17 août 2014

Où est l'Amérique ?

Certains dénient aux Etats-Unis le rôle de gendarme du Monde. Nombre d'imbéciles à la vision bornée par les principes et le sectarisme hurlent même à l'impérialisme dès que ces derniers entreprennent une action de portée internationale. En l'occurrence, le raisonnement est tellement primaire que leur anti-américanisme s'apparente à un réflexe conditionnel. Qu'ils entendent seulement parler d'Amérique et ils se mettent à aboyer...

Il est vrai que George Washington au moment où il se retira de la vie politique, avait lui-même recommandé à ses concitoyens d'éviter de se mêler des affaires étrangères au continent américain, et tout particulièrement de celles concernant l'Europe !
Ce fut sans doute une des raisons qui poussèrent ses successeurs à se tenir autant que possible à l'écart des grands conflits qui l'ensanglantèrent au XXè siècle.
Mais eu égard à la stature qu'elle avait acquise dans le concert des nations, l'Amérique ne put éviter de s'engager à maintes reprises. Et dès lors qu'elle décida de jeter ses forces dans ces batailles, le cours des évènements changea radicalement. Pour le plus grand bien des pays au secours desquels elle se porta. Et pour le plus grand bien de la Liberté qui put refleurir dans le sillage des troupes yankees...
En tout premier lieu en Europe :
En 1918, le carnage franco-allemand aurait pu continuer encore longtemps si l'Amérique n'avait pas fini par envoyer deux milions d'hommes sur le sol français pour imposer l'armistice. En 1944, que serait-il advenu de l'Europe sans la fabuleuse aventure du débarquement des Alliés ?

Ces succès éclatants changèrent la face du monde, mais ils ne doivent pas faire oublier toutefois quelques faiblesses, lourdes de conséquences. A la fin de la première guerre mondiale, les Etats-Unis bien qu'ils ne le ratifièrent pas, laissèrent se mettre en place le traité de Versailles et ses clauses humiliantes pour l'Allemagne, et porteuses des ferments d'une nouvelle guerre....
En 1945 les dirigeants américains pour être agréables à leurs pseudo alliés russes, et en dépit de l'avertissement de généraux aussi intrépides que clairvoyants, stoppèrent la progression libératrice au beau milieu de l'Allemagne, abandonnant de fait une bonne partie de l'Europe à l'effroyable dictature soviétique.

Depuis cette date, la faiblesse américaine se manifesta hélas à plusieurs reprises : en Corée où malgré d'importants sacrifices, elle se solda par la déchirure du pays en deux, au Vietnam où tous les efforts faits pour préserver ce pays du communisme furent anéantis par quelques piteuses reculades politiques, au Cambodge où un peuple fut littéralement livré en pâture aux fanatiques khmers rouges. On pourrait ajouter Cuba à laquelle l'Amérique avait procuré l'indépendance et où, non sans une certaine candeur, elle laissa s'implanter l'immonde république castriste. L'Iran enfin, où le régime du Shah fut abandonné au profit de la tyrannie bien pire des ayatollahs...

Il y eut certes des sursauts plus heureux. La politique habile de surenchère armée menée par l'administration Reagan, qui contribua grandement à faire s'effondrer l'Union Soviétique. Les interventions en Afghanistan et en Irak qui permirent d'installer de fragiles démocraties à la place de régimes sanguinaires. Ces dernières initiatives furent comme on le sait très critiquées, mais elles s'inscrivaient dans une stratégie audacieuse visant à endiguer la progression de dictatures rétrogrades et du fanatisme religieux, dans tout le Proche Orient

Depuis quelques années, force est de constater que cette stratégie est complètement abandonnée. La politique du président Obama s'avère des plus timorées au plan international. Aucune action d'envergure n'est à porter à son crédit. Il n'a guère manifesté d'opposition vis à vis du programme nucléaire iranien. Face à Vladimir Poutine il se limite à quelques exhortations verbales. S'agissant du conflit israélo-palestinien, rien de concluant n'a été entrepris. En Syrie ce fut l'inaction.
Enfin en Afghanistan et en Irak, c'est à une désespérante déconfiture à laquelle on assiste. Les foyers de terreur islamiste se multiplient, faisant craindre un retour prochain de bâton sous forme d'attentats. Il en avait été ainsi lors de la montée en puissance des Talibans et de leurs petits amis d'Al Qaïda en Afghanistan. Des années de négligence avaient fini dans les horribles attentats de 11/09/01

Faudra-t-il attendre d'aussi funestes extrémités pour agir ? Aujourd'hui le président américain se résout à autoriser quelques bombardements sur des positions jihadistes. Sera-ce suffisant ?

A l'heure où l'on voit l'ancien premier ministre pacifiste français Dominique de Villepin réclamer une intervention de la communauté internationale (Le Monde 09/08/14), et même le Pape François la juger "licite" ( Figaro 17/08) l'adage romain n'a jamais été aussi actuel : "si vis pacem, para bellum".

Seul le leadership américain, plus que jamais irremplaçable, peut permettre à ce principe tenant de l'évidence,  de reprendre vigueur. Saura-t-on s'en souvenir à temps pour la paix du monde ?

3 commentaires:

tippel a dit…


Les USA et les états musulmans:

Plus les États-Unis s’impliquent dans la lutte pour la paix et moins il y a de paix et de stabilité dans le monde. L’Afghanistan, L’Irak, la Syrie l’Ukraine et la Serbie voilà les exploits les plus récents accomplis par Washington dans la lutte pour la démocratie. Les États-Unis ont mis en plus ces pays au bord de la faillite.
« élever les corbeaux qui nous crѐveront les yeux »

tippel a dit…

Voilà le travail de l'imbécile Démocrate OBAMA.

Le chef d’état-major général des Forces armées russes, Valeri Guérassimov, est arrivé mercredi 27 Aout en Chine, a annoncé le service de presse du ministère russe de la Défense.

Pierre-Henri Thoreux a dit…

Vous ne serez pas trop étonné si je ne partage qu'à moitié votre avis cher Tippel.
D'accord sur le travail (ou plutôt l'inaction) d'Obama (qui rappelle celle de Clinton).
mais pour le reste, je préfère largement que l'Amérique soit forte et déterminée. Si la Communauté internationale, notamment l'Europe se fédérait avec les USA autour des valeurs sur lesquelles nous avons construit notre modèle de société, le monde irait sans doute mieux...
Faire des commémorations ne suffit pas !