10 août 2021

Et toujours le COVID...

Une fois encore le coronavirus se joue des prévisions et semble se moquer des politiques bien intentionnées que le gouvernement met en œuvre pour l’empêcher de nuire. Une fois encore le dit gouvernement, plombé par une inertie consubstantielle à sa nature, agit avec retard, lenteur et indétermination. Pire, à force de chercher à communiquer de manière la plus lénifiante possible, il s'englue dans les contradictions et ne cesse de commettre des bourdes monumentales.

Alors qu’on croyait enfin l’embellie en vue et que nos dirigeants pouvaient se réjouir d’avoir réussi à fournir en quantité suffisante à la population les vaccins, ils retombent dans leurs vieux démons à cause du nouveau variant dit delta qui chamboule tous leurs plans.
Les retrouvailles avec la liberté claironnées depuis quelques mois à grand renfort de clips télévisés, le “retour des jours heureux” annoncé dès le début de l’été 2020 par le président Macron, toutes ces belles perspectives se terminent en eau de boudin.

L’été 2021 s’avère pire que celui de 2020. L’année dernière, le virus avait attendu la fin de l’automne pour repasser à l'offensive. Cette fois, c’est dès le mois de juillet que la pandémie repart de plus belle.
Pris de court une fois de plus, le chef de l’État, seul maître  à bord (après Dieu naturellement...) du paquebot France, improvise une stratégie hasardeuse dans laquelle on retrouve tous les travers habituels du dirigisme bureaucratique et de la pléthore administrative.
Après avoir affirmé qu’il n’y aurait pas d’obligation vaccinale, le chef de l’État impose un “pass sanitaire” qui y ressemble fort, en dépit de ses dénégations. Et le machin s’avère tellement alambiqué qu’on peut douter dès à présent de son efficacité.
 
Plutôt que de se cantonner à un simple certificat vaccinal ouvrant les portes et facilitant la vie, on a préféré un dispositif confus et complexe dont on ne retient en somme que le caractère contraignant.
Il répond à une définition amphigourique, prenant en considération non seulement la vaccination, mais également quantité d’autres cas de figure, plus ou moins flous, et changeants au gré de l’humeur ambiante, notamment l’attestation de guérison et/ou de “rétablissement” ou celle certifiant la négativité d’un test diagnostique datant de moins de 48 heures (délai d’ailleurs rapidement porté à 72 heures). La directive précise au surplus que le test peut être réalisé selon plusieurs modalités (PCR, test antigénique, voire autotest effectué “sous la supervision” d’une personne compétente…). Parmi les effets pervers attendus de ces dispositions, on présume avec effarement du creusement du déficit de la Sécurité Sociale, sommée de rembourser sans fin cette monstrueuse gabegie (chiffrée autour de 100 à 120 millions d’euros par semaine).

C‘est donc une vraie usine à gaz dont l’application risque d’être aléatoire puisque les contrôles ne seront pas, sauf exception, assortis de la vérification de l’identité du porteur du pass et alors que plane plus qu’un doute s’agissant des circonstances dans lesquelles il est exigible.
Si les malheureux bars et restaurants sont contraints, à peine rouverts,  de ne servir que les clients munis du précieux sésame, l’incertitude concerne quantité d'autres situations, par exemple celle des établissements de santé à l’entrée desquels les visiteurs et les patients, doivent montrer patte blanche, sous réserve que cela ne fasse “pas obstacle à l’accès aux soins”. Comprenne qui pourra ces nuances sémantiques…
Avec la même hypocrisie on distingue les transports où le pass est impératif (autocars, grandes lignes de chemin de fer) des autres dans lesquels on peut s’entasser librement (métro, bus, TER…)
Notons que dans sa stratégie erratique, le gouvernement en est encore à s’interroger sur l’obligation vaccinale, notamment pour les professions exposées ou potentiellement contaminantes. Ainsi, on apprend qu’à partir du 15 septembre, les soignants non-vaccinés s'exposeront à une "suspension du contrat de travail", et ne seront donc plus rémunérés. Une fois encore c’est bien tardif comme décision, et probablement difficile à mettre en pratique vu la pénurie desdits personnels (la problématique des hôpitaux n'a toujours pas été résolue...). Au surplus, le Conseil Constitutionnel a stipulé que le refus de la vaccination ne pouvait en aucun cas être une cause de licenciement ni entraîner la rupture d’un cdd ou d’un contrat en intérim !

Toutes ces oukases obéissant à une logique digne de la pataphysique de Père Ubu induisent un sentiment de lassitude voire d’exaspération dans l’Opinion Publique. On finit même par douter de l’intérêt d'être vacciné puisque les contraintes ne cessent de s’accumuler et qu’on laisse entendre que même immunisé, on peut être contagieux, voire malade. Les infortunés vacanciers qui avaient cru bon de choisir les départements d’outre-mer se retrouvent pris au piège du confinement. Quant à ceux restés en métropole, ils sont plus que jamais soumis aux fameux gestes barrières et désormais au pass sanitaire, en attendant pire...

Pendant ce temps, en Grande Bretagne, qui n’a pas l’habitude de s'embarrasser de lois inutiles, qui a probablement un sens plus aigu de la liberté, et un peu plus d'audace, les dernières restrictions ont totalement été levées en juillet en dépit de l’assaut du royaume par le variant delta. Pour l’heure, si les nouvelles contaminations restent nombreuses, elles n'entraînent guère d’hospitalisations et peu de mortalité. L’avenir dira si la voie choisie est la bonne.
Le fait est qu'en France, on assiste à une nouvelle montée des mécontentements. Les manifestations d’opposants au pass sanitaire rassemblent un nombre croissant de personnes. A défaut d’être parvenu à endiguer la pandémie, le gouvernement aura-t-il réussi à générer un nouvel épisode gilet jaunes ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Les Français et leur mémoire de poisson rouge ont, comme à leur habitude, déjà oublié cet épisode pourtant inique...