Le sujet des impôts est un de ceux où l’imagination humaine peut fleurir indéfiniment.
En France, nous sommes incontestablement les champions grâce à une administration pléthorique et à des politiciens de profession, parfaitement aiguisés en la matière. Au surplus, le bain idéologique dans lequel nous pataugeons joyeusement, favorise la fermentation des dispositions les plus compliquées, les plus farfelues et les plus absurdes pour toujours mieux pomper le Contribuable.
En France, nous sommes incontestablement les champions grâce à une administration pléthorique et à des politiciens de profession, parfaitement aiguisés en la matière. Au surplus, le bain idéologique dans lequel nous pataugeons joyeusement, favorise la fermentation des dispositions les plus compliquées, les plus farfelues et les plus absurdes pour toujours mieux pomper le Contribuable.
L’impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) dont l’appellation même, révèle l’esprit qui règne dans notre pays, est ce qu’on pourrait appeler une perle dans le genre. Inventé par les Socialistes il y a une quarantaine d’années, il est devenu une institution autour de laquelle se brisent toutes les velléités réformatrices d’une législation décidément indémerdable.
Alors que tous les pays un peu sensés, qui s’y étaient aventurés en sont revenus, la France reste la seule à s’accrocher à cette lubie soi disant "redistributrice".
Soyons honnête, il y eut bien une tentative pour supprimer cette verrue fiscale, en 1986. A cette époque s’ouvrit timidement une fenêtre libérale lors de la première cohabitation de la cinquième république, sanctionnant l’échec de la politique socialiste de François Mitterrand. L’audacieux gouvernement de l’époque dirigé par Jacques Chirac et Edouard Balladur, osa supprimer l’ISF !
Cela ne lui porta pas chance puisque deux ans plus tard il perdait l’élection présidentielle, en partie paraît-il à cause de cette mesure, et François Mitterrand, réintégré dans la plénitude de ses fonctions, par un peuple plus incohérent que jamais, s’empressa de rétablir cette ponction…
Aujourd’hui, tout le monde ou presque s’accorde à dire que cet impôt est un symbole, mais qu’en termes pratiques, il s’agit d’une pure ineptie. Il ne rapporte quasi rien de plus que ce qu’il coûte à collecter et à contrôler, et pousse les gens les plus fortunés à quitter le pays. Sept cent foyers échappent ainsi au Fisc chaque année...
Avec sa fiscalité de plus en plus contraignante, doublée d’une permissivité incontrôlée en matière d’immigration, la France peut se targuer d’exporter des riches tout en important des pauvres...
Pourtant, l’imagination des gouvernants semble sans limite pour donner l’impression qu’on allège la pression fiscale tout en l’augmentant. On se souvient du fameux "bouclier" proposé par Nicolas Sarkozy pour limiter l’inflation fiscale, mais qu’il ne put même pas pérenniser sur la durée de son mandat.
On se souvient de l’usine à gaz du Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE) du calamiteux Hollande, supposé alléger un peu l’alourdissement massif des contributions qu’il avait commencé par mettre en œuvre dès le début de son quinquennat.
Après tant de volte-face, les contribuables les plus aisés sont désormais vaccinés. Ils ne croient plus aux promesses des gouvernements et préfèrent quand ils le peuvent, plier bagage à l’instar du chanteur Florent Pagny dont on a beaucoup médiatisé l’exil vers le Portugal.
La suppression de l’ISF voulue par Emmanuel Macron a peu de chances d’être plus efficace. D’abord elle n’est que partielle puisqu’elle n’exclut du champ du super-impôt que les revenus de la spéculation. L’ISF devient Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) et réserve désormais ses foudres aux seuls gens qui s’échinent à vouloir encore posséder et entretenir un patrimoine immobilier...
A l’instar de ses prédécesseurs, le gouvernement actuel pense sans doute que la richesse peut être segmentée et qu’il peut amener les gens à faire ce qu’il souhaite, simplement en faisant varier les taux et l’assiette de ce qu’on appelle “prélèvements obligatoires”. Vaste plaisanterie...
Pire, à peine la mesure entérinée, les ministres délégués à l’économie (Messieurs Lemaire, et Darmanin) annoncent qu’ils s’apprêtent à augmenter la sur-taxation des signes ostentatoires de richesse tels que yachts, voitures de luxe, jets privés et autres chevaux de course ou objets d’art… Et voilà comment on donne d’une main ce qu’on reprend de l’autre !
Comme le juge non sans fatuité, Joël Giraud, rapporteur du budget : “Un yacht, c'est m'as-tu-vu, ce n'est pas productif pour l'économie…”(Le Figaro)
Là est le problème, le sens de l’impôt est tellement dévoyé qu’on ne s’intéresse plus à son utilité ni à son efficacité, mais uniquement à sa vertu et à son prétendu sens moral. Comment punir les riches d’êtres riches, voilà la préoccupation première.
Dans un pays où l’on continue à considérer tout allègement de la spoliation fiscale, comme “un cadeau”, il y a peu de chances qu’on puisse convaincre Florent Pagny et consorts à revenir de sitôt. Ils continueront donc de faire la fortune d’autres pays, et la France pourra toujours se lamenter sur le coût de l’évasion fiscale...
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