Une fois encore la violence urbaine défraie la chronique et offre une triste image de notre pays.
L’inversion des valeurs qui devient hélas la règle d’une société sans repère vient d’atteindre un paroxysme : à la suite d’un banal contrôle routier, un policier se trouve en prison pour avoir tenté de faire respecter l’ordre public tandis que les hommages pleuvent, y compris du plus haut de l’État, pour honorer la mémoire d’un voyou, mort pour avoir refusé d’obtempérer.
Le premier avait semble-t-il un parcours exemplaire, distingué à maintes reprises pour son efficacité et son courage. Le second, âgé d’à peine 17 ans, était déjà “connu défavorablement”, comme on dit, des services de polices pour de multiples voies de fait. refus d’obtempérer, trafic de stupéfiant, provocation, conduite de voiture de sport sans permis…
Le déferlement insensé de violence dans toute le pays, qui fait suite à cet évènement était malheureusement prévisible. On peut dire qu’il s’inscrit dans une spirale tragique relevant de la fatalité. A force de repousser une réalité dérangeante, à force de ne pas vouloir faire de vague, on affronte la tempête qu’on n’a pas voulu voir venir.
La responsabilité des politiques apparaît aujourd’hui écrasante et ce ne sont pas leurs lamentations au sujet des victimes, leurs appels au calme, ni même leurs condamnations fermes d’actes injustifiables qui peut les exonérer du poids qui pèse sur leurs épaules malingres. On est en droit de juger sévèrement l’inertie, la couardise de nombre de dirigeants, mais que dire de ceux qui dans la position confortable d’opposants aboient leur haine et incitent délibérément à la révolte et aux dégradations, en appelant clairement au renversement par la révolution, de l'ordre établi démocratiquement.
La responsabilité des parents est tout aussi évidente. Aujourd’hui on voit la mère du “malheureux Nahel”, exiger que la justice abatte ses foudres sur le policier et prendre la tête d’une marche blanche en mémoire de son fils. On ne peut rester insensible au chagrin d’une mère, mais n’y avait-il pas pour les parents aimants, des questions à se poser sur le comportement de son enfant, et des mesures éducatives à prendre avant d’en arriver à cette funeste extrémité ?
Que dire enfin du désarroi de la population confrontée à des actes de vandalisme répétitifs et toujours plus destructeurs, mais toujours impunis. Et comment occulter le probable désarroi des policiers, toujours sur la sellette, soit en raison de leur inaction, soit au contraire pour avoir trop agi, et lâchés dans ces circonstances par leur hiérarchie et par des gouvernants apeurés par la vindicte de la populace ?
Aujourd’hui un drame est arrivé, préludant selon toute probabilité à d’autres car les Pouvoirs Publics paraissent s’obstiner à nier ou à sous-estimer le problème. Jusqu’où ira cette montée des périls que rien ne semble pouvoir stopper, telle est la question angoissante qui se pose désormais aux citoyens, déjà courbés sous le fardeau de crises incessantes. La moins préoccupante est sans doute celle hypothétique, touchant au climat. C’est curieusement aussi celle pour laquelle le gouvernement déploie le plus d’énergie, de taxes et de réglementations. C’est doublement navrant car il sera toujours accusé de n’en faire pas assez et une chose au moins est certaine : tout cela n’aura aucun effet sur le réchauffement...
*********************
Bonaparte, lorsqu’il assiste à la première prise des Tuileries le 20 juin 1792, voit une troupe forte de cinq à six mille hommes. « Ils étaient, raconte son ami Bourrienne, déguenillés et burlesquement armés, vociférant, hurlant les plus grossières provocations…C’était, certes, ce que la population des faubourgs avait de plus vil et de plus abject. »
Au spectacle de Louis XVI, incapable d’autorité, et contraint d’arborer le bonnet phrygien rouge orné de la cocarde tricolore le futur Napoléon s’exclame: « Che coglione Quel couillon ! Comment a-t-on pu laisser entrer cette canaille ! Il fallait en balayer quatre ou cinq cents avec du canon, et le reste courrait encore !
Trois ans plus tard, lors de l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire, chargé d’obtenir la dispersion de la foule, il accepte à condition qu’on le laisse agir avec fermeté. Avant d’utiliser les grands moyens il avertit toutefois la foule :” que les honnêtes gens se retirent, je ne tire que sur la canaille”. Cela ne l’empêchera pas de faire feu sur les récalcitrants, faisant au moins 300 victimes. Le succès de l’opération lui vaudra toutefois d’être cité et applaudi pour la première fois à l'assemblée de la Convention, et de rester dans la mémoire populaire comme le “général Vendémiaire”.
Autre temps, autres mœurs, et on objectera que Bonaparte était loin d’être acquis à la démocratie…
N’empêche, à force de ne pas agir tant qu’il est temps, on risque bien de devoir un jour prendre des décisions terribles. Comme le disait Pascal, L'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête…
L’inversion des valeurs qui devient hélas la règle d’une société sans repère vient d’atteindre un paroxysme : à la suite d’un banal contrôle routier, un policier se trouve en prison pour avoir tenté de faire respecter l’ordre public tandis que les hommages pleuvent, y compris du plus haut de l’État, pour honorer la mémoire d’un voyou, mort pour avoir refusé d’obtempérer.
Le premier avait semble-t-il un parcours exemplaire, distingué à maintes reprises pour son efficacité et son courage. Le second, âgé d’à peine 17 ans, était déjà “connu défavorablement”, comme on dit, des services de polices pour de multiples voies de fait. refus d’obtempérer, trafic de stupéfiant, provocation, conduite de voiture de sport sans permis…
Le déferlement insensé de violence dans toute le pays, qui fait suite à cet évènement était malheureusement prévisible. On peut dire qu’il s’inscrit dans une spirale tragique relevant de la fatalité. A force de repousser une réalité dérangeante, à force de ne pas vouloir faire de vague, on affronte la tempête qu’on n’a pas voulu voir venir.
La responsabilité des politiques apparaît aujourd’hui écrasante et ce ne sont pas leurs lamentations au sujet des victimes, leurs appels au calme, ni même leurs condamnations fermes d’actes injustifiables qui peut les exonérer du poids qui pèse sur leurs épaules malingres. On est en droit de juger sévèrement l’inertie, la couardise de nombre de dirigeants, mais que dire de ceux qui dans la position confortable d’opposants aboient leur haine et incitent délibérément à la révolte et aux dégradations, en appelant clairement au renversement par la révolution, de l'ordre établi démocratiquement.
La responsabilité des parents est tout aussi évidente. Aujourd’hui on voit la mère du “malheureux Nahel”, exiger que la justice abatte ses foudres sur le policier et prendre la tête d’une marche blanche en mémoire de son fils. On ne peut rester insensible au chagrin d’une mère, mais n’y avait-il pas pour les parents aimants, des questions à se poser sur le comportement de son enfant, et des mesures éducatives à prendre avant d’en arriver à cette funeste extrémité ?
Que dire enfin du désarroi de la population confrontée à des actes de vandalisme répétitifs et toujours plus destructeurs, mais toujours impunis. Et comment occulter le probable désarroi des policiers, toujours sur la sellette, soit en raison de leur inaction, soit au contraire pour avoir trop agi, et lâchés dans ces circonstances par leur hiérarchie et par des gouvernants apeurés par la vindicte de la populace ?
Aujourd’hui un drame est arrivé, préludant selon toute probabilité à d’autres car les Pouvoirs Publics paraissent s’obstiner à nier ou à sous-estimer le problème. Jusqu’où ira cette montée des périls que rien ne semble pouvoir stopper, telle est la question angoissante qui se pose désormais aux citoyens, déjà courbés sous le fardeau de crises incessantes. La moins préoccupante est sans doute celle hypothétique, touchant au climat. C’est curieusement aussi celle pour laquelle le gouvernement déploie le plus d’énergie, de taxes et de réglementations. C’est doublement navrant car il sera toujours accusé de n’en faire pas assez et une chose au moins est certaine : tout cela n’aura aucun effet sur le réchauffement...
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Bonaparte, lorsqu’il assiste à la première prise des Tuileries le 20 juin 1792, voit une troupe forte de cinq à six mille hommes. « Ils étaient, raconte son ami Bourrienne, déguenillés et burlesquement armés, vociférant, hurlant les plus grossières provocations…C’était, certes, ce que la population des faubourgs avait de plus vil et de plus abject. »
Au spectacle de Louis XVI, incapable d’autorité, et contraint d’arborer le bonnet phrygien rouge orné de la cocarde tricolore le futur Napoléon s’exclame: « Che coglione Quel couillon ! Comment a-t-on pu laisser entrer cette canaille ! Il fallait en balayer quatre ou cinq cents avec du canon, et le reste courrait encore !
Trois ans plus tard, lors de l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire, chargé d’obtenir la dispersion de la foule, il accepte à condition qu’on le laisse agir avec fermeté. Avant d’utiliser les grands moyens il avertit toutefois la foule :” que les honnêtes gens se retirent, je ne tire que sur la canaille”. Cela ne l’empêchera pas de faire feu sur les récalcitrants, faisant au moins 300 victimes. Le succès de l’opération lui vaudra toutefois d’être cité et applaudi pour la première fois à l'assemblée de la Convention, et de rester dans la mémoire populaire comme le “général Vendémiaire”.
Autre temps, autres mœurs, et on objectera que Bonaparte était loin d’être acquis à la démocratie…
N’empêche, à force de ne pas agir tant qu’il est temps, on risque bien de devoir un jour prendre des décisions terribles. Comme le disait Pascal, L'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête…
8 commentaires:
Vous devriez être content, Pierre-Henri, voila qui rappelle le cher pays de "l'Oncle Sam" (la "maison mère"... rires) ! Malbouffe, télé-réalité, plus de retraite, violences ethniques, il ne manque plus que l'autorisation du "hijab" pour qu'on "coche toutes les cases"...
Votre obsession anti-américaine vous égare... La problématique actuelle est tristement française et n'a guére de rapport avec les sujets que vous évoquez.
Je suis désolé de vous contredire mais embrasement des banlieues principalement peuplées de "minorités" suite à une "bavure" (supposée ou réelle), cela ne vous rappelle pas l'épisode Georges Floyd ?
Il est évident qu'en France où l'on comprend si mal le modèle américain (pourtant inspiré par nos plus grands esprits libéraux) on a une fâcheuse tendance à prendre ce qu'il y a de moins bon. Nous avons donc les inconvénients d'un système sans en avoir les avantages. Le problème est donc pour l'heure surtout français, hélas...
J'ai beau chercher, mis à part la liberté d'expression bien plus grande que chez nous et la possibilité de voir DSK avec des menottes (là où, chez nous, Sarkozy s'était plaint d'avoir dû "commander une pizza" comme le quidam moyen lors de sa garde à vue !), je ne vois aucun avantage au "modèle" (sic) américain...
Bien à vous.
C'est précisément ce que je déplore. L'Amérique reste très méconnue en France et peu de gens accordent hélas beaucoup d'importance à la liberté d'expression. Il faut dire que loin d'enseigner les vertus du modèle démocratique made in US, l'école de la République les occulte quand elle ne les méprise pas. A votre décharge, vous n'êtes donc pas seul à passer à côté.
Essayez de vous départir de vos a priori et lisez Tocqueville, vous verrez, c'est très accessible, toujours très actuel et si limpide que tout devient évident. J'ose même vous signaler mon propre ouvrage, L'Esprit de l'Amérique. Sans doute vous paraîtrait-il un tantinet partisan, mais j'ai la faiblesse de penser qu'il puisse nourrir le débat...
Merci pour ces pistes mais entre la théorie et la pratique, je crains qu'il y ait un fossé...
Bonne fête, du coup... :-)
En tous cas, bravo Pierre-Henri pour votre rapidité et votre perspicacité : il ne vous a pas fallu longtemps pour dénouer le nœud de cette affaire et conclure à l'innocence du pandore incriminé, avant même la fin de l'enquête et de la procédure judiciaire... :-)
François
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