13 mai 2019

Or Noir et Gilets Jaunes

Tout ça pour en arriver là…
On pourrait en rire si la situation n’était pas si grotesque. Après 26 semaines de manifestations des Gilets Jaunes, les prix des carburants n’ont jamais volé aussi haut !

Principal sujet de mécontentement exprimé au début du mouvement, cette problématique est paradoxalement passée aux oubliettes, ainsi d’ailleurs que la limitation de la vitesse sur les routes secondaires. Bien malin est celui qui parvient encore à discerner ce que veulent les derniers enragés du samedi. 
Ainsi va la France. Un mouvement qui aura coûté quelques dizaines de milliards d’euros à l’État et entamé sa ligne directrice au point de la rendre définitivement illisible, ce mouvement part en eau de boudin au remugle pestilentiel d'extrême-gauche, et se dilue dans les borborygmes de la campagne électorale européenne.
Trente trois listes, dont les trois quarts n’auront pas même un député, et des programmes à la noix, sans conviction, sans ambition. C’est donc ça la démocratie post-moderne !

Pendant ce temps, le prix de l’essence sans plomb a donc connu sa plus belle envolée depuis 2013. Certes ce n’est pas la conséquence de nouvelles taxes mais de l’effet conjugué de l’augmentation du cours du baril et de la hausse du dollar. Bien que l'augmentation désespérante  de la fiscalité soit pour un temps gelée, elle  est toujours là, écrasante, et le gouvernement se garde bien de mettre en œuvre la fameuse taxe flottante qui permettrait d’endiguer les fluctuations trop importantes des prix à la pompe. Comme il semble avoir oublié de remettre en cause les 80km/h dont il avait envisagé d’assouplir l’application. Au contraire, il prévoit d’intensifier la guerre sournoise qu’il a déclarée aux contrevenants. Il s'apprête ainsi à déployer sur les routes, une armada de voitures radars privées, totalement banalisées, qui vont passer leur temps à griller du carburant à seule fin de traquer les automobilistes trop pressés !
Qui sont les dindons de la farce, on se le demande tant les débats, controverses et polémiques semblent futiles par les temps qui courent…

Cela dit, je commence à croire personnellement que la voiture électrique pourrait avoir de l’avenir. Le diabolique M. Musk qui projette de faire débouler sur le vieux continent ses Model 3 à prix cassés est somme toute assez convaincant. Il pouvait passer pendant un temps pour un hurluberlu, mais force est de constater que ses autos ont presque tout pour plaire: lignes agréables et fluides, confort et silence, système d’aide à la conduite, performances époustouflantes, elles revendiquent désormais une belle autonomie (entre 400 et 600 km). Sachant que les chargeurs ultra-rapides que Tesla installe un peu partout, permettent de retrouver 80% des capacités énergétiques en 30 minutes, la crainte de partir pour un long parcours pourrait être bientôt infondée.

N’était le problème du recyclage des batteries et le bilan carbone de leur fabrication, on serait enclin à penser que l’alternative écologique au pétrole est enfin trouvée.
Comme toujours, l'État est mauvais élève. Pas de voiture électrique ou quasi dans les administrations. Tous les bus, tous les trains express régionaux (TER) roulent au bon vieux diesel qui pue. Quant au fameux ferroutage ou aux transports fluviaux, réclamés par les Écologistes, ils sont resté dans les limbes... Combien faudra-t-il de ministres soi-disant amoureux de la nature et des petits oiseaux, pour voir enfin des propositions plus originales que le lancinant accroissement des impôts et taxes ?
Les Américains ont encore une longueur d’avance au plan technologique et l’Asie, notamment la Chine, dispose d’atouts pratiques puisque la plupart des batteries y sont fabriquées. L’Europe est une fois encore prise au dépourvu. Les grandes firmes allemandes mettent les bouchées doubles pour proposer sous peu à leur clientèle des modèles équivalents aux Tesla, mais on peut être plus que dubitatif sur l’initiative bureaucratique qui consiste à injecter des milliards d’euros dans la mise en place d’un “Airbus des batteries”.
N’est-ce pas déjà le temps de regrets ?
Et comment fera l’État pour pallier le manque à gagner dû à la désaffection pour les produits pétroliers. Va-t-il se mettre à taxer l'électricité plus qu'il ne le fait déjà ?

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