De là à se proclamer écologiste, il y a plus qu’un fossé à franchir.
Ce néologisme forgé à la fin du XIXè siècle par un biologiste d’obédience darwinienne ne signifie en réalité pas grand chose de précis. Selon le Larousse, c’est tout simplement “l’étude des milieux où vivent les êtres vivants, ainsi que des rapports de ces êtres avec le milieu”. Rien de choquant ni de partisan dans cette définition, sauf que, toujours selon la même référence, l’usage courant a fait du concept "une doctrine visant à un meilleur équilibre entre l'homme et son environnement naturel ainsi qu'à la protection de ce dernier."
On verse de facto dans une acception spéculative, voire mystique, mais cela pourrait encore apparaître bien innocent quant à l’objectif, a priori fort louable.
On peut s’interroger toutefois lorsque ce dernier se transforme en prétention de changer le climat par des réglementations plutôt que d’affronter avec pragmatisme les caprices de la nature, paraît-il influencés par ceux des êtres humains. Tout étant dans tout et réciproquement, l’Homme ne fait-il pas partie prenante de cette nature ?
Les choses se compliquent vraiment quand l’idée se mue en doxa, et qu’elle affiche sa volonté de régenter les peuples en vertu de principes théoriques et d’une idéologie de plus en plus radicale. Le passé nous a appris à nous méfier des totalitarismes agissant au nom du Bien.
Hélas, chaque jour démontre l’emprise croissante sur les esprits de ce courant de pensée charriant les slogans et les idées reçues, présentées comme des vérités révélées. L'écologie a envahi le champ politique devenant même un parti. Le résultat est des plus discutables. On a vu l’inanité de nombre de lois promulguées à ce titre. Lorsqu’elles aboutissent à fermer des centrales nucléaires et à rouvrir celles fonctionnant au gaz ou au charbon, on mesure l’ampleur du désastre !
Au surplus, derrière la vitrine légale de l’écologie, s’agitent quantité de groupuscules, de lobbies et de collectifs, plus ou moins enragés, plus ou moins subventionnés par l’Etat Providence, dont les méfaits deviennent inquiétants.
Bien que le terme d’éco-terrorisme employé par le ministre de l’intérieur pour qualifier ces agissements soit excessif, et surtout disproportionné par rapport aux mesures employées pour les combattre, le caractère irrationnel et violent de l’écologisme apparaît de plus en plus clairement.
A la manière des socialistes dont ils ont hérité l’arrogance et le sectarisme, les gens qui se disent défenseurs de l’environnement s’arrogent le droit de faire ce que bon leur semble et de recourir à des actions de désobéissance civile alliant l’arbitraire à la stupidité.
On avait vu, au mépris de l'état de droit et de toute objectivité scientifique, le saccage de champs agricoles plantés d’OGM. On a relaté les actes de vandalisme à l’égard de restaurants consacrés au fast-food, ou d’entreprises jugées irrespectueuses de l’environnement par des censeurs imbus de leurs croyances.
Désormais, les commandos de cette nouvelle chasse aux sorcières, multiplient en quasi impunité les agressions en tous genres. Ils dégonflent les pneus des véhicules dits SUV, éteignent les enseignes lumineuses égayant la nuit les rues, endommagent les terrains de golf, détruisent les retenues d’eau destinées à irriguer les cultures, bloquent les aéroports au gré de leurs lubies, empêchent l’entretien et l'élagage des forêts. Pour peu qu'on cherche à savoir à qui profite le crime et eu égard à la détermination fanatique de ces gens à marquer les esprits, on peut se demander s’ils ne sont pas impliqués dans le déclenchement des incendies estivaux pour attirer l’attention du bon peuple sur le prétendu péril climatique.
Par un curieux retournement de situation, les insurgés deviennent donc des anti-écologistes et dans ce contexte, s'opposer à leur œuvre de destruction devient pure écologie !
La dernière mode consiste à souiller les œuvres d’art dans les musées et à se coller les mains à ces dernières. Monet, Van Gogh, Vermeer ont été les cibles de ces actes imbéciles. Mais, offenser de cette façon la Jeune Fille à la Perle n'est pas seulement cuistrerie. Cette ignominie ne fait pas que disqualifier la cause. C’est un pas de plus vers la barbarie ! Qui arrêtera ce vent de folie ? Sûrement pas le Chef de l’État hélas, qui dit réprouver ces exactions en même temps qu'il "défend une cause juste et bonne…"