26 février 2020

Viralité

Viralité: ce terme à la mode dans le microcosme des réseaux sociaux est devenu en quelques semaines le principal sujet de préoccupation de la communauté internationale, et fait désormais la une de tous les journaux. Cette fois c'est au sens propre.
Un nouveau variant de coronavirus dit COVID-19 est en train de faire tache d'huile sur la planète. Il n'a pas les caractéristiques terrifiantes des grandes épidémies d'autrefois, mais il est susceptible de déstabiliser profondément la marche du monde.


La propagation rapide de ce micro-organisme qui se rit des frontières est une manifestation spectaculaire de la mondialisation. C'est une réalité incontournable que nul protectionnisme ne peut espérer endiguer durablement. Mieux vaut imaginer des mesures pragmatiques internes que de tenter d'ériger d'illusoires lignes Maginot.

Dans un tel contexte, les régimes totalitaires “avancés” ont un avantage. Grâce à la centralisation du pouvoir et de tous ses leviers de commande, grâce à l’absence d’opposition, ils ont une capacité sans égale pour confiner les populations, et peuvent mobiliser des moyens importants au service d'une stratégie concentrationnaire comme l'a démontré récemment la Chine.
Les démocraties ont pour elles la réactivité, la puissance scientifique, l'information éclairée des citoyens et l'esprit civique. Malheureusement ces avantages qui devraient être décisifs, ont été érodés par la permissivité, l'irresponsabilité, la démagogie et l'indétermination chronique des pouvoirs publics...

Quoiqu'il en soit, l'évolution de cette nouvelle pandémie risque d'être rapide et diffuse. La maladie a une létalité relativement modeste (probablement inférieure à 2%) ce qui facilite sa propagation. D'autant plus que si sa contagiosité ne semble pas très forte, les personnes contaminées peuvent la transmettre sans manifester eux-mêmes de symptômes.
Il est donc probable, comme le nouveau ministre de la santé l'a annoncé, que notre pays soit prochainement confronté de plein fouet à l'épidémie.
Selon les scénarios quelque peu catastrophistes de certains experts, 40 à 70% de la population mondiale pourrait être touchée, soit jusqu’à 5 milliards de personnes. Ce qui pourrait se traduire par plusieurs dizaines de millions de morts... Par comparaison, la grippe dont les manifestations cliniques ressemblent beaucoup à la maladie due au coronavirus, aussi contagieuse mais avec une létalité dix fois moindre, et pour laquelle on dispose d'un vaccin, est responsable de 10.000 décès par an en moyenne. S'agissant du coronavirus, le sinistre décompte a déjà dépassé largement les 2000 et les foyers sporadiques se multiplient en Europe. Tout est là pour créer un mouvement de panique. On annonce déjà "la" crise économique majeure que les spécialistes attendaient fébrilement depuis des mois, et les médias se plaisent à montrer les pharmacies submergées par la ruée sur les masques FFP2 et les solutions hydro-alcooliques. Tandis que la Bourse dévisse, la spéculation va bon train sur ces expédients, sans doute guère plus efficaces que les mesures de bon sens consistant à éviter embrassades, poignées de mains et autres contacts trop rapprochés...
Nouvelle rassurante, la Chine par laquelle le mal est venu, semble être en passe de réussir à le circonscrire. On se souvient enfin que la fameuse grippe H1N1 qui avait semé en 2009 une belle panique s'était avérée en définitive fort bénigne.
Tout espoir n'est donc pas perdu...

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