Un terne pavillon s'effiloche au dessus de la Garonne. La chaleur du mois d'août distille une moiteur émolliente qui semble accabler un peu plus qu'à l'habitude les flots paresseux. L'ocre des eaux tire sur un gris de plomb qui contraste avec la blancheur des nobles façades de pierre bordant l'autre rive. A certains moments le fleuve devient onctueux, prenant une teinte de café au lait. On croirait évoluer tranquillement dans un rêve étrange et pénétrant...
N'étaient les visages masqués un peu partout rappelant le retour en force des miasmes virales, n'étaient le laisser aller général et la langueur indifférente qui transpirent de la ville, on pourrait croire que tout va bien en cet instant de quiétude estivale. Ce serait ignorer la détresse profonde dans laquelle s'enlise peu à peu le pays.
Je contemple le fameux miroir d'eau devant la place de la Bourse, mais ce n'est qu'un reflet. On y voit des enfants patauger gaiement dans le ciel, des familles entières y flâner au milieu de rires, des danseurs esquisser des pas légers, des drogués à l’oeil vague, empreint d’une extase molle, des rêveurs les yeux rivés aux nuages, des êtres esseulés tentant de tromper leur ennui, des chiens interrogatifs…
Tout un peuple en quête indécise d'instants dérobés au temps et pour certains peut-être d'une éphémère évasion d'un trop médiocre destin.
Un peu plus loin, au pied de l'altière colonne consacrée aux Girondins, il y a deux magnifiques fontaines. On y voit deux quadriges surgissant impétueusement de l'eau. Les chevaux roulent des yeux effrayants et des jets de vapeur s'exhalent de leurs naseaux. Les uns tirent le char de la République. Les autres celui de la Concorde. Tout en haut de la colonne, la Liberté ailée triomphante, vient de briser ses chaînes.
Tout ceci a-t-il encore un sens dans ce monde qui tangue ? République, Concorde, Liberté, vestiges d’un passé révolu ?
N'étaient les visages masqués un peu partout rappelant le retour en force des miasmes virales, n'étaient le laisser aller général et la langueur indifférente qui transpirent de la ville, on pourrait croire que tout va bien en cet instant de quiétude estivale. Ce serait ignorer la détresse profonde dans laquelle s'enlise peu à peu le pays.
Je contemple le fameux miroir d'eau devant la place de la Bourse, mais ce n'est qu'un reflet. On y voit des enfants patauger gaiement dans le ciel, des familles entières y flâner au milieu de rires, des danseurs esquisser des pas légers, des drogués à l’oeil vague, empreint d’une extase molle, des rêveurs les yeux rivés aux nuages, des êtres esseulés tentant de tromper leur ennui, des chiens interrogatifs…
Tout un peuple en quête indécise d'instants dérobés au temps et pour certains peut-être d'une éphémère évasion d'un trop médiocre destin.
Un peu plus loin, au pied de l'altière colonne consacrée aux Girondins, il y a deux magnifiques fontaines. On y voit deux quadriges surgissant impétueusement de l'eau. Les chevaux roulent des yeux effrayants et des jets de vapeur s'exhalent de leurs naseaux. Les uns tirent le char de la République. Les autres celui de la Concorde. Tout en haut de la colonne, la Liberté ailée triomphante, vient de briser ses chaînes.
Tout ceci a-t-il encore un sens dans ce monde qui tangue ? République, Concorde, Liberté, vestiges d’un passé révolu ?
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