Ainsi la progression inexorable du coronavirus contraint les dirigeants de la plupart des pays européens, dont la France, à ordonner le confinement généralisé de leur population et à décréter l’état d’urgence sanitaire. Situation terrible et aveu d’échec encore impensable il y a quelques semaines et qui rappelle les plus sombres heures de l’histoire. On peine à comprendre comment on a pu en arriver là. On peine encore à croire que la vie puisse ainsi s’arrêter si brutalement et qu’au tintamarre insouciant du quotidien succède pour un temps indéfini ce mortel silence de plomb.
A travers ce drame on découvre avec stupeur une réalité implacable. Il n’y a plus moyen de la contourner et tout le reste devient tout à coup dérisoire. L’actualité toute entière semble devoir s’engloutir dans ce trou noir qui s’ouvre sous nos yeux.
Il s’agit pourtant d’une maladie bénigne pour 80% des gens atteints et dont 98% guérissent. Mais voilà, si le mal s’étend, les malheureux dont l’évolution sera fatale ou bien qui auront besoin de soins hospitaliers risquent de représenter une vraie catastrophe en matière de santé publique, par leur nombre absolu.
Face à cette épreuve inédite, les pouvoirs publics paraissent quelque peu désemparés. N’ayant de toute évidence pas pris à temps la mesure du fléau, ils sont contraints de courir après et d’ajuster leur stratégie à la va-comme-je-te-pousse au risque de sombrer parfois dans l’incohérence. Les mots sont parfois lourds de conséquence et les revirements incessants n’inspirent guère la confiance.
Quand faut-il croire le Président de la République ? Lorsqu’il affirme gravement le 16 mars que “nous sommes en guerre” et que cela justifie que chacun reste “au moins quinze jours” totalement cloîtré chez lui, ou bien lorsqu’il déclarait cinq jours auparavant de manière un peu grandiloquente qu’on ne renoncerait à rien et surtout pas aux terrasses, aux salles de concert…
Faut-il croire M. Blanquer lorsqu’il annonce qu’au moins la moitié de la population française sera contaminée ? La moitié, c’est au bas mot 30 millions de personnes. Avec une mortalité estimée de manière optimiste autour de 1%, cela ferait 300.000 morts ! Même “lissés dans le temps”, il y a de quoi avoir froid dans le dos...
Faut-il croire madame Buzyn qui en janvier estimait que le risque de propagation à partir de Chine était quasi nul et qui maintenant nous affirme qu’elle avait prévu le tsunami qui allait arriver et alerté le gouvernement à son sujet, et qui se lamente aujourd’hui en se demandant si dans 6 mois nous serons encore vivants...
Faut-il croire enfin ceux qui claironnent que cette épidémie signe le retour de l’Etat, la fin du capitalisme et de la mondialisation ?
S’agissant de notre pays, on pourrait au contraire, à l’occasion de cette crise, mettre à nouveau en accusation l’Etat déjà omniprésent, omnipotent, et qui se révèle en la circonstance quasi impotent, dépassé par les évènements à chaque étape de l’épidémie. On pourrait une fois encore mettre en cause les innombrables rouages de la machine technocratique centralisée qui ont mis à mal le système de santé et qui dans les situations critiques freinent sa réactivité. Aujourd’hui le Président de la République promet de déverser des sommes astronomiques pour atténuer les effets probablement désastreux du confinement généralisé sur l’économie. Mais d’où proviendra l’argent puisque les caisses sont à sec ?
Quant à la faillite du système capitaliste annoncée rituellement à chaque crise par les socialistes et apparentés, elle n’est évidemment pas à l’ordre du jour, du moins faut-il l’espérer. Le krach boursier auquel on assiste a été organisé si l’on peut dire, par les Pouvoirs Publics, sous la pression d'un virus. Il ne traduit nullement une crise intrinsèque du système, qui du reste en a connu d’autres, toujours surmontées, c'est d'ailleurs sa force.
S’agissant enfin de la mondialisation, c’est seulement la toile de fond de cette pandémie. Si le tourisme de masse est en train de prendre un sacré coup, probablement durable, la Terre continuera de tourner et le monde continuera d’être ce que le progrès en a fait, à savoir un village planétaire. Le retour au monde cloisonné d’autrefois paraît impensable. Il faudra simplement prendre des mesures plus efficaces pour enrayer précocement ce nouveau type de contagion, rançon de la liberté des échanges. Cela justifie de penser les décisions ensemble et de faire preuve de concertation et de coordination. Le Gouvernement mondial pressenti et souhaité par Kant est plus que jamais d'actualité.
Certains pensent non sans raison mais un peu tard à relocaliser les entreprises. Ils oublient toutefois les causes de l’exode économique, purement conjoncturelles, liées essentiellement au poids des impôts, des taxes et des charges sociales. Si l’on n’y remédie pas de manière pragmatique plus qu’idéologique, il n’y aura pas d’issue nouvelle à cette problématique.
L’Europe, ce conglomérat sans ambition sans dessein, aujourd’hui pointé du doigt comme épicentre du fléau, risque quant à elle, d’exploser définitivement en tant qu’entité. Certains affirment que le mal vient qu’il y a trop d’Europe, et d’autres objectent qu'il n'y en a pas assez. Pour ceux qui pensent qu’on a fait trop de chemin pour revenir au temps des nations, et qui espèrent toujours voir un jour une vraie Fédération, la grande question qui se pose est de savoir si les peuples qui la composent sauront enfin trouver la force d’œuvrer vraiment à un destin supranational en abandonnant certaines prérogatives égocentrées. Pour ne pas donner raison aux adversaires de l'idée européenne, il faudrait aussi que les politiciens comprennent que la démagogie, l’indétermination et les grands principes, peuvent être mortels… Mais le fait est qu’en démocratie, on a les gouvernants qu’on mérite….
A travers ce drame on découvre avec stupeur une réalité implacable. Il n’y a plus moyen de la contourner et tout le reste devient tout à coup dérisoire. L’actualité toute entière semble devoir s’engloutir dans ce trou noir qui s’ouvre sous nos yeux.
Il s’agit pourtant d’une maladie bénigne pour 80% des gens atteints et dont 98% guérissent. Mais voilà, si le mal s’étend, les malheureux dont l’évolution sera fatale ou bien qui auront besoin de soins hospitaliers risquent de représenter une vraie catastrophe en matière de santé publique, par leur nombre absolu.
Face à cette épreuve inédite, les pouvoirs publics paraissent quelque peu désemparés. N’ayant de toute évidence pas pris à temps la mesure du fléau, ils sont contraints de courir après et d’ajuster leur stratégie à la va-comme-je-te-pousse au risque de sombrer parfois dans l’incohérence. Les mots sont parfois lourds de conséquence et les revirements incessants n’inspirent guère la confiance.
Quand faut-il croire le Président de la République ? Lorsqu’il affirme gravement le 16 mars que “nous sommes en guerre” et que cela justifie que chacun reste “au moins quinze jours” totalement cloîtré chez lui, ou bien lorsqu’il déclarait cinq jours auparavant de manière un peu grandiloquente qu’on ne renoncerait à rien et surtout pas aux terrasses, aux salles de concert…
Faut-il croire M. Blanquer lorsqu’il annonce qu’au moins la moitié de la population française sera contaminée ? La moitié, c’est au bas mot 30 millions de personnes. Avec une mortalité estimée de manière optimiste autour de 1%, cela ferait 300.000 morts ! Même “lissés dans le temps”, il y a de quoi avoir froid dans le dos...
Faut-il croire madame Buzyn qui en janvier estimait que le risque de propagation à partir de Chine était quasi nul et qui maintenant nous affirme qu’elle avait prévu le tsunami qui allait arriver et alerté le gouvernement à son sujet, et qui se lamente aujourd’hui en se demandant si dans 6 mois nous serons encore vivants...
Faut-il croire enfin ceux qui claironnent que cette épidémie signe le retour de l’Etat, la fin du capitalisme et de la mondialisation ?
S’agissant de notre pays, on pourrait au contraire, à l’occasion de cette crise, mettre à nouveau en accusation l’Etat déjà omniprésent, omnipotent, et qui se révèle en la circonstance quasi impotent, dépassé par les évènements à chaque étape de l’épidémie. On pourrait une fois encore mettre en cause les innombrables rouages de la machine technocratique centralisée qui ont mis à mal le système de santé et qui dans les situations critiques freinent sa réactivité. Aujourd’hui le Président de la République promet de déverser des sommes astronomiques pour atténuer les effets probablement désastreux du confinement généralisé sur l’économie. Mais d’où proviendra l’argent puisque les caisses sont à sec ?
Quant à la faillite du système capitaliste annoncée rituellement à chaque crise par les socialistes et apparentés, elle n’est évidemment pas à l’ordre du jour, du moins faut-il l’espérer. Le krach boursier auquel on assiste a été organisé si l’on peut dire, par les Pouvoirs Publics, sous la pression d'un virus. Il ne traduit nullement une crise intrinsèque du système, qui du reste en a connu d’autres, toujours surmontées, c'est d'ailleurs sa force.
S’agissant enfin de la mondialisation, c’est seulement la toile de fond de cette pandémie. Si le tourisme de masse est en train de prendre un sacré coup, probablement durable, la Terre continuera de tourner et le monde continuera d’être ce que le progrès en a fait, à savoir un village planétaire. Le retour au monde cloisonné d’autrefois paraît impensable. Il faudra simplement prendre des mesures plus efficaces pour enrayer précocement ce nouveau type de contagion, rançon de la liberté des échanges. Cela justifie de penser les décisions ensemble et de faire preuve de concertation et de coordination. Le Gouvernement mondial pressenti et souhaité par Kant est plus que jamais d'actualité.
Certains pensent non sans raison mais un peu tard à relocaliser les entreprises. Ils oublient toutefois les causes de l’exode économique, purement conjoncturelles, liées essentiellement au poids des impôts, des taxes et des charges sociales. Si l’on n’y remédie pas de manière pragmatique plus qu’idéologique, il n’y aura pas d’issue nouvelle à cette problématique.
L’Europe, ce conglomérat sans ambition sans dessein, aujourd’hui pointé du doigt comme épicentre du fléau, risque quant à elle, d’exploser définitivement en tant qu’entité. Certains affirment que le mal vient qu’il y a trop d’Europe, et d’autres objectent qu'il n'y en a pas assez. Pour ceux qui pensent qu’on a fait trop de chemin pour revenir au temps des nations, et qui espèrent toujours voir un jour une vraie Fédération, la grande question qui se pose est de savoir si les peuples qui la composent sauront enfin trouver la force d’œuvrer vraiment à un destin supranational en abandonnant certaines prérogatives égocentrées. Pour ne pas donner raison aux adversaires de l'idée européenne, il faudrait aussi que les politiciens comprennent que la démagogie, l’indétermination et les grands principes, peuvent être mortels… Mais le fait est qu’en démocratie, on a les gouvernants qu’on mérite….