Après
des mois, des années de pression médiatique, l'affaire Armstrong
trouve enfin son épilogue, en forme de mea culpa douteux. Tellement
préparé, tellement peu spontané qu'il évoque les parodies d'autocritiques
préludant aux grands procès staliniens !
Non
pas que le coureur américain soit innocent bien sûr. Personne n'y
croyait vraiment et il ne l'est pas en effet puisque lui même le dit
désormais.
Mais
quelle valeur accorder aux aveux d'un suspect dans une affaire où il
n'y a pas d'innocent ? Où les responsabilités sont multiples
et connues de tous depuis si longtemps...
C'est
l'arbre qui cache la forêt en somme. Ou bien le festival de
l'hypocrisie.
Bien
sûr, ça permet à la horde d'anti-américains et de pisse-vinaigre
anti-élitiste de se déchaîner. Les premiers n'avaient plus grand
chose à se mettre sous la dent depuis l'avènement du messie Obama,
élu et réélu président des USA. Et pour les autres, c'est si
commode de trouver un bouc émissaire aussi emblématique. Sept
victoires au Tour de France ! Ça offre de belles perspectives
en matière de vengeance. Le champion maudit peut désormais être
traîné dans la boue, dégradé, humilié. Qu'il rende ses trophées
et les montagnes d'argent honteusement gagné ! Que son nom même
soit rayé de tous les palmarès et que son visage soit gommé des
photos. Qu'on fasse comme s'il n'avait jamais existé !
Ainsi
va la triste humanité. L'histoire de la femme adultère n'a pas
servi de leçon.
Le procès en dopage est une moderne version de celui en sorcellerie en quelque sorte.
Le procès en dopage est une moderne version de celui en sorcellerie en quelque sorte.
Avec
ce lamentable épisode, ce n'est cependant pas tant Lance Armstrong,
que le sport tout entier qui est remis en cause. A quoi bon les
compétitions ? A quoi bon les records ? Pourquoi pédaler de
manière aussi forcenée ? Pourquoi vouloir toujours sauter plus
haut, courir plus vite, nager plus fort ?
Tout
ça est dérisoire. Bientôt, grâce aux progrès technologiques, les
handicapés bénéficieront de prothèses qui décupleront leurs
possibilités et les rendront plus fort que les athlètes dits
normaux. Pendant ce temps, ces derniers ont l'interdiction
définitive et absolue de recourir à tout artifice susceptible
d'augmenter leurs capacités. Il sont de plus en plus surveillés,
épiés, contraints, et n'ont même pas le droit de soigner un rhume ! C'est à se mordre la joue...
Armstrong
restera un grand champion malgré tout, en même temps qu'il est
l'homme par qui le scandale arrive...
illustration : L'hallali du cerf par Gustave Courbet (1819-1877)
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