18 janvier 2022

Le règne des leurres

Les années se suivent et se ressemblent. Rien de nouveau ne semble vouloir surgir sous le ciel ténébreux des idées reçues. Les failles apparues dans les fondations du modèle sociétal dont nous sommes les héritiers gâtés ne cessent de s’élargir. Et les piliers de ce qu’on croyait être le sens commun s’effritent comme les colonnes du Parthénon.
Faut-il encore chercher à écouter la rumeur publique tant elle contient de leurres et de billevesées ? Y a-t-il encore une espérance de voir restauré ce monde en péril ?

Alors que la pandémie semble en voie d’apaisement, on voit toujours autant de folie à son sujet, venant de tous bords y compris de celui des Pouvoirs Publics. Les laborieux débats concernant le passe vaccinal, devenu inutile avec le nouveau variant, sont à l’image de l'inertie et de l’impuissance de l’État et plus encore de son incapacité à proposer des mesures pragmatiques.
Si l’on se penche au-dessus du chaudron des finances publiques, c’est un vertige qui vous étreint. L’ébullition chronique du budget de de la Nation échappe à tout contrôle et les dettes débordent de toutes part. Plus rien ne semble arrêter l’illusion de puissance de nos dirigeants, qui tels des apprentis sorciers, croient pouvoir tout décréter du haut de leurs chaires dorées. M. Lemaire,
notre bien mal nommé ministre de l’économie, croit avoir trouvé la corne d’abondance d’où sourd l’argent magique. Il imagine qu’il peut commander à la croissance un rythme de 4%. Comme premier résultat, on voit revenir en force l'inflation, dévoreuse de prospérité ! Il cherche à nous convaincre qu’il est capable de stopper l’augmentation insensée du prix de l’électricité en imposant à EDF, déjà déficitaire, de vendre son énergie à perte. Pire, lui et le gouvernement, sous la pression de lobbies écologiques déments, s’amusent à troquer des centrales nucléaires pour des moulins à vent. Politique tellement inconséquente qu’elle conduit ces gens à redémarrer pour éviter la pénurie d’antiques et polluants fours à charbon en important la matière première à prix d’or !

A quelques mois de l’élection présidentielle, les débats d’idées sont définitivement enlisés dans la médiocrité des petites phrases et des polémiques ineptes. il n’est pas nécessaire d’épiloguer sur le très jouissif désarroi de ce qu’il est convenu d’appeler le “peuple de gauche”. Il n’est que d’espérer qu’enfin cet infâme château de cartes s’effondre pour de bon. Pour l’heure, seul émerge encore le camarade Mélenchon, qui pour masquer l’inanité de son projet, tente d’épater les quelques gogos restant accrochés à l’idéologie, avec ses “meetings immersifs et olfactifs”. Derrière l’écran de fumée, le spectre grimaçant continue de réclamer avec cupidité revancharde un “partage des richesses ferme et assumé…”

Pour le reste, on assiste à la répétition usante des punchlines à deux balles. M. Macron a osé déployer sous l’Arc de Triomphe un drapeau européen sans y avoir associé la bannière tricolore. Scandale chez les bien pensants de tout poil et retrait penaud dudit pavillon quelques heures après… Européisme de pacotille d'un côté, nationalisme de mauvais aloi de l'autre.
Madame Le Pen se fait filmer de manière un tantinet histrionique devant la pyramide du Musée du Louvre. Panique chez les gardiens de la Culture qui exigent illico le retrait de cette vidéo offensante. Il est vrai que contrairement à M. Macron, dont elle imitait la mise en scène grandiloquente en 2017, la bougresse n’est pas encore élue !
M. Zemmour continue quant à lui à jeter des pavés dans la mare. Effet garanti. Ses déclarations relatives à la prise en charge éducative des enfants handicapés ont éclaboussé tout le Landerneau politico-médiatique. Haro sur le baudet ! Les ligues de vertu sont montées au créneau, pour jeter sur l'hérétique des tonneaux d’huile bénite, mais bouillante. Faute d’avoir écouté l’ensemble des propos, personne n’a pensé à argumenter sur le fond, qu’il est vraiment le seul à remuer.
A la fin des fins, ce ne sera pas celle des haricots, mais peut-être celle de la baguette de pain ! Le pays est arrivé si bas dans l’insignifiance, que l'initiative de Michel-Edouard Leclerc d’en bloquer le prix à 29 centimes a soulevé un tollé hallucinant. Plusieurs jours durant, on n'a parlé que de ça (et du COVID…) ! Il ne s’agissait pourtant pour le roi des hypermarchés que de contrer à ses frais (et non à ceux des contribuables), les effets de l’inflation sur un produit de première nécessité. Pour paraphraser M. Leclerc, combien faudra-t-il encore endurer de telles “polémiques à la con” ?

2 commentaires:

c'est Jeff ici a dit…

But what mankind has a right to ask—and the sooner the better—is that our rulers should not be so shamelessly ignorant and, therefore, pathological in their reactions. If a psychiatrical and scientific enquiry were to be made upon our rulers, mankind would be appalled at the disclosures. #[[Korzybski, Alfred]]

Pierre-Henri Thoreux a dit…

Terrific but probably true ! In addition to this dark observation, there are demagogy and cowardice...