Il en est ainsi de ceux dédiés à la santé et à l'éducation. Messieurs François Braun et Pap NDiaye n'ont fait qu'y passer. Inconnus ils étaient, inconnus ils seront, au terme de leur parcours météorique.
Un an à peine pour convaincre, dans un système verrouillé, ce n'est pas une sinécure ! Autant dire, mission impossible.
C'est avec un brin de compassion qu'on put entendre lors de sa passation de pouvoir, le ministre de la santé en partance faire le bilan de son bref passage avenue de Ségur en forme de déconfiture : "Je me demande encore ce qui a poussé un urgentiste de province à s'embarquer dans cette aventure."
Il avança bien quelques explications mais on ne le sentait pas trop convaincu lui-même.
De toute manière le Président de la République, grand maître des horloges (à défaut de mieux), mais toujours très satisfait de lui après ses fameux "100 jours" au goût de Berezina, n'a rien de tangible à proposer aux nouveaux impétrants, hormis d'être "exemplaires", d'agir "avec la "plus grande dignité" et d'éviter "les comportements inappropriés".
Voilà donc l'État dans lequel erre la République ! On ne saurait mieux résumer le pavé sartrien oscillant entre l'Être et le Néant...
Si l'on peut craindre que le sémillant Gabriel Attal se brûle les ailes en pénétrant dans le chaudron infernal de l'éducation, il n'est pas interdit de garder un infime espoir qu'il fasse moins pire que ses prédécesseurs.
On ne se fait aucune illusion en revanche sur les capacités d'Aurélien Rousseau à la santé. Haut fonctionnaire formé dans le moule de l'ENA, son passé est celui d'un apparatchik socialiste pur jus. Engagé au PCF, il dériva par opportunisme vers le PS, avant de rejoindre le grand courant macroniste.
Son expérience en matière de santé se résume grosso modo à la direction de l'ARS d'Ile de France durant 3 petites années. Aucun espoir donc qu'il puisse se défaire des œillères idéologiques bornant par avance son chemin entre les limites étroites du centralisme bureaucratique dans lequel s'enlise irrémédiablement notre pays...