28 juillet 2006

Du sang de la haine et de la mort

Le Liban éclate à nouveau comme une noix sous la pression « disproportionnée » des obus et des missiles de Tsahal.
C'est un peu comme si le bel alphabet antique d'Ahiram volait en morceaux sous la fureur barbare.
Comme si le voile de cendre et de suie qui envahit le ciel, éteignait la splendeur du passé phénicien, éclipsant Byblos, Tyr, et Baalbek, l'ancienne Héliopolis, derrière une grisaille affreuse.
Le Liban pays martyr n'en finira donc pas de rouvrir ses plaies. Et les enfants, les pauvres enfants, continueront encore longtemps de mourir dans un monde qu'ils entrevoient mais qu'ils ne pourront jamais comprendre...
A Beyrouth le gouvernement est un mirage fuyant. Plus on l'espère, plus il s'éloigne. Pour son grand malheur, le pays s'éparpille en mille groupes, en mille religions. Le Président Lahoud soutient le Hezbollah. Or "le Hezbollah ne fonctionne plus comme un état à l'intérieur de l'état mais comme l'état lui-même" (Time). Un Etat qui expose les enfants et les laisse se noyer dans leur propre sang, sans imaginer qu'il contient un peu de celui du Prophète. Les scouts d'Al-Mahdi endoctrinés, brandissent leurs bras encore potelés comme le faisaient avant eux les jeunesses hitlériennes...
Une spirale de haine infernale poursuit de sa malédiction le peuple palestinien. Il semble repousser avec une obstination morbide toute occasion d'aller vers un destin paisible. Chaque espoir se perd dans les sables et devient aussitôt impossible à rattraper.
Israël avec une volonté de fer a bâti une démocratie et a fait émerger du désert un verger. Les Palestiniens refusent obstinément de donner naissance aux leurs à côté. Ils préfèrent encore la désolation et l'odeur perpétuelle de la mort au voisinage des Juifs. En leur sein même hélas, les milices se divisent sans fin, Hizb Allah contre Amal, Hamas contre Fatah. Partout les querelles naissent, croissent et dégénèrent en conflits meurtriers.
Ils ont épuisé la patience de leurs coreligionnaires en Egypte, en Jordanie, en Arabie, mais ils servent de jouets diaboliques à de grands prédateurs. L'Iran qui s'enfonce chaque jour que Dieu fait, un peu plus dans l'intolérance et le fanatisme, achète le sang de ces âmes perdues pour en faire le terreau de ses révolutions. La Syrie actionne des leviers pervers dans le jeu desquels ils font office de courroies de transmission.
La Communauté Internationale assiste impuissante à cet atroce théâtre de l'absurde. Les « gardiens de la paix » onusiens, inutilement mêlés aux combattants de l'ombre, sont de vaines victimes. Les crocodiles bien intentionnés pleurent mais sont impotents. Ils ont ouvert la voie à la Charia en Iran, ils ont couvert avec complaisance de sombres dictatures, devant le drame irakien, ils se lavent les mains. Maintenant ils craignent "qu'on veuille détruire le Liban" et réclament à grands cris un chimérique cessez-le-feu, sorti de nulle part. A l'évidence, les « plus jamais ça » psalmodiés rituellement devant les portes noires des anciens camps d'extermination ne sont en la circonstance plus trop d'actualité...

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