23 décembre 2024

Un Triple Désastre

L’année se termine tristement en eau de boudin. Le cyclone Chido qui s’est abattu le 14 décembre sur l’île de Mayotte s’apparente ou révèle un triple désastre : climatique, étatique et politique.
Cet ouragan ne fut pas d’une violence inouïe comme certains l’ont prétendu, et il semble avoir fort heureusement fait moins de victimes que ce que beaucoup avaient annoncé (on relatait le 21 décembre tout de même 35 morts et 67 blessés graves). Il n’en demeure pas moins tragique eu égard aux dégâts matériels. Comment expliquer de telles conséquences ?
Vu d’avion, tout semble avoir été rasé ou presque car rien ne tenait vraiment debout. On craint de grands désordres sociaux à venir et des épidémies car rien ne fonctionnait vraiment. Faut-il rappeler qu’à l’instar des pays sous-développés, sévissait, il y a peu, le choléra !
Le chaos migratoire est tel qu’on est incapable de comptabiliser la population et pas davantage les naissances (au moins 10.000 par an sur le seul Centre Hospitalier qui de facto est la plus grande maternité d’Europe). On évalue à 60% la proportion des enfants non scolarisés, à 70% celle des gens vivant sous le seuil de pauvreté. La très grande majorité de l’habitat est précaire. On sait enfin que 80% du PIB relève des subventions de la Métropole.
C’est simple, ce petit paradis exotique au lagon exceptionnel, posé sur l'Océan Indien entre l’Afrique et Madagascar, ressemble par son dénuement à l’infortunée Haïti !
Les promesses faites par nombre de dirigeants n’ont en règle pas été tenues. M. Macron lui-même avait annoncé en 2019, entre autres engagements, la construction d’un nouvel hôpital, la création de 800 nouvelles classes scolaires, le retour aux Comores des clandestins... La Cour des Comptes a révélé que ce plan n’avait fait l‘objet d’aucun suivi et que rien de concret n’avait été réalisé !
Il est évident que la catastrophe présente est à la mesure du laisser aller avec lequel le gouvernement a géré ce territoire d’outre-mer, que Nicolas Sarkozy avait eu l’imprudence de transformer en département.

Le microcosme politique peut bien verser des larmes de crocodiles ou bien s'écharper en polémiques partisanes, cet évènement tragique est l’occasion de mettre au grand jour les responsabilités de l’Etat. Il ne peut se défausser de son incurie sur un quelconque réchauffement climatique, sur la faute à "pas de chance" ou bien sur le dos du Rassemblement National comme l’a fait de manière proprement éhontée le Président de la République.
La comparaison avec la reconstruction de la cathédrale Notre Dame est éloquente : ce que l’initiative privée a permis de faire ici, l’Etat, malgré ses ressources fiscales démesurées, en est absolument incapable là-bas.
En attendant, la France est toujours dans l’attente d’un hypothétique gouvernement. Etrange et funeste concours de circonstance, on l'annonce pour aujourd'hui même, journée décrétée de deuil national ! Même si le nouveau Premier Ministre parvient à s’entendre avec le Chef de l’Etat pour constituer cette nouvelle équipe avant Noël, on sait par avance qu’il n’y aura rien à en attendre. Aucune ligne directrice lisible et cohérente ne saurait émerger du magma institutionnel actuel en forme de tourbillon. C’est le troisième aspect du désastre, il est politique…

16 décembre 2024

Le Paraître et le Néant

Le roué béarnais a fini par arriver à ses fins ! A la faveur du chaos politique qui règne en France, il est parvenu à imposer sa personne au Président de la République, en tant que premier ministre.
Aux yeux du Chef de l’Etat qui s'est fait, à ce qu'il paraît, tordre le bras en la circonstance, il n’y avait probablement pas pire choix, mais il n’en a pas trouvé de meilleur. C’est dire à quel point il est acculé.

Nul doute que la cohabitation sera houleuse. Emmanuel Macron a perdu son aura et toute crédibilité et n’a plus d’avenir politique. Il est faible.
Pour François Bayrou, c’est différent. On pourrait penser que cette nouvelle fonction soit son tardif bâton de maréchal (on pouvait penser la même chose pour Michel Barnier lors de sa nomination, il y a 3 mois à peine). Il y a fort à parier toutefois, qu’à l’instant présent, M. Bayrou, tardivement et laborieusement remis en selle, pense déjà à la prochaine échéance présidentielle, ce qu’il avait déjà fait par 3 fois en 2002, 2007, et 2012.
Il fera donc tout pour voler la lumière au Président, et s’en dédouaner, si toutefois il parvient à se maintenir à son poste, ce qui n’est pas gagné.
Pour l’heure, il n’a en effet rien d'autre à offrir que des mots et pas plus de majorité que son prédécesseur pour proposer le moindre projet.
Ajoutons que son bilan d’un demi-siècle de vie politique est proche du néant bien qu’il ait beaucoup bourlingué.
Ministre de l’éducation durant 4 ans (1993-1997), il n’a laissé aucune trace.
Son parti, le MODEM, bricolé en 2007 sur les ruines de l’UDF, à la destruction de laquelle il avait puissamment œuvré, n’a jamais vraiment décollé.
Il fut élu maire de Pau en 2014 grâce au soutien de l’UMP et à la mansuétude de Nicolas Sarkozy. Le moins qu’on puisse dire est qu’il n’y a pas fait d’étincelles.
Propulsé ministre de la justice en 2017, en remerciement de son ralliement très opportuniste à Emmanuel Macron, il n'y fit qu'un passage éclair d'un mois, avant d'être contraint à démissionner à cause d'une sombre histoire d'emplois fictifs au MODEM.
En lot de consolation, il obtint le poste de Haut Commissaire au Plan en 2020. Il n’y a produit que quelques insignifiantes analyses, “d’intérêt limité”, marquées par “une forte personnalisation”, d’après un rapport récent issu du Sénat.

Son parcours, semé de trahisons, d’atermoiements et de magouilles, est marqué par un égocentrisme démesuré.
Que peut-on espérer d’un tel Premier Ministre, dans un contexte des plus hasardeux ? Pas grand chose hélas…

10 décembre 2024

Grandeur et Déclin

Le samedi 7 décembre 2024 a donc vu la cathédrale Notre Dame de Paris renaître en majesté de ses cendres. Paradoxe étonnant, elle réapparaît plus jeune et belle que jamais, quelques jours avant les festivités entourant la célébration de la naissance du Christ, après avoir été mortellement touchée par un gigantesque incendie le 16 avril 2019, au début de la Semaine Sainte précédant Pâques.
La symbolique est forte dans ce monde contemporain rongé par le doute, l’incertitude et le déclin du christianisme.
Il faut en la circonstance saluer cette magnifique restauration due aux efforts de centaines d’entreprises, au talent d’artisans inspirés et remercier les milliers de donateurs privés. Tout n’est donc pas perdu en ce bas monde occidental matérialiste et futile ! Pas moins de 340.000 donateurs de 150 pays ont apporté, tels de modernes rois mages, la somme pharaonique de 846 millions d’euros.

Cette résurrection quasi miraculeuse ne doit pas faire oublier qu’il y a cinq ans l’édifice pluricentenaire était presque totalement détruit par un sinistre qui n’aurait jamais dû se produire et dont on ignore toujours la cause. Faute d’enquête sérieuse, on ne saura jamais ce qui s’est passé, ce qui ouvre la porte à toutes les spéculations. La plus évidente est l’incroyable négligence des Pouvoirs Publics responsables des travaux de rénovation qui étaient en cours en 2019. A l’époque où le principe de précaution est omniprésent et où les citoyens sont harcelés de contraintes ubuesques imposées en son nom, comment imaginer qu’un chantier aussi sensible fut laissé sans plus de surveillance et d’alarmes ?
L’Etat, en la personne du Président de la République s’est-il senti un tant soit peu responsable de ce drame ? Nullement. Au contraire, après avoir ordonné la reconstruction, ce qui était bien la moindre des choses, il s’en attribue sans vergogne le mérite.
M. Macron, dont le mandat est en perdition, a saisi l’occasion, pour s’offrir un bref moment d’euphorie. On ne retiendra pas grand-chose de cet intermède politique sinon son discours boursouflé, déclamé sur un ton emphatique, au sein même de la cathédrale.
Certains polémiquent sur les habits bariolés du clergé officiant pour la circonstance, mais quelle importance ? D’autres ont eu les oreilles écorchées par les improvisations tapageuses des organistes qui se sont succédé aux claviers. Il est vrai qu’on aurait aimé entendre quelque chose de plus harmonieux. On attendait évidemment Bach, notamment la magistrale, grandiose, insurpassable Toccata et fugue BWV 565. Elle eut été à la hauteur de l’évènement sans nul doute…

Parmi le beau monde accouru pour cette cérémonie, on retiendra la présence de Donald Trump. Le Président élu a fait le voyage, démentant les accusations de ses détracteurs qui cherchaient à faire croire qu’il était indifférent au sort de l’Europe et donc à celui de la France. Il fut omniprésent durant ce weekend sans pour autant se répandre en déclarations. Qu’on le veuille ou non, sa stature imposante et son parler puissant symbolisent la suprématie éclatante des États-Unis, dont on a si souvent annoncé l’inéluctable décadence. C’est une lueur d’espoir en cette fin d’année. Le cher homme est attendu sur tant de sujets qu’il pourrait presque faire figure de messie. Il ne fera pas de miracle, mais fasse le ciel qu’il apporte enfin du bon sens à ce monde égaré (qui devient un peu fou selon ses propres mots)...

04 décembre 2024

Attention, chute de gouvernement

Le sort semble en être jeté. A moins de se déjuger in extremis, les opposants au gouvernement auront raison de lui en censurant son projet de budget.

Avant même que le couperet ne tombe, les commentaires vont bon train.
Dans les rangs de l’armée mexicaine entourant un président sans majorité, premier ministre en tête, on crie à l’irresponsabilité des frondeurs. On en appelle à l’intérêt supérieur de la Nation. On se raccroche aux vieilles lunes du gaullisme, et on met en garde le pays sur le risque de chaos à venir. On s’étrangle devant le texte déposé par le conglomérat de gauche dit Nouveau Front Populaire, au motif qu’il reproche au gouvernement d’avoir fait le jeu du Rassemblement National et d’avoir cédé à ses "plus viles obsessions". On fait mine de déplorer que ce dernier ait annoncé qu’il allait voter cette résolution, malgré les mots humiliants jetés à son encontre.

On ne s’interroge pas trop en revanche sur les raisons qui poussent les Socialistes, dont un ancien président de la république auto-prétendu “normal” à s’associer aux menées séditieuses de la France Insoumise. On ne se pose guère de questions non plus sur le résultat auquel a conduit la stratégie du Barrage Républicain, qui n’a cessé d’écarter systématiquement comme pestiféré le premier parti politique de France. On ne reproche pas trop aux Macronistes et aux micro-partis qui gravitent dans l’orbite du monarque en voie de déchéance, les mots d’ordre insanes qui ont permis l’élection à l’Assemblée Nationale d’insurgés sans foi ni loi, n’hésitant pas à piétiner tous les principes de la république et incitant sans cesse à la haine, à la violence et à l’anarchie. Aujourd’hui l’hypocrisie consistant à condamner une alliance scandaleuse entre RN et NFP ne fait plus illusion. Il est trop tard pour se lamenter.

En réalité, cette censure, si tant est qu’elle soit votée, apparaît comme la conséquence logique d’une politique de gribouille menée depuis des décennies, et l'illustration du désastre politicien en général.
Que faire, pour sortir de l’impasse dans laquelle le pays s’est enfermé (car il ne faut jamais oublier qu’on a les élus qu’on mérite et qu’on a choisis) ?
Si le Président de la République s’accroche à son fauteuil doré et nomme à suivre un ou plusieurs nouveaux gouvernements sans autre ambition que celle de M. Barnier, il y a fort à parier que le pays continuera de s’enliser dans le marasme jusqu’à de possibles élections législatives l’été prochain. Le résultat dépendra là encore des électeurs, mais dans quel état serons nous ?

Le seul moyen de s’en sortir dans l'immédiat, semble être de faire enfin sauter le barrage républicain et prendre en compte le RN et ses millions d’électeurs.
Mais quel nouveau premier ministre osera franchir le Rubicon ? Quel responsable politique de premier plan osera travailler avec le RN sur un programme s’interdisant l’augmentation des impôts et des taxes pour privilégier le pragmatisme contre la bureaucratie ?

25 novembre 2024

Deuxième Lettre Ouverte aux Maires de France

Les maires se plaignent. Ils disent
rencontrer des difficultés croissantes pour assurer leur mission. On peut comprendre une bonne partie de leur malaise, notamment lorsqu’ils décrivent certaines “mesures prévues par le gouvernement pour réduire leur capacité d’agir”.
Quant à se ceindre d’une écharpe noire, synonyme de désespoir, on peut y voir un peu d’exagération.
Ils déplorent la baisse des ressources financières des communes depuis la suppression partielle de la taxe d’habitation. Pour autant, il est difficile d’occulter que les maires sont partie prenante de l’Etat. A ce titre, ils ont une responsabilité dans la faillite de ce dernier, dont les citoyens sont les spectateurs consternés. Ils ne sont pas exempts de responsabilité dans la dérive budgétaire à laquelle on assiste à tous les niveaux, malgré des records d'imposition et de prélèvements obligatoires.

Ainsi, on se pince devant la demande de rétablissement de la taxe d’habitation, dont on sait qu’elle ne fut qu’un allègement en trompe-l’œil de la pression fiscale globale. Son retour, sous un nom ou un autre, signifierait à coup sûr un nouveau coup de massue.
Il ne faut pas oublier que les contribuables qui possèdent une résidence dite secondaire, non seulement n’ont pas été exonérés de cette contribution, mais bien souvent assommés au contraire par une surtaxe punitive, totalement injustifiable autrement que par de très mauvaises raisons.
Il faut ajouter pour tous les propriétaires, l’alourdissement régulier et important de la taxe foncière, et l’augmentation annoncée de la fiscalité plombant les “frais de notaires” lors de toute mutation. Mentionnons également la multitude de nouveaux ukases légaux dispendieux qui tombent chaque année sur le dos des contribuables. Ainsi, après l’obligation de se soumettre à des diagnostics de plus en plus coûteux, dont l’irréaliste DPE, arrive le Projet de Plan Pluriannuel de Travaux (PPPT) qui frappe depuis 2024 les copropriétés. Issu de l’ubuesque loi Climat et Résilience, il donne la mesure de cette inflation légale aussi incompréhensible que difficilement tolérable.

A côté de la problématique financière, les contraintes administratives prolifèrent sans fin, et commencent à sérieusement dégrader la qualité de vie des citoyens au quotidien. Les maires portent souvent une large part de responsabilité dans cet accroissement sans fin des obligations et des interdits.
Pour les automobilistes, la circulation est devenue infernale dans nombre de communes. Ils sont rançonnés dans des proportions de plus en plus folles pour le moindre stationnement. La dernière trouvaille des “sulfateuses à PV” illustre de manière édifiante la traque acharnée des contrevenants à des règlementations devenues extravagantes. Résultat, les professionnels ne s’aventurent plus qu’à grand peine en centre ville et incluent souvent le coût de leurs contraventions dans leurs devis. Les commerces qui souffraient déjà de la concurrence des grandes surfaces et de l’internet, voient leurs derniers clients renoncer à venir leur rendre visite faute de pouvoir stationner leur véhicule. Sans parler des incessants obstacles à la circulation : rues barrées, réduites ou transformées, parkings supprimés, chicanes ineptes interrompant la circulation, et limitations généralisées de vitesse à 30 km/h, souvent impossibles à respecter.
Le logement est quant à lui en crise pour de multiples raisons, mais certaines relèvent des maires. La pénurie observée sur le marché immobilier est aggravée par les politiques absurdes de mixité sociale forcée, de blocage du prix des loyers, de protection excessive des locataires indésirables obligeant les bailleurs à exiger des garanties insensées. Ajoutons les PLU toujours plus exigeants, qui bloquent les constructions nouvelles au nom de la lutte contre “l’artificialisation des sols” ou de la protection de l’environnement, et qui empêchent de manière absurde la transformation en locaux professionnels désertés en habitation.
Dans tous les domaines, on assiste à la pléthore de réglementations de plus en plus contraignantes :
Les limitations croissantes de l'éclairage public nocturne, incompréhensibles à l’heure des dispositifs basse-consommation, et qui contribuent à rendre si tristes et si peu sûres les villes dès la tombée de la nuit.
Le recueil et le traitement de plus en plus complexe des ordures. Le tri devient un casse-tête dont on peut douter de l’efficacité, l’accès aux déchetteries est toujours plus contingenté, on déplore la rareté des collecteurs de déchets pour les gens de passage, et l’installation de composteurs dont l’utilité est des plus discutables, faute de pouvoir être entretenus convenablement.
Parallèlement, le laisser-aller en matière de gestion de la végétation sauvage, pour répondre à l’impératif écologique, conduit à la prolifération d’herbes folles dévastant peu à peu les trottoirs et transformant parfois l’espace public en friches anarchiques.
Il faut bien mentionner pour finir, la responsabilité écrasante de certains maires dans la montée irrépressible de la délinquance et du narcotrafic, en raison de leur réticence à installer des caméras de surveillance, à lutter contre la clochardisation des centres villes, à empêcher ou à remédier aux dégradations du bien public, à armer leur police municipale et à la doter de réels pouvoirs. C’est un problème majeur de société impliquant l’Etat dans toutes ses composantes, du haut de la pyramide jusqu’aux échelons locaux. Le moins qu’on puisse dire est qu’il y eut beaucoup de négligence voire de déni face à cette problématique.

Aujourd’hui, la situation est devenue préoccupante pour nos cités et pour le pays tout entier. Si l’on peut comprendre l’exaspération des maires, il faut espérer qu’ils s’organisent en véritable task force soucieuse d’efficacité, d’économie des deniers publics, et d’esprit pratique plus qu’en armada planificatrice dispendieuse réclamant des contribuables déjà pressurés, toujours plus de moyens...

Texte adressé au Président de l'Association des Maires de France, pour compléter un premier, resté sans réponse.

21 novembre 2024

Le Pataquès du MERCOSUR

Aussi vrai que la Terre est ronde, on sait que le libre échange est plus souhaitable que le protectionnisme. Hélas, comme nombre de lois économiques établies, il est régulièrement remis en cause, contre toute évidence, au nom de principes idéologiques, nationalistes ou simplement chauvins.
La démonstration de son bien fondé, maintes fois apportée au cours de l’Histoire, relève de l’évidence. A contrario, comment peut-on raisonnablement soutenir l’idée que les contraintes, les interdits et les taxes soient de nature à favoriser le commerce et la prospérité, et par voie de conséquence, à contribuer à la paix et à l’entente cordiale entre les nations ? Le repli sur soi n’est jamais la solution, surtout s’il s’associe à la défiance voire à l’animosité vis-à-vis d’autrui.
C’est pourtant ce qu’on voudrait nous faire croire en cette fin d’année, alors que la colère paysanne gronde à nouveau.
Entre autres causes à ce mécontentement, les négociations de l’Union Européenne avec les pays d’Amérique du Sud, au titre du désormais fameux MERCOSUR, sont passées au premier plan. Il faut dire qu’elles étaient supposées parvenir enfin à leur terme, après 25 ans de discussions.
Véritable pierre d’achoppement sur laquelle toutes les bonnes volontés se brisent, le MERCOSUR est devenu le réceptacle des lâchetés de l’État Providence et le bouc émissaire masquant son incurie. C’est simple, plus aucun élu ne défend désormais ce projet sur lequel l’Union Européenne s’est pourtant résolument engagée depuis des lustres.

Le MERCOSUR est en quelque sorte le marché commun des pays d’Amérique du Sud, dominé par les deux géants que sont le Brésil et l’Argentine, auxquels sont venus s’associer Uruguay, Paraguay, Bolivie, Chili, Équateur, Pérou, Colombie, Guyana et Suriname. Sa création ne date pas d’hier puisqu’elle remonte à 1985, et qu’il fut entériné sous ce nom en 1991. C’est à ce jour la quatrième zone d’échanges mondiale et selon toute probabilité elle promet de progresser encore. Refuser d’y participer ou s’en exclure risque donc d’être préjudiciable.

L’Union Européenne a commencé à s’y intéresser à la fin des années 90, et après avoir signé un premier accord-cadre en 2005, a validé en 2019 un traité de coopération comportant plusieurs volets. On parle surtout de celui libéralisant le commerce, mais d’autres concernent la recherche, l’éducation, la cybercriminalité et même la protection de l’environnement !
Le traité n'a pu entrer en vigueur à cause de l’opposition de la France, qui estime qu’il ne prend pas en compte cette dernière et qu’il installerait une concurrence déloyale en matière agricole. Les négociations actuelles étaient supposées parvenir à lever les derniers obstacles à la ratification.

Il est intéressant de préciser qu’un projet de coopération entre les Etats-Unis et nombre de pays sud-américains est également sur les rails depuis quelques décennies. D’abord baptisé ALENA, il devait déboucher sur un accord plus large établissant une Zone de Libre Échange des Amériques (ZLEA), mais le dit accord ramené à une version très réduite sous l’appellation ALEAC, ne fut jamais mis en œuvre à cause de l’opposition de plusieurs pays du MERCOSUR craignant la suprématie des USA !

Si notre pays se targue de défendre en la circonstance les valeurs écologiques en rejetant aussi violemment le traité de coopération avec le MERCOSUR, il le fait hélas surtout pour de bien mauvaises raisons.
Après avoir méthodiquement privé notre agriculture de toutes les armes avec lesquelles elle pourrait livrer le combat de la concurrence internationale, le gouvernement se trouve en porte-à-faux, confronté à l’incohérence de sa stratégie.
Nos brillants politiciens ont en effet plombé le secteur, en ajoutant toujours plus de charges sociales, de taxes en tous genres et en alourdissant sans cesse le code du travail. Non contents de cette politique désastreuse, il l’ont contraint encore un peu plus par des ukases et des interdits ubuesques imposés au nom d’un principe de précaution qui ne veut rien dire, allant jusqu’à sur-transposer les directives européennes déjà drastiques. A titre de dernier clou doré posé sur le cercueil, ils ont, au nom de la Politique Agricole Commune (PAC), distribué généreusement des aides et des subventions qui masquent le problème, coûtent des sommes faramineuses et faussent le jeu des prix, causant in fine de désolants gâchis.
Arrivés au bout de l’impasse, ils demandent en désespoir de cause l’instauration de “clauses miroirs” à leurs hypothétiques partenaires, pour rétablir un tant soit peu l’équilibre des contraintes. On connaît l’antienne déjà maintes fois chantée pour réclamer l’harmonisation fiscale à tous les pays qui imposent moins leurs concitoyens que ne le fait la France, devenue championne du monde en la matière.
En toute logique, ces clauses de réciprocité sont illusoires car complexes à mettre en œuvre, à contrôler et de toute manière très probablement insuffisantes pour rééquilibrer les forces. Même face à leurs partenaires européens, supposés être assujettis aux mêmes lois, les paysans français ne font plus le poids tant on leur a ajouté de boulets aux pieds.

L’adage qui veut que l’enfer soit pavé de bonnes intentions trouve une nouvelle et consternante illustration. A force de vouloir bien faire et de tout réglementer, de tout moraliser, le Pouvoir se trouve devant un dilemme cornélien : soit il livre ses agriculteurs pieds et poings liés à la concurrence mondiale, au risque de provoquer un dernier baroud en forme de révolte dévastatrice, soit il les étouffe sous la chape du protectionnisme et le poids de la bureaucratie en condamnant les citoyens à payer très cher le maigre produit de récoltes de plus en plus contingentées. Comme il paraît décidément impossible d’élaguer l’inextricable et envahissante jungle réglementaire et de simplifier les procédures, dans les deux cas, c’est la mort de l’agriculture française qui se profile à l’horizon, et le déclassement mondial de notre pays. Triste perspective…

13 novembre 2024

Les Oscars de la Vanité

Les récentes élections américaines amènent à se poser quelques questions à propos de l’implication des médias dans le jeu politique. Ces questions valent aussi bien là-bas que chez nous.
Comment se fait-il qu’à quelques exceptions près, les stars du showbiz soient si niaises, si partisanes, et si grégaires en matière d’opinion ?
Quel besoin ont ces gens de sortir de leur domaine de compétence pour faire connaître un engagement politique que personne ne leur demande ?
Pourquoi est-il facile et consensuel de se déclarer pour un camp et si compliqué de le faire pour l’autre ? Pourquoi est-il si aisé de conspuer et d’insulter ses adversaires lorsqu’on revendique son ancrage à gauche ?

Tandis qu’on compte sur les doigts d’une main les soutiens à Donald Trump, pas moins de 200 célébrités ont apporté en chœur et publiquement le leur à Kamala Harris. Grâce à ce racolage, la candidate démocrate a pu engranger une jolie manne financière, supérieure de 60% à celle récoltée par son rival républicain.
Mais ce battage n’a servi à rien. On n’a noté aucun effet positif des louanges et le fric fut déversé en pure perte. Les électeurs ont été manifestement indifférents à ce tintouin.

La liste est longue de ces influenceurs sans emprise, militant ou ayant milité pour les Démocrates et l’idéologie auto-proclamée progressiste.
Il y a bien sûr les grands anciens : Jane Fonda, Meryl Streep, Barbra Streisand, Dustin Hoffman, Robert Redford, Robert de Niro…
Mais bien d’autres noms sont venus s'ajouter au fil des ans : Oprah Winfrey, Eva Longoria, Julia Roberts, Cher, George Clooney, Harrison Ford, Beyoncé, Katy Perry, Cardi B, Stephen King, Jamie Lee Curtis, Bono, Eminem, Bruce Springsteen, Jennifer Lopez, Madonna, ou encore la bien nommée Lady Gaga, et même Arnold Schwarzenegger, transfuge d’un bord à l’autre.
Le moins qu’on puisse dire est qu’ils ne sont pas à la fête en ce début novembre 2024.
En toute logique, une fois l’élection passée, la déception est immense pour ne pas dire la frustration, voire la colère. Mais même après le désaveu des électeurs, l’expression de leur désappointement ne brille ni par l’ouverture d’esprit ni par l’humilité. L'amende honorable est de toute évidence étrangère à cette Jet Set dopée à la moraline mais inapte à l’autocritique.
A titre d’exemple, citons juste l’actrice oscarisée Jamie Lee Curtis qui dénonce un « fasciste au pouvoir absolu », pendant que le comédien John Cusack prédit "les pires heures sombres de l’histoire américaine."

Dans ce festival grandiose de parti pris et d’imbécilité, Robert De Niro mérite assurément la palme d’or récompensant l’art d’être bête et méchant.
Interrogé quelques jours avant l’élection par la délicieuse Elise Lucet, il livra en une dizaine de minutes, tout le panel imaginable de la mauvaise foi, de la subjectivité, de la diffamation, et de l'intolérance.
Qu’on en juge sur pièces :
En guise d’introduction, l’intervieweuse rappelle l’essentiel des déclarations passées de l'acteur, ciblant Donald Trump:
En 2016 : “c’est un porc, il est manifestement stupide, c’est un vaurien, un escroc…”
En 2024 : “il est malade, c’est le mal incarné.”
Loin de nuancer, l’acteur confirme, par un sourire goguenard, ces invectives, prêt manifestement à en rajouter des louches.
Elise Lucet jubile et prend plaisir à le faire accoucher si facilement d’un flot d’insanités, se faisant pour la circonstance tout miel plutôt que vitriol.
Pour celui qu’elle appelle amicalement Bob, si Trump gagne, “Il va autoriser ses équipes à prendre le contrôle de tout, à s’en prendre à des personnes qu’il avait repérées.” S’agissant de son action, l’avis est du même tonneau : “Tout se joue sur un caprice, il n’y a pas de structure, tout se fait dans le chaos et la folie. Aujourd’hui, il est pire que jamais. Vous réalisez à quel point c’est maladif de vouloir autant détruire le pays ?”

Celui qui fit fortune en incarnant des gangsters et des mafieux n'hésite pas à comparer le magnat devenu politicien au parrain qu’il interpréta dans le film Les Affranchis. Il invite au passage à ne pas se méprendre sur l’allure parfois pateline, voire sympathique du bonhomme :”Ce n’est pas l’oncle charmant de la famille, C’est quelqu’un de dangereux, à l’esprit mauvais, qui veut faire du mal aux autres.

Devant un tel anti-trumpisme, Elise en serait presque gênée : “Ce n’est pas en train de tourner à l’obsession pour vous ?.../… Il n’y a vraiment rien à retenir dans les idées, dans le programme de Donald Trump ?”
Robert n’en démord nullement : “Non… il n’y a rien de bon en lui !”
Lorsqu’elle lui demande s’il accepterait de se confronter à lui, il fait le fier à bras : “J’adorerais débattre avec lui. Je n’en ferais qu’une bouchée. Tout ce qu’il sait faire, c’est insulter les gens. Il est vraiment ce que j’appelle un bâtard…/… D’ailleurs, beaucoup de gens m’ont dit que je ferais le boulot mieux que lui…”

Pour tenter de faire bonne mesure, Elise croit bon de demander alors à l’acteur s’il pense vraiment que les Démocrates, représentés par Kamala Harris, seraient meilleurs, notamment si les 8 années d’Obama puis les 4 ans de Biden l’ont satisfait ? Il répond sans sourciller : “j’étais heureux qu’ils deviennent présidents, ils auraient pu en faire plus mais tout ce que je peux vous dire, c’est que leur cœur est à la bonne place. Donald Trump, je ne sais même pas s’il a un cœur.”

Pour enfoncer le clou de cette diatribe hyperbolique, Robert lâche l’argument massue de la menace totalitaire représentée par le candidat républicain: “On sait ce qui s’est passé en Allemagne ou en Union Soviétique. On sait comment naissent les régimes fascistes”
Semblant interloquée, la journaliste lui demande : “Vous utilisez le mot fascisme, vraiment ?”
Oui, rétorque-t-il, et “il y aura une opposition colossale. ça va exploser partout. mais ce sera une opposition légale”

Moralité
Robert de Niro, sans autre argument qu’un torrent ordurier d’imprécations, accuse Donald Trump de ne savoir faire autre chose “qu’insulter les gens”. Il le traite de fasciste, tout en prévenant que son élection se heurterait à une “opposition colossale” qui ferait tout “exploser partout.”
On pourrait considérer tout cela comme le délire d’un vieux fou monomaniaque. Pour être indulgent on dira simplement que c’est du très mauvais cinéma…

07 novembre 2024

God Bless America

Décidément, l'Amérique nous surprendra toujours.
On avait prédit une élection “très très serrée”, forcément émaillée de troubles à l’ordre public, de contestations en tous genres. De leur côté, les experts autoproclamés du sens de l’Histoire avaient prophétisé la victoire de la lumière sur les ténèbres (air connu) et annoncé par avance que le méchant Donald Trump refuserait sa défaite.
En France, comme d’habitude, l’affaire était depuis longtemps pliée. Après avoir parié inconsidérément sur le pauvre Joe Biden, la star était devenue Kamala Harris avec sa tchatche et son sourire maous (à défaut de programme). C’est bien simple, selon les sondages, seuls 13% des Français auraient voté Trump, ce qui montre une fois encore les ravages du grégarisme dans notre pauvre pays.

Le Peuple Américain en a décidé autrement. Il a surmonté la propagande, les mensonges, les caricatures et la bien pensance rance, pour faire contre toute attente un triomphe au revenant Trump. Il lui a offert le grand chelem : gagnant en nombre de grands électeurs, en votes populaires, et raflant au passage la majorité au Sénat et probablement à la chambre des Représentants.

Le spectacle politique donné par cette élection fut, comme souvent outre-atlantique, des plus réjouissants.
Quel régal de voir la déroute des médias du mainstream, emportés vers l’égout par le torrent de leurs insanités. Notons au passage l’exception du Washington Post qui eut la décence de ne pas prendre parti. Les commentateurs avisés se sont gaussés de cette attitude qui lui aurait fait perdre sur le champ pas moins de 250.000 abonnés. Qu’importe au fond, s’il en regagne le double demain…
Quel délice de voir le concert défait des stars du showbiz qui crurent très intelligent de gesticuler autour de Kamala avec de grands slogans creux dictés par des prompteurs aux états d’âme factices (lorsqu’ils fonctionnaient…). Ils ont pu mesurer la vanité de leur célébrité et la volatilité de leur influence. Grand bien leur fasse.
Quelle joie de voir les misérables suppôts franchouillards d’une gauche nauséabonde, obligés de manger leur chapeau en éructant un flot d’injures et de menaces revanchardes ineptes. On dirait qu’ils sont soumis à une séance d’exorcisme.
Quel plaisir enfin de voir une Amérique décomplexée, heureuse du bon tour qu’elle a joué au Monde. Éternel recommencement…

Aujourd’hui, le score obtenu par le candidat républicain pose à nouveau la question du scrutin de 2020, en pleine épidémie de COVID, et de son résultat plus que jamais contestable.
Il faut en tout cas saluer le courage, la détermination de Donald Trump qui après avoir été terrassé, est remonté sur sa monture et envers et contre tous les obstacles et toutes les procédures politico-juridiques entravant sa route, a su convaincre son pays du bien fondé de son projet, qui reste fidèle aux grandes lignes de celui de 2016, basé avant tout sur le pragmatisme et le bon sens.
Il est probablement mieux entouré qu’à l’époque et s’est adjoint pour la circonstance le gratin des entrepreneurs qui réussissent et parviennent encore à incarner le rêve américain, à commencer par le bouillonnant Elon Musk qui fut le héraut inspiré de ce retour en fanfare.

Il reste à espérer que le mandat à venir soit l’occasion pour le 47ème président des Etats-Unis de réaliser de grandes choses et que les accusations outrancières voire totalement infondées dont il est l’objet finissent en poussière.
Accusé de populisme,Trump a su parler au peuple. Ce dernier attend beaucoup mais il se souvient qu’entre 2017 et 2020, l’Amérique allait plutôt bien.
Pour se convaincre que Trump n’est ni fasciste, ni protectionniste, ni raciste, ni misogyne, ni complotiste, ni instable, ni même imprévisible, il suffit pour ceux qui n’ont pas l’esprit trop borné par les a priori de se reporter à son petit ouvrage Crippled America. Tout y est dit.
Ils comprendront également que les outrances verbales du “milliardaire” ne reflètent pas sa pensée mais sont parfaitement calibrées pour faire office d’os à ronger, destinés à nourrir la meute aboyante accrochée à ses basques. Pendant ce temps, il mène sa barque et son projet politique, non sans pratiquer un humour parfois dévastateur. L’épisode du quart d’heure chez McDo et celui du camion poubelle resteront sans doute dans les annales…

30 octobre 2024

Deux heures avec Bob Dylan

Le temps d’un très bref aller et retour vers Paris. Juste celui de se rendre à l’un des deux concerts donnés par Bob Dylan, dans le cadre somptueux de la Seine Musicale, sur l’Ile Seguin.
Le long vaisseau de béton blanc surplombé par une sphère de métal et de verre au-dessus du fleuve, offre une salle de spectacle magnifique, sur les gradins de laquelle on se presse pour l’occasion.
Ce n’est pas tous les jours qu’on peut venir y entendre chanter un Prix Nobel de littérature !
De fait, le personnage est quasi légendaire, tant ses chansons ont marqué la seconde moitié du XXème siècle.
Après soixante ans de carrière, il est là, toujours bien là, infatigable baladin des temps modernes. Toujours inspiré, toujours créatif, il achève une monumentale tournée entreprise il y a 3 ans pour promouvoir son nouvel album, splendide : Rough and Rowdy Ways.
Sur l’affiche géante, intrigante, inquiétante, envoûtante, un couple danse en ombres chinoises, dans une lumière cramoisie, insouciant de la menace toute proche d’un personnage mortifère. Tout en haut, on peut lire cette sentence : Things aren’t what they were…

Bob Dylan est parfois difficile à suivre car il est rarement là où on l’attend. Il procède par périphrases, ellipses et symboles. Ses mélodies, en apparence très simples, sont étrangement pénétrantes et sa poésie déborde de mystères et d’allusions. Elle rebute les uns mais enchante les autres, plus nombreux, acquis à sa cause, empreinte de noblesse altière, de liberté et d’indépendance.
Aujourd’hui hélas, la vieillesse ne l’a pas épargné. A 83 ans, il est perclus de rhumatismes, sa démarche est hésitante. Mais son esprit et son génie sont intacts et son énergie force l'admiration.
Il est entouré de musiciens épatants: le fidèle Tony Garnier à la basse et à la contrebasse, l’illustre Jim Keltner à la batterie et les excellents guitaristes Bob Britt et Doug Lancio. L'ambiance est électrique à tous points de vue. Sur une rythmique infaillible, Dylan déroule son répertoire dans un clair-obscur très bluesy.
Il fera la plupart des chansons du dernier disque, auxquelles viendront s’ajouter des versions transfigurées de grands standards : All Along the Watchtower, It Ain’t Me Babe, To Be Alone With You, It’s All Over Now Baby Blue, Desolation Row, Watching the River Flow.
Il a délaissé la six-cordes pour le piano dont émanent parfois quelques accords un peu lourds, voire quelques faussetés. A l’harmonica, il est fidèle à lui-même, rustique mais très expressif. Au chant, c'est plus rauque et nasonné que jamais. Les envolées se terminent parfois en murmure, voire en râle déchirant. Mais il y a encore de la puissance et surtout beaucoup de vitalité, d’émotion, et de tendresse.
L’auditoire est conquis.

Comme à l’accoutumée, il n’y aura aucun discours, aucun remerciement, aucun rappel.
A la fin, l’artiste se lève une dernière fois, chancelant. Il se tient debout, très humble face à son public, et il esquisse un sourire de gratitude et de satisfaction.
Comme tous ces gens, j’ai passé deux heures en compagnie de Bob Dylan. Je suis comblé, heureux, tout simplement.

21 octobre 2024

Le pouvoir du N'importe Quoi 4

Pour finir cette petite série consacrée au règne ubuesque d’un pouvoir de plus en plus déconnecté du monde, et pour déborder au-delà de nos frontières hexagonales, on peut se demander à quoi servent donc l’ONU et ses casques bleus.
A l’occasion de la guerre qu’Israël mène au Liban pour combattre la mainmise barbare, tyrannique et rétrograde du Hezbollah, on redécouvre soudain la FINUL, et on se demande bien ce que ces pauvres bougres faisaient au sein d’un pays livré au chaos. Sans doute étaient-ils réduits à assister en spectateurs impuissants, aux gros trafics de drogue, d’armes et tutti du Hezbollah, qui se faisaient au grand jour sous leurs yeux. Pire, on pourrait aller jusqu’à penser qu’en tant que force d'interposition, ils se bornaient de facto à offrir un rempart derrière lequel les terroristes menaient en toute impunité leurs menées criminelles.

Cela offrit l’occasion à notre président de s’illustrer à nouveau de manière désolante. Non content de ne proposer ni réconfort ni remerciement ni aide aux soldats de la démocratie et des lumières (pour reprendre ses propres termes adressés en forme d’hommage posthume à l’infortuné professeur Paty), M. Macron, croit intelligent de sermonner M. Netanyahou, lui demandant de ne pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU, par conséquent il ne devrait pas s’affranchir des décisions de l’ONU.
La réponse ne s’est pas fait attendre. Après avoir déploré de ne pas voir notre pays aux côtés du sien, il ne mâcha pas ses mots, en corrigeant sévèrement le président français : "ce n’est pas la résolution de l’ONU qui a établi l’État d’Israël, mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d’indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l’Holocauste – notamment du régime de Vichy en France."

C’est peu dire que M. Macron par ce genre de déclarations tartarinesques achève de perdre toute la maigre crédibilité qu’il avait à l’international. Il fait l’effet d’un cuistre ignorant de l’Histoire. Il donne également l’impression de patiner dans le sable en matière de stratégie, notamment lorsqu'il conjura vainement le Hezbollah de “cesser immédiatement ses frappes contre Israël” alors même que les islamistes se vantaient de 320 tirs, rien que le jour du Yom Kippour, le plus grande fête juive. Ce faisant, il se fait l’allié si ce n’est le collaborateur des fous de Dieu...
Au moment où Tsahal parvient enfin à se débarrasser de l’horrible tyranneau Sinwar (qui causa, en plus des atrocités commises contre le peuple d'Israël, la mort de centaines de Palestiniens et de plusieurs dizaines de Français), M. Macron ne trouve rien à dire de mieux que d’exiger, bien vainement, des Israéliens qu’ils cessent leur intervention militaire au Liban et à Gaza. Quelques jours plus tard, il accusera carrément Israël "de semer la barbarie".
Qui peut raisonnablement imaginer que Tsahal cesse ses opérations militaires avant d'avoir obtenu l'arrêt complet des pilonnages, mitraillages, bombardements et attentats incessants revendiqués par le Hamas et le Hezbollah ?
Si ce n’était pas si grave, on pourrait croire à une farce…

20 octobre 2024

Le pouvoir du N'importe Quoi 3

En matière de santé publique, l’actualité est tellement décoiffante, qu’elle pourrait prêter parfois à sourire, d’une manière nerveuse s’entend.
Passons sur la lente déconfiture des hôpitaux, sur l'extension incoercible des déserts médicaux, sur les délais d'attente qui s'allongent et qui témoignent de la faillite d'un modèle suradministré, en voie d'obsolescence.
Le coup du Doliprane, cédé à un groupe américain par Sanofi, est une nouvelle illustration du désastre. Ce serait sur l’injonction de cabinets conseils, que le trust pharmaceutique aurait pris la décision de se séparer de cette branche pourtant largement bénéficiaire, pour privilégier plutôt les vaccins et certains traitements innovants. Vu le fiasco du laboratoire lors du COVID, on peut avoir quelques doutes... Une chose est sûre, M. Macron se retrouve une fois encore totalement ridicule, lorsqu’on se souvient de ses emphatiques plans de relocalisation. Aujourd’hui, le gouvernement fait mine de s’agiter pour garantir la "souveraineté nationale" en matière de production de médicaments (sachant que le paracétamol, principe actif du Doliprane et de nombreux autres antalgiques, est depuis belle lurette fabriqué exclusivement en Asie). On a appris que selon sa mauvaise habitude, il avait décidé de dépenser quelques 150 millions d'euros, qu'il n'a évidemment pas, pour entrer au capital du groupe américain (à hauteur de 2%), afin “de le contrôler et le sanctionner” si nécessaire.
Au mieux, il ne parviendra qu’à accentuer les pénuries, par sa politique absurde de blocage des prix…

S’agissant du COVID, pour lequel l’Etat a commencé une nouvelle campagne de vaccination, à compter du 15 octobre, on peut s’étonner de cette date tardive, sachant que le virus circule de manière épidémique depuis l’été. Il faut aller chercher les informations car on se trouve dans un flou désespérant puisque les autorités sanitaires ne communiquent plus aucun chiffre et que personne n’est en mesure de dire quel variant prédomine à ce jour. On peut in fine s’interroger sur l’efficacité des mesures préventives et sur leur utilité depuis qu’on sait qu’il n’y a quasi plus de formes graves, que la maladie n’est pas immunisante et que la protection vaccinale n’excède en général pas 3 mois dans le meilleur des cas.

La bureaucratie continue quant à elle de galoper bon train. La dernière trouvaille est l’obligation prochaine faite aux médecins de prescrire sur des ordonnances sécurisées les spécialités contenant de la codéine ou du tramadol (rappelons qu’avant le passage de la calamiteuse Agnès Buzyn au ministère de la santé, la codéine était en vente libre).
Personne ne semble s'émouvoir de ce nouveau choc de complication et de cette nouvelle avancée dans la déresponsabilisation citoyenne, ni l'ordre des Médecins, ni celui des Pharmaciens en l'occurrence.
Pourtant, le circuit de délivrance de ces médicaments va donc encore s'alourdir et majorer par voie de conséquence les dépenses d’assurance maladie, sans qu’on puisse espérer le moindre impact sur le problème de la toxicomanie qui dévaste le pays.
En revanche, on peut craindre une majoration du nombre, en constante progression, d’agressions de médecins et de pharmaciens, pour obtenir par la force ces médicaments.
On peut craindre également la diminution de facto du nombre des prescriptions d’antalgiques, qui s’inscrira comme un recul paradoxal dans la lutte anti-douleur dont on nous rebat les oreilles depuis quelques décennies…

19 octobre 2024

Le pouvoir du N'importe Quoi 2

Au chapitre budgétaire
, le spectacle donné par l’Etat est proprement hallucinant. Ce n’est plus une dérive, c’est un abîme qui s’approfondit un peu plus chaque jour, et dont
on occulte manifestement la profondeur.
Naturellement, personne ne se sent responsable, surtout pas les gens qui sont supposés nous gouverner depuis 7 ans (depuis 1974 en fait...).
S’il ne faut pas trop incriminer le nouveau gouvernement qui se trouve dans une position très inconfortable, ses propositions n’augurent toutefois rien de bon et ne préfigurent aucun vrai changement de fond dans la manière de gérer le bien public.
Alors qu’une ligne rouge infranchissable avait été promise, l'augmentation massive de la fiscalité qui se profile à l’horizon rappelle les pires heures du socialisme à la française. Pas moins de 30 à 40 milliards d’euros de charges supplémentaires en vue, qui évidemment concernent tous les contribuables malgré les dénégations officielles.
Passons sur l’alourdissement de la fiscalité frappant les grosses fortunes et les très grandes entreprises. Personne n’est dupe. C’est du décorum démagogique.
Inutiles et néfastes, ces mesures seront de toute façon loin de suffire pour renflouer le navire en perdition.
L’assiette des prélèvements va donc s’élargir sous peu. On voit arriver l’augmentation des taxes, déjà lourdes, sur l’électricité. Laquelle devrait être suivie, écologie oblige, par celles sur le gaz. Parallèlement, une diminution de la part Assurance Maladie dans le remboursement des soins est annoncée, passant de 70 à 60% (après la récente hausse des forfaits non pris en charge pour chaque boîte de médicament et chaque acte médical).

Le programme d’économie envisagé par le gouvernement se résumant à ce jour à quelques vœux pieux, il est plus que probable que d’autres contributions s’ajouteront aux constellations de taxes existantes : CSG, TVA, TICPE, Flat Tax, taxes locales, successions, assurance-vie, le choix est vaste et l’imagination des politiciens est en la matière inépuisable.
Dans le même temps, comme dirait M. Macron, on apprenait qu’il était envisagé d’augmenter encore le budget de l’Elysée (après une hausse de 11% en 2023), ainsi que ceux de l’Assemblée Nationale et du Sénat.
Certains ministres ont menacé déjà, quant à eux, de démissionner si on ne leur accordait pas des augmentations de budget.
Madame Braun-Pivet, Présidente de l'Assemblée Nationale, affirme de son côté sans rire qu’il n’y a aucune économie à trouver du côté du parlement. Pour rappel, et pour comparaison avec les Etats-Unis, pays 6 fois plus grand que la France, l’Assemblée Nationale compte 577 députés tandis qu’ils ne sont que 435 aux USA. S’agissant du Sénat, ce sont 348 élus qui y siègent, contre 100 aux USA ! Ajoutons les députés européens et les innombrables instances et commissions territoriales: région, départements, communes…
Il est difficile d’entendre qu’il serait impossible de réduire les frais de fonctionnement de ce magma pléthorique dont l’occupation principale est de pondre des lois, et des réglementations de plus en plus nombreuses, superfétatoires, contradictoires entre elles et de plus en plus souvent inapplicables ou inappliquées.
Dans le même ordre d’idées, tandis qu’on restreint la prise en charge des soins pour les Français, on annonce tranquillement la progression de l’enveloppe allouée à l’Aide Médicale aux Étrangers (AME) de 8% !
Il a fallu le début d’un vrai tollé médiatique pour que le gouvernement revienne en arrière en catastrophe sur ces nouvelles dérives, mais le mal est fait, témoignant d’une insoutenable légèreté et d’un indécrottable mépris pour les réalités sociétales.

18 octobre 2024

Le pouvoir du N'importe Quoi 1

A quoi servent donc les pouvoirs publics ? La question mérite d’être posée au vu du chaos décisionnel auquel on assiste de nos jours.
Plusieurs sujets d’actualité soulèvent nombre d’interrogations si ce n’est beaucoup d’incompréhension quant à l’efficacité des politiques publiques.

L'Industrie Automobile
Au moment où se tient le Salon de l’Automobile de Paris, on apprend que cette filière est au bord du désastre, risquant d’entraîner vers la faillite de nombreux constructeurs français et européens. Dores et déjà, selon François-Xavier Pietri qui a enquêté sur le sujet, les usines ne fonctionnent qu’à 60% de leurs capacités.
On savait que le marché des voitures thermiques, ciblé par nombre de pénalités fiscales et réglementaires, ne cessait de s’effondrer. Force est de constater qu’il n’est pas le seul hélas. Malgré quantité d’aides, et d’incitations en tous genres, malgré la pléthore de publicités tous azimuts, on enregistre également une baisse des ventes de voitures électriques neuves (-43% rien que pour le mois d’août).
Conséquence inéluctable mais logique de cette chronique d’une mort annoncée, plusieurs constructeurs envisagent des fermetures d'usines, pendant que l’armada chinoise s’apprête à déferler.
La faute à qui ?
A l’évidence, en premier lieu, à la stratégie folle de l’Etat, qui accumule les erreurs depuis des années, pour tenter de répondre à un nébuleux impératif écologique et un principe de précaution poussé à l’extrême. Après avoir été encouragés successivement à acquérir des véhicules diesel, essence, hybrides et enfin électriques, les potentiels acheteurs ne savent plus vers quoi se tourner.
Non contents de s’être trompés, et après s’être ruinés en coûteuses subventions, qu'ils sont contraints de réduire faute de moyens, les pouvoirs publics annoncent chaque année des malus punitifs de plus en plus délirants. En 2025, la quasi-totalité des voitures seront pénalisées, soit par l’abaissement du seuil d’émission de CO2 à 113 g/km (et jusqu’à 99 en 2027), soit par leur poids, plafonné à 1600kg. La taxe maximum qui est de 60.000€ va continuer à augmenter inexorablement pour atteindre dans 3 ans la somme extravagante de 90.000€. Qui pourra s’offrir des véhicules un peu sportifs et attrayants hormis quelques personnes très fortunées ? On pense à la hausse programmée de la funeste taxe carbone qui engendra la révolte des Gilets Jaunes…

Le paradoxe est que les constructeurs européens, qui avaient alerté sur les dangers de ce dirigisme étatique insane, s’opposent désormais à tout recul et tout assouplissement des réglementations. Toute leur stratégie est en effet fondée sur l'électrique, auquel ils ont été contraints de se soumettre.
Si la France semble avoir perdu la raison, d’autres pays ne valent pas mieux. Ainsi, la Norvège qui s'enorgueillit d’avoir converti sa population aux joies de l'électricité, a réalisé ce tour de force à coup de subventions, d’aides, d’exonérations de taxes et de péages, financés par la manne du pétrole et du gaz dont elle est grande exportatrice… Les automobilistes ont-ils pleinement conscience que la charge de leur véhicule dépend bien souvent de centrales de production marchant aux énergies fossiles ? Ont-ils conscience que les véhicules électriques sont plus polluants à produire et qu'à ce jour, il est très difficile et coûteux de recycler les batteries ? Enfin les possesseurs d'autos hybrides rechargeables savent-ils vraiment qu'ils consomment pour la plupart plus de carburant qu'un véhicule thermique de puissance égale, faute de pouvoir recharger régulièrement leurs batteries ?

05 octobre 2024

Israël au pied du Mur

Aujourd’hui, c’est un fait que nul ne peut contester, Israël se bat pour sa survie et pour sa liberté. Ce pays est en guerre et les bonnes âmes plus ou moins charitables, calfeutrées dans leur petit monde bien abrité, qui font vibrer leur violons pacifistes et accusent Tsahal de faire des victimes civiles, font preuve de pure indécence. Toute guerre est atroce, y compris celles qu'on mène pour vivre libre. A ce jour, Israël se trouve bien seul pour mener ce combat.

L’ONU sous la direction du calamiteux Guterrez, est totalement décrédibilisée sur quasi tous les sujets. Elle n’en finit plus de s’aplatir et de se vautrer dans l’ignominie. Impuissante en action, elle multiplie les déclarations faisandées. Nous sommes revenus à des temps rappelant les heures les plus sombres de l'histoire. L'antisémitisme est redevenu un fléau majeur, sous les yeux de poisson mort des plus hautes instances internationales. L'Histoire retiendra leur indicible lâcheté, voire leur complaisance à l’égard de scélérats confits dans la haine qui appellent plus ou moins ouvertement au nouveau génocide des Juifs.

Face à cette malédiction, la France, que de puissants liens historiques relient à Israël et au Liban, est aux abonnés absents. Emmanuel Macron, qui n’est plus que l’ombre d’un président de la république, patauge lamentablement  entre incohérences et contradictions. Alors qu’Israël a fait face à une attaque massive de missiles iraniens, il reste sans voix. Pas un mot de réconfort pour le peuple juif, pas la moindre proposition d’assistance, et aucune déclaration saluant les progrès accomplis dans la lutte anti-terroriste. Pire, sa faiblesse vis-à-vis des organisations terroristes s’apparente désormais à de la complicité, notamment lorsqu’il demande l’arrêt des livraisons d’armes à Israël.
Il se faisait fort en 2020 lors de l’explosion du port de Beyrouth, “d’aider à organiser la coopération et l’aide européenne et internationale”. Il prétendait être en mesure d’instaurer “un dialogue de franchise”, et de faire preuve “d’exigence à l’égard des forces politiques et des institutions libanaises”. On a vu comment ces belles paroles ont viré au fiasco. Aujourd’hui, il ne parvient plus qu’à articuler un vague et vain soutien à la population.
S’agissant de la Gauche, pas un jour sans qu’elle se déshonore un peu plus. Elle attise les haines, pratique sans vergogne l’antisémitisme le plus immonde et instrumentalise les universités en toute impunité. Science-Po est devenue la succursale de LFI, du Hamas et du Hezbollah réunis. M. Macron semble totalement indifférent à cette abjection qui s’étale sous ses yeux.

Seuls les Etats-Unis apportent envers et contre tout une aide régulière et conséquente à l’armée israélienne. Elle lui est absolument indispensable pour faire face à plusieurs fronts simultanés ouverts depuis des décennies mais intolérablement avivés depuis le 7 octobre 2023. Il faut reconnaître à Joe Biden le courage d’avoir dit haut et fort que l’élimination de Nasrallah était “une mesure de justice” même si l’efficacité au plan diplomatique n’est hélas guère au rendez-vous. On ne compte plus les voyages d'Anthony Blinken pour tenter de trouver un compromis avec le Hamas et obtenir la libération des otages. En pure perte. Joe Biden semble n'avoir plus de prise sur la situation et Kamala Harris multiplie les déclarations ambiguës.

Pendant ce temps, Israël, attaqué de toutes parts, s'efforce de répliquer avec une énergie et un courage forçant l'admiration, déployant des trésors d'inventivité pour mettre hors d'état de nuire ses agresseurs.
Le Hamas a été pulvérisé. Seules quelques poches de résistance semblent subsister et le sort de plusieurs dizaines d'otages est toujours incertain.
Le Hezbollah est en voie de démantèlement et Israël est résolu à profiter de son avantage acquis de manière fulgurante pour désarmer cette infâme milice aux ordres de Téhéran. L’épisode des bipeurs et des talkie-walkies piégés restera dans les annales. On ne pouvait imaginer action plus ciblée et plus efficace. La plupart des dirigeants de l'organisation ont été éliminés. Aujourd'hui l'heure est à la destruction de l'arsenal militaire insensé accumulé par les terroristes en plein cœur du Liban.

Qui peut encore oser soutenir ni même avoir la moindre indulgence pour les organisations terroristes ignobles que sont Hamas et Hezbollah, liées par un pacte diabolique avec l'Iran ? Comment peut-on avoir la moindre considération pour ces fanatiques enragés dont l'objectif revendiqué est la destruction d'Israël et l'éradication de tous les Juifs? La toute dernière déclaration de l'ayatollah Khamenei, annonçant Kalachnikov à la main, “qu'Israël n'en avait plus pour longtemps”, atteste de ce sinistre projet. A cette fin monstrueuse, ils sacrifient tout et notamment leurs propres peuples. Loin de les protéger, ils les exposent sciemment à tous les périls. Ils les asservissent, les appauvrissent, et les persécutent.

Il serait peut-être encore temps pour la Communauté Internationale de montrer que le “plus jamais ça” auquel les grandes âmes avaient juré leur attachement indéfectible en 1945, n'est pas un vain mot.
En aidant Israël à se défendre, on pourrait permettre enfin de faire tomber les tyrannies abominables qui font l'offense à Dieu de commettre leurs forfaits en son nom ! On pourrait espérer par l’intervention de tiers éviter que les haines réciproques ne tournent au jusqu’au boutisme et à son cortège d’atrocités. On pourrait donner enfin une vraie chance à l'établissement d'une paix durable dans cette région et offrir une perspective de progrès, de liberté et de prospérité à des populations trop longtemps martyrisées.
Une terrible alternative s'impose : indifférent aux leçons du passé, le Monde laissera-t-il perdurer et croître ces horreurs, ou bien, faisant honneur au courage et à la détermination des combattants de la Liberté, aura-t-il enfin la force d'unir toutes ses forces pour venir à bout de cette hydre maléfique ?

27 septembre 2024

Electeurs gobe-mouches, politique bredi-breda

A voir, lire ou écouter ce qui émane du nouveau gouvernement, on peut douter de l’arrivée de lendemains qui chantent. Confusion, contradictions et incohérence semblent les maîtres mots de la politique qui se fait jour au fil des déclarations et des interviews.
On peut évidemment remarquer qu’il ne s’agit que du résultat du vote des Français. Qu’attendre en effet d’un scrutin indécis, ne dégageant aucune majorité et opposant des extrémités contraires de plus en plus puissantes et bruyantes.
Ça tire à hue et à dia si l’on peut dire, mais les électeurs n’ont que ce qu’ils méritent en somme.

Les cérémonies de passation de pouvoir entre ministres démissionnaires et nouvellement nommés se sont apparentées à des numéros de comique involontaire ou d’autosatisfaction ridicule. En la matière, les sortants ont rivalisé avec leurs successeurs si l’on peut dire.
On soulignera simplement les flagorneries du nouveau ministre de l’économie Antoine Armand adressées à Bruno Lemaire, en contradiction totale avec ses déclarations ultérieures, séparées d’à peine 24 heures. Un jour il dit “mesurer la chance” qu’il a “d’hériter d’un tel bilan économique”. Le lendemain, il évoque une situation très grave, et déplore “un des pires déficits de l’histoire”, constat d’ailleurs confirmé par son collègue du Budget, Laurent Saint-Martin, qui prévoit un déficit à venir dépassant probablement les 6%, alors que Bruno Lemaire avait annoncé qu’il se limiterait à 5,1% (ce qui était déjà énorme…)
On nous refait le coup de la découverte d’une situation que personne n’aurait pu deviner, alors qu’elle s’étalait aux yeux de tous ceux qui voulaient la voir (la France est confrontée depuis le mois de juin à une procédure européenne pour déficit excessif ).

Qu’importe l’économie, le tout jeune et frétillant ministre de l’Economie n’est pas avare de bourdes en tous genres. Alors que Michel Barnier, Premier Ministre avait affirmé haut et fort dès sa nomination que tous les partis politiques seraient respectés et prié instamment les membres de son gouvernement de mesurer leurs propos et surtout d’agir avant de communiquer, M. Armand croit bon sitôt en place de clamer qu'il recevrait tous les élus qui le souhaiteraient, sous réserve qu’ils fassent partie de l’arc républicain, dont il exclut le Rassemblement National ! Selon lui, c’est clair, les Français se seraient prononcés pour faire barrage à un parti qui, curieusement, est celui qui totalise le plus de suffrages et le plus grand nombre de députés. CQFD…
Les piteuses excuses de M. Barnier auprès de Marine Le Pen et le “recadrage” du ministre désobéissant ne changent rien à l’affaire. L’impression donnée est que le pays est gouverné par une équipe de branquignols.

Impression qui chaque jour se confirme un peu plus au vu des contradictions d’une politique des plus erratiques.
Rappelons que le parti Les Républicains (LR) avait brandi au mois d’avril dernier la menace d’une motion de censure automatique en cas de franchissement de la ligne rouge de l’augmentation des impôts et prélèvements obligatoires. Cette injonction était d’ailleurs partagée à la même époque par le Parti du Président de la République, s’exprimant par la voix de sa porte-parole Maud Bregeon.
Résultat, la première priorité évoquée par le nouveau gouvernement de M. Barnier (membre éminent de LR), est la hausse de la fiscalité. Qu’on la déguise sous l’appellation de “justice fiscale” ou bien qu’on précise qu’elle serait “temporaire” et “ciblée sur les plus riches”, un nouveau matraquage se profile bien à l’horizon.

A défaut d’avoir eu le temps d’agir, M. Retailleau déclare que ses trois priorités sont “rétablir l’ordre, rétablir l’ordre, rétablir l’ordre”. Bien dit mais au moment même où le pays est endeuillé par un nouveau crime abominable, commis en raison du laxisme des Pouvoirs Publics, on attend les actes. On doute hélas de la concrétisation de cette volonté en écoutant le ministre de la justice Didier Migaud, exact contraire de son collègue de l’Intérieur. Alors que celui-ci fustigeait "une politique pénale qui, depuis très longtemps, a laissé s’installer le droit à l’inexécution des peines", M. Migaud rétorque qu’il est très satisfait par le taux élevé d’exécution des peines. Face au meurtre de la petite Philippine, alors que M. Retailleau "veut faire évoluer notre arsenal juridique", M. Migaud éprouve certes de l’émotion mais ne voit pas la nécessité de légiférer. Sa priorité à lui c’est de pérenniser "l’indépendance de la justice" et de réfléchir “favorablement” à l’inscription du consentement dans l’arsenal de la loi…
Avec un tel attelage et une telle convergence de points de vue, on est bien monté si l’on peut dire….

Pendant ce temps, M. Macron est à l’ONU à faire de vibrants discours appelant avec force Israël à cesser l'escalade au Liban précisant qu’ il ne pouvait pas "sans conséquence étendre ses opérations”. Il n’eut qu’un petit mot pour demander au Hezbollah “de cesser ses tirs”. Doux euphémisme pour qualifier les bombardements incessants de l’organisation terroriste depuis des mois sur le nord d’Israël. Aux yeux du Chef de l’Etat, l’agresseur est manifestement une fois encore la victime, qui se bat héroïquement pour sa survie. Soulignons qu’il n’a pas eu un mot pour remercier Tsahal d’avoir éliminé le terroriste qui avait organisé l’attentat dit du Drakkar, lequel avait tué 58 parachutistes français en 1983, face auquel notre pays était resté sans réaction, hormis la traditionnelle “émotion”...

21 septembre 2024

Tristes cirques

Deux semaines qu’on attend la formation d’un hypothétique gouvernement. Dans l’arène politique devenue folle on s’écharpe, on s’étripe et on magouille. Dans la pseudo coalition de partis de lilliputiens aux commandes du vaisseau à la dérive, la répartition des maroquins s'apparente à une bataille de chiffonniers. Chacun pense à soi, et chacun, du haut de ses ergots de petite vertu, se croit autorisé à mépriser l’autre. On prétend vouloir respecter le message des Français et on fait tout le contraire au nom de principes républicains pervertis excluant du jeu un bon tiers de l'électorat.
Il est vrai que la volonté populaire n'a jamais été aussi confuse, chacun voulant tout et le contraire de tout…

Tout le monde sait que le résultat, si tant est qu'on y parvienne, sera un gouvernement bancal sans ligne directrice cohérente et sans changement significatif par rapport à celui qui l'a précédé, et évidemment sans avenir.
La seule chose qui paraît sûre, est que le poids des impôts va encore s'alourdir. En annonçant une meilleure "justice fiscale" et en promettant d'épargner les classes moyennes, on dit tout et on ne dit rien. Comme d'habitude, on assure au bon peuple que la seule charge reposera sur les autres, les "ultra-riches", les "nantis". Le refrain est connu. Mais comment faire dans un pays champion du monde des prélèvements obligatoires, où la redistribution des richesses est déjà massive, et où 70% de l'impôt sur le revenu est acquitté par à peine 10% des contribuables ?
Comment peut-on encore être naïf au point de croire ces mensonges éhontés derrière lesquels les politiciens tentent déjà de cacher leur incurie comptable à venir, leur incapacité à tenir un budget pour ne pas dire l’abandon des finances du pays à la gabegie ?

Les jeux du cirque sont également sur la voie publique où la violence et le vandalisme font rage en toute circonstance et en toute impunité. Par les temps qui courent, les refus d’obtempérer sont devenus une mode. Pas un jour sans qu'un représentant des forces de l'ordre ne manque de se faire occire par des voyous sans foi ni loi, aux casiers judiciaires "longs comme des bras”.
Sitôt pris, sitôt relâchés, sitôt récidivistes…
On est incapable d’endiguer la marée montante de la délinquance, de protéger le bien public des saccages commis par des hordes barbares. Après les grandes cités métropolitaines, c’est le tour des territoires d’Outremer. Mayotte, Nouvelle Calédonie, Martinique, où s’arrêtera le désastre ?
L’immigration hors de contrôle est la porte ouverte à la sauvagerie. On se gausse des fake-news de Donald Trump à propos des haïtiens mangeurs de chats mais ici on égorge les canards, on vole, on viole, on deale, on squatte en quasi totale impunité…

Pour distraire l’attention, on médiatise à outrance de croustillants autant qu’abjects faits divers. Mais ce n’est qu’un autre point de vue sur le délitement social généralisé. La petite ville de Mazan, dans le Vaucluse, est devenue le théâtre du spectacle peu ragoûtant de l’avilissement des mœurs. Tout le monde en parle, sans connaître l’histoire autrement que par la mousse gluante que la Presse disperse avec une jubilation malsaine. On voit ressortir de partout les plus vils instincts : amalgames en tous genres, affirmations et accusations péremptoires, grégarisme, voyeurisme, et une multitude de petits juges de moralité n’attendent pas le verdict de la justice pour faire un procès à sens unique, sans appel.

Le peuple s’habitue-t-il à ce jeu de massacre ? Peut-être, hélas…

* Illustration tirée du film de Frederico Fellini Les Clowns 1970