend l’allure d’un vrai désastre... N'est-ce pas en définitive la stratégie générale du gouvernement ?