- Comediante ! Tragediante ! (propos)28/08/2008
- Ombres chinoises, poupées russes (propos)17/08/2008
- Machines à penser (propos)07/08/2008
- Soljentitsyne : un géant s'efface (propos)05/08/2008
- Les petites rapporteurs de la santé (propos)03/08/2008
- Du libéralisme et des blogs (propos)28/07/2008
- Rêveries estivales (propos)26/07/2008
- A la recherche du paradis perdu (propos)08/07/2008
- Un mystère colombien (propos)06/07/2008
- La douche irlandaise (propos)29/06/2008
- De l'enfer au paradis avec le Blues (musique)17/06/2008
- Obamania (propos)15/06/2008
- Beaucoup de bruit pour pas grand chose (propos)06/06/2008
- Le Soleil se lève aussi sur Mars (propos)05/06/2008
- Smooth Operator (musique)28/05/2008
- La soupe libérale (lecture)24/05/2008
- Méditation transcendantaliste (lecture)22/05/2008
- Un peu de lumière à travers les nuages (propos)18/05/2008
- Un oiseau de mauvais augure (propos)17/05/2008
- La France s'amuse (propos)15/05/2008
- C'est Kant qu'Onfray assassine... (lecture)30/04/2008
- Let there be Blues (musique)28/04/2008
- Let the Good Times Roll (musique)25/04/2008
- Au secours, encore un rapport ! (propos)11/04/2008
- Le dilemme afghan (propos)03/04/2008
- Tocqueville sous le scalpel des exégètes (lecture)31/03/2008
- La Madone et le Libéralisme (propos)30/03/2008
- Mort où est ta victoire ? (propos)24/03/2008
- Le diable est Monsanto (propos)15/03/2008
- Spleen de fin d'hiver (propos)09/03/2008
- E Pluribus Nihil (propos)22/02/2008
- Back to Black (musique)15/02/2008
- Rites et arcanes (propos)09/02/2008
- Des jugements pu cartésiens (propos)07/02/2008
- Le secret de Jefferson (propos)31/01/2008
- Notre existence a-t-elle un sens ? (propos)18/01/2008
- Relire Tocqueville (propos)10/01/2008
- Happy Bluesy Year (musique)04/01/2008
- Une belle fin d'année (propos)28/12/2007
- Le monde selon Andrew Wyeth (peinture)21/12/2007
- Le cirque Kadhafi (propos)20/12/2007
- Attention culture en péril (propos)16/12/2007
- Ivresses (propos)6/12/2007
- Les variations Goldberg (musique)27/11/2007
- Les obscurs fondements de la haine (propos)26/11/2007
- L'esthétisme glacé de Stanley Kubrick (cinema)17/11/2007
- In memoriam Norman Mailer (propos)16/11/2007
- Honneur à Charles Lindbergh (propos)13/11/2007
- Brothers in arms (propos)9/11/2007
- Vers des hôpitaux de concentration (propos)8/11/2007
- L'épreuve de force (propos)29/10/2007
- Aux fanatiques de la vertu (propos)23/10/2007
- Contes de la folie ordinaire (propos)22/10/2007
- Ce grand cadavre à la renverse (lecture)9/10/2007
- Les nouveaux calotins (propos)9/10/2007
- Se souvenir de si belles nuits (musique)6/10/2007
- La Cour fait ses comptes (propos)25/09/2007
- Poncifs et idées reçues (propos)18/09/2007
- De la sottise érigée en art médiatique (propos)14/09/2007
- Fine and mellow (musique)5/09/2007
- Riches heures en Saintonge (propos)30/08/2007
- Expectative (propos)24/08/2007
- Nuages (propos)14/08/2007
- L'été en pente douce (propos)12/08/2007
- Raisons d'état (cinema)8/08/2007
- Profession cinéaste (cinema)3/08/2007
- Le dernier roi d'Ecosse (cinema)30/07/2007
- Love the hard way (cinema)30/07/2007
- Mauvaise foi (cinema)30/07/2007
- Célibataires (cinema)30/07/2007
- Bobby (cinema)30/07/2007
- Le voile des illusions (cinema)30/07/2007
- Le pafum (cinema)30/07/2007
- Like a Rolling Stone (lecture)26/07/2007
- Eloge de la promenade (propos)19/07/2007
- Sommes-nous des boucles étranges ? (lecture)12/07/2007
- Paul Morand et la Grosse Pomme (lecture)09/07/2007
- David Lynch, un cinéaste excentrique (cinema)02/07/2007
- Apocalypto, voyage au bout de la peur (cinema)30/06/2007
- L'Europe à nouveau sur les rails (propos)25/06/2007
- L'homme révolté (lecture)24/06/2007
- Les fantômes de la Liberté (propos)20/06/2007
- De Natura Rerum (peinture)13/06/2007
- Instants fragiles (propos)09/06/2007
- La tentation de Venise (publication)01/06/2007
- L'âme des écrivains (propos)30/05/2007
- American Black Box (lecture)28/05/2007
- Michael est de retour... (propos)22/05/2007
- Black pearls (musique)16/05/2007
- I did what I thought was right (propos)11/05/2007
- Honni soit qui Malte y pense (propos)10/05/2007
- Un vote d'adhésion (propos)07/05/2007
- Un Américain au dessus de tout soupçon (propos)05/05/2007
- Un débat guère inspiré (propos)03/05/2007
- Une élection fera-t-ele le printemps ? (propos)01/05/2007
- Stratégie insulaire ? (propos)27/04/2007
- De la nature dévoyée du credo anti-libéral (propos)24/04/2007
- Intemporalité de la beauté (propos)18/04/2007
- Retour vers le passé (propos)17/04/2007
- World Trade Center (cinema)04/04/2007
- A chacun sa vérité (propos)02/04/2007
- La nouvelle bureaucratie sanitaire (propos)27/03/2007
- Un coup de blues (musique)22/03/2007
- Waterloo morne plaine (propos)15/03/2007
- De la démocratie active (II) (lecture)12/03/2007
- Non à la solution finale légale... (propos)09/03/2007
- Les rois de l'illusion (propos)08/03/2007
- Une amitié bien versatile (propos)02/03/2007
- L'univers, les dieux et les hommes (lecture)01/03/2007
- L'hôpital dans tous ses états (publication)28/02/2007
- La lumière et la grâce (peinture)26/02/2007
- The deep blue sea (peinture)19/02/2007
- L'embaumement du pharaon (propos)09/02/2007
- Voyage au centre de la conscience (lecture)09/02/2007
- Pas d'alternative à la confiscation fiscale (propos)09/02/2007
- Ils voient le diable partout (propos)08/02/2007
- Le bazar bizarre des Beaux-Arts (propos)07/02/2007
- Les miradors de la pensée (propos)05/02/2007
- Le nouvel inconscient (lecture)04/02/2007
- Le président fait boum (lecture)02/02/2007
- Le livre de raison d'un roi fou (lecture)31/01/2007
- De la Démocratie active (propos)26/01/2007
- Un pont entre écologie et business (propos)25/01/2007
- La mer est ronde (propos)24/01/2007
- Le Nouveau Monde (cinema)24/01/2007
- Déposez vos hommages*... (propos)23/01/2007
- De la liberté (lecture)22/01/2007
- On n'est pas couché devant la pensée unique (propos)22/01/2007
- Comment parler des livres qu'on n'a pas lu ? (lecture)19/01/2007
- L'arène de France (propos)18/01/2007
- L'Irak entre espoir et chaos (propos)17/01/2007
- Morituri te salutant (propos)15/01/2007
- George W. Bush est-il aussi mauvais qu'on le dit ?... (propos)09/01/2007
- Je n'en voeux plus... (propos)09/01/2007
- Paris est une fête (propos)02/01/2007
- L'attente commence quand il n'y a plus rien à atte... (propos)27/12/2006
- S'il vous plait, dessine-moi un pôle... (publication) 26/12/2006
- Land of plenty (cinema)26/12/2006
- Le mystère de Nicolas de Staël (peinture)19/12/2006
- Pour Jean-François Revel, et Direct 8... (propos)15/12/2006
- Ségolades et Douste-blablas (propos)09/12/2006
- La méthode assimil (propos)06/12/2006
- Etonnante Amérique des cloîtres (lecture)01/12/2006
- Comment défendre notre alma mater ? (propos)30/11/2006
- Une épopée fantastique (propos)28/11/2006
- La véritable horreur économique (propos)27/11/2006
- La tyrannie de la pénitence (lecture)19/11/2006
- Un phare de l'humanité s'éteint... (propos)17/11/2006
- L'été d'un amour (propos)15/11/2006
- Regards furtifs sur l'Arabie heureuse... (propos)11/11/2006
- Solitude du pouvoir (propos)09/11/2006
- Chronique de la pensée unique (propos)06/11/2006
- La fascination du pire (lecture)25/10/2006
- Basic instinct 2 (cinema)24/10/2006
- La sagesse tragique (lecture)23/10/2006
- L'art d'avoir toujours raison (lecture)23/10/2006
- Ils corrompent nos têtes (lecture)17/10/2006
- La leçon de ce siècle (lecture)14/10/2006
- Le pays du matin calme vous salue bien (propos)12/10/2006
- Le convoyeur (cinema)12/10/2006
- Zumbach's coat (musique)11/10/2006
- Une théorie de la justice (lecture)07/10/2006
- L'utopie du professeur Nimbus (lecture)03/10/2006
- La vengeance est un plat qui se mange froid... (propos)28/09/2006
- The ballad of Jack and Rose (cinema)27/09/2006
- Il n'est de pire aveugle que celui qui ne veut pas... (propos)22/09/2006
- Le grand méchant mou (propos)20/09/2006
- Les cieux et les dieux sont incertains... (propos)15/09/2006
- Que la Liberté guide nos pas... (propos)11/09/2006
- En France, l'opinion ne Bush guère... (propos)08/09/2006
- Ah ! ça Iran, ça Iran, ça Iran... (propos)08/09/2006
- Je fusionne, tu fusionnes, ils fusionnent... (propos)08/09/2006
- God bless you, Bob (musique)06/09/2006
- V pour vendetta : vers le meilleur des mondes ? (cinema)31/08/2006
- Retour vers le meilleur des mondes (lecture)28/08/2006
- Honni soit qui Google y pense... (propos)23/08/2006
- L'enfer est souvent pavé de bonnes intentions (propos)23/08/2006
- Trois enterrements (cinema)23/08/2006
- The constant gardener (cinema)22/08/2006
- Et pan dans le Sénat ! (propos)21/08/2006
- La route de la servitude (lecture)18/08/2006
- La France prise à son jeu (propos)18/08/2006
- Les portes de la perception (lecture)07/08/2006
- La malédiction de l'Inca (propos)07/08/2006
- Nouvelles du front (propos)02/08/2006
- Du sang de la haine et de la mort (propos)28/07/2006
- Vénus et la mer (Lawrence Durrell) (lecture)20/07/2006
- Dors-tu content, Voltaire... (lecture)18/07/2006
- Enquête sur l'entendement humain (lecture)14/07/2006
- Les militants : voyage dans le zéro marxiste (lecture)11/07/2006
- Hommage à Thomas Jefferson (propos)07/07/2006
- C'est trop de la balle ! (propos)04/07/2006
- La mauvaise foi tranquille... (propos)04/07/2006
- July s'en va : libération ou coercition ? (propos)03/07/2006
- Les hôpitaux sont-ils des escrocs ? (publication) 26/06/2006
- Du fédéralisme et de ses bienfaits (propos)16/06/2006
- Le secret de Brokeback mountain (cinema)14/06/2006
- North Country (L'affaire Josey Aimes) (cinema)14/06/2006
- I'm a bluesman (Johnny Winter) (musique)14/06/2006
- Magic Time (Van Morrison) (musique)14/06/2006
- Le mythe de Sisyphe (Albert Camus) (lecture)14/06/2006
- Ecrits personnels (Ronald Reagan) (lecture)14/06/2006
- La face cachée du 11 septembre (Eric Laurent) (lecture)14/06/2006
- Le sourire du Tao (Lawrence Durrell) (lecture)14/06/2006
- The assassination of Richard Nixon (cinema)14/06/2006
- Walk the line (cinema)14/06/2006
- UNITAID : Jamais sans nos impôts... (propos)14/06/2006
- Encore une révolution à la française... (publication) 12/06/2006
- Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessair... (publication) 10/06/2006
- En quelques mots... 09/06/2006
31 janvier 2007
SOMMAIRE GENERAL
Le livre de raison d'un roi fou
Il s'agit d'un destin aristocratique en diable, qui paraît à mille lieues des concepts démocratiques et pragmatiques auxquels je suis si profondément attaché et que je tente d'explorer dans ce blog.
Je suis tombé sous le charme de cet être lunatique en découvrant le portrait magnifique et désespéré que Luchino Visconti fit de lui dans son film Ludwig ou le Crépuscule Des Dieux.
Et cette lecture fait remonter une nuée de souvenirs éblouis.
Ce roi était-il fou ? La question ne sera probablement jamais tranchée tant sa folie toucha souvent au sublime, et tant elle interrogera longtemps encore du haut de ses châteaux extravagants, la médiocrité du quotidien, faite de banalité et de confort.
De quelqu'un qui se prend pour un roi, on dit qu'il est fou; mais Louis II, si d'aucun le jugent fou n'en était pas moins roi, doté malgré lui de fantastiques pouvoirs : « Je ne connaissais pas la force de mon coeur, ni que ma puissance de sentir fût sans limite. »
Louis fut amoureux intransigeant de la beauté. Comme il eut le malheur de n'être pas doué pour la création artistique, mais qu'il bénéficia du privilège d'être roi, il voulut que son règne fusse donc l'apothéose de l'art : « Sous tous les cieux, dans toutes les races, les hommes pourront parvenir par la liberté réelle à une égale force, par la force au véritable amour, par le véritable amour à la beauté. Et la beauté active, c'est l'art. »
Il se vit en messie de l'Art, avec Wagner comme instrument de son ambition. Et puisqu'à l'Art il faut au moins des palais, il décida d'être bâtisseur comme Louis XIV. Si possible en surpassant en magnificence son modèle.
Ses ministres le lachèrent bien sûr, mais aussi Wagner, l'Ami comblé qui le trahira, ses valets qu'il choisissait pour leur beauté et pour lesquels il éprouvait une trouble attirance, et même Elisabeth sa cousine adorée, qui le comprit, mais qui refusa de l'accompagner dans son odyssée féérique.
Il finit par répudier l'acteur Kainz dont il s'était entiché jusqu'à lui faire réciter jour et nuit et en tous lieux les grands classiques, mais dont il ne supportait plus la lassitude et la fatigue trop humaines : « avec ce visage malingre, banal, éperdu, je prenais congé pour toujours de l'humanité courante, celle qui s'efforce vers le meilleur, retombe recommence, émeut, irrite, se croit sauve vis-à-vis du Ciel et pavera l'Enfer, jusqu'à la fin du Monde, de ses bonnes intentions. »
Il comprit sans doute la déchéance vers laquelle il était irrémédiablement attiré, et selon l'opinion de Fraigneau, il se reprocha même de s'être abandonné à la malédiction : « Je ne suis plus qu'une poussière d'éclats brisés où rien ne se réfléchit plus et plus dangereux qu'un poison ou qu'une arme. Cette poudre de glace, brillante et coupante, ne sait plus que détruire. Par un bénéfice bizarre, elle est indestructible. Satan, c'est peut-être, au creux du Monde, au creux de l'infini, une pincée de verre pilé. »
Cependant, au moment de basculer dans l'infini, c'est l'espoir de rédemption qui fut le plus fort : « Je me sentirai réintégré, absous, admis. Et comme le promet Platon, je pourrai voir à la fin le soleil, non seulement dans les eaux et dans les objets où il se réfléchit, mais lui-même, à la place où il se trouve. »
Il ne fut pas vraiment un mauvais roi puisqu'il n'avait aucune répugnance à déléguer les tâches dans lesquelles il ne s'estimait pas compétent. Il avait en horreur la guerre, et accepta de bonne grâce le grand dessein de l'unification allemande, sous la férule de Bismarck.
S'agissant de son parcours artistique, le bilan en fut plutôt éclatant. Il procura à Wagner toutes les facilités dont il pouvait avoir besoin pour exprimer son talent, il parsema son petit pays d'incroyables ouvrages architecturaux qui le ruinèrent temporairement mais qui font sa fortune touristique aujourd'hui encore : le charmant pavillon baroque de Linderhof et sa grotte romantique rococo, le monumental Herrenchiemsee aux proportions versaillaises, et l'inexpugnable nid d'aigle Neuschwanstein où il se retrancha avant d'être destitué.
Qui voulûtes mourir vengeant votre raison
Des choses de la politique, et du délire
De cette science intruse dans la maison,
Et du Chant et de l’Art et de toute la Lyre,
Et simplement ,et plein d’orgueil en floraison,
Tuâtes en mourant, salut, Roi ! bravo, Sire !
De ce siècle où les rois se font si peu de chose,
Et le Martyr de la Raison selon la Foi.
Et que votre âme ait son fier cortège, or et fer,
Sur un air magnifique et joyeux de Wagner.
26 janvier 2007
De la Démocratie active
-Dans une société libre et par nature responsable, il est vain et inutile de proposer des lois interdisant d'exprimer certaines thèses, notamment négationnistes. Les Américains, en avance sur nous, n'ont peur d'aucune opinion. Ils pensent en effet qu'il n'y a rien de tel pour montrer l'inanité d'un point de vue, que de le confronter aux autres.
-Les vertus du débat d'opinion : La peine de mort a peu de chances d'être abolie aux États-Unis tant que le peuple n'y est pas favorable dans son ensemble, même s'il n'y a rien de figé pour autant en la matière, comme le passé l'a montré, et pas de religion universelle. Tout est affaire de contexte. En France c'est le fait du prince qui s'est imposé, et ce dernier pour marquer son empreinte, veut désormais le rendre irréversible...
-La sanction par le vote : Dans un pays où l'information circule librement, il est idiot de reprocher à George Bush ses mensonges au sujet de l'Irak. Contrairement à ce qui se passe habituellement chez nous, le président n'a pas décidé seul l'intervention militaire. Tout comme Kennedy au Vietnam, il lui a bien fallu emporter la conviction de ses compatriotes. Le congrès dans son immense majorité a trouvé convaincante l'argumentation proposée, ainsi que les électeurs au moins jusqu'en 2004. Au demeurant, comme pour le Vietnam, si la raison immédiate invoquée était discutable, les arguments de fond ne manquaient pas.
On peut toujours gloser ou se répandre en vitupérations haineuses, la seule question qui vaille aujourd'hui est : comment faire pour éviter en Irak l'échec cuisant du Vietnam ?
25 janvier 2007
Un pont entre écologie et business
C'est la bonne nouvelle du jour, apportée par l'excellente émission de M6, CAPITAL (21/01/07).
C'est du « pratico-pratique » comme disent les amateurs de redondances sonnant bien creux !
J'aime la manière très cool adoptée par le sympathique présentateur Guy Lagache (qui manie infiniment mieux l'anglais que notre ministre des affaires étrangères) pour montrer à l'aide de quelques exemples « vécus », que l'Amérique qu'on dit si pollueuse et si cupide, se préoccupe tout de même à ses moments perdus, un peu d'écologie !
J'aime comme il constate, l'air de rien, que c'est la Californie de Schwarzenegger (autrefois de Reagan) qui est à la pointe de cette « civilisade » étonnante :
Dans une dizaine d'années, l'enjeu pour cet état est de produire 20% de la consommation électrique de manière propre. Profitant des mesures incitatives mises en place par le gouverneur, la société Power Light (je mets un lien mais je n'ai pas d'actions) est en train de faire fortune avec le concept de panneaux solaires ultra-légers et performants, dont elle commence à couvrir dès à présent les toits des maisons. Comme Apple, comme Google, comme tant d'autres aux Etats-Unis, cette entreprise a fait ses débuts dans un garage il y a quelques années.
En attendant, certains font rouler leur auto à l'huile de friture ou à l'éthanol (on apprend au passage que ce type de carburant est interdit en France parce qu'il échappe à la taxe sur les produits pétroliers...).
Rien qu'à San Francisco, on compte à ce jour pas moins de 20.000 véhicules hybrides (mi électriques, mi thermiques), soit le double de ce qui est immatriculé à ce titre dans notre pays entier. Saperlotte, les Français ne seraient donc pas les seuls à avoir des idées en matière d'énergie renouvelable ?
Monsieur Yvon Chouinard, Californien d'origine québécoise, s'est quant à lui lancé dans le recyclage des bouteilles en plastique. Il fabrique avec elles des vêtements qu'on s'arrache bien qu'ils soient plus chers que les autres. Son meilleur argument publicitaire : sa société Patagonia a pris l'engagement de reverser au moins 1 % de son chiffre d’affaires à des centaines d’associations environnementales dans le monde entier... En plus il paie à ses salariés le luxe de pouvoir travailler en horaires libres, de disposer d'une crèche pour leurs enfants, et autres menus avantages sociaux. Diable, les Américains auraient-ils donc une conscience ?
Pour couronner le tout, dans son discours sur l'Etat de l'Union du 23 janvier, le président américain (« cow-boy obstiné » selon l'éditorial du Monde) a fixé au pays l'objectif de réduire de 20% la consommation d'essence, ce qui signifie une baisse de 75% sur 10 ans des importations de pétrole en provenance du Moyen-Orient. Mince alors, mais que vont faire les Yankees de l'or noir qu'ils sont paraît-il allés chercher en Irak ?
Moralité : lorsque l'on n'a ni Corinne Lepage, ni Dominique Voynet, ni Nicolas Hulot, ni José Bové pour servir de guide sur le sentier lumineux du « développement durable », il reste le choix de recourir au simple bon sens...
24 janvier 2007
La mer est ronde
Je me contenterai de le saluer avec la définition qu'il donnait de lui-même dans un de ses livres les plus attachants, la mer est ronde : «Amateur, cela veut dire «qui aime», et c'est bien de cela qu'il s'agit. J'aime la mer et j'aime être en mer. J'aime partir, larguer l'amarre et passer les feux ; j'aime naviguer, voir le vent tourner, la brise adonner, le ciel changer, la mer se former et se déformer ; j'aime le bouillon chaud dans le thermos au pied du barreur et l'étoile qu'on prend un temps pour cap la nuit entre hauban et galhauban ; j'aime quitter une côte en vue, et, après un jour, huit jours, un mois, en voir apparaître une autre, qu'on attendait ; j'aime arriver, entrer, mouiller, et quand tout est en place, fixé, tourné, amarré, ferlé, rabanté, être à terre. Je suis un amateur.»
Le Nouveau Monde
Terence Malick est un cinéaste étrange. Extrêmement discret, c'est tout juste si l'on dispose d'un portrait photographique de lui alors qu'il tourne des films depuis plusieurs décennies ! Il est vrai que sa production s'inscrit hors des sentiers battus par les médias, son dernier opus n'étant que le quatrième d'une oeuvre aussi rare que magnifique.
Hélas, ce Nouveau Monde est une déception d'autant plus cruelle.
D'un titre riche de promesses, ne sort qu'une longue fresque un peu compassée.
Elle reprend pourtant un certain nombre des recettes utilisées précédemment dans ce qui reste à ce jour le principal chef d'oeuvre du cinéaste, la Ligne Rouge : scènes aquatiques, nature omniprésente, voix off interrogeant l'indicible, personnages un peu étrangers à leur propre destinée...
On y retrouve également la magnificence des images et une mise en scène très travaillée. Mais il manque quelque chose, comme l'âme de cette aventure tirée de faits réels.
C'est désolant, mais tout ce qui faisait merveille dans la Ligne Rouge tombe ici à plat. Tous ces questionnements dont Malick est si friand s'avèrent désespérément fades. Les personnages n'ont pas d'existence propre. Colin Farrell est complètement à côté de ses pompes. Christopher Plummer est absent. Quant à l'héroïne, interprétée par Q'Orianka Kilcher, elle dégage une aura charmante mais reste dans un registre trop contraint et artificiel. On ne sait si ces êtres là savent ce qu'est l'amour. Plus grave on ne sait s'ils ont envie de le savoir. Ils planent sur la vie mais sans donner l'impression de vraiment « comprendre le langage des fleurs et des choses muettes. »
Et c'était justement ce qu'on attendait d'eux dans ce monde sauvage et pur, à l'aube d'une véritable transfiguration, peuplée de terribles drames mais aussi de vertigineuses espérances...
23 janvier 2007
Déposez vos hommages*...
Je suis toutefois sans illusion. Malgré tous mes efforts je n'ai aucune chance de prendre de vitesse les politiciens qui étaient dans les starting blocks pour se ruer dans la course à la célébration rituelle.
A tout seigneur tout honneur, le président Jacques Chirac, probablement le mieux informé, et grand spécialiste de la larme à l'oeil, s'est avéré le plus rapide dans l'exercice et surtout le plus dégoulinant de mièvrerie empathique : faisant mine d'être surpris par un événement sans doute à ses yeux aussi inattendu, et contre nature, il s'est déclaré « bouleversé » par la mort, lundi matin, du grand homme. Peu avare de superlatifs, le chef de l'Etat a exprimé son "immense respect" et sa "profonde affection" pour le prêtre, ainsi que sa "grande peine" et "toute sa solidarité" envers le mouvement Emmaüs. "C'est toute la France qui est touchée au coeur", a-t-il encore souligné, ajoutant que celle-ci perd "une immense figure, une conscience, une incarnation de la bonté."
Elle est pour tout dire à l'image de l'homme qui l'a conçue, qui a toujours su se faire entendre mais n'a guère abusé des faveurs que lui faisaient les flatteurs et les pharisiens, avides de profiter d'un peu de sa sainteté. Il a su résister aux amicales pressions des gens qui cherchaient à récupérer son message ou qui tentaient de lui faire dire sur moult sujets de société ce qu'ils auraient tant aimé entendre.
Sa simplicité, sa droiture et la force de ses convictions forcent à tout jamais l'admiration.
22 janvier 2007
De la liberté
John Stuart Mill (1806-1873) revendique l'utilitarisme comme fil conducteur de sa pensée sans ambiguïté : « Je considère l'utilité (dans son sens le plus large) comme le critère absolu dans toutes les questions éthiques. »
Pour Mill, inspiré par le principe de l'habeas corpus, « sur lui-même, sur son corps et son esprit, l'individu est souverain ». Aucun pouvoir n'a donc de légitimité pour lui imposer des contraintes sauf pour une seule raison : l'empêcher de nuire aux autres.
Le philosophe juge toute autre coercition contraire à l'esprit de liberté, notamment celles qui s'exerceraient « sous prétexte que ce serait meilleur pour lui, que cela le rendrait plus heureux ou que dans l'opinion des autres agir ainsi serait sage ou même juste »
Certes, une personne peut nuire aux autres par sa seule inaction. La contrainte doit être exercée dans ce cas avec beaucoup de prudence : « rendre quelqu'un responsable de ne pas avoir empêché un mal c'est l'exception. »
Il est nécessaire que les individus se servent de la liberté à bon escient. Elle doit avant tout leur servir à conserver un jugement critique en toute chose : « La tendance fatale de l'humanité à laisser de côté une chose dès qu'il n'y a plus de raison d'en douter est la cause de la moitié de ses erreurs. » A bien des égards, le droit de contester s'apparente à un devoir : « s'il était interdit de remettre en cause la philosophie newtonienne, l'humanité ne pourrait aujourd'hui la tenir pour vraie en toute certitude. » Cette opinion était d'autant plus méritoire à l'époque où elle fut écrite que personne n'aurait sérieusement douté du caractère intangible de la physique de Newton.
Autrement dit, même face à des idées quasi établies, il convient de rester critique car quoique « le bien être de l'humanité pourra presque se mesurer au nombre et à l'importance des vérités arrivées au point de n'être plus contestées », il importe de poursuivre aussi longtemps que possible, à l'instar de la dialectique socratique, « une discussion négative des grandes questions de la philosophie et de la vie » visant à remettre en question, ne serait-ce que pour garder la capacité de démonter leur bien-fondé, « les lieux communs de l'opinion reçue ».
« Lorsqu'on trouve des gens qui ne partagent pas l'apparente unanimité du monde sur un sujet, il est toujours probable – même si le monde est dans le vrai – que ces dissidents ont quelque chose de personnel à dire qui mérite d'être entendu, et que la vérité perdrait quelque chose à leur silence ».
Par voie de conséquence Mill, dont la nature anglo-saxonne transparaît ici de manière évidente, attache la plus grande importance à l'originalité et à l'excentricité : « Les individus capable d'apporter originalité et idées nouvelles sont le sel de la terre. Sans elles la vie deviendrait une mare stagnante. » Ou bien encore : « L'excentricité et la force de caractère vont toujours de pair, et le niveau d'excentricité d'une société se mesure généralement à son niveau de génie, de vigueur intellectuelle et de courage moral. »
Prenant l'exemple de la Chine, dont il admire la civilisation très précoce, il déplore qu'elle se fusse figée depuis si longtemps dans un formalisme stérilisant : « elle a réussi à uniformiser un peuple en faisant adopter par tous les mêmes maximes et les mêmes règles pour les mêmes pensées et les mêmes conduites.../... Si l'individualité n'est pas capable de s'affirmer contre ce joug, l'Europe, malgré ses nobles antécédents et le christianisme qu'elle professe, tendra à devenir une autre chine »
A cet égard il fustige également l'attitude de nombre d'autorités religieuses ayant édicté des idées en dogmes, poussant notamment les hommes à abandonner leur liberté et leur esprit de contestation. Par exemple, « Selon la théorie calviniste le plus grand péché de l'homme c'est d'avoir une volonté propre. Tout le bien dont l'humanité est capable tient dans l'obéissance. La nature humaine étant corrompue il n'y a de rachat pour quiconque n'a pas tué en lui la nature humaine. » « Nombreux sont ceux qui croient sincèrement que les hommes ainsi torturés et rabougris sont tels que les a voulus leur créateur, tout comme beaucoup croient que les arbres sont bien plus beaux taillés en boule ou en forme d'animaux que laissés dans leur état naturel »
Or, « Il existe un modèle d'excellence humaine bien différent du calvinisme, à savoir que l'humanité n'a pas reçu sa nature seulement pour en faire l'abnégation. » Car « si l'homme a été créé par un Être bon, il est alors logique de croire que cet Être a donné à l'homme ses facultés pour qu'il les cultive, les développe, et non pour qu'elles soient extirpées et réduites à néant. »
En vrai sage, Mill se méfie de la prétendue vérité de certaines opinions tant elle s'avère relative et sujette à variation en fonction de l'endroit et de l'époque : « Les causes qui font de quelqu'un « un anglican à Londres sont les mêmes qui en auraient fait un bouddhiste ou un confucianiste à Pékin. »
Chaque époque professe nombre d'opinions « que les suivantes ont estimé non seulement fausses, mais absurdes. »
Au surplus, « le caractère impressionnant d'une erreur se mesure à la sagesse et à la vertu de celui qui la commet » : Mill cite à l'appui de cette thèse les exemples édifiants de Socrate, et de Jésus, jugés coupables de méfaits imaginaires alors qu'ils incarnaient au contraire des modèles de justice et de moralité, il évoque également Marc-Aurèle, si sincèrement soucieux du bien et qui pourtant laissa persécuter tant de gens.
« Les chrétiens qui sont tentés de croire que ceux qui lapidèrent les premiers martyrs furent plus méchants qu'eux-mêmes devraient se souvenir que Saint-Paul fut au nombre des persécuteurs. » En réalité, « ils auraient agi exactement de même s'ils avaient vécu à cette époque et étaient nés juifs. »
Selon Mill, « La liberté comme principe ne peut s'appliquer à un état de chose antérieur à l'époque où l'humanité devient capable de s'améliorer par la libre discussion entre individus égaux. » Autrement dit, « Le despotisme est un mode de gouvernement légitime quand on a affaire à des barbares, pourvu que le but vise à leur avancement. »
La liberté se mérite donc et il n'y a aucune gloire à vivre dans un pays libre. Au contraire, il s'agit d'un bien fragile qu'il est de la responsabilité citoyenne de faire fructifier. Plus une société fait bon usage de la liberté, plus elle mérite que celle-ci soit étendue.
Ces notions sont fondamentales pour tenter de répondre à certaines interrogations très actuelles:
-La liberté de travailler le week end à laquelle le philosophe anglais ne voit guère de raison de s'opposer : « le plaisir et la récréation d'une majorité de gens vaut bien le travail d'une minorité, pourvu que leur occupation soit choisie librement et puisse être librement abandonnée. » Après avoir évoqué la légitimité d'un surcroît de salaire proportionnel et l'établissement d'un jour compensatoire de congé dans la semaine, la seule raison qui reste pour justifier les restrictions sur les amusements du dimanche, c'est de dire « qu'ils sont répréhensibles du point de vue religieux. » Mais lorsqu'on refuse à certains le droit de faire ce que leur religion leur permet au motif que c'est interdit par sa propre religion, « c'est croire que non seulement Dieu déteste l'acte du mécréant, mais qu'il ne nous tiendra pas non plus pour innocents si nous le laissons agir en paix. »
-La vente libre de produits toxiques notamment des drogues, n'est pas davantage choquante dans une société éclairée : « Si l'on achetait de poison ou si l'on en s'en servait jamais que pour empoisonner, il serait juste d'en interdire la fabrication et la vente. » On peut en revanche invoquer sans violation de liberté une précaution telle que d'étiqueter la drogue de façon à en spécifier le caractère dangereux, « car l'acheteur ne peut désirer ignorer les qualités toxiques du produit. »
-Idem pour la vente d'armes, légitime à condition de proposer une réglementation minimale avec la date de la vente, le nom et l'adresse de l'acheteur, la qualité et la quantité précises vendues ainsi que l'usage prévu de l'objet.
-Idem enfin pour les établissements de jeux ou pour ceux destinés par nature à un public restreint : « les contraindre à entourer leurs affaires d'une certain degré de secret et de mystère, afin que personne ne les connaisse hormis ceux qui les recherchent. »
Dans cet ordre d'idées, les restrictions imposées au commerce, à la production commerciale ou à l'industrie, sont des contraintes inutiles puisqu'il est prouvé que « le seul moyen de garantir des prix bas et des produits de bonne qualité c'est de laisser les producteurs et les vendeurs parfaitement libres, sans autre contrôle que l'égale liberté pour les acheteurs de se fournir ailleurs. » pour John Stuart Mill, la doctrine dite de libre-échange repose donc sur « des bases non moins solides que le principe de liberté individuelle. »
John Stuart Mill, tout comme Tocqueville avec lequel il entretint une amitié et une grande communauté de vues, se méfiait des doctrines étatistes : « L'argument le plus fort contre l'intervention du public dans la conduite purement personnelle, c'est que lorsqu'il intervient il y a fort à parier que ce soit à tort et à travers. »
« Nous n'avons qu'à supposer une diffusion considérable d'opinions socialistes pour voir qu'il peut devenir infâme aux yeux de la majorité de posséder davantage qu'une quantité très limitée de biens... »
« Toute fonction ajoutée à celle qu'exerce déjà le gouvernement diffuse plus largement son influence sur les espoirs et les craintes et transforme davantage les éléments actifs et ambitieux du public en parasites ou en comploteurs. »
« Si tous les meilleurs talents du pays pouvaient être attirés au service du gouvernement une proposition visant à ce résultat aurait assurément de quoi inquiéter. »
En réalité, la diversité de l'éducation lui parait au moins aussi essentielle que celle d'opinions. Or « une éducation générale dispensée par l'Etat ne peut être qu'un dispositif visant à fabriquer des gens sur le même modèle. » Et comme le moule ne pourrait être que celui satisfaisant le pouvoir dominant au sein du gouvernement, « plus cette éducation serait efficace, plus elle établirait un despotisme sur l'esprit qui ne manquerait pas de gagner le corps. »
A l'inverse remarque Mill, laissez n'importe quel groupe d'Américains sans gouvernement et « il serait capable d'en improviser un et de mener cette affaire ou toute autre affaire civile, avec assez d'intelligence, d'ordre et de décision. Voilà comment devrait être tout peuple libre. »
En définitive, « Un Etat qui rapetisse les hommes pour en faire des instruments dociles entre ses mains, même en vue de bienfaits, un tel Etat s'apercevra qu'avec de petits hommes rien de grand ne saurait s'accomplir, et que la perfection de la machine à laquelle il a tout sacrifié n'aboutit finalement à rien, faute de cette puissance vitale qu'il lui a plus de proscrire pour faciliter le jeu de la machine. »
Un de ses points forts est de placer l'individu au coeur de la problématique, et d'en faire le premier bénéficiaire en posant qu'assortie de la responsabilité, la liberté de chacun débouche naturellement sur la liberté et le bien-être de tous.
Toutefois, à l'instar des chrétiens avec leur morale, il faut souvent trouver un compromis entre ce qu'on estime juste et bon et ce qu'on est capable de s'imposer à soi-même. Plus la distance est grande entre les deux et moins la condition humaine a de chances de progresser.
En définitive il est probablement raisonnable de ne pas avoir un idéal trop haut, mais de s'y tenir et d'y tendre de manière pragmatique et critique.
On n'est pas couché devant la pensée unique
Comme les paons font la roue il affiche fièrement ses opinions politiques « de gauche », alors que personne ne les lui demande, et tolère hélas difficilement tout avis contraire surtout de droite.
Nous avons pu nous en rendre compte une fois encore samedi 20 janvier.
Abusant sans vergogne de sa position dominante, Laurent Ruquier s'est livré au lynchage médiatique en règle du malheureux porte-parole de Philippe de Villiers.
Il s'en est donné à coeur joie, aidé par un public docile, applaudissant comme une claque sans cervelle la moindre de ses réparties et huant l'accusé dès qu'il ouvrait la bouche. Un feu d'artifice de quolibets et de vannes à deux balles pour tenter de couvrir de ridicule « l'invité » pris au piège. Pensez donc, il le tenait par où ça fait vraiment mal : le jeune homme avait milité quelque temps au Front National avant d'adhérer au MPF !
Je n'ai pas grand chose en commun avec Mr de Villiers mais cette morale à la petite semaine est usante. Lorsqu'il invita Mr Besancenot, porte parole de la Ligue Communiste Révolutionnaire, Laurent Ruquier, s'aplatit en questions crémeuses et réserves ouatées sur les mesures insensées que ce dernier se propose de mettre en oeuvre s'il parvenait à la tête du pays. Mais à aucun moment, il ne lui demanda de s'expliquer au sujet des quelques 100 millions de morts causés par l'application de la doctrine dont il se réclame...
La belle affaire ! Autant proclamer en se tapant le cul sur la glace, que les crimes n'existent plus...
C'est un peu facile et surtout c'est idiot et pharisien tant qu'on a rien à proposer de nouveau pour sanctionner la barbarie.
Bien sûr il brandit en la circonstance l'argument qui tue si je puis dire, celui consistant à invoquer le risque de condamner un innocent. C'est effectivement le seul, le vrai, surtout dans un pays comme le nôtre, où le système judiciaire s'avère régulièrement si partisan, si mauvais !
Mais ce faisant, il occulte comme souvent, le risque opposé, plus grand encore, qui conduit à relâcher un coupable pressé de continuer ses méfaits.
Hélas, comme beaucoup de gens « de Gauche », Mr Ruquier n'a de la démocratie qu'une idée très approximative. Il la considère comme un bienfait lorsqu'elle permet de limiter les scores de Villiers à 3%, mais il s'assied dessus dès qu'il s'agit de remettre en cause ce qu'il met définitivement au rang des « progrès ».
Le plus beau c'est quand ce grand coeur nous dit sans aucune gêne qu'il serait prêt à se faire justice lui-même si on touchait à sa famille, en appliquant à titre personnel, je vous le donne en mille, la peine de mort !
19 janvier 2007
Comment parler des livres qu'on n'a pas lus ?
Trève de plaisanterie, cet essai recèle une vraie originalité, sous-tendue par une question simple : qu'appelle-t-on lire ?
Les réponses sont en réalité complexes et dépassent la réalité triviale.
Reste que dans bien des cas, il faut pourtant bien en évoquer le contenu. Et ceux dont c'est le métier, les commentateurs, les critiques, les enseignants, ne peuvent humainement être tenus de connaître précisément la substance de tout ce dont ils sont obligés de parler.
Heureusement d'ailleurs car comme le démontre Pierre Bayard, il s'avère « tout à fait possible de tenir une conversation passionnante à propos d'un livre que l'on n'a pas lu ou qu'on a rapidement parcouru ».
D'ailleurs le raisonnement pourrait être tenu dans d'autres cas de figure : lorsqu'il s'agit par exemple de parler des films qu'on n'a pas vu, de raconter des évènements qu'on n'a pas vécu. L'ère des mass-médias permet désormais de faire tout cela sans trop d'état d'âme. Qui n'a jamais eu l'impression de pouvoir faire l'économie d'un film ou d'un livre après avoir subi un matraquage télévisé à son sujet ? Qui n'a jamais confirmé ce sentiment après coup en se disant qu'il n'avait rien découvert qui ne fut déjà dans l'impression initiale ?
Qui peut affirmer avoir pris connaissance « en profondeur » de Joyce, Hegel, Kant, Heidegger, Lowry... ou du dernier et pesant Goncourt : « les bienveillantes » ? Qui a été vraiment surpris par le contenu de films tels que « les bronzés 3 », « Camping », « King Kong » ou « Les dents de la mer »?
Enfin qui peut prétendre avoir une vision parfaiitement objective d'un livre qu'il a lu ou d'un événement qu'il a vécu ?
Car en définitive, être cultivé, « ce n'est pas avoir lu tel ou tel livre, c'est savoir se repérer dans leur ensemble, donc savoir qu'ils forment un ensemble et être en mesure de situer chaque élément par rapport aux autres. »
Mais je crains d'en avoir déjà trop dit. Il serait trop bête de décourager ceux qui voudraient découvrir cet ouvrage. Lavater (que je n'ai pas lu) avait un souhait : « que Dieu préserve ceux qu'il chérit des lectures inutiles. » Cet adage ne s'applique pas au livre de Pierre Bayard...
18 janvier 2007
L'arène de France
A l'heure actuelle, environ quarante candidats potentiels, cherchent chacun les 500 rituelles signatures d'élus de la République : plus de 20.000 personnes sollicitées ! Un vrai délire...
Ce d'autant qu'on assiste par la force des choses, à une bipolarisation du débat.
D'un côté Nicolas qui met en branle une machine de compétition bien huilée, magnifiquement organisée, mais dont les chromes un peu trop rutilants, font douter de la fiabilité du moteur. Il y a comme un je ne sais quoi qui cloche dans le discours. Le candidat de l'UMP se veut libéral et moderne, mais revendique avec insistance l'héritage de Blum et de Jaurès. Il veut s'attaquer aux tabous dont le pays crève, notamment fiscaux mais se garde de remettre en cause l'impôt le plus stupide qui soit, à savoir l'ISF et reprend à son compte la notion de « bouclier fiscal » inventée par Dominique de Villepin. Comme si l'Etat, parvenu au bout de son raisonnement par l'absurde, en était réduit à prôner le principe d'une cuirasse pour protéger les contribuables de ses propres agressions !
Enfin il se dit ami de l'Amérique mais l'ensevelit dans le même temps sous les torts et l'accuse même de « violer le droit des nations ou le droit des gens !»
De l'autre côté Ségolène, dont l'ascension évoque celles des Montgolfières : c'est élégant, c'est impressionnant, c'est léger, ça paraît se jouer des lois du genre... L'ennui c'est que c'est rempli de vide, c'est fragile, ça part on ne sait trop où et ça finit parfois en torche. Il suffit d'un mari pas vraiment en phase, une déclaration douteuse de patrimoine, un mot malheureux vantant par exemple la qualité et la rapidité de la justice en Chine, ou bien d'une communauté de vue affichée au sujet des USA avec un club aussi pondéré et éclairé que le Hezbollah et patatras, la belle enveloppe se fissure, le vernis craque. Et que voit-on derrière ? Du vent. Peut-être même de la tempête...
Hélas madame Royal qui voudrait faire croire qu'elle avance sur les traces de Tony Blair a oublié un détail : ce dernier avait patiemment et en profondeur rénové son parti. Il était parvenu à en gommer tous les archaïsmes avant de pouvoir le mettre en ordre de bataille, au service d'un vrai programme, clair et pragmatique...
Autour de ces deux mastodontes, c'est la pagaille. Bayrou pérore, critique, s'insurge, brasse de l'air mais ne convainc guère. Villiers et Le Pen ressortent leur argumentaire un peu usé. L'extrême gauche encore plus rétrograde se débande derrière une multitude de petits chefs à la manière d'une armée mexicaine. Même les écologistes ne parviennent à trouver un socle commun pour se construire une crédibilité.
Bref, à mesure que le temps passe, la crainte monte que le pays soit à nouveau privé d'un vrai débat. Bis repetita non placent. Quand donc sortira-t-on de cette foutue mélasse démagogique ?
17 janvier 2007
L'Irak entre espoir et chaos
15 janvier 2007
Morituri te salutant
- Saddam Hussein au terme d'un long procès a fini sa vie au bout d'une corde.
- Aussi incroyable que cela paraisse, dans notre bonne ville de Rouen, un détenu après avoir tué son voisin de cellule s'est livré sur lui à des actes de cannibalisme !
- Enfin, le président de la République s'est donné parmi ses dernières missions régaliennes, celle d'inscrire dans le marbre de la constitution française l'abolition « définitive » de la peine capitale.
N'est-ce pas elle qui scella il y a deux siècles à peine, avec le « sang impur » de gens trop bien nés, les fondations de sa grotesque première république ?
N'est-ce pas elle qui en 1793, fit de la terreur un système de gouvernement, et qui en abandonna la responsabilité à une bande d'abrutis « barbouilleurs de lois » avides avant tout d'ordonner « l'interruption de vie » de tous les malheureux dont le seul crime était de penser différemment d'eux. Les colonnes infernales de Vendée, les ignobles mariages républicains de Carrier à Nantes, les tribunaux expéditifs de Fouquier-Tainville, la folie purificatrice des Robespierre, Saint-Just et autres Marat, tout cela n'est pas si loin.
Pour paraphraser l'infortunée madame Rolland, combien de crimes l'Etat a-t-il commis au nom de la Liberté chérie ?
L'Amérique a cru bon de rétablir ce châtiment en 1976. Encore faut-il préciser que l'application de cette décision résulte d'un processus parfaitement démocratique, qu'elle ne concerne que 38 états et qu'elle est toujours susceptible d'être revue en fonction des circonstances. Ce qui fait en effet la particularité des Etats-Unis, c'est qu'ils évitent d'ériger en loi de simples préjugés, et surtout qu'ils respectent autant que faire se peut, la volonté populaire.
L'arrogance de nos dirigeants actuels apparaît bien éloignée de l'humilité de ceux qui envoyèrent Tocqueville en Amérique en 1830 pour analyser sans a priori son système pénitentiaire et qui virent revenir un sage, heureux d'avoir découvert... la Démocratie !
Chacun sait qu'en France la peine de mort a été abolie contre l'opinion majoritaire des Français.
Et bien que les choses soient donc en passe d'être entérinées sans retour par un Pouvoir imbu de ses certitudes, il est permis de continuer à s'interroger sur cette problématique qui confine au fait de société.
Le terrain est plutôt miné si je puis dire, tant il contient de pseudo-évidences qui constituent autant de chausses-trappes sur le chemin d'un raisonnement serein.
Soyons clair : il est a peu près aussi facile d'être contre la peine de mort que d'être contre la guerre et aussi difficile de proposer dans les deux cas des solutions de rechange crédibles. Au surplus, que l'on soit pour ou contre, dans tous les cas, l'horreur est souvent au bout du chemin. Le choix n'est donc pas manichéen et personne ne peut en la circonstance s'accorder par avance de brevet de bonne moralité.
Si l'on adopte ce point de vue, il ne reste plus guère d'alternative pour empêcher les meurtriers de nuire ! Sans compter que c'est avec de tels principes, pour le moins hypocrites, qu'on aboutit au surpeuplement et à la dégradation des conditions de vie en milieu pénitentiaire, dont notre pays affiche la triste réalité.
Tant qu'il est impossible de parvenir à changer le comportement de ces derniers sans pour autant dégrader leur personnalité donc l'essence de leur individu, il faut bien se résoudre à les tenir à l'écart de leurs victimes potentielles. La récidive apparaît en effet comme un échec cuisant pour tout système de justice digne de ce nom.
Et lorsqu'on est convaincu que ce risque est majeur, il ne reste qu'une alternative : soit les emprisonner à vie, soit les condamner à mort.
Vu le caractère aléatoire des expertises psychologiques, et compte tenu des données de l'expérience, la moins mauvaise méthode pour jauger ce risque est de l'évaluer en proportion de l'énormité et du degré de préméditation des crimes commis.
-le risque de condamner à tort un innocent
-la cruauté du châtiment
-La valeur sacrée de la vie
Ce risque est toutefois à mettre en balance avec son opposé, sans doute plus grand, qui consiste à relâcher un criminel, faute d'avoir pu collecter assez de preuves contre lui. Dans les deux cas, il s'agit d'une grave défaillance de la justice. Bizarrement – probablement parce que les effets désastreux sont directement palpables – elle s'avère beaucoup plus troublante dans le premier cas que dans le second. Pourtant la gravité est la même et surtout les conclusions à en tirer sont similaires : ce n'est pas parce qu'on risque de relâcher un assassin qu'il faut garder emprisonnés tous les suspects, et ce n'est pas davantage parce qu'on craint de condamner un innocent qu'il faut cesser de châtier les coupables.
De toute manière, l'abolition de la peine de mort ne prémunit aucunement contre l'erreur judiciaire. On objectera qu'elle a un caractère moins irréversible. Mais sachant la difficulté qu'il y a de remettre en cause un verdict, la perspective d'emprisonner à vie un innocent n'est-elle pas effroyable ? Il suffit d'imaginer le tourment incessant dans la tête du malheureux pour supposer qu'il puisse en venir à souhaiter plutôt mourir...
On se souvient de Gary Gilmore qui en 1976, au moment où la peine de mort était rétablie aux Etats-Unis, refusa tout recours après son jugement et demanda à être exécuté plutôt que de croupir le restant de ses jours en prison.
En France, en janvier 2006, le journal Le Monde publia la pétition de prisonniers condamnés à de longues détentions, qui demandaient le rétablissement de la peine capitale, qualifiant l'emprisonnement de « cruel et hypocrite »...
On pourrait enfin évoquer le choix de Socrate, qui bien qu'injustement condamné, préféra la mort à l'exil.
Mais en vérité, lorsque la culpabilité ne fait aucun doute, le respect de la vie peut sembler un piètre argument s'il s'agit de celle de brutes inqualifiables qui méprisent généralement jusqu'à la leur, à la manière des kamikazes.
Il paraît d'ailleurs assez incongru dans la bouche d'abolitionnistes qui affirment dans le même temps qu'ils seraient prêts à se faire meurtriers eux-mêmes si on touchait à l'un de leurs enfants... Ou bien lorsqu'ils en font si peu de cas à propos de l'avortement pour convenances personnelles et de l'euthanasie des personnes âgées ou handicapées au motif que ces dernières auraient donné leur accord...
Ces dérives bien intentionnées font froid dans le dos dans une société qui paraît s'enfoncer dans un hédonisme et un matérialisme croissants.
L'affaire du détenu cannibale incite elle à se poser des questions sur les conditions de détention en France. La survenue d'un tel évènement est une honte pour notre système pénitentiaire. Par la même occasion on peut s'interroger sur le devenir d'un monstre capable de tels actes...
En définitive, devant un monde aussi brutal et chaotique, il semble bien téméraire et présomptueux de décréter qu'on puisse définitivement abolir la peine de mort. Il faut sans nul doute tendre vers ce but comme il faut tendre vers la paix perpétuelle, mais il est hélas illusoire d'en faire dès à présent un acquis.
09 janvier 2007
George W. Bush est-il aussi mauvais qu'on le dit ?
On connaît l'appréciation péjorative et sans nuance portée par nombre de Français sur le président américain. Tellement péjorative qu'elle autorise le Parti Socialiste dans sa torve dialectique, à faire aujourd'hui de Bush un épouvantail anti-Sarkozy ! Degré zéro de la politique...
Mais, s'agissant de ceux qui sont de bonne foi, leurs critères de jugement sont-ils suffisamment objectifs et connaissent-ils vraiment la réalité américaine ?
Quelques chiffres glanés ici ou là dans la presse m'incitent à penser que non. Comme en général le jugement porté en France sur le chef de l'Etat et sur les politiciens n'est guère meilleur, il ne paraît pas inutile de préciser ici quelques faits difficilement contestables dans l'espoir de contribuer à faire évoluer un tant soit peu les mentalités.
Dans le Figaro : L'économie américaine a plutôt bien fini l'année 2006. Le nombre de créations nettes d'emploi en décembre est de 167.000 portant à 1,9 millions le total pour l'année 2006. Le taux de chômage est de 4,5%. Depuis août 2003 l'économie américaine a ainsi créé 7,2 millions d'emplois, ce qui dépasse le bilan de l'Europe et du Japon réunis !
En dépit d'une certaine récession du marché immobilier et des fluctuations du cours des matières énergétiques, le taux de croissance du PIB s'est maintenu au dessus de 3% à l'issue des quatre derniers trimestres (à peine 2% en France).
S'agissant du pouvoir d'achat (de la « vie chère » comme dirait madame Royal dans son volapük racoleur), le bilan et les perspectives pour 2007 paraissent plutôt flamboyants par rapport à ce qu'on voit chez nous : les salaires ont augmenté en moyenne de 4,6% en 2006, tandis que l'inflation est restée stable autour de 2%.
Sur le plan fiscal, le Trésor Public américain, en appliquant une stratégie inverse de la nôtre, engrange des recettes record :+ 14,6% en 2005 et + 11,8% en 2006 malgré les baisses spectaculaires d'impôts ordonnées par George W. Bush (les économistes français avaient bien ri à l'époque sur les effets selon eux désastreux d'une telle mesure).
Parallèlement et nonobstant les faramineuses dépenses de guerre en Irak et en Afghanistan, le déficit budgétaire fédéral est tombé à 2% et devrait se maintenir à ce niveau en 2007 d'après les experts.
Dans le même temps, on apprend par le Washington Post, guère suspect de connivence avec le président actuel, que ce dernier peut s'honorer d'avoir mis en place le plus ambitieux programme d'aide aux pays sous-développés jamais vu : depuis son entrée en fonction, George W. Bush a tout simplement triplé l'aide aux pays sous-développés, portant la contribution américaine de 1,4 à 4 milliards de dollars/an.
On peut rappeler qu'il l'a amplifiée par un vaste programme de lutte anti SIDA : 15 milliards $ sur 5 ans dans le « President's Emergency Plan for AIDS Relief » (PEPFAR) et anti-paludisme : 1,2 milliards $ en Juin 2005 dans le but de réduire de 50% la mortalité dans 15 pays africains.
On se souvient par comparaison qu'en août 2006 le journal Le Monde a publié les résultats d'une étude réalisée par le Pr Stiglitz (plutôt hostile comme chacun sait à l'administration Bush) pour le Center for Global Development, un think tank américain, visant à classer les pays riches en fonction de l'aide accordée aux pays pauvres. La France était au 18è rang sur 21 ! En outre on pouvait y lire qu'elle accorde son aide à des pays "peu démocratiques et pas si pauvres", et fait partie de ceux qui vendent le plus d'armes aux dictatures..
On pourrait enfin, à condition de faire preuve d'un minimum d'honnêteté intellectuelle, porter également au crédit de l'administration américaine actuelle ses efforts colossaux pour tenter de libérer l'Irak et l'Afghanistan des odieuses tyrannies auxquelles leurs peuples étaient asservis.
Certes la réussite est encore loin d'être acquise, mais ne dit-on pas à la manière d'un proverbe, "qu'il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer"...