Objectivement, l’époque dans laquelle nous vivons peut être considérée comme une des plus belles que l’Humanité ait connu.
La prospérité n’a jamais atteint de tels niveaux, le confort matériel est meilleur que celui dont tous nos ancêtres ont pu jouir. Il n’y a quasi plus d’épidémies, plus de grandes guerres, plus de famines. Ni la pauvreté, ni la mort n'ont été abolies, mais les retombées pratiques du progrès technique et de l’industrie nous procurent un bien être inégalé. Une simple pression sur un bouton nous apporte la lumière, nos maisons sont dotées d’un agrément jamais atteint. Le moindre péquenot peut circuler dans une automobile plus confortable et rapide que le plus beaux des carrosses dans lesquels se pavanaient les monarques d’autrefois. L’information et la connaissance circulent à la vitesse de la lumière et chacun ou presque peut en profiter via la télévision ou l’accès au réseau internet. En France nous bénéficions d’un système de protection sociale offrant des avantages inouïs.
Pourtant, la morosité règne…
Tous les bienfaits dont nous sommes les bénéficiaires, au prix de siècles d’efforts, de sang, de sueur et de douleur, se teintent paradoxalement d’une âcre saveur, d’un parfum rance.
Affalés dans le bonheur matériel, nous ne savons plus apprécier les belles et bonnes choses, partagés que nous sommes entre une peur névrotique du moindre risque et un ennui abyssal d’enfants gâtés.
Pire, nous semblons ne plus croire au modèle de société qui nous a apporté ce bien-être. L'esprit de liberté et de responsabilité qui l'inspire est sans cesse remis en cause.
Tout est triste et désenchanté.
Passons sur les couplets larmoyants ou vindicatifs que certains politiciens démagogues ne cessent de nous seriner pour tenter de nous faire croire que nous sommes malheureux et qu’avec eux, nous serions si heureux ! Leur politique est trop souvent celle de gribouille. Incohérente, lénifiante et inefficace. Quant à ceux qui prônent le Grand Soir, la Révolution et les "lendemains qui chantent", ce sont des assassins en puissance...
Les gouvernants n’osent plus vanter le progrès technique qui est de plus en plus mal vu. Le principe de précaution a remplacé le goût de l’entreprise et de l’innovation. La croissance, signe de prospérité est considérée comme un péché. A l'inverse, l'endettement est banalisé, voire encouragé. La défense de l’environnement, qu’on nomme avec emphase écologie, qui devrait être joyeuse et l’affaire de chaque citoyen, est devenue un vrai pensum. Tout est fait pour culpabiliser la société dans son ensemble, mais sans jamais invoquer la responsabilité individuelle. La faute est toujours celle de l’autre qu’il faut sanctionner ou punir. Nicolas Hulot quittant à regret son ministère, pleure comme un gamin parce qu’il n’a pas réussi à imposer assez de contraintes pour mener à bien son projet fou de refaire le monde. Le Lendemain, il se baigne sur la plage huppée de Saint-Lunaire au pied de sa splendide villa où dorment sept véhicules parmi les plus polluants…
L’écologie, une fois passés les couplets ratiocineurs, est plus que jamais inefficace. Elle ne sait que sécréter des taxes, des règlements et de la désespérance. Il est bien loin ou le même Nicolas Hulot nous faisait rêver avec les images somptueuses de ses voyages, nous donnant alors vraiment envie d’aimer et de protéger notre Alma Mater…
Mais de nos jours, les grandes transhumances humaines sont devenues tragiques. Si l’on peut se réjouir du fait que les guerres et les conquêtes semblent faire partie du passé, elles ont été remplacées par les voyages touristiques qui illustrent la superficialité de notre époque. Les déplacements pour affaires ne valent pas mieux tant ils ne font que survoler les continents pour des motifs souvent dérisoires. Quand au rêve magique d’un monde meilleur que les émigrants nourrissaient en partant vers l’Amérique, ou quelque eldorado, il est évanoui. De nos jours l’immigration est une désolation. Rares sont les “migrants” qui manifestent le désir ardent d’adopter les us et coutumes des pays vers lesquels ils convergent. Ils s’y échouent, désabusés, plus qu’ils ne cherchent à y trouver un nouvel espoir. En retour, les hôtes subissent cette marée humaine plus qu’ils ne l’accueillent. Le Pape a beau rappeler les principes de générosité et de solidarité, sa parole peine à franchir les murailles dorées du Vatican.
De facto, la religion est en passe de perdre toute transcendance. Elle se confond de plus en plus avec les trivialités du quotidien et maints faits divers sordides la ramènent au niveau de la fange. D’un côté les fanatismes ressurgissent d’un passé satanique qu’on croyait révolu, de l’autre c’est l’hédonisme et les trompeuses théories sociales qui rongent le concept même de Dieu. Il n’y a plus d’illumination ni de foi capable de déplacer des montagnes, mais seulement d’obscures idéologies porteuses de sinistres et froids desseins.
La société toute entière, qui se prétend libérée, s’abîme dans de nouveaux carcans prétendument consensuels, mais qui asservissent l’être et la volonté humaine à une bureaucratie pavée de bonnes intentions, à la manière de l’enfer.
Soumise à ce nouveau pouvoir invisible, mais omniprésent, notre vie perd de plus en plus son sens. Alors que le bien-être matériel devrait permettre de s’élever au dessus des contingences, il semble contribuer au contraire à appauvrir la spiritualité, et avec elle toute source de joie et d’épanouissement.
Même l’expression artistique s’asphyxie dans cette voie marastique. L’inspiration a déserté les vaines installations pleines de boursouflures qui peuplent les palais clinquants où elles sont exposées, et où elles ne reflètent au mieux que les dérives mercantiles du marché artistique et la vacuité du monde contemporain.
Dans ce monde, tout n’est que complainte, souffrance et ennui…
La prospérité n’a jamais atteint de tels niveaux, le confort matériel est meilleur que celui dont tous nos ancêtres ont pu jouir. Il n’y a quasi plus d’épidémies, plus de grandes guerres, plus de famines. Ni la pauvreté, ni la mort n'ont été abolies, mais les retombées pratiques du progrès technique et de l’industrie nous procurent un bien être inégalé. Une simple pression sur un bouton nous apporte la lumière, nos maisons sont dotées d’un agrément jamais atteint. Le moindre péquenot peut circuler dans une automobile plus confortable et rapide que le plus beaux des carrosses dans lesquels se pavanaient les monarques d’autrefois. L’information et la connaissance circulent à la vitesse de la lumière et chacun ou presque peut en profiter via la télévision ou l’accès au réseau internet. En France nous bénéficions d’un système de protection sociale offrant des avantages inouïs.
Pourtant, la morosité règne…
Tous les bienfaits dont nous sommes les bénéficiaires, au prix de siècles d’efforts, de sang, de sueur et de douleur, se teintent paradoxalement d’une âcre saveur, d’un parfum rance.
Affalés dans le bonheur matériel, nous ne savons plus apprécier les belles et bonnes choses, partagés que nous sommes entre une peur névrotique du moindre risque et un ennui abyssal d’enfants gâtés.
Pire, nous semblons ne plus croire au modèle de société qui nous a apporté ce bien-être. L'esprit de liberté et de responsabilité qui l'inspire est sans cesse remis en cause.
Tout est triste et désenchanté.
Passons sur les couplets larmoyants ou vindicatifs que certains politiciens démagogues ne cessent de nous seriner pour tenter de nous faire croire que nous sommes malheureux et qu’avec eux, nous serions si heureux ! Leur politique est trop souvent celle de gribouille. Incohérente, lénifiante et inefficace. Quant à ceux qui prônent le Grand Soir, la Révolution et les "lendemains qui chantent", ce sont des assassins en puissance...
Les gouvernants n’osent plus vanter le progrès technique qui est de plus en plus mal vu. Le principe de précaution a remplacé le goût de l’entreprise et de l’innovation. La croissance, signe de prospérité est considérée comme un péché. A l'inverse, l'endettement est banalisé, voire encouragé. La défense de l’environnement, qu’on nomme avec emphase écologie, qui devrait être joyeuse et l’affaire de chaque citoyen, est devenue un vrai pensum. Tout est fait pour culpabiliser la société dans son ensemble, mais sans jamais invoquer la responsabilité individuelle. La faute est toujours celle de l’autre qu’il faut sanctionner ou punir. Nicolas Hulot quittant à regret son ministère, pleure comme un gamin parce qu’il n’a pas réussi à imposer assez de contraintes pour mener à bien son projet fou de refaire le monde. Le Lendemain, il se baigne sur la plage huppée de Saint-Lunaire au pied de sa splendide villa où dorment sept véhicules parmi les plus polluants…
L’écologie, une fois passés les couplets ratiocineurs, est plus que jamais inefficace. Elle ne sait que sécréter des taxes, des règlements et de la désespérance. Il est bien loin ou le même Nicolas Hulot nous faisait rêver avec les images somptueuses de ses voyages, nous donnant alors vraiment envie d’aimer et de protéger notre Alma Mater…
Mais de nos jours, les grandes transhumances humaines sont devenues tragiques. Si l’on peut se réjouir du fait que les guerres et les conquêtes semblent faire partie du passé, elles ont été remplacées par les voyages touristiques qui illustrent la superficialité de notre époque. Les déplacements pour affaires ne valent pas mieux tant ils ne font que survoler les continents pour des motifs souvent dérisoires. Quand au rêve magique d’un monde meilleur que les émigrants nourrissaient en partant vers l’Amérique, ou quelque eldorado, il est évanoui. De nos jours l’immigration est une désolation. Rares sont les “migrants” qui manifestent le désir ardent d’adopter les us et coutumes des pays vers lesquels ils convergent. Ils s’y échouent, désabusés, plus qu’ils ne cherchent à y trouver un nouvel espoir. En retour, les hôtes subissent cette marée humaine plus qu’ils ne l’accueillent. Le Pape a beau rappeler les principes de générosité et de solidarité, sa parole peine à franchir les murailles dorées du Vatican.
De facto, la religion est en passe de perdre toute transcendance. Elle se confond de plus en plus avec les trivialités du quotidien et maints faits divers sordides la ramènent au niveau de la fange. D’un côté les fanatismes ressurgissent d’un passé satanique qu’on croyait révolu, de l’autre c’est l’hédonisme et les trompeuses théories sociales qui rongent le concept même de Dieu. Il n’y a plus d’illumination ni de foi capable de déplacer des montagnes, mais seulement d’obscures idéologies porteuses de sinistres et froids desseins.
La société toute entière, qui se prétend libérée, s’abîme dans de nouveaux carcans prétendument consensuels, mais qui asservissent l’être et la volonté humaine à une bureaucratie pavée de bonnes intentions, à la manière de l’enfer.
Soumise à ce nouveau pouvoir invisible, mais omniprésent, notre vie perd de plus en plus son sens. Alors que le bien-être matériel devrait permettre de s’élever au dessus des contingences, il semble contribuer au contraire à appauvrir la spiritualité, et avec elle toute source de joie et d’épanouissement.
Même l’expression artistique s’asphyxie dans cette voie marastique. L’inspiration a déserté les vaines installations pleines de boursouflures qui peuplent les palais clinquants où elles sont exposées, et où elles ne reflètent au mieux que les dérives mercantiles du marché artistique et la vacuité du monde contemporain.
Dans ce monde, tout n’est que complainte, souffrance et ennui…
"...C'est un univers morne à l'horizon plombé,
Un soleil sans chaleur plane au-dessus six mois
Et les six autres mois la nuit couvre la terre;
C'est un pays plus nu que la terre polaire;
Ni bêtes, ni ruisseaux, ni verdure, ni bois !
Or il n'est pas d'horreur au monde qui surpasse
La froide cruauté de ce soleil de glace [...]."
Charles Baudelaire
De profundis Clamavi
Les Fleurs du Mal
Illustration : Odilon Redon, l'ange déchu
3 commentaires:
Désenchantement
OUI 1/nos enfants auront-ils une "meilleure" vie que nous? Interrogation présente à chaque génération mais là effectivement peut-être des lendemains "désenchantés" ??
2/l'avenir du monde occidental et de l'Europe ...l'histoire est une immense horloge dont les mouvements de balancier se chiffrent en dizaine ou centaines d'années.
Au début du XVIIIème siècle la Chine assurait 1/4 de la production mondiale puis est arrivée la révolution industrielle et l'éclosion de l'Europe puis des USA. Vaste retour des choses et l'Asie/Chine ont très clairement le vent en poupe: régime autocratique à la vision claire et à long terme sans les changements de cap incessants de nos "vieilles" démocraties ou les élections gèlent à chaque fois pour de longs mois toute idée de réforme. Ceci est-il à encourager ? Certes en 20 ans une classe moyenne a émergé avec 3/400 millions de jeunes chinois qui viennent découvrir le monde. Celle ci fait oublier le reste de la population: pas tellement les ultrariches ( les 200 membres les + riches du parlement "pésent" plus que le PIB de la Belgique ) que surtout les centaines de millions de paysans bloqués à vie dans les campagnes car dépourvus de HUKOU ( permis d'aller en ville )et une vie à végéter dans l'attente de la mort.
3/ l'opposition évidente entre croissance économique et enjeux écologiques: vendre plus d'AIRBUS c'est bien mais le réchauffement de la planète ... Que choisir ?
NON et l'art reste une formidable consolation
- là aussi l'Asie et surtout la Chine ou Ai Wai Wai fait feu de tout bois avec des œuvres réunissant de manière géniale conscience morale ( épine dans le pied du PCC ) et beauté simple; utilisation de matériel de base type papier ou bambou. Nous sommes très loin du tape à l'œil d'un Jeff Koons. Beaucoup d'autres et les musées d'art moderne en Chine sont à chaque fois un plaisir: le célèbre Zao Wou Ki ou l'étonnant Zhang Huan faisant d'immenses fresques avec de la cendre ....
- idem pour la musique ou après la glaciation de la musique sérielle de nombreux compositeurs sont apparus . Les USA avec les papes de la musique répétitive ou minimaliste John Adams ou Phil Glass; curieusement beaucoup d'autres venant du Septentrion: les baltes et surtout Arvo Part ; le russe Valentin Silvestrov ou le géorgien Giya Kancheli et tant d'autres .
Les œuvres "anciennes" restent toujours là et pour l'éternité; par ex la réécoute de Parsifal/Wagner ( FM /9 septembre ) ressource nos vieux neurones fatigués pour une durée certes limitée dans le temps mais sans effet d'accoutumance !!!
Alors plutôt un verre à moitié plein; un nouveau monde apparait et il faut faire confiance à la jeune génération .
En définitive, cette alternative oui/non résume bien la problématique. L'époque est belle pour qui sait l'apprécier, mais elle est morose car désabusée. Les civilisations sont mortelles disait Paul Valery. Espérons que la nôtre ne soit pas en bout de course...
Encore merci pour ce billet. Il ne reste donc que la culture qui transgresse les contraintes sociales dont politiciennes pour survire et tenir la tête de l'humanité hors de l'eau contre et malgré tout. Elle devrait survivre?
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