Cela avait commencé, il y a bien longtemps.
Le déclin de l'Occident avait fait l'objet de tant d'annonces, de prédictions, voire d'affirmations sentencieuses, qu'on avait fini par s'habituer au concept, devenu fait acquis, sans paradoxalement y croire vraiment.
Dans les délices de Capoue les volontés s'assoupissent et les réalités se dissipent.
Nos sociétés accoutumées à la prospérité et au confort matériel, plongées dans un doux bain de liberté, étaient en passe d'oublier tous les périls d'autrefois: guerres, oppressions, famines, épidémies. Et, comme pour conjurer tant de bonheur, avec une morbide jubilation et la mauvaise conscience d'enfants gâtés, certains s’étaient mis à confondre liberté et laxisme et d’autres par forfanterie, à dénigrer le système, à cracher dans la soupe dont ils se gavaient, voire à brûler le modèle et ses valeurs qui garantissaient pourtant leur bien-être matériel. Il est si excitant de jouer avec le diable...
D’un effet de mode un peu imbécile, empreint de succulents relents marxistes, on est passé peu à peu à l’obsession destructrice. Si la déconfiture de tous les régimes socialistes a brisé le miroir aux alouettes de la lutte des classes, elle n’a pas découragé les contempteurs des inégalités sociales qui se sont mis à rechercher fébrilement toutes sortes de sottises idéologiques plus ou moins bien intentionnées pour revivifier leur cause revancharde. Dans le sillage des trois grandes religions scientistes que furent le marxisme, le freudisme et le darwinisme, on a vu émerger une noria de concepts véhiculant autant d’arrière-pensées douteuses : féminisme, antiracisme, théorie du genre, anti-spécisme, alter-mondialisme, écologisme...
En recyclant la bonne vieille dialectique forgée dans les hauts-fourneaux du communisme, quantité de sornettes ont été savamment montées en épingle, jusqu’à être transformées en crimes contre l’humanité. Le tout est déversé à la manière de banderilles sur les dos très larges et complaisants des frères jumeaux du monde moderne, à savoir capitalisme et libéralisme.
Aujourd’hui ce harcèlement incessant parvient à un stade inquiétant. Il a miné ou dévoyé la quasi totalité des institutions et fait encore plus grave, ne rencontre plus de la part des représentants et garants de ces dernières qu’une résistance de principe. Par faiblesse, par couardise, par démagogie, ils sont devenus les acteurs de leur propre décomposition.
Partout, ce qui semblait relever du bon sens, qui coulait de source, ce qui relevait même de l’évidence est remis en cause, voire nié. Les repères sur lesquels se fondait notre société s’effondrent les uns après les autres sous les coups de boutoirs d’irresponsables, pétris de certitudes niaises et d’arrogance sectaire.
On voit ces jours ci, au nom d’un anti-racisme complètement perverti, l’agitation se répandre un peu partout dans le monde occidental. Parmi les manifestations diverses et variées que cette folie engendre, certaines paraissent presque comiques. On pourrait ainsi rire de la décision récente de la compagnie Warner de déprogrammer le vieux blockbuster hollywoodien Autant En Emporte Le Vent. C’est tellement ridicule qu’on éprouve de la peine pour les idiots qui se laissent aller à prendre de telles décisions.
On rit un peu moins au déboulonnage des statues et à la débaptisation des rues portant le nom de personnages illustres du passé, soupçonnés d’avoir par leurs écrits ou par leurs actions, porté un jour offense aux canons de la nouvelle morale puritaine. C’est grotesque mais également sinistre, rappelant tout à coup, les destructions barbares auxquelles se livrent les islamistes fanatiques ou la censure partisane des soviets.
Et on ne rit plus tout lorsqu’on voit mettre en accusation police et gendarmerie, piliers s’il en est, de l’édifice démocratique. Elles sont sommairement jugées coupables d’être par essence violentes et racistes, et après avoir obtenu leur affaiblissement, c’est leur déstabilisation, leur désarmement complet, voire leur démantèlement qu’on cherche manifestement. Les gouvernants, ne sachant plus quelle attitude adopter et pétrifiés par la crainte de voir s’amplifier les mouvements sociaux, accumulent les gaffes, les contradictions et les reculades, affaiblissant encore plus le système qu’ils sont supposés défendre. Résultat, les forces de l’ordre, lasses et découragées arrivent au point de rupture, faisant craindre de terribles débordements à venir. Non pas les leurs, mais ceux de hordes haineuses galvanisées par la faiblesse de la puissance publique et par le sentiment croissant d'impunité.
Parmi les tristes symboles de cette désagrégation sociétale qui traverse tout l’Occident, on retient les images impressionnantes de politiciens et de policiers américains mettant un genou à terre, puis celle du premier ministre canadien Justin Trudeau dans la même posture, pour dénoncer paraît-il, les violences policières et soutenir la lutte antiraciste. Ce geste suggère bien davantage une soumission qu’un acte de bravoure et laisse entrevoir de manière angoissante l’idée d’un Pouvoir privé de pouvoir, et bientôt peut-être de membres et de tête...
Le déclin de l'Occident avait fait l'objet de tant d'annonces, de prédictions, voire d'affirmations sentencieuses, qu'on avait fini par s'habituer au concept, devenu fait acquis, sans paradoxalement y croire vraiment.
Dans les délices de Capoue les volontés s'assoupissent et les réalités se dissipent.
Nos sociétés accoutumées à la prospérité et au confort matériel, plongées dans un doux bain de liberté, étaient en passe d'oublier tous les périls d'autrefois: guerres, oppressions, famines, épidémies. Et, comme pour conjurer tant de bonheur, avec une morbide jubilation et la mauvaise conscience d'enfants gâtés, certains s’étaient mis à confondre liberté et laxisme et d’autres par forfanterie, à dénigrer le système, à cracher dans la soupe dont ils se gavaient, voire à brûler le modèle et ses valeurs qui garantissaient pourtant leur bien-être matériel. Il est si excitant de jouer avec le diable...
D’un effet de mode un peu imbécile, empreint de succulents relents marxistes, on est passé peu à peu à l’obsession destructrice. Si la déconfiture de tous les régimes socialistes a brisé le miroir aux alouettes de la lutte des classes, elle n’a pas découragé les contempteurs des inégalités sociales qui se sont mis à rechercher fébrilement toutes sortes de sottises idéologiques plus ou moins bien intentionnées pour revivifier leur cause revancharde. Dans le sillage des trois grandes religions scientistes que furent le marxisme, le freudisme et le darwinisme, on a vu émerger une noria de concepts véhiculant autant d’arrière-pensées douteuses : féminisme, antiracisme, théorie du genre, anti-spécisme, alter-mondialisme, écologisme...
En recyclant la bonne vieille dialectique forgée dans les hauts-fourneaux du communisme, quantité de sornettes ont été savamment montées en épingle, jusqu’à être transformées en crimes contre l’humanité. Le tout est déversé à la manière de banderilles sur les dos très larges et complaisants des frères jumeaux du monde moderne, à savoir capitalisme et libéralisme.
Aujourd’hui ce harcèlement incessant parvient à un stade inquiétant. Il a miné ou dévoyé la quasi totalité des institutions et fait encore plus grave, ne rencontre plus de la part des représentants et garants de ces dernières qu’une résistance de principe. Par faiblesse, par couardise, par démagogie, ils sont devenus les acteurs de leur propre décomposition.
Partout, ce qui semblait relever du bon sens, qui coulait de source, ce qui relevait même de l’évidence est remis en cause, voire nié. Les repères sur lesquels se fondait notre société s’effondrent les uns après les autres sous les coups de boutoirs d’irresponsables, pétris de certitudes niaises et d’arrogance sectaire.
On voit ces jours ci, au nom d’un anti-racisme complètement perverti, l’agitation se répandre un peu partout dans le monde occidental. Parmi les manifestations diverses et variées que cette folie engendre, certaines paraissent presque comiques. On pourrait ainsi rire de la décision récente de la compagnie Warner de déprogrammer le vieux blockbuster hollywoodien Autant En Emporte Le Vent. C’est tellement ridicule qu’on éprouve de la peine pour les idiots qui se laissent aller à prendre de telles décisions.
On rit un peu moins au déboulonnage des statues et à la débaptisation des rues portant le nom de personnages illustres du passé, soupçonnés d’avoir par leurs écrits ou par leurs actions, porté un jour offense aux canons de la nouvelle morale puritaine. C’est grotesque mais également sinistre, rappelant tout à coup, les destructions barbares auxquelles se livrent les islamistes fanatiques ou la censure partisane des soviets.
Et on ne rit plus tout lorsqu’on voit mettre en accusation police et gendarmerie, piliers s’il en est, de l’édifice démocratique. Elles sont sommairement jugées coupables d’être par essence violentes et racistes, et après avoir obtenu leur affaiblissement, c’est leur déstabilisation, leur désarmement complet, voire leur démantèlement qu’on cherche manifestement. Les gouvernants, ne sachant plus quelle attitude adopter et pétrifiés par la crainte de voir s’amplifier les mouvements sociaux, accumulent les gaffes, les contradictions et les reculades, affaiblissant encore plus le système qu’ils sont supposés défendre. Résultat, les forces de l’ordre, lasses et découragées arrivent au point de rupture, faisant craindre de terribles débordements à venir. Non pas les leurs, mais ceux de hordes haineuses galvanisées par la faiblesse de la puissance publique et par le sentiment croissant d'impunité.
Parmi les tristes symboles de cette désagrégation sociétale qui traverse tout l’Occident, on retient les images impressionnantes de politiciens et de policiers américains mettant un genou à terre, puis celle du premier ministre canadien Justin Trudeau dans la même posture, pour dénoncer paraît-il, les violences policières et soutenir la lutte antiraciste. Ce geste suggère bien davantage une soumission qu’un acte de bravoure et laisse entrevoir de manière angoissante l’idée d’un Pouvoir privé de pouvoir, et bientôt peut-être de membres et de tête...
Illustration: Carlo Canestrari, sculpture en bronze représentant un buste d'homme accroupi
un genou à terre
un genou à terre
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