L’été qui semble ne pas vouloir finir porte toujours pour moi dans ses sublimes journées dorées une joie étrange, mélange de quiétude et de nostalgie. Sans doute le temps qui s’écoule malgré tout, dans la torpeur languide des dernières chaleurs estivales, y est-il pour beaucoup.
Sans temporalité, pas de sentiment, pas de sensation, ni regret, ni remords.
Au diable les miasmes, les turpitudes et autres innombrables infortunes qui le peuplent, je vois le monde qui fuit doucement comme un vaisseau fantôme, irrémédiablement entraîné par le courant des jours qui passent. Je vois ma vie, indissociablement liée à ce monde fluctuant, errer sans retour vers je ne sais quelle extrémité… Déchirant mais il faut s’y faire en somme.
Par un curieux hasard une chanson me revient dans les oreilles.
A Song For Europe, interprétée par le groupe Roxy Music et son charismatique et classieux leader Bryan Ferry, m’enchanta lorsque j’étais plus jeune, c’est à dire il y a plus de 45 ans déjà ! Ses accents tragiques étaient empreints d’une puissante déréliction. Que signifie-t-elle, je m’interroge. Histoire d’amour détruite dans la douleur peut-être, térébrante solitude, chagrin d’avoir irrémédiablement perdu quelque chose ou quelqu’un d’important, qui sait ?
Adressée à une femme aussi bien qu’à l’Europe, elle entre en résonance avec les interminables atermoiements, les récurrents sursis et la mortelle indécision dans lesquels le destin de notre continent ne cesse de se perdre. La tragi-comédie à l’anglaise qu’on nous joue sur l’air du Brexit donne évidemment le ton. Mais à bien y regarder, ce n’est que la rémanence de la lente décrépitude d’une belle idée, un signe de plus de l’effondrement des desseins communs, si tant est qu’il y en eut. Il est bien loin le Discours à la Nation Européenne incarné de manière vibrante par Julien Benda en 1933. Depuis cette date, et nombre de fois par le passé, l’Europe s’est suicidée par le feu des guerres. Aujourd’hui elle s’étiole sans énergie, sans conviction, sans espérance. Certains doutent même qu'il faille encore protéger le mode de vie européen, tandis que d'autres paraissent n'avoir qu'une seule ambition : organiser le grand soir fiscal contre les GAFA !
Puisque Bryan Ferry termine son élégiaque scansion en français, je ne saurais faire mieux que transcrire ici ses paroles chargées de sens, et de prémonitions…
"Tous ces moments
Perdus dans l’enchantement
Qui ne reviendront
Jamais
Pas d’aujourd’hui pour nous
Pour nous il n’y a rien
A partager
Sauf le passé..."
Sans temporalité, pas de sentiment, pas de sensation, ni regret, ni remords.
Au diable les miasmes, les turpitudes et autres innombrables infortunes qui le peuplent, je vois le monde qui fuit doucement comme un vaisseau fantôme, irrémédiablement entraîné par le courant des jours qui passent. Je vois ma vie, indissociablement liée à ce monde fluctuant, errer sans retour vers je ne sais quelle extrémité… Déchirant mais il faut s’y faire en somme.
Par un curieux hasard une chanson me revient dans les oreilles.
A Song For Europe, interprétée par le groupe Roxy Music et son charismatique et classieux leader Bryan Ferry, m’enchanta lorsque j’étais plus jeune, c’est à dire il y a plus de 45 ans déjà ! Ses accents tragiques étaient empreints d’une puissante déréliction. Que signifie-t-elle, je m’interroge. Histoire d’amour détruite dans la douleur peut-être, térébrante solitude, chagrin d’avoir irrémédiablement perdu quelque chose ou quelqu’un d’important, qui sait ?
Adressée à une femme aussi bien qu’à l’Europe, elle entre en résonance avec les interminables atermoiements, les récurrents sursis et la mortelle indécision dans lesquels le destin de notre continent ne cesse de se perdre. La tragi-comédie à l’anglaise qu’on nous joue sur l’air du Brexit donne évidemment le ton. Mais à bien y regarder, ce n’est que la rémanence de la lente décrépitude d’une belle idée, un signe de plus de l’effondrement des desseins communs, si tant est qu’il y en eut. Il est bien loin le Discours à la Nation Européenne incarné de manière vibrante par Julien Benda en 1933. Depuis cette date, et nombre de fois par le passé, l’Europe s’est suicidée par le feu des guerres. Aujourd’hui elle s’étiole sans énergie, sans conviction, sans espérance. Certains doutent même qu'il faille encore protéger le mode de vie européen, tandis que d'autres paraissent n'avoir qu'une seule ambition : organiser le grand soir fiscal contre les GAFA !
Puisque Bryan Ferry termine son élégiaque scansion en français, je ne saurais faire mieux que transcrire ici ses paroles chargées de sens, et de prémonitions…
"Tous ces moments
Perdus dans l’enchantement
Qui ne reviendront
Jamais
Pas d’aujourd’hui pour nous
Pour nous il n’y a rien
A partager
Sauf le passé..."
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