05 février 2013

Blitzkrieg

Avez-vous vu comme tout est simple avec François dit « Le Normal » ?
Il suffit qu'il le décrète et, comme par magie, le rêve se transforme en réalité. « Le changement, c'est maintenant »: on le voit tous les jours. « L'Etat impartial », c'est en cours, au fil des nominations, « la réussite éducative », c'est en très bonne voie, « le redressement productif », ça se profile doucement... Même la crise qui plombait de ses nuages noirs l'avenir n'est déjà plus qu'en demi teintes...

Et même en chef de guerre, ce qui n'était pourtant pas sa mission première telle qu'elle avait été claironnée au bon peuple, le nouveau président se révèle aussi brillant que perspicace.

Au Mali, il a suffi de trois petites semaines pour pacifier le pays ! Et quasi sans un coup de feu ! Tout juste eut-on le temps de voir passer deux ou trois véhicules militaires que l'affaire était réglée. Tombouctou est libérée !

Il n'est pas question ici de persifler sur les mérites de l'armée, dont on ne doute pas de la qualité. Juste s'émerveiller de la prescience extraordinaire du chef de l'Etat qui a senti à quel moment il fallait intervenir (au terme du désengagement courageux en Afghanistan, quelle coïncidence) et avec quelle stratégie.
Y eut-il des combats, on en douterait presque tant la victoire fut rapide, complète, écrasante. Et nul besoin d'aide de personne, ni de l'Europe, ni de l'ONU, ni de l'OTAN qui semblent indifférents ou bien abasourdis par tant de réussite. Mieux, en enrôlant à nos côtés les troupes panafricaines, c'est tout un continent qu'on entreprend de remettre sur pieds et de réorganiser... Le Monde n'a qu'à bien se tenir et en prendre de la graine !

Serait-ce si simple et si propre de faire la guerre « contre les terroristes » (qui sont-ils d'ailleurs exactement, puisque le chef de l'Etat a renoncé à les désigner clairement) ? Ou bien y a-t-il quelque chose qui nous aurait échappé dans cette épopée surprenante, commencée à la fumée des lampions fêtant la nouvelle année, et terminée sous les vivats ensoleillés d'une foule en liesse, le premier week-end de février ?

C'est à peine si l'on s'aperçut de la mésaventure en Somalie qui coûta la vie à deux soldats et à l'otage qu'ils venaient libérer (en plus d'une poignée de civils). A peine si l'on a compris ce qui s'était passé dans cette usine à gaz algérienne où l'on a vaguement entendu la rumeur d'un carnage, sans plus...

Tout ça est-il sérieux ou n'est-ce que du vent ? On veut pencher évidemment pour la première option, même si l'on ne peut s'empêcher de penser à un cerisier dont on éparpille les moineaux avec un pétard. Quelles seront les suites de cette opération surréaliste ? C'est bien là la question...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

a vaincre sans péril etc..
dans des opérations préparées par d'autres mains et réfléchies par d'autres cervelles.
toujours bon à prendre pour restaurer des sondages qui bien que renforcés de conseillers en communication complaisants ne sont guère flatteurs

extrasystole a dit…

trop de procès d'intention nuisent à la clarté des propos