09 janvier 2007

George W. Bush est-il aussi mauvais qu'on le dit ?


On connaît l'appréciation péjorative et sans nuance portée par nombre de Français sur le président américain. Tellement péjorative qu'elle autorise le Parti Socialiste dans sa torve dialectique, à faire aujourd'hui de Bush un épouvantail anti-Sarkozy ! Degré zéro de la politique...
Mais, s'agissant de ceux qui sont de bonne foi, leurs critères de jugement sont-ils suffisamment objectifs et connaissent-ils vraiment la réalité américaine ?
Quelques chiffres glanés ici ou là dans la presse m'incitent à penser que non. Comme en général le jugement porté en France sur le chef de l'Etat et sur les politiciens n'est guère meilleur, il ne paraît pas inutile de préciser ici quelques faits difficilement contestables dans l'espoir de contribuer à faire évoluer un tant soit peu les mentalités.

Dans le Figaro : L'économie américaine a plutôt bien fini l'année 2006. Le nombre de créations nettes d'emploi en décembre est de 167.000 portant à 1,9 millions le total pour l'année 2006. Le taux de chômage est de 4,5%. Depuis août 2003 l'économie américaine a ainsi créé 7,2 millions d'emplois, ce qui dépasse le bilan de l'Europe et du Japon réunis !
En dépit d'une certaine récession du marché immobilier et des fluctuations du cours des matières énergétiques, le taux de croissance du PIB s'est maintenu au dessus de 3% à l'issue des quatre derniers trimestres (à peine 2% en France).
S'agissant du pouvoir d'achat (de la « vie chère » comme dirait madame Royal dans son volapük racoleur), le bilan et les perspectives pour 2007 paraissent plutôt flamboyants par rapport à ce qu'on voit chez nous : les salaires ont augmenté en moyenne de 4,6% en 2006, tandis que l'inflation est restée stable autour de 2%.
Sur le plan fiscal, le Trésor Public américain, en appliquant une stratégie inverse de la nôtre, engrange des recettes record :+ 14,6% en 2005 et + 11,8% en 2006 malgré les baisses spectaculaires d'impôts ordonnées par George W. Bush (les économistes français avaient bien ri à l'époque sur les effets selon eux désastreux d'une telle mesure).
Parallèlement et nonobstant les faramineuses dépenses de guerre en Irak et en Afghanistan, le déficit budgétaire fédéral est tombé à 2% et devrait se maintenir à ce niveau en 2007 d'après les experts.

Dans le même temps, on apprend par le Washington Post, guère suspect de connivence avec le président actuel, que ce dernier peut s'honorer d'avoir mis en place le plus ambitieux programme d'aide aux pays sous-développés jamais vu : depuis son entrée en fonction, George W. Bush a tout simplement triplé l'aide aux pays sous-développés, portant la contribution américaine de 1,4 à 4 milliards de dollars/an.
On peut rappeler qu'il l'a amplifiée par un vaste programme de lutte anti SIDA : 15 milliards $ sur 5 ans dans le « President's Emergency Plan for AIDS Relief » (PEPFAR) et anti-paludisme : 1,2 milliards $ en Juin 2005 dans le but de réduire de 50% la mortalité dans 15 pays africains.

On se souvient par comparaison qu'en août 2006 le journal Le Monde a publié les résultats d'une étude réalisée par le Pr Stiglitz (plutôt hostile comme chacun sait à l'administration Bush) pour le Center for Global Development, un think tank américain, visant à classer les pays riches en fonction de l'aide accordée aux pays pauvres. La France était au 18è rang sur 21 ! En outre on pouvait y lire qu'elle accorde son aide à des pays "peu démocratiques et pas si pauvres", et fait partie de ceux qui vendent le plus d'armes aux dictatures..

On pourrait enfin, à condition de faire preuve d'un minimum d'honnêteté intellectuelle, porter également au crédit de l'administration américaine actuelle ses efforts colossaux pour tenter de libérer l'Irak et l'Afghanistan des odieuses tyrannies auxquelles leurs peuples étaient asservis.
Certes la réussite est encore loin d'être acquise, mais ne dit-on pas à la manière d'un proverbe, "qu'il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer"...

De toute manière, il est à craindre hélas dans notre beau pays si crédule, que la mauvaise foi et l'ignorance, cultivées avec opiniâtreté jusqu'au sommet de l'Etat, continuent encore longtemps de nier ces évidences criantes.

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