A mesure que le temps passe, Donald Trump affirme non sans majesté son autorité et trace avec détermination le sillon qu’il avait prévu durant sa campagne électorale. Contrairement à ce que beaucoup de commentateurs prisonniers de l’instant ne cessent d’ânonner, ce chemin n’a rien d’incohérent, de capricieux ou de démentiel.
Dernier épisode en date, sa décision de remettre en cause l’accord sur le nucléaire iranien, qui fait tant glousser dans les chaumières.
Primo, le président américain ne fait là rien d’autre que concrétiser une mesure qu’il avait annoncé clairement durant sa campagne.
Secundo, elle répond à la menace représentée par un pays qui ne respecte quasi rien et sûrement pas les principes démocratiques de base. Il faut être aveugle pour ne pas voir l’empreinte de la république islamique un peu partout autour d’elle, et il faut être bien naïf pour imaginer sérieusement que les programmes nucléaires militaires soient abandonnés. Faut-il donc attendre qu’il soit trop tard pour agir comme en Corée du Nord ?
Face à ces enjeux dramatiques pour tout le proche Orient, on ne peut qu’être stupéfait d’entendre les arguments des hordes anti-trumpistes pour lesquelles, c’est certain, Washington ne s’opposerait à Téhéran que pour contrarier les intérêts européens !
Songez nous dit-on, qu’à cause des nouvelles sanctions que les Etats-Unis vont infliger à l’Iran, Total va devoir peut-être renoncer à un gigantesque contrat au profit des Chinois ! Pour un peu, le géant pétrolier, dont les bénéfices colossaux irritent d’habitude tant les bien pensant gaucho-écolo, deviendrait presque sympathique !
Réunis en sommet extraordinaire le 17 mai pour évoquer le problème insoluble des balkans, les dirigeants européens ont donné à cette occasion un bien piètre spectacle.
Chacun ou presque est monté au créneau pour condamner “avec la plus grande fermeté” l’attitude américaine, et a brandi la menace de mesures de rétorsion ou de contournement. On a même ressorti un vieux traité de 1996 destiné à s’opposer à l’embargo cubain. En dépit de son inefficacité totale (il n’a jamais été mis en oeuvre), on se fait fort de l’appliquer pour pouvoir continuer à commercer avec les Gardiens de la Révolution au nez et à la barbe de l’Oncle Sam.
Décidément, l’argent n’a pas d’odeur, mais son pouvoir d’attraction dépasse largement les grands principes moraux et l’éthique avec laquelle on nous bassine sans discontinuer ! On aurait dit une guilde de boutiquiers défendant ses petits intérêts commerciaux et ses rentes de situation.
Pareillement, lorsque Donald Trump ordonne le transfert de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, ce qu’il avait également annoncé avant d’être élu, et qui ne fait que se conformer à la décision de l’ONU de 1949, c’est le tollé. Tout le petit monde des couards, des poltrons et des pleutres jouent les vierges effarouchées, faisant mine de s’inquiéter de l’irritation qu’une telle décision pourrait provoquer dans le monde arabe. Hormis les légions enragées du Hamas, personne n’a bronché...
La seule question qui vaille est de savoir combien de temps ces petites faiblesses occidentales perdureront, pérennisant par la même cet interminable conflit. Faut-il encore des preuves de l’inefficacité d’une telle politique ?
L’Europe a raté une fois encore une belle occasion de montrer une vraie unité, un vrai dessein, et une perspective un peu plus élevée que celle d’un “syndic de copropriété” attaché à de sordides intérêts matériels. Le moins qu’on puisse dire est que M. Macron, dont je reprends ici à dessein la rhétorique, n’a pas brillé par son audace et son sens du tragique...
Illustration: Daumier, L'europe, c'est la paix !