28 octobre 2025

Citations

Le tohu-bohu politique actuel est fertile en contradictions, retournements de vestes et diverses renonciations. Si les électeurs ont souvent la mémoire courte, les archives audio-visuelles sont parfois bienvenues pour rappeler crûment ces écarts inconséquents de langage :

Sébastien Lecornu, actuel Premier Ministre, lorsqu'il n'était que président du conseil départemental de l’Eure et maire de Vernon, interrogé par Yves Thréard dans le talk du Figaro le 20/10/2015 :
"Oui bien sûr, la politique française est sclérosée. On est dans l’entre-soi. Dans tous les pays européens ou occidentaux lorsqu’une majorité est battue, lorsque le leader de cette majorité est battu, on ne le revoit pas. Il n’y a qu’en France qu’on voit réapparaître les mêmes visages perpétuellement…."

Emmanuel Macron au cours d'un entretien à bâtons rompus lors du Grand Débat, le 18/03/2019, deux ans après son élection à la présidence de la république  :
"Le quinquennat “phasé” ne permet plus une forme de respiration démocratique de “midterm” à la française, en tout cas de césure, de respiration où le peuple français peut dire “j’ai confiance dans votre projet donc je vous redonne une majorité pour le faire”. La réalité c’est que si on allait jusqu’au bout de la logique, le président de la république ne devrait pas pouvoir rester, s’il avait un vrai désaveu en termes de majorité, en tout cas, c’est l’idée que je m’en fais, et qui est la seule qui peut accompagner le fait d’assumer les fonctions qui vont avec."

21 octobre 2025

Le fond du fond

Peut-on donner un spectacle plus triste que celui offert par la France ces derniers temps ? Peut-on descendre plus bas ? Peut-on s’avilir davantage aux yeux du monde ?

Aujourd’hui même, l'ancien président de la république Nicolas Sarkozy est incarcéré au terme d’une procédure judiciaire abracadabrante qui l’a vu relaxé de tous les chefs d’accusation qui pesaient sur lui mais reconnu coupable d’un forfait relevant du fantasme, fondé sur des faux en écriture.

Pas plus tard qu’hier, le musée du Louvre était impunément cambriolé en plein jour, mettant en évidence des failles énormes de sécurité (déjà observées lors de l’incroyable incendie de Notre-Dame). Au-delà de l’incapacité de l’Etat à garantir l’intégrité du Bien Public, il émane de ces drames évitables mais non évités une symbolique aussi forte que consternante. Après l’intronisation grandiloquente d’Emmanuel Macron au pied de la Pyramide du même Louvre en 2017, on assiste à une fin de règne piteuse.

Malheureusement, dans cette ambiance crépusculaire, le naufrage de la république semble total et irrémédiable.
Si la justice répond de moins en moins aux objectifs princeps d’impartialité et de pragmatisme, l’Assemblée Nationale est quant à elle devenue un vrai foutoir, sans majorité, sans direction, et sans autre ambition que le maintien en poste de députés rassis. L’exécutif se perd en conjectures et en gouvernements de plus en plus éphémères et fantomatiques.

La situation financière de la France ne cesse de se dégrader, et sa crédibilité auprès des instances internationales et des agences de notation se détériore de mois en mois.
Pendant ce temps, tous ces notables supposés gérer au mieux l’intérêt de la Nation et des citoyens, continuent de dilapider sans frein l’argent public et ne font preuve d’imagination que pour produire toujours plus d’impôts, de prélèvements et des taxes, des taxes, des taxes. De politique en revanche, il n’y en a pas plus que de beurre en broche…

16 octobre 2025

Corrompus par le vide

Sébastien Lecornu, accroché à son pupitre comme un naufragé à une épave, ânonnant son insipide discours de politique générale tout en lançant des œillades torves à l’assemblée. C’est le dernier numéro pitoyable d’équilibrisme politique auquel les Français ont pu assister ce 14 octobre.
L'orateur n’avait certes guère de raison d’être fier en annonçant, sous les applaudissements des Socialistes, la suspension totale de la réforme des retraites, tout en laissant entrevoir une avalanche de quelque 14 milliards de nouveaux prélèvements, impôts et taxes en tous genres.
Nombre de commentateurs ont souligné l'incohérence de ces mesures, en contradiction totale avec la politique portée par le Président de la République, approuvée par tous les gouvernements depuis 2017 et par le premier ministre lui-même, fidèle parmi les fidèles au Chef de l’Etat .

Tout sonne hélas tragiquement faux dans cet épisode de la vie politique française, où l'on voit un pouvoir aux abois saboter ses maigres acquis pour sauvegarder temporairement ses prébendes, au mépris du peuple et à ses dépens.
Les renoncements en pagaille de politiciens pris entre le marteau brûlant et soi-disant incorruptible de leur engagement passé et l’enclume froide de leur couardise présente. Les sourires de malsaine satisfaction émanant d’une partie de la gauche, plus habile dans le chantage et la compromission que dans l’action courageuse et pragmatique.
Huit ans de macronisme, emphatique mais indécis, avançant parfois d’un pas mais reculant de deux l’instant d’après, prônant tout et son contraire “en même temps”, huit longues années de pompe à vide et de vaine circonstance pour arriver là ! Sans compter évidemment les décennies précédentes, marquées par le même tango erratique.
Quand donc cessera ce ballet infâme ?
On dira que les Français ont voulu cela. Ils ont élu sans enthousiasme mais avec beaucoup d’opiniâtreté, des jean-foutre, pour les représenter et les gouverner.

Il faut remonter loin pour trouver l’origine du mal.
Sous l’impulsion du machiavélique Mitterrand, les politicards ont fait naître et encouragé cette inclination insane, par pur calcul politique. Ils ont inventé de toutes pièces une hypothétique peste brune contre laquelle ils ont érigé un pseudo rempart républicain en forme de ligne Maginot. A l'inverse de cette dernière, la manœuvre a fonctionné au-delà des espérances de ses concepteurs. Un chœur des bien pensants s’est constitué pour diaboliser tout ce qui n’est pas “de gauche”. Un totalitarisme en gants de velours s’est installé. On a banni avec horreur tous ceux que les “maîtres censeurs” nommaient “fachos” au seul motif qu’ils ne pensaient pas comme eux ! A l’instar de deux anciens premiers ministres, on a même fait fi de l'Histoire et abandonné toute défiance face à la bien réelle peste rouge. Tandis que Gabriel Attal, appelait à voter pour les bolchéviques de LFI, Edouard Philippe faisait de même pour les communistes.
Les Français semblent commencer à comprendre qu’ils ont été les victimes consentantes d’un marché de dupes. Ils ont été corrompus à leur corps défendant par des démagogues sans scrupule en quelque sorte.
Demain sera un autre jour. Verra-t-on poindre enfin à l'horizon, l'espoir de sortir de ce marasme dans lequel tout un pays s’est enlisé ?
Rien n’est moins sûr…

07 octobre 2025

Sauve Qui Peut

Les gouvernements se suivent et se ressemblent. A une cadence effrénée, pourrait-on dire. Le dernier en date est mort né, c’est dire…
Mais que dire de cette séquence tragi-comique qui joue les prolongations devant des spectateurs captifs d’un spectacle qu’ils avaient pourtant réclamé mais qui tourne à la débandade généralisée faute de scénario solide et d’acteurs de talent ?
On pourrait épiloguer sur le fiasco dans lequel est en train de se terminer le mandat présidentiel conféré par les électeurs à Emmanuel Macron. C’est trop tard, le mal est fait. Ainsi l’a voulu en toute connaissance de cause, le peuple souverain…

Restent une série de questions, sans espoir de réponse hélas, tant la situation paraît relever de l’absurdité la plus folle.
Après deux piteuses tentatives gouvernementales, comment M. Lecornu, qu’on disait fin politique, a-t-il pu accepter d’en mener une troisième, s’apparentant forcément à une mission suicide ?
Quelle sorte de rupture pouvait-il espérer en l’annonçant sur le perron de l’Hôtel de Matignon lors de la passation de pouvoir avec son prédécesseur François Bayrou ?
Comment oser après celà et après 27 jours de tergiversations, proposer un simple duplicata du précédent gouvernement, et prendre même un risque supplémentaire insensé en rappelant les calamiteux Bruno Lemaire et Eric Woerth ?
Comment Bruno Retailleau, après avoir accepté d’avaler beaucoup de couleuvres au sein du gouvernement démissionnaire, a-t-il pu accepter de retourner dans ce rafiot en perdition et oublier même de s’enquérir du nom du collègue nommé aux Armées ?
Comment, après avoir rendu son tablier, Sébastien Lecornu a-t-il pu accepter l'ultime mission farfelue proposée par un président déconfit, consistant à trouver pour un autre premier ministre que lui et en 48h, l’introuvable consensus de stabilité qu’il n’a pas réussi à mettre sur pied pour lui-même au terme d’un mois de stériles échanges avec les partis ?

Et comment Emmanuel Macron, élu et réélu à la charge suprême et qui avait tant d'atouts en main, a-t-il pu en arriver là ?
Sans doute est-ce avant tout de sa responsabilité, en raison de son incurable frivolité, de son inconséquence notoire, et de sa dévorante hubris. S’il faut trouver des circonstances atténuantes à la personne, on pourrait les trouver dans l’acharnement que les politiciens de tout poil et une société entière ont mis durant des décennies à fausser le jeu démocratique en excluant par principe un parti, au nom d’un grotesque Front Républicain.

J’ai retrouvé la trace d’une lettre adressée au magazine Valeurs Actuelles et publiée en mars 1998, un an après la funeste dissolution ordonnée par Jacques Chirac, qui avait mené la gauche plurielle au pouvoir. J’ai la faiblesse de penser qu’elle n’a pas trop perdu de son actualité :

“Les élections Régionales qui viennent de se dérouler vont probablement précipiter la décomposition de la « Droite traditionnelle ». Tant mieux, après tout, car il faut dire que l’obstination dans l’erreur, l’acharnement à déployer l’énergie à côté de la plaque, avaient rarement été portés à de telles extrémités! Le comble étant cette décision invraisemblable d’offrir à la Gauche Socialo-Communiste minoritaire, des régions où les électeurs avaient exprimé massivement un vote de droite. Après la dissolution inouïe de l’an dernier, ça restera dans les annales....
Adieu chefs usés, dépourvus d’idéal, on ne regrettera pas vos fatigantes pudeurs qui n’avaient même pas l’accent de la sincérité. Car n’ayant pas d’affinité particulière pour le Front National, je vois tout de même trop bien que les discours d’exclusion et les torrents de haine déversés chaque jour, proviennent rarement de l’accusé numéro un.
Après les oraisons enfarinées des pharisiens du temple collectiviste et la morale bécassinesque des dadais de la social-démocratie, peut-être enfin, peut-on caresser un espoir. Celui de voir émerger une force volontariste, moderne et libérale, dont l’objectif clair sera de redonner vigueur à notre pays, au risque d’accorder, sans a priori, quelque attention aux propositions d’un parti qui ne mérite pas plus que d’autres, l’ignominie dont on le couvre.”