13 janvier 2013

Hapsatou Sy, merci !

Il n'y a guère d'occasions de se réjouir par les temps moroses qui courent. L'imagination, l'esprit critique et la fantaisie sont sous scellés. L'espérance même, "comme une chauve souris, s'en va, battant les murs de son aile timide, et se cognant la tête à des plafonds pourris.."

Aussi quand par un samedi soir (12/01/13) s'annonçant aussi morne que les autres, on vit à la télévision apparaître sans crier gare, une délicieuse déesse noire irradiant au milieu des habituels aréopages ronflants du show biz rassis, l'attention fut immédiatement captée (la mienne en tout cas).

Comment ne pas tomber sous le charme de cette jeune femme, invitée par Thierry Ardisson (rendons lui grâce), qui raconta une histoire comme on n'en entend guère, un vrai conte de Noël pourrait-on dire, avec un peu de retard. Une histoire, à peine croyable, qui est la sienne...

Née de parents originaires "du fin fond" du Sénégal, elle vit le jour dans la région parisienne, car son géniteur croyait au paradis français à ce qu'il paraît, et voulait en offrir les bienfaits à sa progéniture ! Dès l'âge de 12 ans, alors qu'elle et ses sept frères et soeurs vivaient, non sans peine, dans un appartement d'une résidence HLM comme on en connaît tant, elle eut une sorte de révélation de ce que pourrait être un service public bien conçu. Elle eut l'idée de développer une idée très neuve quoique empirique de la solidarité, en prenant l'initiative d'aider les personnes âgées de son entourage. Comme gratification à ces menus services, elle engrangea un peu de monnaie, qui fit rapidement grossir sa tirelire. Cela l'initia à la magie qui réside dans le fait d'entreprendre et lui donna l'envie d'aller plus loin.

Aujourd'hui, elle est à la tête d'une chaîne de salons de beauté, en pleine croissance, et le moins qu'on puisse dire est que sa silhouette élégante et radieuse est une réclame vivante pour ses prestations !

Quel régal ce fut de l'entendre prendre la parole ce soir là, juste après un long et ennuyeux exercice de langue de bois, débité sans conviction par un cacique du PS qui se vante d'être un ami intime de François Hollande.

Prenant le contrepied des lamentations et autres tergiversations que l'apparatchik récitait laborieusement comme un acte de contrition, elle lui rentra dans le lard sans ménagement, accusant tout à trac la gestion actuelle du gouvernement d'être le principal responsable des misères qu'il décrivait et notamment, « de tuer le rêve et de tuer l'ambition » !

Elle ne lui envoya pas dire. Il prit la claque en pleines gencives, ne parvenant d'une voix blanche, qu'à émettre quelques inaudibles et vaines dénégations. Elle avait l'avantage et continua son attaque de plus belle, critiquant sans ménagement la stratégie de taxation tous azimuts, frappant tous ceux qui réussissent, qu'elle jugea confiscatoire, en l'assimilant même à une chasse aux sorcières. Sans souci des conventions, sans arrogance non plus, mais en toute simplicité, elle affirma que ce qui la faisait rêver lorsqu'elle était petite, c'était « les belles maisons », « les belles voitures », et qu'elle ne voyait rien de mal à cela.

Elle qualifia la fiscalité aux entreprises d'assassinat et même de racket, déplora qu'on puisse s'acharner à ce point à vouloir tuer l'investissement et pousser les entrepreneurs à délocaliser leur siège social pour échapper à l'assommoir fiscal. Bref elle canarda le malheureux qui se tassait comme une chiffe à mesure qu'elle parlait. Un vrai régal pour des oreilles si fatiguées d'entendre les sempiternelles rodomontades des culs bénis de la justice sociale, qui savent pleurnicher mais n'ont pas plus d'imagination qu'il n'y a de beurre en branches...

Une bonne soirée donc, car après ce savoureux moment, on eut droit au petit show de Gaspard Proust dont les ébouriffantes satires au vitriol des travers de notre société, redonnent un vrai sens à l'humour. On croyait ce dernier définitivement cadenassé par les comiques troupiers dont les pieds de plomb résonnent à l'unisson de l'idéologie régnante. Et bien non ! Le pire n'est donc jamais certain...

Aucun commentaire: